Pourquoi courir?

Courir dans sa ville, un exercice physique qui tient en moins d’une heure lorsque l’emploi du temps est serré

J’ai parcouru un peu plus de 280 km à pied depuis que le Covid nous a confiné à domicile. Je me demande à présent si continuer à courir est utile. A quoi ça sert de courir? La première réponse est celle du bien-être. Un bien être corporel et mental et aussi une façon de posséder une pratique sportive pluridisciplinaire.

Parmi les inconditionnels du vélo, beaucoup ne comprennent pas la course à pied qui s’intercale entre marcher et pédaler. Or courir est une source immense de bonheur comme laisser courir sa plume, courir les chemins, courir le monde par la lecture, courir l’aventure,…

Je l’ai vérifié moi-même au cours de mes premières sorties. Trottiner à pied, c’est une façon de vaincre l’enfermement et de reprendre possession de son corps.

On m’objectera qu’on peut aussi faire du sport chez soi, c’est affaire de goût, j’ai besoin de voir du paysage défiler, de rencontrer des perspectives.

Je ne connais rien à l’académisme de la course à pied. J’ai tenté de savoir…combien de temps courir? à quelle vitesse?…j’ai constaté que la plupart des joggeurs s’en foutent un peu, la plupart ne savent même pas quels sont leur temps au kilomètre. Peu importe après tout!

Tenter de comprendre la course à pied, c’est aussi une façon de comprendre pourquoi ce sport est si populaire. Alors oui, courir c’est une façon ordinaire de lutter contre la sédentarité, un mal moderne, sans autre exigence qu’un vêtement léger et qu’une paire de chaussures adaptées.

En outre courir trois, puis quatre, puis cinq kilomètres « se loge » facilement dans un emploi du temps serré contrairement au vélo plus chronophage.

On pourra longtemps épiloguer sur les méfaits d’une respiration à grandes bouffées d’air pollué au centre des villes…mais comment faire autrement tant que les pouvoirs publics refuseront de prendre à bras le corps cette question de santé publique?

Ne pas se raconter d’histoire: courir est un sport debout contrairement au vélo où l’on est assis. L’engagement corporel est donc total lorsqu’il faut trottiner. D’autant qu’à pied la roue libre n’existe pas dans les descentes! Les prérequis sont là: tenter de courir avec un surpoids n’est guère raisonnable pour le squelette et le système cardio-vasculaire. Mieux vaut donc commencer lentement, quitte à marcher au début!

Il me reste à présent à tenter d’intercaler vélo et jogging dans un emploi du temps déjà encombré.

Jogging en semi-conditionnelle

Mi-libre, mi-prisonnier

On aurait tendance à l’oublier, nous ne sommes qu’en liberté semi-conditionnelle, c’est à dire astreint à demeurer dans un rond de 100 kilomètres…même si on n’a plus besoin d’attestation et de chronomètre.

Je n’en fais pas un drame puisque, nous dit-on, l’avenir de l’épidémie dépend de notre obéissance. Ou pas! C’est donc à nous de choisir. Ce marché tacite passé avec la population ressemble à un marchandage avec le pouvoir et aussi une façon de masquer son incompétence depuis l’origine. Vous l’avez compris, je n’ai aucune complaisance avec ces gens qui nous gouvernent. Bref, je suis un rebelle.

J’imagine qu’ils sont nombreux les Français à ne pas goûter du tout cette forme de confinement élargi pendant le week-end, ceux qui partent habituellement voir leur famille, ou dans leur résidence secondaire, ou sur leur bateau, que sais-je…

Pour ma part, nul entêtement à franchir les limites d’un rond que je considère provisoire. Il en sera tout autrement si la punition se prolonge tout l’été. Aucune crainte, le confinement de l’élite parisienne autour de la capitale va rapidement faire craquer le dispositif quand l’heure des vacances d’été va sonner.

Comme le temps est à la pluie ce matin, je me suis glissé entre les gouttes pour faire un jogging. Et je suis rentré dégoulinant de sueur. Etonnant, en 50 minutes je perds 800 grammes de flotte. Mes pieds courent et mon esprit se démène avec cette merdasse d’iphone qui ne m’envoie pas les infos que j’attends au bracelet. Je fulmine pendant le premier kilomètre et sautant comme une gazelle dans la montée du Haut-Verger.

Puis je soupire enfin en descendant la rue Kléber.

Un ersatz de marché sous confinement (Thann)

Au marché, service d’ordre. L’agent de ville me suit du regard comme s’il s’attendait que je pénètre dans le labyrinthe de barrières qui conduit aux commerçants ambulants.

Mais non, je longe la place du Bungert et franchissant la Thur, je descends le long du Rangen.

Étrange atmosphère d’une population silencieuse qui se prête à toutes sortes de salamalecs pour faire comme si tout était comme avant.

Pavlovien

Miam-miam disait Pavlov

Réflexe conditionnel ou pas, si l’on part faire du sport avec l’idée qu’une bonne nouvelle nous attend au retour, alors on est plus motivé. Par exemple, un dessert à midi qui m’attend constitué de fraises au sucre.

Théorème invérifiable par moi-même. Mais j’en ai fait l’expérience et ça a marché puisque j’ai couru plus vite.

On pourrait tout aussi bien me lâcher un molosse aux fesses tout affamé et je courrais aussi plus vite.

Donc mon théorème marche aussi.

3 mois de jogging, diagramme vitesse/cardio j’arrive à stabiliser mon cardio au-dessous de 130 et ma vitesse est passée au-dessous de 7 minutes le km

Dans le premier cas, je m’appuie sur un besoin physiologique et dans l’autre un besoin de sécurité.

A chacun sa stimulation. Je ne sais pas ce qu’en pensent les coachs ni quels besoins ils stimulent pour faire aller plus vite leurs poulains.

Je n’ai pas encore essayé la piquouse dans le derrière

Une chose est sûre, c’est que je me marre bien avec ma prose à dix sous.

Les Bangards

La cabane des Bangards à Thann

Je passe devant la cabane des Bangards*. Aujourd’hui, j’ai choisi de « rouler » lentement car l’ami Lomoberet m’a mis la pétoche en prétendant que j’allais trop vite pour mon âge.

J’ai donc réduit mon pas. Et comme la pluie s’est invitée, j’ai tourné court.

A l’origine les champs et les vignes autour de Thann étaient surveillés par quatre gardiens.

Ces gardes sont appelés « Bannwarth » en allemand, « Bangert » en alsacien, ce terme a été francisé en « bangard ». 

Chaque année, 4 bangards sont élus parmi la bourgeoisie, à raison d’un par confrérie. Cette charge représente un honneur et pour siéger au conseil de la ville, il faut avoir exercé cette fonction.

Le cirque a assez duré

Ce matin j’ai la mine pas tibulaire des mauvais jours.Je m’impose un format de jogging qui doit tenir dans l’heure. C’est idiot, je sais.

C’est ma 37eme sortie de jogging. Avec des constantes stables sur 8km. Des temps de 7 minutes à 7minutes 30 au kilomètre. Je ne tente pas plus car je « travaille » avec un cardio moyen entre 135/145. Je ne veux pas aller au-delà de 85% de la FCM qui est chez moi à 165.

