Ils me font pitié, les vieux

Ils me font pitié les vieux. Surtout avec l’espérance de vie qui s’allonge. Fatalement ils vont se faire chier plus longtemps. (Blanche Gardin, humoriste)

Je l’aime bien Blanche car elle dit les choses crument avec un humour décalé qui contrevient à nos valeurs humanistes parfois surannées.

Même la médecine ne s’embarrasse plus de circonvolutions de langage pour nous dire « vous avez un cancer ». Le médecin est plus qu’avant tout un technicien incapable d’une prise en charge émotionnelle, il n’est plus là pour ça. Il s’est éloigné du moi.

Lorsque l’âge arrive, c’est vrai que beaucoup d’entre nous s’interrogent. J’ai coutume de dire que le « grand bout de vie est derrière » et que le reste est plus ou moins long et son terme inconnu. La société moderne nous le rappelle chaque jour; « encore un vieux au volant, à la caisse du supermarché, qui prend la place d’un jeune, qui est plein de thune,… » et j’en passe.

La philosophie de la vie dans nos sociétés modernes est parfois réduite à sa plus simple expression. On ne se préoccupe pas du lendemain, on vit au jour le jour. C’est souvent les bien-portants qui se comportent ainsi. ils ne souffrent pas de raideurs ni de grincements musculosquelettiques et disposent « de toute leur tête » tout en grimpant les marches de l’étage deux par deux.

Mais tous les autres?

On les voit partir, petit à petit, ceux de notre génération que l’on a connus, qui ont fait le chemin avec nous de loin ou de près, avec ces souvenirs si proches et si lointains qui font dire aux plus jeunes qu’ils n’étaient pas encore nés.

Les autres, eux, prennent de la distance. C’est le cas à vélo, on voit les jeunes quadras s’enfuir devant soi dans les ascensions, sans espoir de tenir tête, sans volonté non plus. Mais on s’en fout un peu, on arrivera encore cette fois çi au sommet. C’est le principal.

Prendre de la distance, c’est un peu comme prendre du recul

Contempler le chemin parcouru, s’attarder au détour d’un chemin pour admirer le paysage et humer l’air, reprendre son souffle. Je suis horrifié.

Chez soi aussi, il faut se préparer à ralentir. Mettre ses affaires en ordre et ne rien laisser en désordre. Comme ces gens qui partent en vacances mais qui tiennent à retrouver un logement propre au retour, le linge lavé et rangé, la vaisselle nettoyée…et le frigo vidé de ses restes.

L’angoisse de l’immortalité

Je souhaite mourir très tard et très vite. Très tard, parce que j’aime la vie et que je voudrais en profiter le plus longtemps possible ; mais très vite, car je redoute les agonies interminables et les handicaps. En revanche, je n’ai jamais eu aussi peu peur de la mort. (André Comte-Sponville philosophe)

Lorsqu’on a ses parents appareillés de partout au fond d’un lit, on ressent presque comme une insulte ceux qui professent la prochaine immortalité de l’être. Faut-il ainsi s’acharner à repousser la mort? ou plutôt la suggérer comme la loi hésite à le dire?

La génération du tout, tout de suite, a contrario du tout religieux mais pas tout de suite nous a conduit là.

A la croisée du chemin, on doit s’organiser dans l’urgence pour faire face à l’absence de l’au-delà qui permettrait de voir venir le temps d’une âme céleste et pourquoi pas une réincarnation.

Le transhumanisme effrayant

Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains et de supprimer le vieillissement et la mort (et quelques maladies)

L’idée qu’on puisse vivre plus d’un siècle m’angoisse. Si la science génère le progrès, elle peut aussi conduire à des dérives telles qu’on ne saura plus en mesure de comprendre le monde tant les adaptations seront insurmontables. Je me demande comment nos disparus plongés dans un monde nouveau résisteraient à la folie s’ils devaient vivre avec notre modernisme ambiant, la télévision, l’informatique, le téléphone et l’intelligence artificielle.

Si vous voulez vous faire peur, écoutez Laurent Alexandre

A l’opposé pensons à nos ancêtres qui vivaient si peu longtemps. Au Moyen-Age, l’âge moyen était de 20 ans, il est à présent en 2024 de 42 ans. Il a plus que doublé. (Rien à voir avec notre âge moyen européen des pays riches). Cette distanciation du temps humain semble pourtant sans égal avec la vitesse du temps sociétal et de ses progrès.

