Le filtre Mélitta, valeur en hausse. Faites des masques plutôt que du café!
Ce matin, logique floue avec la pandémie.
On semble sortir lentement du trop plein de malades comme s’en étonne presque le responsable des urgences mulhousiennes hier à la TV.
Il faut se garder de toute certitude avec l’épidémie: ce qui était vrai hier est faux aujourd’hui. C’est le cas bien sûr avec le port du masque par le grand public, inutile jusqu’alors et peut-être utile à présent selon l’Académie de Médecine.
Patrick Pelloux, urgentiste ou homme de télé?
On a vu défiler dans les lucarnes depuis des semaines une telle quantité d’experts qu’on ne sait plus trop lequel croire. Des experts es épidémiologie, es réanimation, on n’imaginait pas en avoir tant qui puissent consacrer tout ce temps à défiler sur les plateaux de télé en plus de leur temps à l’hôpital. Comme le professeur Karine Lacombe dont les médias raffolent…ou le professeur Raoult qui présentent tous deux l’immense avantage d’être télégéniques.
Donc nous entrons à partir d’aujourd’hui dans la logique floue. Il ne faut donc plus chercher à comprendre ce que nos doctes experts ne comprennent pas eux-mêmes
Le pic?
On ne sait plus trop s’il va être pointu comme le Mont Blanc ou rond comme le Grand Ballon. Il est même possible de s’attendre à un rebond si par malheur on lâche le confinement trop vite.
Vivre confiné, oui, mais à la longue ça lasse.
On va donc relâcher au coup par coup. D’abord ceux qui trépignent d’impatience derrière la porte, j’en connais!
Ensuite tous les autres qui oseront mettre le nez dehors bardés de certitudes, passeport en poche, masque sur le nez et qui feront quelques pas de convalescence dans le quartier pour voir si rien n’a bougé.
La biopolitique en vue…
Un nouveau concept va voir le jour dans la façon de régler nos modes vie, la biopolitique. L’Etat va prendre les commandes de notre vie privée pour mieux nous surveiller au nom de notre bien-être collectif. Il a déjà commencé dans un certain nombre de pays dictatoriaux comme la Chine avec les drones de surveillances et la géolocalisation en fonction de votre état sanitaire. La France est tentée aussi de proposer les applis smartphone pour nous sortir à titre conditionnel du confinement. Si vous êtes guéris, vous sortez, si vous êtes malades vous êtes confinés. C’est simpliste car la prise de contrôle du citoyen pourrait être sans limites avec les progrès de la cybersurveillance, bien supérieure aux traitements réservés dans l’Antiquité aux lépreux ou plus près de nous aux théories de l’eugénisme qui visaient à éliminer les malades et les déficients.
Le plus dur sera pour ceux qu’on va réveiller de réa à Dresde ou à Karlsruhe dans la langue de Goethe. On imagine qu’ils vont tout de suite aller à la case psychiatrie…
Se déshabituer à la crainte de la contamination ne va pas être simple non plus car le virus est insidieux, il peut être là au coin de la rue sans qu’on le sache ou dans les rayons des supermarchés.
En tous cas le virus nous aura mené la vie dure.
Remettre toute la société de guingois en marche promet des semaines, des mois? d’hésitations et de fausses-routes.
Les Hauts-Rhinois seront aux premières loges, eux qui ont payés le plus lourd tribut (458 morts le 4 avril) et qui vont devoir en plus vivre avec l’image de pestiférés qui ont contaminé toute la France.
Discussions vidéo de groupe avec Messenger. La technique appelée à suppléer le confinement
Il n’y a jamais eu de roi si haï que celui-ci. Il est dans la dernière pauvreté et la plus grande alarme. Il ne peut emprunter. Et il a tiré tant d’argent que, s’il en lève encore, il met tout contre lui. (Histoire de France de Jules Michelet au sujet de François 1er)
Le bilan humain est terrible. Il est déjà terrible avant de l’être plus encore.
J’ai regardé sur la carte de France. Certains départements ne connaissent pas l’épidémie. Tant mieux pour ceux qui y habitent. Doivent-ils aussi vivre confinés?
