Pisser dans un violon

Pisser dans un violon, c’était brasser de l’air. Plus maintenant car on va pouvoir pisser intelligemment. L’urine devient parait-il un nouvel or vert. Tout dépend de l’usage qu’on en fait.

On connaissait déjà l’urinothérapie consistant à boire sa propre urine. Je n’ai pas goûté mais peut-être qu’avec un peu de grenadine, ça passerait mieux!…

L’urinothérapie est une pratique déjà suivie par cinq millions d’Allemands, dix millions de Chinois, deux millions de Japonais et un million de personnes aux Pays-Bas.

L’urine contient principalement trois éléments : l’eau (95 %), l’urée (dégradation des acides aminés de l’organisme) et la créatine (déchet des muscles).
En moyenne, un homme produit 1.5 litres d’urine par jour, un cheval 10 litres et un éléphant jusqu’à 80 litres.

Attention: Boire son urine reste une pratique empirique dont l’efficacité n’a pas encore été scientifiquement prouvée.

On se souvient aussi avoir lu que des explorateurs perdus dans le désert ont bu leurs urines faute d’eau.

Mais voici que les nouveaux diesel aux normes Euro6 sont équipés de réservoirs d’urée. Autrement dit de l’urine. De l’urine synthétique destinée à transformer les oxydes d’azote rejetés dans l’atmosphère en azote et en vapeur d’eau.

Commercialisé sous le nom d’Ad-blue la plupart des constructeurs se lancent dans le procédé.

Récupérer son urine à la maison

Une poubelle pour les plastiques et les cartons, une autre pour les déchets ménagers et…une troisième pour son pipi. Bref, un pot de chambre familial!

C’est vers quoi nous allons tendre à l’avenir. L’urine envoyée dans nos égouts perturbe le cycle des stations d’épuration. L’urine a en effet l’inconvénient d’empêcher les bactéries de se développer dans les bassins de décantation et c’est pourquoi les exploitants ont besoin de gros débits d’effluents pour faire tourner les usines.

Les cyclistes, et pas seulement, sentent parfaitement la bonne odeur de dame nature lorsque l’épandage des lisiers est en cours. Le lisier n’est rien d’autre que les urines des bovins.

L’urine de l’humain serait donc aussi un excellent engrais à valoriser.

Extraire le phosphore de l’urine permettrait de limiter l’exploitation de mines de phosphate dont les gisements sont limités. D’autre part, prélever l’urine pour en faire de l’engrais permettrait de l’exclure du circuit classique de traitement en station d’épuration et ainsi de réduire la quantité de micropolluants rejetés dans la nature. (source)

Les potins du lundi

Epandage agricole

Faut-il observer un recul de 5 mètres ou 10 mètres par rapport aux habitations pour procéder à l’épandage des pesticides? C’est le débat de la semaine. Depuis qu’un maire a voulu interdire à proximité de son école et des habitations, la justice a tranché fissa. Le Gouvernement s’est ridiculisé en se basant sur ce qui est écrit sur les fûts des fabricants de produits. Il suffit de se promener dans la campagne pour comprendre que 5 ou même 10 mètres n’évitent pas que le quidam de passage se prenne une giclée de glyphosate lorsque le paysan (mal)traite ses champs avec les grandes rampes de son pulvérisateur attelé à son tracteur agricole.

Nous les cyclistes sommes aussi les victimes de ces pulvérisations qui dépassent largement les contours du champ au gré du vent. Certains exploitants arrêtent leur dispositif le temps qu’on passe, mais d’autres font semblant de ne pas nous voir.

Il existe pourtant une réglementation très précise en matière d’épandage qui curieusement semble inconnue des maires …

Les épandages sont soumis à de fortes contraintes horaires et météorologiques: en cas de vent supérieur à 20 km/h, ou en pleine journée, il est fortement déconseillé ou interdit d’épandre. « Quelle que soit l’évolution des conditions météorologiques durant l’utilisation des produits, des moyens appropriés doivent être mis en œuvre pour éviter leur entraînement hors de la parcelle ou de la zone traitée. Les produits ne peuvent être utilisés en pulvérisation ou poudrage que si le vent a un degré d’intensité inférieur ou égal à 3 sur l’échelle de Beaufort. » (Le seuil de 3 est dépassé lorsque vous pouvez voir les feuillages bouger à l’œil nu). Ce même texte interdit la pulvérisation à moins de 5 mètres des cours d’eau visible sur une carte au 1/25000. (Référence : arrêté du 12 septembre 2006 3  – article 2 notamment)

Traitement de la vigne au Rangen (2008).

Les vendanges ont commencé en Alsace.

Je me penche sur cette profession discrète qui fait parfois des miracles avec sa trésorerie sans qu’on sache toujours s’il s’agit de l’opération du Saint-Esprit.

Non, le Saint-Esprit n’a rien a voir là-dedans. L’affaire Albrecht restera dans les annales judiciaires de la profession pour attester du contraire.

Je traverse le nuage de pulvérisation en restant en apnée le plus longtemps possible

Il s’agit tout simplement de se mettre d’accord entre viticulteurs pour savoir combien on va donner de tours de vis au pressoir. Si vous pressez moins, vous aurez moins de nectar et si vous pressez plus, vous en aurez….plus. Vous avez compris. Viennent s’ajouter à cette règle les conditions sanitaires, l’ensoleillement, la pluie,…

Cette année 2019, conditions idéales. L’Association des Viticulteurs d’Alsace s’est donc réunie à huis clos, c’est à dire portes fermées, pour décider démocratiquement (?) qu’on allait faire pisser la vigne à 80 hectolitre à l’hectare. Soit le rendement maximal. Le résultat, on le devine

  • on produit plus de vin de qualité moyenne et donc on en vend plus dans les supermarchés
  • corrélativement le cours de l’hectolitre perd de sa valeur s’il conduit à une mévente auprès des acheteurs

Ne parlons pas d’entente illicite sur les prix, les viticulteurs sont des gens bien.

Ce sera donc 80 hl/ha, bien que l’Alsace peine à vendre 920 000 hl et ses milliers d’hectolitres de vins stockés dans les caves. (DNA 2 septembre 2019)

Cernay chemin du réservoir, un terrain propice vient de voir le jour, même si le chemin en a souffert

Nous les cyclistes qui sillonnons les chemins viticoles reculés, on voit que chaque friche dans son plus profond recoin ne tarde pas à trouver un espace propice à planter quelques arpents supplémentaires. On comprend pourquoi.

Ne l’oublions-pas: la vigne française concentre à elle seule 20% des pesticides alors qu’elle n’occupe que 3% des surfaces agricoles cultivées.

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