Un J zéro maussade

J’avais prévu d’aller à la ville à vélo mais j’ai du renoncer par suite du mauvais temps

On n’a pas eu de chance pour ce premier jour du déconfinement.

D’abord un pluie tenace…et ensuite une température hivernale avec 4 degrés au thermomètre.

Une course à Mulhouse que secrètement j’imaginais faire à vélo par les chemins détournés. Non, je n’ai pas pu la faire. C’était pourtant un projet alternatif à la montagne pour fêter cette libération.

Alors je suis allé faire ma course en voiture. Sacrilège, diront les inconditionnels du tout vélo!

Surprise! je n’avais pas repris la route depuis deux mois à plus d’un kilomètre de chez moi sauf pour le Drive.

Je me croyais déjà en voyage à cinq kilomètres de chez moi. Rien de commun avec l’autre France qui a continué à travailler pendant ces 55 jours de confinement et qui n’a pas le même ressenti.Un confiné qui sort de son rond est tout décontenancé de ne pas avoir à respecter le chronomètre sans avoir à justifier le motif de son déplacement.

C’est un grand progrès démocratique pour la France des libertés.

les mesures de sécurité et d’hygiène de Boulanger sont draconiennes.

Dans le magasin Boulanger de Wittenheim, tout est chamboulé. Une procédure est en place. Deux places Drive réservées où l’on se signale pat téléphone et où l’on vous apporte votre achat sur le parking.

A l’intérieur un service d’ordre en guise d’accueil, du gel hydroalcoolique et port du masque obligatoires. Le cheminement client est balisé et la sortie de caisse emprunte un autre parcours que celui de l’arrivée.

Je ne sais pas si la vie d’aujourd’hui est appelée à durer vingt ans…et si les coronavirus vont durablement modifier nos modes de vie. Je trouve que c’est moins bien qu’avant. Peut-être seulement une appréciation provisoire?

La distanciation sociale automatisée de demain

Le monde de demain.Parcours client dans un grand magasin. Sachant que vous êtes confinés dans un rond rouge, attendre que votre rond passe au vert pour pouvoir avancer jusqu’au rayon suivant…puis vers la caisse.

Devoir parcourir tout le magasin avant d’atteindre son rayon, Ikéa le fait déjà pour susciter des achats non prévus et il est vraisemblable que la formule va se développer dans d’autres surfaces commerciales au nom de la distanciation imposée pour raison sanitaire. De quoi faire fuir les clients pressés!

Le coup du masque

Avant le Covid-19, il existait déjà des masques adaptés au vélo contre la poussière
(Masque antipollution Nano Light® 129€)

Voici venu le jour où nous sommes livrés à nous-mêmes. Méfiance! Le but du jeu est périlleux: comment ne pas se choper la mort…c’est à dire le virus qui décime les plus 60 ans très facilement.

Après la saga des masques perdus, retrouvés, commandés, pas arrivés, périmés, voici le coup du masque.

Le mécanisme marketing est connu. On raréfie le produit, on le rend indispensable grâce aux mesures sanitaires et hop! les coûts s’envolent.

C’est le coup du masque.

Sur Facebook, on dit que cette boite de 50 masques coûterait à présent 47.50€

Alors mes amis, il y a une réponse: faites vos masques vous-même ou achetez les aux couturières en mal de boulot!

Après avoir obtenu votre masque, reste la question du port.

En principe, dès que vous sortez dans l’espace public, le mieux est de le porter tout de suite. Y compris à vélo! vous éviterez ainsi de respirer des micro-particules et de le tripoter à chaque fois. Ceci n’est valable que pour la pratique du vélo en ville. Sur route, à VTT, j’ai essayé: impossible de conserver mon masque en coton tellement j’ai besoin d’air à l’insufflation. On risque de s’étouffer!

Rappelons que le port du masque n’est obligatoire que dans les transports en commun et dans les magasins qui l’exigent comme chez votre coiffeur.

Je me suis fabriqué des masques lavables en coton deux couches cousus maladroitement, certes, mais tout aussi efficaces.

Masque coton 2 couches lavable, confectionné par bibi. Zéro euro. Quel radin!

Comment contrôler l’efficacité de votre masque?

Allumez un briquet et tentez d’éteindre la flamme en soufflant à travers le masque. Si vous n’y parvenez pas, le masque est réputé bon. Entendons-nous: un masque dit alternatif ou grand public filtre d’abord vos secrétions aérosols, en conséquence vous protégez l’autre…et par voie de conséquence si « l’autre » n’a pas de protection face à vous, vous êtes peu protégé par votre masque.

