
Avoir la peau de Fessenheim, c’est une victoire pour ceux qui, coûte que coûte, ne veulent plus entendre parler du nucléaire.
Finalement c’est ce soir qu’un des deux réacteurs de Fessenheim devrait s’arrêter définitivement. Même si quelques réfractaires à l’arrêt refusent de tourner les manettes.
C’est un baroud d’honneur.
Les cyclistes du lieu avaient l’habitude de passer le long de la centrale et depuis le vignoble allemand on aperçoit encore pour longtemps l’imposant édifice.
Je me souviens de l’opposition des Verts d’alors à la construction de cette centrale dans les années 70 et de Radio Verte Fessenheim qui militait contre le nucléaire.
Fessenheim, pour ceux qui se souviennent, a été dans la lignée de combats populaires comme ceux des Lip, du Larzac, de Creys-Malville. Aujourd’hui le mouvement anti-nucléaire est en berne et les opposants peu actifs.
Mais la donne a changé. Avec la baisse de l’activité économique en Europe, EDF est capable de se priver d’un réacteur de 900 MW qui témoigne que la situation énergétique est moins tendue. Il faut aussi admettre que l’Allemagne toute proche et sa population pointilleuse sur les questions d’environnement ont grandement pesé sur la décision.
L’Allemagne n’est pourtant pas aussi vertueuse puisqu’après avoir abandonné ses centrales nucléaires, elle relance le charbon, un lignite très polluant.
Oui, avoir la peau de Fessenheim, c’est une victoire pour ceux qui, coûte que coûte, ne veulent plus entendre parler du nucléaire. Le débat démocratique sur l’avenir énergétique? il n’a pas eu lieu. Comme en 73 quand le programme nucléaire a été décrété.