Encore une fois j’ai tourné autour de chez moi comme dans un cirque où les chevaux frôlent la balustrade. Comme des milliers d’autres tournent dans leurs quartiers. Nous sommes en quelque sorte dans une zone d’attente soumis au bon vouloir des autorités.Certains découvrent même des particularités ignorées de leur quartier trop habitués à se déplacer en voiture plutôt qu’à pied.

Je me souviens du sketch de Raymond Devos où tout le monde tournait autour d’un rond-point. Et vous là, qu’est-ce que vous faites?… Comme vous, je tourne!…Il y avait l’ambulance et le corbillard qui tournaient ensemble. L’ambulance était déjà vide, comme on l’imagine, et le corbillard…occupé . Nous sommes donc sur orbite. Pas encore une orbite céleste, mais on pourrait presque l’espérer. Finalement nous sommes devenus des cosmonautes dans notre quartier, des types masqués qui tournent sans savoir où aller. Parfois, on change d’orbite, on tourne dans l’autre sens. Alors on croise ceux qu’on avait déjà rencontré la veille. Alors, comment allez-vous? on fait aller…et vous? moi y’a des hauts et des bas, je suis un peu perdu depuis que je tourne dans l’autre sens, j’ai perdu mes repères.

Mais à la fin on se lasse. Il est temps qu’on puisse vadrouiller ailleurs qu’en ville.

Aujourd’hui, je suis monté par deux fois à Leimbach par la rue Kleber.Ce qui est un peu compliqué dans les montées en jogging, c’est l’absence de dérailleur, donc il faut soit ralentir la cadence soit diminuer l’amplitude des foulées, une sorte d’adaptation du couple de pédalage et de la vitesse de rotation sur le vélo

Je me dis parfois que je vais claquer au bord de la route tellement l’exercice me semble difficile. Mais non! Le moment n’est pas encore venu. Je mesure la difficulté du jogging par rapport au vélo grâce à la quantité de sueur produite à mon retour.

Et pourtant « La durée idéale, estime Daniel Bourquin, entraîneur de demi-fond au CJF Saint-Malo, est une sortie de cinquante minutes et une heure.

C’est mon cas.

De nombreux coaches conseillent des footings tout doux, à des allures avoisinants 10 km/h.(source)

Alors là, je suis dans les choux! je tourne à 8 km/h.

Je sais que sur ce registre du jogging, les amateurs sont nombreux. Plus qu’à vélo.Je suis un peu le calimero cycliste à pied.

Chien fou

Ce matin après mes digressions pandémiques, j’ai pris la route.

A pinces.

Je suis comme un chien fou qui part dans tous les sens dès qu’on le lâche. C’est sûrement le confinement qui me tourne la tête.

Je n’ai pas le pied assuré en chemin, je me sens très mal à l’aise, j’ai peur de l’entorse. Tout mon apprentissage reste à faire sur ce terrain là

Dans la côte de Leimbach, je suis pris dans les rafales du Blosen. Je zigzague en montant le chemin dans les ornières, je souffle, je rétrograde,…

bref « je décompense sec » en perdant tous mes paramètres, le cardio, le rythme, le souffle, la vitesse, je suis tout de guingois. Un peu comme ces cyclistes désemparés dans la montée du col.

…et en plus la dame est perdue au milieu de la route, elle me demande si le chemin à droite va à Thann. S’arrêter lorsque je cours est un effort supplémentaire physique et mental
Mon Himalaya du jour

Je me rétablis dans la descente. Puis je remonte la rue des Vergers et je repars dans l’autre sens. Au km 4 en bas de Leimbach, il faut que j’assure car je ne suis qu’à mi-parcours. Je vais traîner dans les rues de Vieux-Thann, la place Fellmann et je traverse le square tout proche.

J’aborde l’avenue de Gubbio au km 7. Je suis sauf.

Ouf! c’était difficile aujourd’hui. J’arrive à 58 minutes at Home et lessivé. L’âge certainement? 244 km depuis que je me suis mis au jogging. Pour moi, ce n’est jamais facile ce truc où il faut porter son poids; ça me fait 8000 pas et j’ai les genoux qui jouent les castagnettes. 74.5kg sur la balance ce matin. En avril j’ai l’impression d’avoir atteint un plancher de verre au niveau du poids. Impossible de passer sous les 74 kg! J’ai réduit la ration journalière de 200 kcal mais j’ai faim tout le temps. Alors je bois en attendant…

Moins 9 kg, je n’arrive pas à perdre plus. Je cherche…
On va en trouver de plus en plus souvent sur le bords des routes. Celui-là semblait encore en bon état. On pourrait les recycler sur le second marché de Facebook ou du Bon Coin

Oui, je suis un chien fou en ce 1er mai. Vous l’aurez compris.

Culture physique

Je préfère courir autour de chez moi plutôt que de pédaler sur un home-trainer.

Je ne sais pas si le terme de culture physique est toujours en usage dans les établissements scolaires. Culture physique ça faisait sérieux, on se disait qu’on devenait plus intelligent en courant, en grimpant à la corde et en faisant des triples sauts.

Le problème avec la culture physique au collège, c’était lorsqu’on commençait la matinée avec; on était moins disponibles pour les autres disciplines à cause de la fatigue.

Aujourd’hui, je ne me pose plus ce genre de question, j’adapte mon emploi du temps. J’ai encore la force de composer devant mon écran après l’exercice physique.

Dès le km 4 ce matin, j’ai senti la fatigue…et je me suis demandé comment j’allais pouvoir continuer alors que j’étais à mi-parcours. Alors « j’ai travaillé » ma cadence, assoupli mon pas, visé des segments plus appliqués. Lorsque le km 6 a retenti au vibreur de mon bracelet, j’ai préparé mon itinéraire d’approche, comme ces pilotes de ligne qui affichent les paramètres de la descente. Au km 7, j’ai allongé ma dernière boucle pour être à 500 mètres de chez moi.

Top! à 7km500, j’ai entamé la dernière ligne droite après un virage sous deux alphas comme en aéronautique. Au km 8, j’étais devant chez moi. C’est la première fois que je descends au-dessous de 7minutes le kilomètre. J’ai donc l’impression que je progresse sans vraiment le chercher.

Je ne sais pas comment les runners « travaillent » leur mental mais j’imagine qu’une grande part de leur réussite est dans la tête.

Le train-train du rond-rond

Faut faire avec le confinement. Le train-train du rond-rond est parfois monotone. Je ne sais pas combien de temps on va devoir encore supporter ce manège.

Je n’ai jamais contrevenu à la règle du 1km/1 heure. Sauf si je suis déjà sorti plusieurs fois le même jour, ce qui est une entorse j’en conviens.

Mais le vélo, non! Je prends le vélo de ville et la trottinette pour rejoindre la boulangerie de temps à autre.