L’exosquelette

L’exosquelette, c’est l’homme augmenté. On lui prête des forces, un équilibre perdu et run!

Se maintenir en forme, oui, c’est un choix de vie qui, dit-on, nous fera mieux vivre en évitant les affres de la maladie. Mais on connait tous aussi des gens qui vivent longtemps sans aucune préoccupation de cet ordre.

Pour autant ne pas chercher à falsifier une vérité, l’âge avance et rien ne l’arrête. Pas même ces vélos transgressifs qu’on équipe discrètement de batteries pour faire comme si.

La fin de vie cycliste

Vélo, course et marche à pied, ne rien s’interdire

S’y prépare t-on, à sa fin de vie cycliste?

C’est au cours de mes nombreuses nuits d’insomniaque que j’y songe. Les cyclistes de tous poils imaginent-ils un jour arrêter le vélo et comment y parvenir.

Alors j’échafaude des hypothèses. La plus radicale est évidemment celle d’une collision qui sera définitive. Celle-là, je l’exclue, elle est trop triste.

Arrêter de monter sur son vélo est-il fatalement triste?

Je songe à ceux qui, rompus par la crainte de tomber ou par la peur de se faire renverser, vont décider de mettre au clou leur bécane. C’est souvent pour eux une sage décision qui leur permettra de se dire qu’ils ont tourné la page avec panache et avec raison. Tout en leur fendant le cœur. Il existe donc une ambivalence dans notre prise de décision.

ne pas s’interdire les pratiques douces

Mais il y a tous les autres cyclistes dont je suis certainement. Ceux là ont des hauts et des bas. Un jour j’arrête, le lendemain je reprends. Quinquas soyez rassurés, ce n’est qu’à partir de soixante-dix ans qu’on commence à se poser des questions.

La crainte du « qu’en dira t-on «  si par malheur on chute dans un nid de poule mal négocié qui se termine aux urgences et dans la presse avec un article stigmatisant du style « un septuagénaire tombe de son vélo »

Une chute comme celle-là est souvent le fait déclencheur qui va vous faire peur ainsi qu’à votre entourage.

Il existe d’autres raisons plus insidieuses qui font arrêter le vélo, celles qu’on n’ose pas évoquer.

tricycle médicalisé Tonicross
  • une pathologie cardio-respiratoire ou musculosquelettique
  • une crainte d’affronter le trafic routier
  • la peur de tomber à VTT
  • l’amenuisement des ressources physiques tout simplement

Pourtant au total, la sécu et notre médecin devraient nous encourager car il est démontré que l’activité physique est un antidote à la survenue de maladies liées à l’âge.

Il faut aussi en convenir, l’image que nous renvoie le cycliste âgé n’est pas valorisante. Chaque jour je croise en ville de pauvres hères qui zigzaguent le cabas au guidon à la limite de la vitesse d’équilibre. Sur la route, la surcharge pondérale, la vitesse de pédalage sont des critères qui ne trompent pas. Et pourtant ceux-là ont souvent pratiqué toute une vie.

Ne nous laissons pas gagner par la morosité. Notre statut de cycliste vieillissant reste enviable tant qu’on peut encore pédaler. Les plus enthousiastes auront toujours le moyen de durer avec l’artefact du vélo électrique.

Personnellement, j’ai plusieurs dadas. C’est une chance qui me permet d’alterner et d’arbitrer entre l’un ou l’autre selon ma motivation.

billets en relation avec le cycliste vieillissant

Le vieux n’a plus la cote

Robert Marchand décédé à 109 ans. A t-il voulu cette exploitation de son image de vieux à vélo?

C’est devenu un sujet de société, les vieux sont devenus embarrassants.

Outre d’emmerder les automobilistes sur les routes avec leurs vélos, les vieux sont montrés du doigt partout dans les actes quotidiens de la société active.

D’abord ce sont eux les premiers à faire la queue devant les labos le matin privant ainsi ceux qui travaillent d’arriver à l’heure au boulot, ensuite ils font chier le monde à l’Intermarché et au Leclerc le samedi et enfin ils s’arrêtent avant de franchir les ronds-points avec leur bagnole au lieu de les traverser sans lever le pied.

