Friand de vélo route et VTT, vous êtes sûrement comme moi: ne peut-on pas trouver un juste milieu entre l’un et l’autre?
C’est à dire avoir un cheval roulant capable de faire le bourrin dans les sentiers vosgiens?
Vous le voyez, je faisais des efforts pour me convaincre comme ces fans de nouveautés qui bavent devant un nouveau truc qui vient de sortir.
le gravel polonais NS Rag+2
Trois ans plus tard, où en sommes-nous?
Où sont les Gravel? je ne les vois pas. En Alsace, je ne vois pas de phénomène majeur. Au contraire, je constate chaque jour que le schisme entre routiers et vététistes reste immuable. Chacun reste dans sa cour. Je fais même du VTT avec des amis qui n’imaginent pas devenir routiers. La fracture est culturelle.
Oui, j’ai vu un jour un type sur un gravel dans un chemin de l’Oberwald de Bretschwiller, mais le chemin était sec et sans ornières.
Sinon des routiers qui optent pour le gravel? et des vététistes qui passent au gravel?…je n’en vois pas.
L’explication tient en quelques mots: le gravel n’est pas adapté à nos chemins du massif vosgien et l’on peine à convaincre les pratiquants routiers ou vététistes à rejoindre cette pratique.
Tout au plus pourrait-on l’admettre pour plus de confort routier sur nos vicinales parsemées de nids de poules.
Pour me stimuler, je me suis abonné au groupe Facebook Gravel Bike France, mais rien n’y fait, je ne suis toujours pas convaincu…
Sur les hauteurs de Vic la Gardiole, un chemin acceptable pour le gravel
J’en ai ma dose des gravels à très gros pneus qui, par rapport aux VTT semi-rigides, ont pour seul différentiel d’être moins confortables (il n’y a pas plus de 600 g d’écart entre une fourche rigide carbone et une hydraulique performante).
Alors que faut-il en penser? je ne ferme pas la porte au gravel mais je crains qu’avec l’âge, j’abandonne définitivement cette option.
En outre, il existe un autre explication qu’on n’ose évoquer, celle du marketing qui vient troubler le jeu. Je l’ai constaté, les fabricants développent des modèles « baroudeurs » dans l’air du temps, une forme de vélo nature souvent usurpée qui finit par être contre-productive.
La preuve, je commence à douter de la pertinence du produit. Ce que Thierry Crouzet résume ainsi
Je n’en peux plus de la mode gravel, des évènements gravel, des rapaces qui veulent faire du fric avec cette pratique. Tout ce marketing et ce business autour du gravel me sortent par les yeux
« 200, toutes les aventures à vélo » Le n°33 vient de paraître.
Dans ce numéro de 200 , un spécial « vacances à vélo ». Je viens justement de rentrer d’un voyage de cinq jours avec tente et bagages. C’est intéressant de voir comment 200 aborde le sujet.
Faut-il emporter des rayons de rechange, s’interroge Rim Mtibaa en préparant son voyage Paris-Arles?
Elle ne répond pas. Je n’élude pas la question. On casse très peu de rayons sur les roues modernes. Il est fini le temps où le cyclotouriste avait un rayon de dépannage collé sur le cadre. Si on casse un rayon c’est souvent parce que la chaîne a quitté le dernier pignon et grignoté le rayonnage ou parce qu’on s’est pris un corps étranger dans la roue. Un rayon cassé n’empêche pas de rouler sauf si le voilage est trop important, Dans ce cas on desserre l’écartement de frein ou on desserre le rayon opposé au rayon cassé avec une clé à rayon pour diminuer le voilage. Et le rayon cassé? soit on l’attache au rayon voisin en le tortillant, soit on le dévisse…mais vous risquez d’entendre l’écrou se balader dans la jante.
Rim ne s’est pas trop appesantie sur le contenu de son bagage, mais il semblait lourd. Une fois à Arles, elle est revenue en TER jusqu’à Paris.
Nathan en Norvège a pissé sur sa roue libre gelée
Nathan Pigourier a bouclé trois longs voyages de 13.000 km. Là, c’est du lourd aussi! Au début, il visait une tente trois places capable de loger son vélo, un ukulélé, deux livres et un tas de trucs inutiles qui n’ont jamais servi.
Mais avec lui, on rentre dans le sujet: si on choisit son vélo pour le voyage, mieux vaut l’essayer avant pour le régler. Elémentaire mon chez Watson.