Ce matin j’ai croisé lors de mon jogging deux cyclistes sur route. Deux cyclotouristes camouflés équipés avec sacoches, j’en ai le sentiment. Mais pourquoi pas? Imaginez que vous habitez Leimbach ou Rammersmatt où il n’y a pas de commerces, rien ne vous interdit d’aller faire vos courses à vélo à Thann et d’en revenir ensuite. Si le confinement dure, on devrait tous aller habiter la campagne.

Cycliste entrant dans Vieux-Thann route de Roderen

Evidemment c’est tentant, mais il faut être suffisamment persuasif pour éviter une prune de 135 euros car ce matin les voitures de gendarmerie sont sur le pied de guerre pour chasser le touriste.

Notre route 66

Quel lecteur perspicace saura reconnaître les lieux?

Elle va devenir mythique, notre route 66, si elle ne l’est pas encore

Une fois passé le col de Bussang, nous voici dans le département des Vosges

C’est par là que l’exode devrait avoir lieu. Puisque fuir l’occupant a été déjà testé dans le passé, pourquoi ne pas récidiver face à l’ennemi invisible qui persiste à nous décimer.

Il ne faut pas croire à la décroissance du virus. Le jeune médecin et pasteur Jonathan Peterschmitt, membre de la Porte Ouverte, cette communauté évangélique qui a défrayé la chronique refuse qu’on stigmatise à outrance sa réunion évangélique…et indique que de nombreux enfants souffraient alors « d’une épidémie « grippale » inhabituelle [qui] circulait dans les milieux scolaires du secteur, augmentant l’absentéisme de manière très nette »

Puis en comparant la situation avec notre voisin allemand, le médecin s’étonne…

« Nous avons sensiblement le même niveau de contamination mais une mortalité 4 fois plus élevée. La différence se trouve peut-être, au moins en en partie, dans la différence de prise en charge des malades. La médecine de terrain est sinistrée, j’exerce dans un désert médical selon les critères de l’ARS et pourtant je ne suis qu’à 15 minutes de Mulhouse »(DNA 20 avril)





La RN 66 y mène

Oui, c’est par la RN66 que nous allons partir dès que l’occasion nous en sera donnée.

Le docteur Dominique Petit est venu de Cagnes-sur-Mer renforcer les soignants et que déclare t-il dans les DNA de ce matin? que la situation est désastreuse…

Cette route nationale 66 n’est pas difficile à vélo.

Avant le déclassement de 1972, elle possédait également un tronçon de Bar-le-Duc à Épinal ; de plus, certaines cartes du XIXe siècle attestent que le tronçon de l’actuelle route nationale 57 d’Épinal à Remiremont a appartenu un temps à la route nationale 66. (Wiki)

Je l’accommoderai à ma sauce. A partir d’Epinal elle devient la D166 jusqu’à Neufchâteau, puis la D966 jusqu’à Ligny-en-Barrois. 256km jusqu’à Bar-le-Duc.

Gondrecourt-le-Château

Le parcours est pittoresque et passe par Contrexéville, Neuchâteau, Domrémy-la-Pucelle. Les « Vouthon » sont des grimpées gratinées. Puis après Gondrecourt-le-Château, c’est relax le long de la vallée de l’Ornain jusqu’à Bar-le-Duc.

Ce matin j’ai donc préparé ma fuite par la RN66 déserte

Vieux-Thann RN66

Activité physique individuelle

Je suis assez fier d’avoir encore des clichés sympas à ma portée lors de ma balade

Activité physique individuelle. C’est comme ça que c’est écrit sur l’attestation.

C’est devenu une habitude. J’ai à présent mon parcours attitré. C’est le plus long qui épouse les contours de mon champ de jogging autorisé. Je ne réfléchis plus où aller.

Ce qui me plait c’est le cliché sympa à prendre. Ils sont rares. Alors je sors l’objectif, cli-clac, c’est dans la boite, je veux dire sur la pastille de silicium.

Aujourd’hui j’ai du faire face à une chaleur inhabituelle qui m’a obligé à puiser dans mes ressources. Chut! ne le répétez pas, j’avais un cardio moyen de 148 dans l’heure. Le vibreur, calé à 146, n’a pas arrêté de me rappeler à l’ordre. Mon compteur m’octroie royalement 713 kcal d’énergie dépensée. Pour moi c’est aussi difficile sur le plan cardio que de monter le Hundsruck à vélo.

Finalement je suis un petit joueur dans la discipline. Un bon quart d’heure après la douche, mon corps continue de ruisseler. J’éponge.

Aujourd’hui j’ai réussi à faire tenir 8 km dans l’heure. Quand je suis au bout de ma rue, je regarde mon bracelet…7,75 km…c’est bon il reste 250m.

Carré rond

7km dans un carré le long de mon rond

Que nous reproche cette distance qui nous rapproche de nous-mêmes
C’est elle qui nous entraîne si loin de nous vers nous
C’est elle que l’on n’observe qu’en observant notre ombre
Reportée sur le monde
La distance est l’ennui
Gravé dans la matière

(A bonne distance-Laurent Delabesse)

Sept kilomètres en carré dans un rond de deux kilomètres de diamètre. Je ne compte plus. J’avance comme un automate sans âme.

Quand j’arrive devant chez moi, je consulte ma montre. Il reste dix minutes de sortie autorisée. Je reprends. Pour ne rien laisser du temps libre au confinement.

Finalement ce quartier est devenu une ile.

C’est le pied

Je ne sais pas si c’est un pied de nez. Courir confiné est un délice. Un dernière parcelle de liberté dont on doit user. Une résistance salutaire.

Thann, rue Kléber, je descends en « roue libre». Se reposer tout en courant n’est pas facile car je n’ai pas de frein à main. Oui courir est un art que je découvre. Quand j’arrive à la maison, je ruisselle de partout et j’ai perdu 600 grammes en 50 minutes.

C’est plus fort que moi, j’ai besoin de « merdouilles électroniques » comme dit Lomoberet.

Mais pour l’apprentissage de la course à pied, c’est un bon confident d’avoir avec soi un truc qui cause pour vous dire que vous allez trop vite et qui mesure vos paramètres. C’est mon cas, je m’emballe facilement et à 146 pulsations, l’appli me rappelle à l’ordre. Alors je baisse la cadence.

Courir avec de la musique et un casque sur les oreilles? Culturellement, je suis bloqué. Je n’arrive pas imaginer…alors que la nature et les chants d’oiseaux sont là. Et quelle musique écouter? des marches militaires? une marche lente de légionnaires avec « voila du boudin »? Les experts vont me guider…

L’appli embarquée, c’est ce qui me permet de tenir pendant l’heure sans devoir m’arrêter.

L’appli dit que je suis en VO2max tout le temps. Je ne sais pas comment elle le calcule. Ce qui sous-entend que je consomme le maximum d’oxygène (L/min) que mon organisme est capable d’avaler. Au-dessus de ce seuil je suis en « anaérobie » et je produis des lactates. A éviter! Aujourd’hui j’en ai produit pendant 4 minutes.

Courir deux jours de suite est une première pour moi. Et je l’ai ressenti tout de suite dès le départ ce matin. Moins de punch pour monter la petite côte de Leimbach, j’étais en alarme cardio souvent. Ma montée devait être pitoyable. Quand le plat arrive, je suis content, je « remets trois dents ».