Cette prolifération des vieux devient insupportable dans notre société trash. Des vrais cloportes! A force de faire des progrès, la médecine ne rend plus service au commun des mortels.

Selon l’INSEE au 1er janvier 2019, 13,4 millions de personnes résidant en France ont 65 ans ou plus, soit 20 % de la population. Cette proportion a progressé de 4 points en 20 ans et place la France au niveau de la moyenne de l’Union européenne. 

En plus les jeunes vieux ont la prétention de vivre comme les actifs, avec les mêmes envies de consommation. Des vélos carbone super allégés, des vacances aux Maldives et des SUV diesel survitaminés.

Des thunes en trop? voila qu’on se demande si les vieux ne vivent pas trop bien!

Avec 1/4 du PIB, le vieux coûte de plus en plus cher à la collectivité nationale.

Il est fini le temps où Mimile entretenait le feu à l’âtre et finissait par tomber dans le foyer, son heure venue. Maintenant Gertrude veut un Ehpad douillet et sans maltraitance qui coûte un pognon de dingue.

A vélo, certains bagnoleux suggèrent dans TikTok d’ouvrir la portière en les dépassant. En douce. Ca les apprendra à prendre la piste pourrie qui longe les platanes.

Mais d’autres plus ambitieux ont des solutions plus radicales: tout simplement leur ôter le droit de vote puisqu’il est insupportable que les vieux pèsent sur les orientations politiques à venir qu’ils ne verront pas.

Le Pen, vite!

« Les jeunes qui ont voté en masse Mélenchon pour leur avenir se font voler leur élection par des vieux retraités qui ont vécu leur meilleure vie et n’ont plus rien à perdre et des vieux bourgeois qui ont tous les privilèges de Macron » (un jeune sur France Info)

« Ce sont donc des vieux déjà à la retraite qui vont nous imposer de travailler cinq ans de plus. Merci à eux. »

Ainsi le programme du Rassemblement National serait d’abord celui qui recueille le plus de suffrages parmi la population âgée. Pas évident! Et pas seulement, car les employés, les ouvriers et le monde agricole sont aussi sensibles aux idées du RN.

Selon Slate.fr Les électeurs du RN sont souvent associés à des préoccupations telles que l’immigration, la sécurité, l’identité nationale et la mondialisation3.

Cela dit, l’élection de Marine Le Pen en tête des sondages actuellement sera t-elle de nature à contenter le racisme anti-vieux qui s’ajoute aux nombreuses fractures de la société? J’ai des doutes.

A ce sujet la vieille Europe aura peu d’alternatives: soit repousser les forces vives immigratoires et mourir à petit feu comme les Japonais ou accepter de se repeupler à l’aide des pays voisins du Maghreb et subsahariens.

L’idée fait son chemin que les vieux se préoccupent davantage de leur sécurité et de l’immigration plutôt que du réchauffement climatique.

« Pour les plus âgés, développe le politologue Martial Foucault dans La Croix, les enjeux sont d’abord le pouvoir d’achat, l’insécurité ou encore la délinquance, avant d’être la lutte contre le réchauffement climatique, qui est davantage une priorité pour les jeunes ».

Les thunes du vieux

Plus t’es vieux, plus t’es riche!

Pouvoir épargner quand d’autres sont au RSA, c’est insupportable à entendre. Pas pour tout le monde.

Selon l’Insee, environ 6,5 millions de personnes disposent d’un niveau de vie supérieur à 3 306 euros par mois

Placer 1/4 de ses revenus à plus de 70 ans, c’est sécurisant, mais ça correspond souvent à la fin du remboursement de ses crédits

Emprunter à plus de 70 ans pour s’acheter un vélo électrique?

Les banques peuvent hésiter à prêter au-delà d’un certain âge, car plus l’emprunteur vieillit, plus les risques que prend la banque sont importants.

L’âge moyen de décès en France est d’environ 83 ans.

Bon , je sors tout de suite avant qu’il ne soit trop tard.

Le vieillisme à la mode

Les copains m’ont envoyé un message Whatsapp hier soir « pour une reprise en douceur demain matin… ».

Était joint un parcours sur Openrunner pas piqué des hannetons intitulé Knapphutte.

https://www.openrunner.com/route-details/12719028

Je connais ce parcours, j’en suis le dépositaire. Mais dire que c’est un parcours de reprise en douceur ne sera pas au goût de tous les grands recommençants de la saison VTT.