L’entretien du vélo. Le néophyte ne sait rien mais il apprend un minimum. Qu’une chaine s’use, qu’il faut savoir la remplacer, monter une attache rapide, qu’une roue se dévoile avec une clé à rayon, qu’il faut savoir démonter une roue, changer une chambre, un pneu, gonfler sans casser la valve,…détordre une patte de dérailleur, régler un câble de frein, de dérailleur, …
Tout dépendra des contrées exotiques visitées et de la distance parcourue…
Ne pas compter trouver des pistes cyclables partout
Nathan le sait, des pistes, c’est pour les pays riches. Et même en France, il en manquera toujours un bout pour aller de A à Z. Alors l’idée de passer sous les roues d’un camion devient probable, mieux vaut s’en protéger. Gilet jaune? oui, feu rouge clignotant? oui, ça réveille les conducteurs somnolents dans les lignes droites, surtout qu’un cycliste ce n’est qu’un point minuscule dans le spectre du paysage. Eviter les sorties de ville à l’heure du boulot? ça c’est pas facile quand il faut partir tôt pour éviter la chaleur estivale.
Comment garer son vélo pour les courses?
J’y suis confronté aussi. Si on va à l’Aldi acheter des compotes, il faut mettre son vélo en évidence de telle de sorte qu’il soit en vue de vous depuis l’intérieur du magasin. Pas facile. Et poser vos antivols, un sur chaque roue. Même s’il n’y a pas d’ancrage possible. Nathan a une autre astuce, mettre le plus grand braquet avant de s’arrêter pour que le voleur n’arrive pas à partir vite. Moi, je préfère les antivols. Pour les bistrots et la pizzéria, c’est vélo en face et rien d’autre.
En camping, je rentre toutes les sacoches dans ma tente. Nathan dit la même chose, donc j’ai bon.
J’évite d’attacher mon vélo à la poignée de la caravane du voisin, surtout si c’est un Néerlandais qui part tôt le matin!
Je n’ai pas l’expérience du bivouac. J’avoue ne pas trop sentir la chose. Dormir sur terrain foot et être réveillé par l’arroseur automatique…Mais Nathan a cette expérience. Il dit ne rien craindre. Sauf les sangliers, les hérissons et les chouettes, personne ne vous dérangera.
Les chiens
Sujet classique pour un cycliste voyageur ou pas. On connait tous le phénomène. La littérature cycliste sur la conduite à tenir est abondante. Sachez qu’en dernier ressort, et avant de tomber, mieux vaut descendre et se protéger derrière son vélo…et attendre.
La pluie
Ben oui, la pluie mouille.
Voyageur, pense d’abord à t’arrêter avant d’être tout mouillé. Sous un porche ou un abribus. J’ai une bonne veste Vaude qui protège le haut. Le bas séchera en pédalant. Si vos chaussures font « glouglou », c’est embêtant. Dans ce cas le seul moyen de fortune, ce sont les sacs plastique, un dans chaque pied. Si vous êtes un « pro » du voyage, vous aurez enfilé vous surchaussures étanches avant la pluie.
Quel vélo?
Un vélo comme celui-ci me conviendrait parfaitement pour voyager avec des sacoches. Pour le reste, je ne saurais pas trop quoi en faire et vu l’investissement, mieux vaut réfléchir avant
Je suis d’accord avec 200, tous les vélos sont bons si on ne dépasse 50 km par jour. A une condition, c’est qu’il soit à votre taille et en bon état. N’achetez pas un vélo sans être conseillé, car il se vend beaucoup de camelote dans les bas prix. Je me tournerais davantage vers un vélo d’occasion vendu par un connaisseur.
N’achetez pas non plus un char d’assaut! Le vocable à retenir, c’est randonneuse, VTC ou Gravel qui sont des cycles voisins en conception, la randonneuse étant cependant assimilée à un cycle léger à ne pas trop charger.
Les Eurovéloroutes et Voies Vertes
Méfiance! sous ce vocable, on trouve de tout et parfois rien du tout. Certains tronçons sont parfois si mal entretenus que mieux vaut prendre la départementale voisine. Et savoir aussi que les Voies Vertes sont souvent des voies locales ouvertes à tous véhicules.
Les sacoches
Charger d’abord l’avant du vélo. 200 perpétue une pratique qui veut qu’on équipe d’abord l’avant du vélo avant l’arrière en sacoches. Dans la réalité on fait souvent l’inverse. Je ne prends position , je n’ai jamais essayé et mes sacoches avant sont encore dans leur emballage. Ma fourche carbone ne permet pas ce montage. Mon prochain vélo, peut-être…
Les itinéraires
A chacun son truc. La bonne vieille carte est toujours indispensable. J’y ajoute mon GPS sur lequel j’ai préchargé mon itinéraire. Mais je le conçois, un GPS demande une expérience et un investissement. On peut se contenter d’une feuille de route à l’ancienne.
Puis 200 rapporte une somme d’expériences à vélo vécues par des voyageurs. Les variantes sont nombreuses. Il faut adapter sa monture à son type de voyage et surtout à ses goûts.