Six départements français ne connaitraient aucun décès du au coronavirus (carte du 3 avril)
Les experts, de moins en moins sûrs d’eux, citent souvent Séoul en exemple. Cette capitale aurait vaincu l’épidémie grâce à ses moyens énergiques, tests, gels, masques et confinement. Séoul, une aire urbaine de 25 millions d’habitants entassés les uns sur les autres. Voila le modèle qu’on aimerait appliquer à la France.
Aux Etats-Unis, plusieurs personnes infectées par le coronavirus ont été contraintes par la justice de porter un bracelet électronique pour vérifier qu’elles restaient bien confinées à leur domicile.(source)
On n’est pas tirés d’affaire. Un ministre a parlé trop vite de sortie du confinement; de quoi susciter de faux espoirs. D’après ce que je comprends, la sortie du confinement sera pire que le confinement lui-même puisqu’on envisage une sortie différenciée selon le statut sérologique des individus, les lieux d’habitations et la possibilité de vous suivre à la trace par le tracking. Autrement dit, une sorte de bracelet électronique comme pour les prisonniers.
Et nous dans nos datchas fleuries, exilés de la ville, qui nous plaignons! Un ami d’un ami est mort hier après dix jours de réanimation. Ma mère qui vit seule se plaint de ne plus voir personne et, cruel destin, son petit chat d’un an a été retrouvé écrasé au bord de la route.
La famille s’est retrouvée hier en chat sur Messenger. Chacun y va de ses petits potins avec sa bobine bien rangée sur l’écran en mosaïque de l’Iphone. Ces réunions familiales sont appelées à se développer puisqu’il faut comprendre que nous serons pour longtemps encore privés de tout rassemblement.
J’avoue faire preuve de lassitude face à cet enfermement qui ne dit pas son nom, face à cet univers carcéral qui nous prive de nos libertés fondamentales.
Il faut admettre que le bilan épidémique ne cesse de croître tout en ralentissant. C’est en soi rassurant pour ceux qui chaque matin en se levant se tâte pour savoir s’ils présentent des symptômes inhabituels.
Mais le bilan social, la dette, les projets rejetés, les usines arrêtées, les entreprises abandonnées s’accumulent de façon vertigineuse.Mon petit vélociste du quartier est fermé depuis des semaines maintenant. Il ne vend pas de vélos, il n’en répare plus. Les associations sportives ont annulées toutes leurs manifestations et il faut, jour après jour, annuler aussi les engagements de l’été qu’on espérait tenir.
Le sport défendu
Confiné dans le Livradois-Forez, j’aimerais l’être (image mai 2019). J’ai toujours fui les grands rassemblements de populations humaines, celles qui aujourd’hui concourent à la propagation de l’épidémie
A part faire le patapouf sur le tapis du salon, que nous reste-t-il d’autre?
L’État a choisi d’interdire le sport de se pratiquer, y compris les pratiques individuelles qui auraient pu sauver la mise. On pourra longtemps lui reprocher d’avoir agi sans discernement. Mais c’est l’Etat régalien dans toute sa splendeur qui balaie tous les compromis comme un rouleau compresseur. L’Etat aura tout cassé et on mettra des années à rebâtir.
Je ne vais plus sur le groupe de discussion du Club des Cents Cols qui interdit toute polémique et qui est tenu par une poignée d’irréductibles du « restez chez vous ». A quoi bon discuter avec des gens qui ont perdu toute capacité de raisonnement!
Les clubs locaux sont des astres morts. Les membres ont quitté le navire depuis longtemps. A quoi sert un club s’il n’a plus de raison d’être? On peut affirmer sans trop se tromper que la saison 2020 des organisations sportives et culturelles est morte.
Ce n’est qu’un constat mineur qui cependant va s’ajouter aux dérèglements du corps social. Attendons à voir poindre les maladies mentales et les suicides dans quelques semaines à la suite du confinement.
La contention sur le fauteuil de nos vieux en Ehpad est déjà une conséquence de l’assignation à garder la chambre, une camisole qui ne dit pas son nom pour ceux qui persistent à vouloir déambuler dans les couloirs.