Cependant vous avez cousu un masque qui va limiter la transmission de vos postillons et améliorer vos gestes barrières en diminuant la transmission par contact main-bouche! Un masque en tissu c’est donc mieux que rien ! (source)

Etes-vous plus à risque Covid? faites le test de l’Institut Pasteur

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Les potins du lundi

Paris n’est pas Amsterdam. Pas encore.

Les Parisiens vont-ils se convertir ce matin au vélo en ce lundi 11 mai, jour de reprise de l’activité?

Toutes les conditions sont réunies ou presque. D’abord l’offre de transports en commun est réduite au minimum alors que la distanciation sociale exige que les voyageurs observent le non-confinement à bord des voitures de RER et de trams.

Curieuse façon d’éviter le chaos en restreignant l’offre!

Ensuite, l’autre handicap de taille sera le temps. S’il pleut sur Paris, difficile de prendre son vélo.

Et le dernier écueil sera évidemment qu’il n’y a pas de garages à vélos en nombre pour assurer qu’on retrouvera bien sa monture le soir au retour. La spécificité française, on le sait, c’est le vol et la dégradation de nos vélos. Le vélo a été tellement déprécié au fil du temps qu’il est perçu comme un chose rétrograde, bonne à détruire ou à capter pour ses besoins personnels sans autre forme de procès.

De bonne heure et de bonne humeur à vélo

La pratique du vélo demande un apprentissage mais aussi des prérequis. Les pouvoirs publics ont tracé à la hâte des voies temporaires pour les cyclistes, octroyé une prime de 50 euros pour remettre sa bécane en état, il ne reste plus qu’à attendre de voir si le pari est réussi. Du coté des vélocistes, on traine les pieds, le dispositif de 50 euros leur semble compliqué…il faut dire que le cœur de métier des commerçants en cycles, ce n’est pas le vélo urbain mais le vélo loisir et sportif. Il faudra donc se rabattre sur les enseignes généralistes comme Décathlon ou Go-Sport. Le comble!

Remettre la France au boulot après deux mois de chômage en pratiquant la distanciation sociale (Toulouse)

On ne peut passer sous silence l’épisode confinement qui a duré près de deux mois et mis près de la moitié de la France à l’arrêt.

Le confinement, ne l’oublions pas, n’était qu’une façon de ralentir la contamination en France par manque de masques et de lits d’hôpitaux…et de personnels. Des pays voisins ont choisi de ne pas confiner avec parfois de meilleurs résultats. On pourra donc se demander si le confinement et son corollaire, un chômage massif, était bien nécessaire. On n’a pas encore mesuré l’ampleur des dégâts. L’explosion du chômage qui va se poursuivre, les dépôts de bilan et une économie en berne pour peut-être plusieurs années. Sans parler du coût humain qui atteint déjà 25.000 morts et de nombreux rescapés souffrant de graves handicaps.

On sait que les gestes barrières peuvent nous sauver la mise, comme le respect de la distanciation sociale, le port du masque, l’évitement de zones de chalandise encombrées,…mais tout dépend de la façon dont nos comportements latins vont savoir se discipliner…

Je vois en ville des comportements absurdes de gens qui bavardent entre-eux sans se protéger…sont-ce ceux-là qui peuplent nos urgences?

Il est clair que cette distanciation, les réflexes de peur, les comportements à risques ne vont pas favoriser la convivialité puisque l’on sait que le virus tue, est très contagieux, difficile à soigner.

Cependant, j’entends des bavardages de rue qui relativisent le danger. Ce n’est jamais qu’une grippe continuent à dire certaines personnes.

Distanciation sociale et « restez chez vous! »

Introduire de la distance face à une fléau épidémique.
Toutes les civilisations y ont été confrontées dans l’histoire

Je ne sais pas qui est à l’origine de ce terme de distanciation sociale instauré lors du confinement et qui nous viendrait des anglo-saxons sans avoir la même connotation. Il a été ravageur dans sa traduction car il va bien au-delà de la distanciation physique que nécessitait l’absence de barrières comme les masques. Mais cette mise au pas sanitaire sur la société implique toutes sortes de conséquences ravageuses dans nos rapports humains. Pas seulement ceux du quotidien avec le marquage des sols dans les lieux publics, le retour des hygiaphones disparus depuis au moins cinquante ans dans les services publics, mais aussi une distance planétaire en éloignant les peuples et leurs rapports culturels et économiques.