Cadence et pas sont les témoins de votre régularité

J’expérimente tous les scénarii de trajectoires. C’est facile pendant le confinement, on a toute la route à soi. Les trottoirs? moins faciles que la route, beaucoup de raccords et de regards disjoints, je prends les bordures aux bateaux de porche, c’est moins haut et je traverse en diagonale. Les virages de coin de rues sont fatigants, on ressent clairement le petit pas dedans et le grand au-dehors qui permet de girer. Je n’aime pas les grandes descentes qui font mal.

Les muscles des cuisses sont ainsi plus sollicités notamment pour assurer « l’atterrissage » avec surtout le quadriceps ( à l’avant ) qui va assurer la stabilité de l’articulation du genou

Le jogging a ses techniques comme pour les cyclistes. On peut courir sans savoir tout ça, sans se prendre la tête nécessairement tant qu’on n’envisage pas de devenir un compétiteur. Surtout à mon âge!

Tourner en rond, c’est cloche!

Tourner dans un rond de un kilomètre finit par rendre fou. Mais il y a pire, mes voisins tournent autour de leur maison.

Mille cinq cents mètres en courant dans le jardin de sept ares!

Ce matin, je suis parti « à la fraîche » et les nuages voilaient le lever de soleil. J’ai croisé par deux fois les mêmes promeneurs et l’on s’envoyait un petit signe amical et complice de cet enfermement.

Je cherche encore quelques variantes sur mon itinéraire. Aujourd’hui je suis passé par la rue des Vignes à Leimbach…je regarde mon rond…oui, j’ai bon! la rue des Vignes est dans le périmètre de confinement. Ouf!

Comment avoir sa carte de confinement? cliquer ici

J’ai cette chance de pouvoir aller jusqu’au village voisin en restant dans mon espace de confinement
Ce matin soleil voilé

Maxou, pourquoi tu cours?

Thann. J’habite là en contrebas du pré.Au fond on voit l’usine chimique Cristal qui fume. Elle tourne à fond pour produire le titane qui sert de glaçage aux comprimés de chloroquine

J’ai déjà dépassé 143 km de course à pied. Un truc jamais imaginable sans le corona.

Oui c’est vrai ça, pourquoi je cours?

Ce matin j’ai fait fissa pour passer chez le boulanger en même temps sur le retour. Devant moi un type qui commandait une dizaine de gâteaux bien sucrés et qui m’a pris un quart d’heure

Tout simplement parce qu’en France on a décidé d’emmerder les cyclistes. Alors je cours et je viens grossir le flot de joggeurs. Tout simplement.

Oui mais le confinement? la distanciation sociale? tu t’assois dessus?

Bien sûr que non! Ici, chez moi, je peux changer de trottoir dès qu’un passant avec son chien arrive en face de moi. Et je peux vous dire que des gens avec chiens, j’en croise beaucoup plus que de joggeurs.

Ça va mieux en le disant

Un parcours qui tient dans le rond réglementaire

Ce matin jogging. A défaut de mieux. Je suis un peu gâté de pouvoir encore faire un parcours pédestre qui comporte une part champêtre autour de chez moi . J’ai conscience de cela quand d’autres n’ont que de grands quartiers.

le petit single au-dessus de chez moi bien sympathique

Peut-être que même cette liberté conditionnelle va déranger en haut-lieu. Déjà on interdit le jogging à Paris et autour. Trop dangereux! plus facile que de s’attaquer « aux quartiers », c’est une évidence. Les joggeurs appartiennent à des catégories jeunes de CSP+ qu’on peut facilement emmerder.

Et les plus de 65 ans? ceux-là on va les confiner un peu plus longtemps que les autres. Deux mois au moins. Histoire de bien leur faire comprendre que leur statut de retraités les rend suffisamment privilégiés. Un truc qui va servir aux élections, sans nul doute.

Je suis content car tout ça va finir en quenouille contre le gouvernement.

Tournikoti de confinement

Ce matin je pars à pinces. Confinement oblige!

Ploum, ploum, ploum dans mes pompes. J’ai regardé…mes pompes pompent! elles sont montées sur des ressorts comme zébulon. Moi qui cours comme un gros lourdaud, ça amortit le choc.

Neuf mille pas dans l’heure! je suis bluffé.

J’inaugure de nouvelles traces dans le quartier et ce petit bois rue des Bouleaux à Vieux-Thann. Puis je me hasarde rue de Reiningue vers les gens du voyage sédentarisés où les chiens sont aux abois, si j’ose dire. Aucune chaine ne cassera.

Puis comme je tangente mon cercle je rentre dans le rond.

Un exercice cardiaque où je ne ressens aucune souffrance ni essoufflement. Peut-être l’effet vélo?… Faut dire que sur le dernier kilomètre je me traîne un peu. On le voit sur le graphe ci-dessus: au bout du premier tiers de run à 22 minutes 52, j’arrive à baisser le rythme à force d’être rappelé à l’ordre par le vibreur du cardio qui me dit « maxou fais pas l’con ».Le pic à 34’18 » c’est quand je monte dans le petit bois (pas longtemps mais je n’ai pas de dérailleur!)
Malgré tout sur l’heure je teins une cadence régulière.

Cela dit, je ne pavoise pas, sur mes 130 km parcourus depuis le 7 février, je « tourne » toujours le km en 7 minutes 30. J’attends de perdre encore deux ou trois kilos de surpoids, ce qui n’est pas facile vu la période d’immobilité qu’on nous inflige. Aujourd’hui, j’en ai perdu neuf depuis le 2 janvier (de 83.5 à 74.5kg)

Réconciliation

Je connais toutes les rues, les ruelles et les impasses autour de chez moi

Quand je sors pour le jogging, je sais que je vais être bien ensuite. C’est une sorte de réconciliation avec moi-même. Une façon de faire attendre, de relativiser l’attente.

L’attente de jours meilleurs où nous sortirons de cette impasse démocratique dans laquelle on nous confine.

One hundred and fifty six, l’iphone ce matin n’arrêtait pas de me rappeler à l’ordre à force de franchir la ligne jaune cardio.

Je m’en fous. J’ai passé ce matin les 114 km à pied en 20 sorties depuis que le vélo nous est interdit. J’ai des difficultés pour descendre au-dessous de 7minutes 30 le kilomètre. Le poids? ou l’âge? ou les deux? Cette relative lenteur m’interroge.

Interpellé par la Brigade Verte

Ce matin, je fais mon jogging dans le cadre du K5 de l’enceinte de confinement.

Bonjour monsieur, vous avez votre attestation?

Le brigadier au volant de sa Dacia m’avait croisé au carrefour de l’avenue du Blosen et de la rue Clemenceau. Il a fait demi-tour et m’a interpellé sur le parking du stade avenue Pasteur.

Je sors mon attestation…

Vous habitez ou?…

Après mon interpellation, j’ai dépassé le cercle au coin du stade et encore après pour aller chez mon pharmacien. Pas vu, pas pris.