Un jour en me levant, j’ai vu un drap blanc au pied de l’Ehpad, le pensionnaire s’était jeté par la fenêtre. On aura depuis verrouillé les ouvertures.
Les grand immeubles collectifs des cités urbaines vont devenir des mouroirs du confinement si l’on persiste à enfermer les gens sans perspectives de lendemain.
On fait tout pour nous mettre des bâtons dans les roues.
Pas seulement dans les roues de nos vélos qui sont confinés depuis des semaines dans leur garage.
Hier je suis allé au Drive. La peur de prendre un PV puisqu’un commandant de gendarmerie a décidé un jour de mars d’interdire aux Thannois d’aller faire leurs courses à Cernay ou à Bunrhaupt. Trop loin selon lui. Or à Cernay on peut profiter du Drive qui n’existe pas à Thann. Le Drive vous évite d’avoir « à faire les rayons », à tripoter les marchandises.
J’ai bien tenté les paniers de légumes livrés à la maison mais aucun maraîcher sur Thann. On a fait la vie dure aux marchés et tous ces métiers de vente directe du producteur au consommateur sont maintenant arrêtés avec les produits qui dépérissent dans leurs jardins.
Au Drive, huit voitures devant les bornes interactives. On scanne et on attend au volant le coffre grand ouvert…la plupart des conductrices portent un masque. Les jeunes filles qui arrivent avec nos marchandises n’en portent pas. Une fois le coffre chargé par l’opératrice, on peut venir fermer sa malle et partir.
Cette mécanique a atteint le paroxysme de la déshumanisation. Nous sommes robotisés.
la pitance d’une semaine en décontamination pendant trois heures dans le garage
Réa
La réa, c’est comme ça qu’on dit dans le milieu, c’est là où l’on va finir par aller si plus rien ne marche dans votre corps chargé de virus.
Pas drôle du tout comme on l’imagine. On doit vous arracher vos vêtements à la hâte et nu comme un ver vous êtes sur le champ opératoire anesthésié pour ne pas voir et ne pas ressentir la suite.
A partir de là, vous êtes devenu une grosse saucisse qu’on retourne comme sur un barbecue après vous avoir enfoncé de force dans les poumons un gros tuyau d’air comprimé à l’aide d’une cuillère dont les modèles les plus sophistiqués possèdent sur le manche une caméra vidéo. Sans parler du reste, les cathéters, le tensiomètre, la pince de VO2 et j’imagine la sonde urinaire dans l’urètre. Toutes les deux ou trois heures on vient vous retourner avec ce bazar comme une crêpe. Vous êtes devenu une chose à coté d’autres choses. En Grand Est ils sont mille comme ça actuellement à endurer cette torture pendant des jours et des jours. Certes on en réchappe. Pas tous, car on se garde de nous dire quel est le taux de réussite d’un tel traitement sur des patients à la comorbidité sévère. Ni sans savoir les séquelles à court ou long terme…
On ne saura pas quel est le statut de toutes ces personnes qu’un ballet d’ambulances débarque aux urgences, quelle est leur histoire? comment ont-elles été infectées? avaient-elles des prédispositions à la maladie? ont-elles pris des risques imposés ou inutiles? Oui on sait que des personnages publics son atteints de par leurs fonctions qui les exposent davantage. Mais tous les autres?…
On sait juste que les hommes sont majoritaires et peut-être moins attentifs aux risques de la contamination que les femmes.
Hier à la télé un couple de Ranspch, village de ma vallée, témoigne. Ils sont sortis vainqueurs tous les deux. Ils racontent pour dire qu’ils ont été parfaitement soignés et heureux de revivre. Mais à aucun moment on ne saura comment ils ont pu être infectés; le savent-ils eux-mêmes? ou n’osent-ils pas avancer publiquement une explication à la TV?
Serrer le garrot
Le gouvernement fait tout pour serrer un peu plus le garrot de nos libertés individuelles. C’est son seul curseur pour ralentir la contamination et son avancée vers la conquête de l’ouest. Alors il serre, il serre toujours un peu plus. Durcissant les peines jusqu’à la prison pour les récidivistes contraventionnels. A l’approche des vacances de Pâques, toutes les polices vont traquer les candidats aux bords de mer. Les loueurs sont invités à ne pas louer. Les entrées d’autoroute sont sous contrôle. On va traquer les Français mieux que les clandestins qui franchissent les frontières.