Méfions-nous donc des appréciations qui ne correspondent pas forcément au niveau que l’on se fait d’une reprise du vélo.

Pour moi qui commence à être vieux, une reprise c’est du plat et rien qui sollicite le cardio trop fortement, sinon on va vite décourager les nouveaux venus, s’il y en a.

Donc je vais déroger à la sortie de ce matin, quitte à sortir l’après-midi quand le thermomètre sera passé au-dessus de zéro.

Je n’avais parcouru « que » 48 km sur mon VTT

Hier je suis rentré fatigué de ma manif à Mulhouse. Pourtant je n’avais parcouru que 48 km sur mon VTT; si j’avais pris le VTT, c’était pour mieux sauter les trottoirs et le ronds-points de la ville qui m’insupportent. Mais la fatigue était bien là au retour au cours de ce voyage aller et retour à la ville. Je la mets sur le compte de l’âge.

Notre confrère cycliste Bridou, après sa longue séquence musicale de violon alto et ses concerts de fin d’année se désole sur Facebook de ne plus pouvoir suivre son groupe cycliste habituel lors de sa reprise du vélo

Bon ça tourne vite au cauchemar pour moi ,vu mon niveau vélo actuel …!!

et après 60 km à 30/31 de moyenne, après les avoir tous vu me larguer dans la petite bosse d’ Eloie, je suis rentré en solo histoire d’ arrêter cette sortie du jour et d’ arriver à respirer et à prendre une photo.!!

puis il poursuit…

Bon encore une fois, je suis la grosse « Lanterne Rouge » du groupe et ma foi mon premier 100 km du jour restera un sentiment partagé ,entre un minuscule plaisir personnel surtout dans cette semaine aussi fraîche et un mental un peu fragilisé, déçu ,entamé de ressentir tant de difficultés sur mon vélo !!!

Aucun cycliste sportif n’aime se retrouver dans une telle situation, puisque son truc à lui Bridou, c’est la gagne, c’est l’ultra comme il se plaît à se définir.

En faire moins pour durer plus

Etant toujours resté un cycliste aux performances modestes sur la route, je n’ai pas à gérer cette dégringolade dans mon palmarès personnel année après année. Et j’ajouterais que j’ai ce recul nécessaire pour pouvoir adapter mes pratiques à mon vieillissement corporel naturel. D’ailleurs si je force trop, un juge de paix me rappelle à l’ordre car je soufre des genoux, comme d’autres souffrent des hanches. C’est un fait avéré, avec l’âge, le corps n’est pas toujours en phase avec le sport. Pourquoi le cacher: l’âge fait perdre des ressources musculaires et notre résistance est moindre.

Se satisfaire de 1000m de dénivelé lorsqu’on savait faire 2000m dix ans auparavant et ne pas rentrer « à l’agonie » c’est la clé d’une journée réussie.

Idem pour la distance. Je me suis surpris encore en 2022 de pouvoir parcourir 160km (de Thann à Besançon) avec mes sacoches, mais c’est une performance que je ne retenterai pas car les rajouts inopinés à l’itinéraire n’étaient pas programmés notamment la recherche du camping en fin de parcours.

Restons zen!

Avec l’âge venant, nous voici confrontés à un nouveau néologisme « le vieillisme« . Il fait suite au « jeunisme » bien connu qui consiste à favoriser les moins de quarante ans dans nombre d’activités en commençant par l’emploi.

Vieillisme et jeunisme décrivent une mode qui vise à discriminer les gens par l’âge ou à tous le moins à dénoncer la préférence que l’on a vis à vis de l’un plutôt que de l’autre.

Les sociétés sportives savent faire face depuis longtemps à ce risque de comparer des performances entre des compétiteurs qui ne sont pas du même niveau du fait de l’âge ou du sexe.

Faire du sport en étant âgé vous classe dans la catégorie sénior, une catégorie où vous pourrez vous mesurer « à armes égales ». En principe.

Mais là où le vieillisme prend tout son sens, c’est lorsque la société toute entière vous pointe du doigt. Le sujet le plus brûlant du moment, c’est celui des retraites qui par le fait du déclin démographique rend le vieux de plus en plus cher.

