J’entends déjà les thuriféraires du vélo me traiter de haut avec dédain « dites donc, jeune homme, vous êtes devenu fou ou quoi? » Ceux-là osent croire que j’ai la pétoche. Mais non, j’en ai vu d’autres. L’intimidation ne marche pas. Je n’appartiens à aucune chapelle.
Comme mon billet « le vélo est-il dangereux? » a eu beaucoup de succès et qu’il continue d’en avoir, je vais pouvoir animer une nouvelle rubrique.
Elle s’appellera « Holala, c’est dangereux ».
En effet il est trop facile pour les cyclistes, pour les élus de tous poils, de dire faites du vélo, et de ne pas voir qu’on envoie au casse-pipe sur la route des milliers de gens.
La Petite Reine a bon dos pensent-ils.
Franchement, ni la route, ni la ville ne sont adaptés au vélo, reconnaissons-le!
Oui, il existe quelques fous de vélo qui s’y risquent, mais n’exagérons rien, le vélo ne sera jamais le mode préféré des Français sur de courtes distances. L’avenir sera peut-être la trottinette, la marche, la mini voiture électrique, mais pas le vélo.
Le vélo est intrinsèquement un truc mal foutu, on devrait dire empirique. Et en plus c’est moche et salissant. Une fois posé, on ne sait plus quoi en faire. Donc non, le vélo n’aura pas d’avenir même si de doux élus se mettent à y croire en cassant la tirelire Covid.
A chaque ouvrage siglé « vélo », les professionnels de la chose vélo le savent mais n’osent pas trop le dire: c’est raté. Qui peut se prévaloir d’avoir vu un vrai ouvrage vélo réussi de A à Z en France?
Moi pas!
C’est pourquoi mon nouveau parti sera de dire à chaque fois que j’en aurai l’occasion « houlala, c’est dangereux ».
Je suis très en forme aujourd’hui. Pourquoi ne pas donner ce boulot aux dealers. Rémunérés à 200 euros par jour (pas moins), Marlène S. aurait du succès.
Moi je me propose pour les repasser et les revendre à la sauvette.
Une petite moto électrique? pourquoi pas! Ne soyons pas dupes, il n’y a qu’en France que s’applique la réglementation restrictive en matière de vélo électrique.
Au Cameroun, les vélos électriques vont à 50km/h sans problème.
La France est devenue un grand cluster (niveau d’alerte Covid 8 octobre 2020)
La Toussaint, Noël,…et Pâques aussi?
Va t-on boucler la boucle? l’épidémie de coronavirus entamera t-elle une deuxième année? C’est la perspective qui se dessine chez ceux qui observent le phénomène et constatent que nos pouvoirs patentés pataugent dans la résolution du problème. L’épidémie est toujours là depuis mars. Même sans faire de deuxième vague, on la subit, elle rôde dans nos villes…et ne demande qu’à s’installer dans les campagnes.
Si on avait réagi correctement début septembre, on n’en serait pas là.Aujourd’hui, c’est fini. On a perdu le contrôle. Nous n’avons plus qu’à subir. Le virus va circuler, il y aura deux fois plus de cas dans deux semaines, et une tension hospitalière. (William Dab, ancien directeur général de la santé dans Médiapart )
Ce machin là va t-il nous empoisonner la vie indéfiniment? Les dernières nouvelles ne sont pas encourageantes, les grandes villes françaises subissent à nouveau les assauts du coronavirus et la France qui s’amuse s’inquiète. Soudain, je découvre que la France est jouissive avec ses étudiants qui font la teuf jour et nuit, ses bistrotiers qui ne désemplissent pas avec tous ces gratteurs qui font monter le cours de l’action FdJ.
L’action FdJ pourrait fléchir avec la fermeture des bars
Nous, les comorbides dans nos territoires éloignés de province, faisons le gros dos. Pourvu que le virus ne nous retombe pas dessus!
Thierry Crouzet, cycliste, écrivain, ingénieur, décrit la situation comme suit dans son journal:
Accepter de vivre avec le virus, sans le laisser provoquer un embrasement général et saturer les hôpitaux, mais sans pour autant nous empêcher de vivre. Je n’aimerais pas être au gouvernement.