Comme la génération du net s’en plaignait, le Ministère de l’Intérieur va sortir son appli informatisée pour les attestations de déplacement dérogatoire…
Le gendarme lira votre QR-code à travers la vitre de votre voiture et votre attestation sera accessible sur son téléphone. Voila une occasion de plus d’être fliqué intelligemment.
« Il faudra préciser votre heure de sortie, mais l’heure à laquelle vous avez édité le document sera accessible aux policiers. Cela évitera que des personnes remplissent l’attestation uniquement à la vue d’un contrôle de police, a-t-il détaillé dans les colonnes du Parisien. Et grâce au QR code, les policiers et les gendarmes n’auront pas besoin de prendre le téléphone en main, il leur suffira de scanner l’écran. » (Franceinfo)
Des voisins discrets
Mes voisins sont discrets. D’habitude, j’ai coutume de considérer qu’à partir de huit heures le matin, je suis le gardien des lieux. Tout mon quartier se vide étant seul parmi quelques rares retraités plus éloignés dans la rue.
Mais aujourd’hui que tout le monde est là, confiné, rien n’a changé. Mes voisins son terrés dans leur maison. Ils sortent un peu dans le jardin puis rentrent à nouveau chez eux. On ne les entend pas. Les consignes de distanciation sociale sont observées à la lettre. Mais hier, surprise! ma voisine fait son jogging autour de la maison…elle m’a avoué avoir parcouru un kilomètre. Tous les dix pas, il faut tourner à quatre-vingt dix degrés. Les joggeurs savent que tourner en courant est fatigant, c’est comme la torsion du corps pour regarder derrière soi avant de traverser la rue, ça fait mal.
Oui, j’ai des voisins discrets. Peut-être est-ce une caractéristique alsacienne ou celle des gens de l’Est? Personne ici, quel que soit son statut social, ne fait en sorte d’aller vers l’autre. C’est une sorte de retenue qui peut déranger et qui me met mal à l’aise. En m’installant, j’avais tenté d’apporter de l’aide en prêtant un outil de jardinage, mais on me l’a poliment refusé. Peut-être par crainte d’être redevable?… Alors j’ai choisi de faire comme tout le monde. Rester discret.
Je confine, tu confines, il ou elle confine
L’histoire se chargera d’écrire tous les scénarios de cette pandémie. Le chroniqueur modeste que je suis retient deux choses face à l’urgence de la situation.
D’abord que la médecine ne sait rien et ne peut rien face au virus: elle est démunie et n’a rien d’autre à proposer que d’insuffler de l’air dans des poumons bouffés par le virus.
Ensuite que les organisations étatiques qui gouvernent les humains n’ont qu’un mot à la bouche « restez chez vous! ». Normal, elles ont tout oublié de leur devoir de protection des citoyens, les masques, les lits d’hôpitaux, les gels, les blouses, les gants,…
Je ne sais pas si c’est mieux chez nos voisins Suisses, eux qui disposent d’abris anti-atomiques en masse dans leurs jardins depuis la guerre froide.
Avec ça démerdez-vous!
Trump attend beaucoup le retour des cloches pour sortir son pays de la pandémie. Ses téléévangélistes aussi. (cloche de Fessenheim)
Oui, il y a quelques idiots comme Trump qui attendent le retour des cloches de Pâques pour la rédemption. Mais chez nous, dans notre démocratie qui se veut protectrice, on découvre jour après jour, qu’on n’a rien prévu du tout et qu’on a abandonné des pans entiers de notre protection élémentaire au marché chinois. Ce n’est pas grave, Macron va faire un virage de 180° sur l’aile, ouvrir des lits, former des infirmières, hausser de deux crans le niveau de salaire des professionnels de santé et sera réélu haut la main en 2022.
En attendant nous sommes condamnés à subir le confinement encore quelques semaines et la remise en route de l’économie, des écoles va se faire dans un bazar indescriptible.