Accéder à votre zone K5 de confinement

Vous êtes à plus d’un kilomètre me dit-il avant même d’avoir consulté ma carte et mon cercle d’un kilomètre…

Finalement il se ravise alors que je lui montre l’endroit sur le plan.

Bon pas plus d’une heure, c’est compris!

Nous sommes clairement dans une mesure d’intimidation puisque la loi dérogatoire me permet d’être là où je suis. Il n’y a donc pas à suggérer que je sois a priori en infraction. Peu après, j’ai aperçu notre brigadier qui interviewait un autre piéton avec son cabas dans une rue adjacente.

Du coup j’ai raccourci mon parcours de jogging tout en allant en même temps chez mon pharmacien..

La Brigade Verte se déplace aussi à vélo et à cheval. On aimerait la trouver plus souvent lors des dépôts d’ordures sauvages

La Brigade Verte est une particularité du Haut-Rhin. Composée de 75 gardes champêtres communautaires, elle rayonne sur 328 communes sur les 377 que compte le Haut-Rhin.Elle est appelée depuis peu à contrôler le bon respect du confinement par les citoyens ainsi qu’à les verbaliser en cas d’infraction.

le champ d’action habituel de la Brigade Verte

En 2019, le corps de la Brigade Verte était appelé à être dissous dans le cadre de la réforme territoriale.(voir article de l’Alsace de 2014)

Il est vrai que la Brigade coûte bonbon à la collectivité, près de 8 millions d’euros dont la moitié financé par le Conseil Départemental…et l’autre moitié par les communes.

En 2016 quatre communes importantes Rixheim, Illzach, Ammerschwihr et Sausheim avaient préféré ne plus participer au financement jugeant le service trop peu efficace en regard de ses coûts.

Mais en 2020, la Brigade Verte est toujours là.

« Nous ne sommes pas en dictature, mais je ne me suis jamais autant senti en dictature. »

c’est l’avis de Thierry Crouzet face à ce que nous vivons

Jogging dans l’enceinte de confinement

Je prends des chemins détournés le long des jardins.Je fais bloum-bloum-bloum et les chiens aboient.

Pour que les choses soient claires, je n’ai pas le sentiment de commettre des imprudences avec mon jogging. Beaucoup moins que d’aller faire les courses à Intermarché ou à Leclerc ou encore aller chez le pharmacien.

Les gens ont la trouille. Contrairement à hier, ils ne sortent pas. Ils ont raison d’avoir peur. Ce ne sont que des bavardages de voisinage en promenant le chien sur le trottoir. Quelques voitures furtives et trois joggeurs.

RN66 Vieux-Thann 10h30, aucun véhicule en vue. C’est comme si le monde s’était arrêté de tourner
Aujourd’hui mon parcours est presque en forme de cœur (j’ai un peu bouffé sur le rayon d’un km le long de la Thur, chut!)

Confinement et poids

Ce matin seul au monde. 7,7 km dans mon enceinte de confinement

Être confiné à la maison ne fait pas nécessairement le bonheur des sportifs.

La plupart des activités de plein air leur sont interdites. Il reste le home trainer pour les cyclistes, les poids et haltères dans le garage, les barres parallèles, les mots croisés et tous ces instruments de torture dont raffolent les gymnastes.

Mon confrère de LTD Rando 68 qui affectionne la marche « tourne » dans sa ville. Pas plus d’une heure dans un rayon de un kilomètre.

Pour suppléer à l’absence de vélo, je me suis mis au jogging.

10h17 27 mars, la nationale 66 à Vieux-Thann déserte.Les riverains respirent, je pourrais presque courir au milieu de la route
mon toubib me l’a dit « des pompes avec amorti » sur le tarmac.

Ce matin 7km700 avec mes pompes Hoka dont l’amorti fait bloum-bloum-bloum sur le macadam. Il n’y a pas grand chose à faire, les trottoirs sont vides et les rues aussi, faciles à traverser. J’ai maintenant bien intégré mon rythme de pédalage à pied avec une cadence autour de 150 pas à la minute. Plus vite, mon cardio s’emballe, alors je n’insiste pas. Bref j’ai une allure de soixantehuittard. Au fur et à mesure je gratte des secondes au kilomètre, je m’approche des 7 minutes. De quoi faire s’esclaffer les habitués de la discipline!

Age, taille, poids

Rester à la maison m’est insupportable, je dois sortir ne serait-ce qu’une heure. Quand je rentre, j’ai perdu 700 grammes sur la balance. De la transpiration et un peu de graisse. Il est donc fondamental de ne pas se laisser aller à grignoter devant la télé ou l’ordi surtout si l’on est dans un processus de perte de poids.

Mon objectif de début janvier de moins huit kilos est atteint, je l’ai donc réajusté à moins onze kilos. Pourquoi moins onze? Tout simplement pour entrer dans la zone de masse corporelle normale c’est à dire une IMC inférieure à 25.

Huit kilos, c’est presque comme si vous traîniez en plus sur votre dos un pack d’eau!

Donc moins bouffer et faire du sport pour entretenir son métabolisme, votre biochimie cellulaire.

Parcours de confinement

je veille à ne pas aller à plus d’un kilomètre de ma base

Il faut jouer la montre. On n’a plus droit qu’à une heure de jogging dans le quartier. Pour moi qui suis néophyte de la discipline, c’est amplement suffisant.

Heureusement que je me suis mis à courir à pied le 7 février, sans savoir que le coronavirus allait bloquer les sorties vélo en France. Depuis cette date, j’ai réalisé 16 sorties et parcouru 87 km.

Sept kilomètres dans un aussi petit périmètre, ce n’est pas si mal. J’évite de cracher sur les passants. Ils sont craignos les passants lorsqu’ils me voient arriver. Un dingue, certainement. Les promeneurs de chiens sont des pros, ils ont des alibis béton, le chien. Le mec qui court tout seul sans chien, c’est plus louche culturellement. A pied? c’est pire. Ceux-là rasent les murs comme s’ils n’avaient pas la conscience tranquille.

Et vous qu’est-ce que vous foutez comme boulot? je me confine pour notre bien collectif.

Dans cette société duale, il faut bien comprendre qu’il y a dorénavant deux types d’individus, ceux qui sont confinés par définition et tous les autres. Ceux pour qui c’est comme avant et pour lesquels le « restez chez vous » est sans objet. Les artisans qui bossent chez les particuliers (normal ils ont besoin de gagner leur croûte), les éboueurs, les livreurs, les boulangers en tournée, les facteurs. Les confinés forment société à part, une société d’assistés et indemnisés qui n’a qu’à se taire.

mon outillage de confiné plié en quatre dans ma poche pour le cas où…
La rigueur de nos soignants qui ne cessent de nous donner des leçons de civisme sur Facebook est soumise à rude épreuve. Comme en témoigne ce masque FFP2 abandonné dans le parc de mon Ehpad à coté de la chaise.