Etre vieux coûte cher à la société. Mais en échange l’ancien réinjecte son argent, lorsqu’il en a, et son savoir ou son savoir-faire auprès des plus jeunes.

Les vieux sont devenus addictes à la vie à un point tel qu’ils rivalisent de combines pour rester sur terre encore plus longtemps.

A 70 ans passé, on doit parfois s’occuper de ses aînés.

Le vieillisme devient une source de problèmes récurrents car on sent poindre la faillite du système avec les maisons de retraites qui confondent soins et dividentes.

Le vieillisme n’a pas dit son dernier mot. Allonger l’âge de départ en retraite va alimenter les critiques de toutes parts, et des employeurs et des employés, puisqu’il va bien falloir aménager des postes de travail adaptés pour les gens âgés. Des postes à l’ergonomie étudiée pour réduire les troubles musculosquelettiques, des horaires réduits, des restrictions diverses liées aux pénibilités.

Les artères durcissent et le cerveau se ramollit. C’est un constat avec lequel le monde moderne va devoir compter.

Le grand âge à vélo

On passe à travers les gouttes sans trop s’en rendre compte et un jour on devient un vieillard à vélo. Les gardistes roulent encore avec leur vélo d’antan et d’autres avec des machines plus récentes mais passées de mode.

A donf dans le Bramont

Quand je dis passer à travers les gouttes, je pense à toutes ces « comorbidités » dont on réchappe, par chance ou par précaution. Les disgrâces de la vie du cycliste existent aussi. L’autre jour, un cyclo rencontré sur son électrique me disait que tout son corps est noir lorsqu’il passe à l’IRM. Il veut, j’imagine, dire que plus aucune articulation n’est en état. Alors il a pris l’électrique. Rien que pour encore pouvoir grimper au col de Bramont et se balader à La Bresse. Mais il prévient « attention, pour grimper là-haut je mets la puissance du moteur à fond » .

Mais le mal est là chez chacun de nous. Ici des arthroses, là des insuffisances cardiaques, et aussi des maladies insidieuses qui frappent sans prévenir…et qu’on redoute tous. Rester vieux en bon état est-il une utopie?

Il faut faire avec

Oui, il faut faire avec. Mais ce n’est pas tout. Alain que j’ai rencontré aujourd’hui m’a confié qu’il roulait seul pour choisir son itinéraire et sa vitesse à sa guise. Combien sommes-nous à pratiquer ainsi!

Puis il en convient, l’âge comporte un juge de paix inexorable, celui de la limitation de l’effort cardiaque. A quatre-vingt ans, je ne m’autorise plus que du 20km/h pour épargner mon coeur.

Aujourd’hui, les feuilles mortes forment un tapis sur ce qui tient lieu de piste cyclable en Alsace. Il faut s’en méfier car le moindre écart peut s’achever en glissade et en catastrophe comme un col du fémur fracturé.

Puis Alain s’inquiète, tu sais tu devrais partir devant car je m’aperçois que tu vas trop vite pour moi. Je persévère un peu en ralentissant ma vitesse car nous échangeons rarement, puis je comprends qu’il est temps de laisser Alain dans sa solitude.

Alain me précède en âge d’une petite dizaine d’années et il est un exemple pour nous qui le connaissons. Il a son brevet de 2000 cols. Puis on le chuchote à voix basse, autour de nous on voit partir des amis, des connaissances. Il me rassure, d’autres tiennent le coup encore un peu mais l’inconnue est de savoir s’arrêter de monter sur le vélo. Un naufrage, sans doute, le jour où l’on arrive à ce terme. J’y songe aussi, que deviendront mes vélos? c’est un crève-cœur. Le devenir de ses vélos, c’est aussi son propre devenir qui est en question.

Au fond de nous-mêmes, mais on ne le dit pas, on a une certaine fierté de pouvoir encore pédaler et de profiter de la nature tout en constatant que les conditions de route ne sont plus aussi assurées; moins de réflexes et de ressources et un trafic routier jugé de plus en plus anxiogène.

Le grand âge

Le grand âge est en question dans l’actualité avec le groupe Orpéa montré du doigt pour ses pratiques de gestion jugées peu humaines.

On n’échappe pas à la catégorisation du grand âge: Le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans s’élève aujourd’hui à 1.4 million. L’espérance de vie augmentant chaque année, en 2060, ils seront 5 millions.