Comptez vos sous! l’Etat glouton va en avoir besoin après tant de ratages.
Au 2 avril, le Haut-Rhin compte 418 décès à l’hôpital. Hors Ehpad.
Seuls les chiffres des morts enregistrés illustrent l’évolution de la pandémie. Car les cas positifs sont détectés inégalement d’un pays à l’autre, vu qu’en Allemagne on teste à grand échelle et en France seulement à partir de symptômes. Malgré le confinement instauré depuis bientôt deux semaines, on voit que la France suit la courbe de l’Italie
Nous ne sommes pas au bout de nos peines. La sortie du confinement risque d’être assortie de conditions. C’est ce qu’on a appris hier d’Édouard Philippe lors de son audition devant les députés de la mission d’information sur le coronavirus, mercredi 1er avril.
Pratiquement notre fin de confinement n’interviendrait qu’au cas par cas.
Clairement, la pandémie offre une occasion aux pouvoirs politiques de peser sur les libertés collectives et individuelles en prolongeant le régime des privations au-delà de toute règle démocratique.
Il faut donc s’y opposer fermement.
Certes la fin du confinement ne sera pas avant la mi avril voire plus…d’ailleurs le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint.
Hier, 1er avril, la France a enregistré 509 morts dans les hôpitaux et 6000 malades en réanimation.Une simulation n’envisage pas une diminution de la mortalité journalière avant le 7 avril
Comment sortir du confinement?
Les experts hygiénistes commencent à laisser filtrer quelques pistes qui ne sont pas enthousiasmantes.
Selon là où l’on habite, selon notre statut sérologique, selon notre âge tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne.
Avant nous été contaminés? sommes-nous immunisés par des anticorps? sommes-nous asymptomatiques, c’est à dire porteur de la maladie sans le savoir? avons-nous été testés négatifs ou positifs au coronavirus? sommes-nous des personnes fragiles, atteintes de pathologies à risques et âgées?
Alors selon notre statut il sera possible de sortir du confinement plus ou moins vite tout en l’assortissant de mesures de traçage si vous êtes porteur du virus
C’est ce que prépare le gouvernement, une sortie du confinement par étapes. Autant de barrières dont le Haut-Rhin pourrait faire les frais en tenant compte de son contexte épidémiologique dramatique.
Dès lors, les perspectives de voir les activités de printemps se consumer les unes après les autres se renforcent.
Clairement, le vélo ce n’est pas pour demain. Franchement on habite un pays pas facile.
Je ne sais pas qui aura la force en ce premier avril de faire une plaisanterie. Moi je m’en sens incapable.
Dans la presse de ce matin, on annonce l’arrivée de cinq millions de masques dans le Grand Est. Dommage! le mal est déjà fait. C’est incroyable que de simples bouts de papiers pliés mettent tant de temps à nous parvenir.
Quand je parle de mal qui est fait, je pense à tous ces soignants auxquels les masques ont fait défaut de longues semaines, puis à tous les autres obligés de travailler sans protections. Le mal sera aussi politique, mais c’est pour plus tard. On comprend que l’opération de « déminage » a déjà commencé avec cette propagande de Macron visitant une usine de fabrication de masques.
Si, il y a une nouvelle qui prête à sourire dans l’actualité des masques. Décathlon va offrir ses masques de plongée aux hôpitaux. Le système D en France garde ses émules.
Antoine et les membres réguliers de son groupe s’activent. « On a tous les portables les uns des autres, on se donne régulièrement des nouvelles, pour que chacun puisse poursuivre le programme. » La solitude favorisant le retour de vieux démons, le contact humain prime dans cette lutte pour une vie sans alcool. (DNA 01 avril)
C’est presque un poisson d’avril. Les Alcooliques Anonymes ne peuvent plus se réunir à Bartenheim, alors certains risquent de « replonger ». Il faudrait ajouter une case à l’attestation dérogatoire pour se déplacer aux réunions du groupe.
Picoler, après tout, je suis persuadé que certains s’y essaient. L’occasion de vider les culs de bouteilles entamées nous démangent. En liberté surveillée, beaucoup hésitent à rapporter des premières nécessités liquoreuses de crainte que la maréchaussée ne porte une appréciation de valeur défavorable au contenu de notre coffre.