Ma zone de confinement K5

Ma nouvelle zone de confinement K5 pour mon jogging matinal. Je vais même pouvoir grimper dans le vignoble de Leimbach. C’est inespéré.On pourrait aussi envisager de nous suivre avec un bracelet électronique comme les prisonniers. Chaque fois qu’on sortirait de la zone, on recevrait une décharge électrique.On est entrain de nous inventer un univers à la George Orwell pour le bien de l’humanité

Après les nouvelles mesures de confinement imposées par le gouvernement ce soir sur TF1 par le premier ministre Philippe , les zones réservées au sport, tel le jogging ou la marche, ne peuvent plus excéder un rayon d’un kilomètre autour de son domicile et une heure de durée.

Bien assez pour faire mon bonheur!

Outre l’attestation de déplacement dérogatoire mentionnant votre heure de départ, votre carte d’identité, il est donc préférable d’avoir avec soi en plus sa zone d’action pour prouver que vous ne dépassez pas les limites admises en cas de contrôle, la « promenade » ne devant pas dépasser une heure par jour.

Une heure par jour, ça me convient, je peux presque faire le tour complet de 7 km.

Dernier jogging avant hibernation

5 km à tourner en rond dans le quartier alors que la forêt est à 10 minutes de chez moi, c’est encore trop selon les pouvoirs publics

C’est dérisoire d’illustrer son jogging. C’est pourtant le dernier espace de liberté individuelle qu’il nous reste, à nous les « inactifs ». J’entends les soignants qui s’en offusquent. Alors supprimons les déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle.

Un confinement plus strict semble une nécessité vient de dire Marisol Touraine, ancienne ministre. Elle relaie ainsi la position du Conseil d’État.

La plus haute juridiction administrative, saisie d’un référé-liberté, juge « trop large » l’autorisation de pratiques sportives individuelles, telles que le jogging et demande son réexamen.

Depuis que je me suis mis à la course à pied le 7 février en complément du vélo, j’ai parcouru 80 km. Une prouesse dont je me sentais bien incapable. Il est vraisemblable que demain ce dernier espace de liberté n’existera plus.

Encore une activité entre parenthèse!

Dans l’enveloppe de confinement

Je respecte la loi

Je respecte la loi. Je tourne dans le quartier à pied, mon attestation dans la poche. je n’entends que mes pas, la ville semble pétrifiée. Il faut qu’on évite d’ajouter un syndrome à notre enfermement. Pouvoir sortir seul sans en abuser me semble nécessaire. Au bout de quatre kilomètres, ça devient monotone. Alors j’arrête et je me sens bien.

Mon voisin Mannheim a tiré le rideau. On le comprend.

J’ai croisé deux cyclistes furtifs à VTT, un type qui toussait et qui a bifurqué en me voyant, un autre qui promenait son chien…et une voiture de gendarmerie qui ne m’a rien demandé.

Le parking de l’Intermarché ne comporte plus qu’une petite dizaine de voitures.

Il fait beau.

Je suis reconfiné.

Chronique épidémique

Beau temps en Alsace. Je pars courir une heure.

Le quotidien est rythmé de nouvelles toutes plus surprenantes les unes que les autres.

C’est l’actualité qui veut ça. D’abord mon maire m’écrit. C’est urgent car il fait distribuer son courrier par des vaguemestres plus rapides que la Poste.

Il en a gros sur la patate mon maire, apparemment. Je lis…

Blessé et meurtri par des attaques très personnelles, je suis resté debout.

Il a l’air un peu KO debout, mon maire. C’est pas juste et en même temps, il est solide le maire sortant, il est resté debout. Nous à vélo aussi on a la trouille quand un chien nous menace d’attraper notre mollet. L’essentiel, pour nous aussi, c’est de rester sur le vélo sans se prendre une gamelle.

Je ne sais pas si ces courriers d’escarmouches de campagne électorale apportent un supplément de voix dans la balance; car en même temps aussi, ceux qui détestent le maire sortant jubilent du tour pris par les évènements.

Moi, je reste neutre, je ne connais ni l’un, ni l’autre des belligérants. D’autant que je n’ai pas eu la chance d’être invité lors de mon installation dans la commune. Un loupé, certainement. Comme mon inscription sur les listes électorales qui est restée coincée dans une file informatique communale en 2017.

Les deux listes sont équivalentes, je l’ai déjà dit. Conservatrices bon teint et pas vélorutionnaires pour deux sous. Donc si je ne suis pas content, j’ai ka déménager.

Tout va très bien, Madame la marquise

Le PDG Macron a causé dans les lucarnes. Il a arrêté la France. Mais pas les élections. Gérard (Larcher) lui a bigophonné que s’il faisait ça, c’était encore un casus belli. Comme avec Benalla.

La France à l’arrêt. Les mômes en raffolent. Blanquer a dit « faut travailler à la maison! ».

Pas du tout disent les gamins, ma maison n’est pas une école. L’école est un sanctuaire, la maison non. D’abord les parents sont nombreux à comprendre que dalle au contenu des manuels (Macron).

Macron a d’abord dit « à tous les Français » de limiter « au strict nécessaire » leurs déplacements, en privilégiant le télétravail

Mais avec le télétravail, impossible de voter en ligne pour les Municipales. C’est trop moderne.

« Il est important en ce moment, en suivant l’avis des scientifiques comme nous venons de le faire, d’assurer la continuité de notre vie démocratique et de nos institutions » a t-il poursuivi.

Sous-entendu, il n’y aura pas de coronavirus dans les salles de vote.

Le test de Cooper

Je ne me laisse pas influencer ni par Macron, ni par mon maire sortant.

Pas de miracle, pour aller plus vite, faut accélérer. C’est au prix d’un cardio qui grimpe trop. Je le sais.Je vais donc jouer sur le facteur poids pour rejoindre les standards de la spécialité

J’ai chaussé mes pompes de sept lieues et j’ai fait huit bornes (pas myriamétriques les bornes)

Le test de Cooper permet empiriquement de connaître votre VO2max, autrement dit la vitesse maximale à laquelle vous pouvez courir pendant douze minutes…sans mourir asphyxié. Sinon, c’est pas du jeu!

Bon alors? t’as fait combien Maxou?

Je dépouille…j’ai démarré le chronomètre au coin des transports Blondel à la ZI de Vieux-Thann et au bout de douze minutes, j’avais franchi le pont de la Thur au pied du Rangen…

1,700km en 12 minutes. Peut mieux faire!

soit 1700 mètres.

Je suis classé selon les sites « faible » ou « 16/100 » ou encore « moyen » pour me faire plaisir.

classé moyen chez les plus de 50 ans pour 1700m parcouru en 12 minutes

N’en parlons-plus!

Je suis tout de même content de ma performance du jour, j’ai réussi à parcourir 8 km en une heure, soit deux fois plus vite qu’à pied.

Chronique ordinaire de la vie locale

Voter par procuration pendant le corona? la gendarmerie pas emballée

Non, je n’irai pas voter aux Municipales

Trop d’incertitudes pèsent encore avec le coronavirus. Cyclo-citoyen, oui, je le suis. Mais pas fou. Quand je vois la désinvolture de nos congénères à l’égard des mesures prophylactiques proposées pour lutter contre la maladie, il faut se méfier partout où l’on va. Surtout lorsqu’on est classé parmi les seniors!

