Le cirque a assez duré

Ce matin j’ai la mine pas tibulaire des mauvais jours.Je m’impose un format de jogging qui doit tenir dans l’heure. C’est idiot, je sais.

C’est ma 37eme sortie de jogging. Avec des constantes stables sur 8km. Des temps de 7 minutes à 7minutes 30 au kilomètre. Je ne tente pas plus car je « travaille » avec un cardio moyen entre 135/145. Je ne veux pas aller au-delà de 85% de la FCM qui est chez moi à 165.

Encore une fois j’ai tourné autour de chez moi comme dans un cirque où les chevaux frôlent la balustrade. Comme des milliers d’autres tournent dans leurs quartiers. Nous sommes en quelque sorte dans une zone d’attente soumis au bon vouloir des autorités.Certains découvrent même des particularités ignorées de leur quartier trop habitués à se déplacer en voiture plutôt qu’à pied.

Je me souviens du sketch de Raymond Devos où tout le monde tournait autour d’un rond-point. Et vous là, qu’est-ce que vous faites?… Comme vous, je tourne!…Il y avait l’ambulance et le corbillard qui tournaient ensemble. L’ambulance était déjà vide, comme on l’imagine, et le corbillard…occupé . Nous sommes donc sur orbite. Pas encore une orbite céleste, mais on pourrait presque l’espérer. Finalement nous sommes devenus des cosmonautes dans notre quartier, des types masqués qui tournent sans savoir où aller. Parfois, on change d’orbite, on tourne dans l’autre sens. Alors on croise ceux qu’on avait déjà rencontré la veille. Alors, comment allez-vous? on fait aller…et vous? moi y’a des hauts et des bas, je suis un peu perdu depuis que je tourne dans l’autre sens, j’ai perdu mes repères.

Mais à la fin on se lasse. Il est temps qu’on puisse vadrouiller ailleurs qu’en ville.

Aujourd’hui, je suis monté par deux fois à Leimbach par la rue Kleber.Ce qui est un peu compliqué dans les montées en jogging, c’est l’absence de dérailleur, donc il faut soit ralentir la cadence soit diminuer l’amplitude des foulées, une sorte d’adaptation du couple de pédalage et de la vitesse de rotation sur le vélo

Je me dis parfois que je vais claquer au bord de la route tellement l’exercice me semble difficile. Mais non! Le moment n’est pas encore venu. Je mesure la difficulté du jogging par rapport au vélo grâce à la quantité de sueur produite à mon retour.

Et pourtant « La durée idéale, estime Daniel Bourquin, entraîneur de demi-fond au CJF Saint-Malo, est une sortie de cinquante minutes et une heure.

C’est mon cas.

De nombreux coaches conseillent des footings tout doux, à des allures avoisinants 10 km/h.(source)

Alors là, je suis dans les choux! je tourne à 8 km/h.

Je sais que sur ce registre du jogging, les amateurs sont nombreux. Plus qu’à vélo.Je suis un peu le calimero cycliste à pied.

Chronique de pandémie

Mon infirmière chasse le virus à coups de krav-maga

On ne refait pas l’histoire. Elle est déjà écrite. Ce matin le Dr Joy Mootien, réanimateur médical à l’hôpital Émile-Muller à Mulhouse décrit sa première prise en charge le 2 mars d’un patient qui manque beaucoup d’oxygène pour respirer. Appelée au téléphone pour savoir s’il a voyagé dans des zones à risques…

« Non, lui répond son épouse, mais il a été à une réunion avec plus de 1500 personnes, venues d’autres régions », indique-t-elle.(DNA)

On peut être sûr que ma petite fille née à Mulhouse le 31 décembre se souviendra toute sa vie de l’histoire que lui raconteront ses parents. Son confinement forcé dès ses premières semaines et l’étrange absence des grands-parents pendant des semaines alors même qu’ils habitent non loin de là.

Mulhouse, qu’on le veuille ou non, sera gravé pour toujours comme l’épicentre du foyer épidémique français.

Les soignants veulent-ils devenir en plus des objecteurs de conscience?