Nos vieux, nos vieilles pourrait-on dire car elles sont plus résistantes au temps, sont un vrai problème des sociétés dites modernes. On ne sait plus comment s’en occuper autrement qu’en les confinant (un terme à la mode) dans des espaces dédiés et souvent barricadés où l’on ne sait pas trop ce qui s’y passe.

Moi je sais un peu.

L’Ehpad, quel vilain acronyme!, désigne ce qu’on appelait autrefois la maison de retraite. La dépendance a toujours existé chez les personnes de grand âge, plus ou moins. Mais la dépendance, on aimerait la taire et la cacher car ce n’est pas beau pour celui qui est libre de ses moyens intellectuels et physiques de découvrir qu’un jour il sera peut-être atteint lui aussi et entre les mains de tiers.

Entre les mains, c’est la bonne expression pour dire que de jour comme de nuit il faudra peut-être une aide pour tout. Et dans pour tout il y a évidemment et surtout le plus intime de la personne.

Les personnels des Ehpad craquent à tour de rôle car le grand âge exige savoir et savoir-faire tout en maintenant une humanité naturelle et bienveillante à l’égard de celui ou de celle qui petit à petit perd le sens de la vie.

Cette perspective d’être pensionnaire à deux pas de chez moi à l’Ehpad des Trois Sapins du groupe Korian (l’autre grand nom du marché des vieux) m’effraie car j’y ai mené une animation pendant quelques mois qui m’a permis d’en connaître une part du quotidien.

La déchéance profonde y côtoie une certaine autonomie. Être plongé dans cet univers n’aboutit-il pas in fine à précipiter les « encore valides » vers l’abîme?

Ce qui est encore plus effrayant, c’est de voir ces personnels exploités à marche forcée accomplir des actes qui perdent leur humanité lorsqu’ils sont bâclés.

Des grabataires qui restent des heures sans change, avec des escarres qui prospèrent scandaleusement, des pensionnaires en salle commune qui s’endorment devant leur petit-déjeuner et qu’un infirmier de passage tente de réveiller pour lui enfourner une cuillère à soupe médicamenteuse, …

Notre société est-elle prête à repenser le sort de nos aînés? à y apporter l’humanité indispensable? à renforcer l’aptitude et le nombre des personnels et leurs rétributions? à contrôler étroitement ceux qui financiarisent la filière? Le montant du prix de l’hébergement est fixé par le conseil départemental pour les établissements habilités à l’aide sociale et par le gestionnaire pour les EHPAD privés (25% du secteur).

Il y avait un Président qui aimait désigner les premiers de cordée jusqu’au jour où il s’est aperçu que c’était les seconds, voire les troisièmes…et même les derniers qui faisaient tourner « la machine » lorsque la France s’est mise à trébucher avec la Covid.

La France rurale ne disposait pas de toute cette organisation autour du grand-âge. On mourrait chez soi ou chez son fils ou chez sa fille. Lorsqu’on n’avait plus la force de contribuer à la vie de la ferme, on restait devant le feu à l’âtre à surveiller la soupe ou le lait…et parfois, en remettant une bûche, on sombrait dans le bûcher.

La vie de vieux est une épreuve. Souvent la dernière.

En relation…

Dans la peau d’un vieux

Il faut que cela arrive. Un jour. Ou l’autre.

Il faut que cela arrive. Un jour. Ou l’autre. Vieux, c’est à quel âge, déjà?

Pour moi c’est aujourd’hui. C’est bien tombé, c’est l’heure de remettre les compteurs à zéro comme on remet les pendules à l’heure à chaque solstice ou presque.

Vieux, c’est tout un programme. Certains le fuient; ils ne veulent ni le voir, ni le savoir, ni en entendre parler. Pourtant vieux, ça existe. S’y mettre dans la peau est déjà un exploit lorsqu’on ne s’y attend pas ou qu’on ne s’y est pas préparé. D’autres le découvrent au lendemain d’une nuit agitée. Ils se lèvent et se sentent tout cagneux, comme un lendemain de fête.