Selon Thierry Crouzet qui copublie « Vaincre les épidémies » avec Didier Pittet le 20 octobre prochain, la thèse de la propagation du virus par aérosol est une route de transmission non dominante, donc ne nécessitant pas de focaliser la prévention sur elle.
Ah bon! alors on aurait tout faux avec nos masques. Bon alors que reste t-il? les mains? oui bon alors les mains on se les lave depuis le début.Moi en tus cas, les autres je ne sais pas.
Désignés comme tels, les comorbides cumulent les chances d’attraper la bête s’ils sont à la fois âgés, en surpoids, diabétiques et un peu tendus sur les bords. Bon avec ça, nous voila habillés pour l’hiver! Derrière nos masques on rigole jaune mais on ne nous voit pas, heureusement. Quand je parcours les rayons de l’Intermarché, je baisse la tête pour pas qu’on me stigmatise. Maman, t’as vu le vieux, il cherche la Covid dit le bambin assis dans son siège-caddie.
Ô un comorbide dans le rayon des Cochonou!
Fuite dans les rayons…
Les épidémies, le Monde connait. Au Moyen-Âge, la belle épidémie de peste noire a duré trois siècles et a ravagé le quart des populations soit à peu près 25 millions de morts! On a encore de la marge.
On a l’impression que l’histoire bégaie lorsqu’on se penche sur la littérature des épidémies…
La troisième pandémie débuta avec le réveil du vieux foyer du Yunnan en Chine du Sud, et elle gagna Hong Kong en 1894. C’est là que A. Yersin découvrit, chez le rat comme chez l’homme, le germe responsable dont, quatre ans plus tard, P. L. Simond démontra à Calcutta la transmission par la puce. Rats et puces infectés, dont il n’avait nulle part été fait mention durant les deux premières pandémies, allaient trouver dans la navigation à vapeur un exceptionnel moyen de propagation.(source)
Aujourd’hui, la donne n’est pas comparable, on ne voyage plus avec des bateaux à vapeur, le virus peut donc faire plusieurs fois le tour de la planète en une semaine. En revanche le vecteur animal s’est étoffé, les puces, les rats et maintenant le pangolin!…avec peut-être une petite chauve-souris en prime.
La société des comorbides est en marche
Faut pas croire: le cynisme mercantile de nos sociétés modernes a plus d’un tour dans son sac. Avec le virus, on est capable aussi de faire du fric. Regardez le gouvernement comment il claque le pognon par milliards. Y’en avait plus et tout d’un coup y’en a! On nous aurait menti?
Moi au contraire, je suis un peu Hollandais, je suis un frugal, je me méfie, je préfère le bas de laine plutôt que d’acheter de la dette. On ne sait jamais. Je n’avais pas de grandes envies particulières, à part celle de frimer sur un Gravel, mais maintenant je n’ai plus qu’une envie, celle de vivre encore un peu.
Avec cette désignation du doigt des plus fragiles, pourquoi ne pas « mettre sur le coté » ces fauteurs de troubles que sont les sujets à risques? la question est posée dans certains cercles économiques, scientifiques. Tiens par exemple, faisons de grands Ehpad de comorbides! Au moins ça donnerait du travail au Bâtiment, surtout si le virus dure longtemps. On n’a pas idée des conséquences économiques favorables du corona. S’il dure, outre mesure, on va devoir imaginer des sociétés à deux vitesses, celle des normaux capables d’avaler la bête et de la recracher sans séquelles et les autres, ceux qui se mettent à tousser comme des bêtes puis finissent à en crever. Ainsi on aura des boulots réservés au handicapés de la comorbidité, le télétravail prioritaire et interdiction de sortir en-dehors des heures ouvrables, le matin 5 à 6 heures et le soir 18 à 20 heures pour aller au bistrot rien qu’entre-nous. Les vacances? vacances spéciales comorbides avec promo sur les plages de Normandie… en bus climatisé.