Voyager en avion? non ce ne sera plus comme avant puisqu’un arsenal de réglementations sanitaires, comme la quarantaine, des avions moins remplis donc aux billets plus chers seront mis en place pour aller d’un pays à un autre.

La distanciation sociale à l’épreuve de notre quotidien

Mais la distanciation au quotidien pose tout de suite à court terme la question de notre rapport quotidien au travail, dans les transports, à l’école, dans les milieux sanitaires…et dans le sport et les loisirs.

On ne sait pas quand on pourra assister en live à un concert , si les sports collectifs et de contact pourront à nouveau se pratiquer, ni combien de temps vont durer les prescriptions d’interdits.

Une autre traduction du « restez chez vous! » ou la parcellisation de l’espace public

Notre rapport à l’autre modifié

De la distance physique modifie donc en profondeur notre relation à l’autre sous une injonction qui n’est plus d’ordre politique mais sanitaire. Le pouvoir sanitaire a cette particularité de ne pas être contrôlé démocratiquement en situation d’urgence. Ainsi l’on voit s’étaler au grand jour dans les médias des controverses médicales dont personne ne sait ni qui, ni comment elles seront tranchées.

Faudra t-il dès lors élire nos représentants infectiologues, épidémiologistes qui pèsent un peu plus chaque jour sur notre mode de vie quotidien.

Le pouvoir sanitaire a pris le pas sur le pouvoir politique lui-même tétanisé par l’ampleur de la catastrophe. On l’a vu chaque jour dans les prises de décision hasardeuses à l’égard de la population depuis le début de l’épidémie.

« Restez chez vous! » a été le pire slogan du pouvoir sanitaire par son pouvoir anxiogène. Le citoyen était devenu sujet, un peu comme le patient tout offert au pouvoir médical. Derrière se cachait en fait une incompréhension, une panique scientifique des soignants qui ne savaient pas pourquoi un tel flux de malades survenaient ni comment l’endiguer en l’absence d’un protocole de soins cohérent.

Gardez vos distances

Ce qu’il faut admettre c’est que la distanciation sociale et le « restez chez vous » sont deux concepts qui conduisent en France à des réflexes xénophobes très dangereux pour la suite de la cohésion sociale. Les pauvres d’un coté, les riches de l’autre! pour résumer. On l’a vu lors de l’instauration du télétravail: d’un coté les métiers du front-office et du back-office qui ont su rester à la maison grâce à l’informatisation des tâches, la télémédecine, le téléenseignement, les métiers de l’assurance, de la comptabilité, le télémarketing,… et de l’autre tous les métiers « de terrain » les plus exposés: conducteurs de bus, caissières, infirmières, agents de propreté,…

On a vu aussi les effet ravageurs de ce confinement forcé sur les écoles où la distanciation s’est conclue par une différenciation de traitement entre ceux qui possédaient un ordinateur à la maison et ceux des enfants qui n’en avaient pas.

Quand un mot d’ordre sanitaire devient art de vivre (Québec)

Un contrôle policier renforcé sur les libertés individuelles

Les populations les plus fragiles dans les quartiers aux logements exigus ont pris de plein fouet les conséquences de l’épidémie. La ghettoïsation reprend tout son sens en stigmatisant les différences sociales et culturelles lorsqu’il s’agit de contrôler les allées et venues des individus. Qui sont-ils? où vont-ils? à quelle distance? On ne le dit pas mais on le suppute, les plus touchés par la maladie le seront plutôt chez ceux qui n’ont pas pu ou pas su se protéger le mieux qu’il convenait. On l’a vu chaque jour rapporté dans la presse, le confinement instaure un contrôle policier renforcé sur les libertés individuelles dont le pouvoir s’est servi avec zèle et presque avec délectation lorsqu’il s’agissait par exemple de traquer des promeneurs ou des sportifs à la campagne avec l’aide de drones ou d’hélicoptères.

Entamées le 16 mars dernier, mes 42 chroniques de pandémie sont le témoignage de mon vécu de citoyen confiné. On peut les retrouver ici.

Je vais les abandonner provisoirement puisque nous allons à nouveau pouvoir profiter d’une liberté toujours conditionnelle mais moins encadrée.

On pourrait, dit-on en haut-lieu, avoir à nouveau affaire à un reconfinement si la circulation du virus se réactive et si les hôpitaux sont à nouveau saturés.