Vieux, il faut vouloir l’être au moins un fois. Pour voir. Ma femme se plait à me le répéter, c’est dans ta tête. Oui, c’est vrai, vieux c’est d’abord dans la tête quand on cherche le mot-clé qui rendra la phrase intelligible…et qu’on ne le trouve pas. Alors on s’en sort par une pirouette, on s’interrompt et on passe à un autre sujet. Parfois on m’aide. Et ça m’agace de n’avoir pas trouvé le mot, celui qui me manquait.

Des vieux, j’en ai rencontré à l’Ephad tout près de chez moi. Souvent très âgés et atteints de diverses pathologies. J’admire leur acharnement à vivre et j’admire aussi les aidants. Le cinquième pilier de la dépendance et ses dépenses colossales n’ont pas fini d’agiter nos forces vives.

Vieux dans son corps rouillé, c’est chaque heure, chaque minute une remise en cause de ses projets. Pas des grands projets, non, simplement aller de là à là dans la maison et remettre au lendemain l’entretien du compost au fond du jardin.

Mettre un parka, des gants, un bonnet, des bottes, c’est trop demander.

Les articulations qui grincent en silence, on aimerait pouvoir les huiler comme la chaîne du vélo. Bon assez de jérémiades, « va chercher le pain » me dit ma femme.

Je saute sur la bécane. Et run. Mon envie d’être vieux m’a passée au moins pour aujourd’hui. C’est fou ce que les femmes ont l’esprit jeune!

Je dédie mon billet à tous les vieux que nous sommes ou que nous serons un jour.

Vous aimerez peut-être aussi les vieux dégagent ou on achève bien les vieux ou moins de vieux à vélo, c’est possible

Ehpatant!

Va t-on devoir exporter nos vieux chez nos voisins?

Alors comme ça, y’a plus d’sous!

Mettez moi au pouvoir et je vous trouve 4 ou 5 milliards tout de suite.

Pas demain, tout de suite! par exemple ceux que Macron vient de filer aux riches.

En Allemagne, on a trouvé le remède au surplus de vieux, on les exporte!

Après tout, on envoie bien engraisser le veaux en Italie, alors pourquoi pas les vieux! Continuer à lire … « Ehpatant! »

Les vieux dégagent

http://www.vieuxbicloo.com/

Je compulse chaque matin les rubriques nécrologiques, angoissé.

Non je n’y figure pas encore. Je suis soulagé.

Je me tâte partout…c’est bien moi qui lit. Continuer à lire … « Les vieux dégagent »

Les flatteries de l’ego

Rien qu’une mémoire fugace des évènements passés.

C’est le moment de s’inquiéter, Maxou.

Cols de Klingelfels, de Goetzenberg, de Litschhof, de Schaufelshald, du Pigeonnier,…il n’y a que l’ami Jean pour réciter par cœur, et dans l’ordre, les cols franchis ensemble en août 2010.

Ma mémoire par procuration, le Jean, je vous dis.

Tiens justement ma caisse de retraite me convie à « un ré-entraînement des mécanismes de mémorisation ». Continuer à lire … « Les flatteries de l’ego »

Décathlon n’aime pas les vieux

Sale quart d’heure hier soir (11 octobre) sur France 2 pour la firme de sport Décathlon. Continuer à lire … « Décathlon n’aime pas les vieux »

Le cyclotourisme bat en retraite

C’est un truisme: le cyclotourisme est devenu un sport de vieux.

A tout le moins celui de retraités actifs.

Dans son dernier bulletin (N°7 juillet 2012), le Comité Départemental de Cyclotourisme du Haut-Rhin (CODEP68) le constate, notre âge moyen continue d’avancer et nos effectifs de diminuer. Continuer à lire … « Le cyclotourisme bat en retraite »

A bas les vieux!

Blog de velomaxou :Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, A bas les vieux!

adjaya

On ne devrait pas tant s’en réjouir, mais notre XXIème siècle
s’annonce être celui du vieillissement des populations…et pas
seulement de nos vélos!

Après la montée démographique du XXème siècle, on assiste
partout aux conséquences de l’âge avançant des populations.

Des retraites plus tardives, des coûts sociaux qui explosent et
une industrie du grand âge florissante, maisons de retraite,
assurances, industrie du médicament en plein essor, politiques
sécuritaires,…

Pas seulement en Europe où l’Allemagne est en tête, mais aussi
au Japon et…en Chine, notre « réservoir » de population, et où près
du quart des habitants auront plus de 65 ans en 2050 suite à ses
mesures de freinage démographique (source: Atlas
des Futurs du Monde-Virginie Raison- éd. Robert
Laffont)
.