Que va t-on faire des marmots! Je ne parle même pas de ceux qui font mine d’ignorer qu’un virus est là. De jeunes générations pour la plupart qui s’insurgent que la puissance d’État pèse ainsi sur leur quotidien.

Le petit père Duclos, député communiste, parlait avec sa verve truculente de « bonnet blanc, blanc bonnet » en 1969 pour évoquer le match présidentiel Pompidou-Poher

A Thann, les deux postulants sont issus du même bord et ont gouverné ensemble

Dans nombre de municipalités, ce sont des personnalités du même bord qui s’affrontent. Comme chez moi à Thann ou même à Cernay. L’électeur a donc l’illusion de faire un choix alors que tout sera comme avant, après.

A Thann, ce n’est pas grave si l’on ne va pas voter. Si vous n’êtes pas partie prenante de la guerre picrocholine qui oppose les deux listes sortantes, vous n’avez aucune raison d’aller voter puisque départager l’une ou l’autre ne présentera aucune différence sur le cours à venir des choses. C’est juste une affaire des egos à départager.

Ce qu’une liste Thann, pro-vélo pouvait promouvoir selon moi est décrit dans ce billet. Mais je suis réaliste, on ne fait pas une liste à Thann avec trois cyclistes!

Aller à pied dans sa ville révèle des certitudes: Thann est d’abord une ville pensée pour la voiture. Comme cette voirie récente où l’unique trottoir n’est là que pour permettre au fil d’eau de s’écouler.

En France, l’abstention est influencée par un sentiment de non-représentation politique, sur quatre points : (source wikipédia)

  • l’alternance politique semble assez inutile lorsqu’elle ne résout pas des problèmes majeurs comme le chômage.
  • la méfiance de la population française par rapport aux politiques en raison du nombre croissant de scandales et d’affaires financières.
  • le comportement des partis politiques éloigne les politiciens des problèmes réels de la société.
  • le désengagement des électeurs.

Pour moi, c’est le cas numéro trois qui me détourne du vote. Les élus se contre-foutent de ce que vous pensez une fois qu’ils sont élus.

Non je n’irai pas voter.

Des esprits chagrins voudraient voir le vote rendu obligatoire en France sous peine de sanctions. On comprend leur intention: cacher la misère de la démocratie locale qui fait qu’une fois élus, on n’entend plus parler de rien. Ni des voiries à l’abandon, ni des terrains de jeux délabrés et souillés, ni des restrictions à la pollution de l’air, ni des encombrements urbains ordinaires. Tout roule comme avant.

Alors Maxou court comme le furet?

Le tour des deux Thann ( juste 10 km) est un bon terrain d’entraînement sur macadam dès lors qu’on évite de prendre sa voiture et les chemins rongés par les pluies.

Oui, j’ai trouvé cette alternative au vélo lorsqu’il fait mauvais en cas de pluie fine. J’ai la flemme de sortir le vélo et aller à pied est une bonne solution pour prendre l’air. Oui, on n’est pas obligé de courir, on peut aussi marcher. Mais courir, je voulais savoir comment « ça faisait ». Courir je ne l’avais plus fait depuis…cinquante ans. Au moins!

Je suis un sportif décroissant: j’appuie de moins en moins fort sur les pédales. Mais courir, c’est autre chose. J’ai voulu comprendre ce qui pousse autant de gens à courir les rues et les chemins. Ne nous méprenons-pas: courir me semble plus difficile qu’aller à vélo. C’est un sport debout ou il faut porter, transporter, sa carcasse, y compris dans les descentes. A vélo, le sport est assis. On pédale de temps en temps et l’élan fait le reste pour simplifier.

Le corps que je nomme vulgairement carcasse est en fait un assemblage moléculaire qui pèse beaucoup dans nos civilisations modernes. On ne ressemble en rien au petit-homme des hauts-plateaux éthiopiens capable de courir 10 km en 30 minutes. On a trop de « choses » inutiles à emporter avec nous. D’abord du gras! Moi je traine 33 kg de gras que j’ai réussi à ramener à 26 kg en dix semaines. Mais je ne suis pas au bout de l’exercice.

J’ai vérifié: le record du monde du 10 km est tenu par…

26 min 24 sRhonex Kipruto Kenya
recordman du monde 10 km à pied. Tout le monde n’y parvient pas à vélo.

Alors j’ai essayé. J’ai maintenant un peu de recul. Cinquante kilomètres en dix sorties. Les chiffres sont là; je sais que je cours lentement. Parcourir 10 km en une heure trente ne mérite aucunement de figurer dans un classement. Pour y être il faudrait courir le 10 km en une heure. Je ne sais pas si je vais m’y atteler à mon âge…

Matinale

Thann au petit matin

J’ai ouvert une catégorie « course à pied » sur mon blog. On ne sait jamais, dès fois que cette activité de plein air perdure parmi mes marottes…

Aujourd’hui footing matinal. Je me demande avec d’autres de mes lecteurs si cet exercice sera en plus. En plus du vélo. J’ai regardé comment s’appelle ce type de course à pied. C’est du footing ou du jogging ou du running?

Bonne question!

En fait il apparaît que le terme footing est un faux anglicisme qui ne correspond à rien combien même il est entré dans le langage courant. C’est le terme jogging (trotter) qu’il convient d’employer. Et le jogging s’applique à ceux qui courent moins de 10 km/h (selon Wikipedia). C’est mon cas puisque je cours actuellement à 7km/h. Soit à peine plus vite qu’à pied!

Et le running?

C’est la vraie course à pied « institutionnalisée ». Wiki dit: Pour les runners, qui l’exercent de façon régulière voire intensive, il se différencie du jogging qui reste une activité « du dimanche », occasionnelle, pour éliminer les excès ou prendre l’air

La France compte aujourd’hui environ 8,5 millions de pratiquants de la course à pied, soit 19% de la population. Pour mémoire, ils étaient 6 millions au début des années 2000 selon la Fédération Française d’Athlétisme à laquelle se rattache la discipline.

Bon, ça ne me vexe nullement. Je suis un joggeur du « dimanche » et de la semaine. Et je m’en contente fort bien. Je vais quand même m’acheter une paire de pompes sérieuses alors que mes Quechua de marche qui pèsent 800 grammes sont d’un confort extrême.

L’application Mi Fit estime que l’ai brûlé 560 kilo-calories. C’est toujours ça de pris dans le bilan journalier. Si j’ai encore du temps dans la journée, je ferai un peu de vélo.

C’est un vrai bonheur de pouvoir courir dans sa ville au petit matin…et de voir le paysage défiler, lentement.

Si je compare avec le vélo, c’est comme si je me faisais un film au ralenti. En ville, il faut se garder des traversées dangereuses, parfois patienter aux carrefours, puis repartir d’une foulée la plus légère qu’on puisse. Certes je n’ai aucune élégance et j’entends mon pas retentir sur le sol, signe qui ne trompe pas. Il me faut de bons talons épais. J’en ai. Je ne suis pas une gazelle, hélas!

J’aborde les trottoirs de préférence par les points bas pour éviter les efforts inutiles. Sur trottoir, les pentes d’entrées de garage sont désagréables et fatigantes car elles inclinent les chevilles transversalement par rapport à la jambe.