Quand la pandémie va rentrer dans le rang, les professeurs diafoirus, suivez mon regard, qui paradent sur les chaines en continu vont réintégrer leurs services. Avec du recul, on ne sait pas si la médecine sortira grandie de ce désastre sanitaire…je réserve mon opinion.

Quand je consulterai et que mon toubib me dira « on ne peut rien faire, c’est viral », j’aurai des raisons de m’inquiéter.

Déconfiner avec mesure

Delfraissy voulait confiner les vieux. Il a perdu la première manche

Nous allons entrer dans un processus de déconfinement. Tant mieux! disent tout ceux qui ont en marre. Moi le premier! Mais le dispositif comporte encore un cadenassage de nos libertés publiques, le rayon de 100 km auquel échapperont nombre de cas particuliers (la liste sera longue) et aussi un fichage sanitaire des citoyens reconnus porteurs du virus.

Qu’on ne s’y trompe pas: ce qui est en question c’est l’accès à des tiers de notre dossier médical via la Sécurité Sociale et le traçage des personnes rencontrées lors des huit derniers jours. J’ai bien fait de refuser d’informatiser mon dossier médical soit-disant confidentiel, on a la preuve que nos données peuvent être accessibles à n’importe qui.

Je ne vais pas mentir, cette phase de déconfinement m’interpelle: allons-nous côtoyer des gens irresponsables pour qui les gestes-barrières sont inconnus? donc, je vous le dis tout net, j’exclus tous commerces qui sont pour moi l’antre de la contamination. Je m’en priverai encore un certain temps. Je suis à présent convaincu que la contamination s’auto-entretient là où il y a du monde confiné: les transports en commun, les lieux publics, les murs, les rampes d’escaliers, les poignées de portes des magasins et les grandes et moyennes surfaces spécialisées ou non. Pour moi, il n’y a que le net capable de suppléer au problème.

L’infirmière d’Altkirch, Christelle Meyer, est championne de krav-maga, un truc de self-défense où, dit-elle, la particularité…

Je vais donc éviter de la croiser, Christelle, quand je vais me balader du coté d’Altkirch.

D’autant que Christelle Meyer emboite le pas à tous ces soignants dévoués qui voudraient, en plus, nous donner des leçons de citoyenneté…

« Ces gens qui ne respectent pas le confinement, j’ai envie de les prendre par le col et de leur mettre le nez dans une chambre d’hôpital », peste l’infirmière.

Nos soignants, on les comprend, sont en état de sidération face à des comportements citoyens jugés dangereux après des journées et des nuits à intuber, perfuser, nurser des corps inertes.

Nous qui dans la vallée de Thann commençons notre huitième semaines de confinement enfermés dans un rond de 2 km de diamètre, on pourrait aussi donner des leçons aux soignants pour qu’ils réfléchissent à leurs déclarations péremptoires dans la presse locale. Ils nous soignent certes mais ne sont pas des objecteurs de conscience.

Les sprinters sont chauffés à blanc. Ils piaffent d’impatience sur leurs pompes à bascule en attendant le 11 mai

Chacun se prépare au 11 mai puisque notre grand guide suprême en a jugé ainsi

Je subodore que le 11 mai pourrait être un grand défouloir dans la montagne vosgienne (Refuge AN Molkenrain)

Je suis prêt à parier que ce 11 mai va être un grand défouloir du n’importe quoi.

10 cl de liquide préventif dans chaque pneu en attendant du neuf

Les grimpeurs en tous genres des cimes vosgiennes affutent déjà leurs piolets.Moi je viens de racheter deux pneus sur le net pour être sûr de ne pas manquer. Pour tenir avec le VTT, je lui ai fait avaler de force 20 centilitres de liquide préventif anti-crevaison. De quoi passer sans crainte sur tous les remblais douteux et les ronciers qui encombrent les chemins abandonnés.

La vacherie qui pourrait encore survenir viendrait du chef-sioux en second. Il pourrait décréter sans autre forme de procès de repousser d’une semaine la date de nos agapes de retrouvailles et gâcher la fête.

Enfoirés de ministres!