Dès lors, on ne peut qu’être à moitié surpris devant les
soubresauts de la planète dirigée par des vieillards cachexiques et
corrompus qui ne comprennent rien au monde moderne ni aux
revendications des jeunes générations.

Pas seulement dans les dictatures populaires, islamiques ou
oligarchiques mais aussi dans les démocraties molles de la vieille
Europe.

Parmi nos vieux ou « jeunes vieux », tous ne manquent pas
cependant de lucidité; certains appellent même à résister
comme Stéphane Essel et d’autres invitent à ce qu’ils s’en
aillent tous
comme le prophétise Jean-Luc Mélenchon.

Il reste que des esprits maléfiques continuent d’échafauder des
stratégies propres à combattre « le mal intérieur » de ceux qui
manifestent pour du travail, pour du pain et des libertés.


Blog de velomaxou : Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, A bas les vieux!
De
Récemment mis à jour

On ne s’étonnera donc pas non plus que la France cherche à
mettre tout le poids de sa technologie moderne du maintien de
l’ordre au service des potentats locaux comme l’a fait encore tout
récemment la Ministre Alliot-Marie.

Etre vieux, c’est donc déjà dans la tête. Avant les jambes.

Mes amis cyclistes, prenons donc nos jambes à notre cou et
faisons du vélo avant qu’il ne soit trop tard!

Lausanne: pas de vieux dans les bus avant 9 heures

Blog de velomaxou : Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, Effacement aux heures de pointe
Vieux et Suisse: vélo obligatoire!

Il est vrai que les Suisses sont à l’avant-garde de l’innovation
pour « le vivre ensemble »!

Il s’agit d’interdire aux seniors de monter dans les transports
urbains aux heures d’affluence à Lausanne (Le Matin).

Ils doivent attendre que les flux de voyageurs « obligés » soient
passés …Par exemple en faisant la « grass’mat ».

Cette discrimination rampante de nos sociétés modernes à l’égard
des vieux, on la pressent.

Des restrictions en tous genres germent dans les esprits.

En France, la mise en question de la conduite des véhicules
revient de temps à autre; les vieux ne roulent pas assez vite, ils
sont perdus dans les réglementations, ils manquent de
réflexes,…

Il se trouve même de bons génies qui trouvent que les retraités
n’ont rien à faire dans les supermarchés le soir aux heures
d’affluence…comme dans les bus, le matin, à Lausanne.

Ce genre de discrimination négative n’augure rien de bon pour
nos vieux jours.

On achève bien les vieux…

Blog de velomaxou :Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, On achève bien les vieux...

Les medias ont de la suite dans les idées.

En plein conflit sur les retraites, la question des vieux au
volant resurgit dans le débat.

Rien de tel que le bon vieux racisme inter-générationnel pour
attiser la haine entre les citoyens.

En cause,
l’Etat poursuivi
par une mère de famille pour n’avoir pas
imposé une visite médicale à un conducteur de 86 ans qui avait
renversé son enfant sur un passage protégé.

Pour autant, les vieux ne sont pas les conducteurs les plus
accidentogènes: les jeunes représentent environ 12% de la
population mais ils sont victimes de 25% environ du total des
accidents …

Cependant, comme pour les vieilles voitures, l’idée d’imposer un
contrôle médical aux personnes âgées fait son chemin, l’opinion
étant persuadée que les vieux au volant sont fauteurs de troubles:
pas assez rapides, manque de réflexes et d’impétuosité.

Jacques Prost, le spécialiste auto du journal « l’Alsace » du 15
octobre dans sa rubrique « pour mieux comprendre » nous
explique doctement que les conducteurs âgés de plus de 65 ans se
font moins tuer au volant qu’à pied ou à vélo.

C’est donc un moindre mal que de les laisser prendre leurs
voitures.

Les plus de 65 ans au volant représentent 18% des tués…alors
qu’ils sont 51% à être tués à pied et…37% sur leur vélo.

La solution, on la connait, mais personne n’ose la proposer;
c’est de doter les plus de 65 ans de VAB, des Véhicules Blindés de
l’Avant.

Au moins, ils se feront encore moins tuer dans notre monde de
brutes en allant acheter leur baguette de pain.