J’ai voulu améliorer ma précédente sortie, je l’ai allongée de 600 mètres pour obtenir 6 km tout rond. Je progresse modestement comme il est recommandé sur les sites spécialisés.

C’est ma troisième sortie de footing

J’ai réglé ma fréquence cardiaque à ne pas dépasser à 145. Mon rythme moyen est passé de 9’03″à 8’20 » minutes le km.

Jusqu’à quelle distance prolonger ma sortie? Au bout de cinquante minutes à ce train lent je ne ressens pas de fatigue. Etrange…

Mon objectif, si je persévère, sera donc de me fixer 10 km…j’étudie déjà des parcours plus longs qui me sortiront de la ville.

A pinces

A pied, je suis besogneux. J’ai du mal à relever la tête pour admirer le paysage.

Y aller à pinces ne nécessite pas beaucoup d’outillage. Au moins une bonne paire de pompes à défaut de courir pieds nus! La plupart des fringues vélo conviennent. Mais le smartphone dans la poche dorsale fait le yoyo. C’est pour ça que les coureurs le porte au bras.

J’ai repris l’entraînement avec la montre connectée. Le cardio réglé sur 142 m’avertit quand je dépasse. C’est comme un régulateur de vitesse sur la bagnole.

J’ai aussi essayé le métronome qui fait ding-ding-ding au rythme choisi…mais on se lasse vite. Au passage à niveau, on attendait le TER qui n’en finissait pas d’arriver et mon ding-ding-ding commençait à inquiéter le voisinage.

Courir en ville?

Oui dès lors que le dimanche tous les espaces sont vides et qu’il y a peu de gaz polluants à respirer. Faut juste penser à regarder lorsqu’on traverse qu’il n’y a pas un cycliste qui arrive!

Pour l’heure, je ne m’attaque pas aux déclivités.

La course à pied est-elle une alternative au vélo?

Je n’ai pas assez d’expérience. Je pense que c’est un bon complément quand le temps est mauvais ou qu’on n’a pas son vélo avec soi, en voyage par exemple. Reconnaissons que courir à pied vous évite la cohabitation du vélo sur route avec le trafic routier que beaucoup redoutent. Indéniablement, c’est physique et la surcharge pondérale vous pénalise beaucoup plus à pied qu’à vélo.

Pour l’heure, je n’ai pas de grandes ambitions…je me teste surtout pour comprendre le ressenti de tous ces sportifs à pied que je croise à vélo. Je suis déjà très content de pouvoir courir 5 km en 50 minutes sans m’arrêter ni être essoufflé.

VO2max? VMA? je m’y penche…et je n’y comprends pas grand chose

Dans le monde du running, on dit qu’on est en endurance fondamentale tant que l’on ne dépasse pas 70 à 75% de sa fréquence cardiaque max…Il s’agit d’un rythme facile à tenir pendant longtemps pour le joggeur novice, puisque cela consiste à courir en totale aisance respiratoire et sans souffrance.(source)

Ma FCM est mesurée (médicalement) actuellement à 157. J’en déduis que je suis en endurance fondamentale à …117! Inutile de dire qu’à cette fréquence là, moi je marche.

La preuve en est que mes 5 km de ce matin je les ai couverts avec une fréquence moyenne de 135 puls/mn

Vos conseils avisés seront les bienvenus.

Footing

Footing autour du lac

Outre le VTT, marcheur autour du lac je le suis aussi.

Ce matin j’ai tenté le footing. Le circuit mesure 4,400 km. Pour un amateur comme moi c’est bien assez. Je croise tellement de gens faisant leur footing que j’ai voulu essayer afin de comparer.

Ne pas se tromper: courir demande beaucoup d’énergie et de la méthode. Traîner un handicap de poids n’arrange rien!

Runkeeper, l’appli enregistre votre trace et vos performances

En courant, on monte vite en température ce qui évite de prendre froid. J’ai tenté d’éviter le footing fractionné en adoptant une petite foulée.

Pas facile d’adapter son rythme. J’ai du marcher cinq fois sur le parcours. Enchaîner un footing de 4 km sans s’arrêter, je n’y arrive pas encore. Le tour du lac est sympa et on a droit à trois types de sols: du spongieux, du tarmac et du chemin caillouteux…je ne sais pas dire lequel est préférable.

Travailler ses foulées. C’est un vrai exercice corporel que de courir et j’avoue avoir le sentiment d’être un peu cagneux, de manquer de souplesse. J’admire peu le paysage, trop appliqué à conduire ma carcasse et à éviter de m’aplatir de tout mon long.

Le long de la digue, je courais sur l’ombre du mur, comptant les foulées entre deux créneaux.

J’avais dans mon Camelbag l’application Runkeeper qui parlait mais je ne distinguais les infos…il faudra que j’améliore le dispositif.

A l’arrivée, piètre satisfaction, 7 km/h. A peine le double qu’en marchant. Les coureurs préfèrent compter en min/km, ce qui me fait 8:34 au km

Et le cœur?

Avec un cardio moyen de 142, il est clair que l’exercice sollicite davantage le muscle cardiaque comparablement à un circuit route à vélo. On est plus proche à VTT.

Autres billets en relation…

https://velomaxou.com/2019/01/27/courir/

https://velomaxou.com/2019/01/27/jessaie-le-footing/

J’essaie le footing

4.8 km en 40 mn pour mon premier test


Pour courir vite il faut courir lentement. C’est ce que j’ai lu sur un site spécialisé. C’est encourageant. (à voir ici)

Je croise tant de coureurs à pied quand je suis à vélo que j’ai voulu voir à quoi ça ressemble. Aujourd’hui, j’ai récidivé après avoir tenté hier de courir arnaché d’un gros manteau. C’est curieux, les cyclistes en principe n’aiment pas la course à pied sauf ceux qui font du triathlon par exemple. L’hiver, ils préfèrent la marche, en tous cas ceux de ma génération. Mes souvenirs de course à pied remontent au lycée! C’est dire si c’est loin. Je renoue un peu avec le passé. Ceux qui courent avec facilité doivent rigoler de me voir tenter une performance sur 5 kilomètres. J’ai dans ma famille un grand trailer qui a bouclé les 172 km de la Diagonale du Fou à la Réunion en 54h45! (voir l’article ici)

Moi, j’ai fait la course en tête. J’étais tout seul. Casquette, gants, collants, imperméable léger, j’ai couru sur l’accotement quand une voiture arrivait en face de moi et en essayant de ne pas me tordre la cheville avant de rejoindre la piste cyclable. Tout content de mon premier kilomètre arrêté, j’ai poursuivi en marchant. Puis j’ai repris le footing à petite vitesse. Mal aux cuisses et complètement lessivé à l’arrivée. Avec un tout petit 7 km/h.

Je lis à présent …
Et s’il peut paraître totalement contre-intuitif de courir lentement pour progresser, c’est pourtant bien plus efficace que n’importe quelle séance de fractionné pour progresser.

Bon la prochaine fois, je vais essayer le footing lent.