Alors en attendant, on vide les restes. Mais il ne faudrait pas que le confinement s’éternise trop longtemps car on pourrait voir alors les alambics d’infortune redevenir une valeur en hausse dans les chaumières.
Ce matin, je fais mon jogging dans le cadre du K5 de l’enceinte de confinement.
Bonjour monsieur, vous avez votre attestation?
Le brigadier au volant de sa Dacia m’avait croisé au carrefour de l’avenue du Blosen et de la rue Clemenceau. Il a fait demi-tour et m’a interpellé sur le parking du stade avenue Pasteur.
Je sors mon attestation…
Vous habitez ou?…
Après mon interpellation, j’ai dépassé le cercle au coin du stade et encore après pour aller chez mon pharmacien. Pas vu, pas pris.
Vous êtes à plus d’un kilomètre me dit-il avant même d’avoir consulté ma carte et mon cercle d’un kilomètre…
Finalement il se ravise alors que je lui montre l’endroit sur le plan.
Bon pas plus d’une heure, c’est compris!
Nous sommes clairement dans une mesure d’intimidation puisque la loi dérogatoire me permet d’être là où je suis. Il n’y a donc pas à suggérer que je sois a priori en infraction. Peu après, j’ai aperçu notre brigadier qui interviewait un autre piéton avec son cabas dans une rue adjacente.
Du coup j’ai raccourci mon parcours de jogging tout en allant en même temps chez mon pharmacien..
La Brigade Verte se déplace aussi à vélo et à cheval. On aimerait la trouver plus souvent lors des dépôts d’ordures sauvages
La Brigade Verte est une particularité du Haut-Rhin. Composée de 75 gardes champêtres communautaires, elle rayonne sur 328 communes sur les 377 que compte le Haut-Rhin.Elle est appelée depuis peu à contrôler le bon respect du confinement par les citoyens ainsi qu’à les verbaliser en cas d’infraction.
le champ d’action habituel de la Brigade Verte
En 2019, le corps de la Brigade Verte était appelé à être dissous dans le cadre de la réforme territoriale.(voir article de l’Alsace de 2014)
Il est vrai que la Brigade coûte bonbon à la collectivité, près de 8 millions d’euros dont la moitié financé par le Conseil Départemental…et l’autre moitié par les communes.
En 2016 quatre communes importantes Rixheim, Illzach, Ammerschwihr et Sausheim avaient préféré ne plus participer au financement jugeant le service trop peu efficace en regard de ses coûts.
Mais en 2020, la Brigade Verte est toujours là.
« Nous ne sommes pas en dictature, mais je ne me suis jamais autant senti en dictature. »
La routine s’est installée. Chacun d’entre-nous a pris la mesure de sa nouvelle vie, ses nouvelles marques dans le périmètre du confinement.
Je pense aux malades lourdement appareillés, ceux qui sont abandonnés à des cohortes de soignants, objets de gestes intimidants dont ils ne peuvent rien voir, ni savoir et qu’on transporte parfois à mille lieues de chez eux. Se réveilleront-ils de ces drogues infligées? de cette sur-inflammation provoquée par les anticorps face à l’agression du covid? et s’ils se réveillent, comment vont-ils accepter ce monde étrange qu’ils ne connaissent plus?
Mon vélo, cet objet si futile en regard de la situation, est devenu inutile puisqu’on nous l’a interdit au nom du fameux « restez chez vous! »
un tiers de la planète arrêtée
Ce slogan construit à la hâte par les experts fera date dans l’histoire du confinement. Les soignants s’en sont emparés pour nous stigmatiser: si vous sortez, vous irez mourir à l’hôpital. C’est ce que l’on a compris. Alors pas de détails, on enferme tout le monde. Nous sommes devenus des boulets, des bourrins qui ne comprennent rien, des inutiles. Voila ce qu’on a fait de nous.
Même aller chercher son pain avec un deux-roues est suspect. Alors je m’abstiens. Certes il y a ceux qui continuent de parcourir des kilomètres dans leur garage sur un home-trainer. Je n’ai jamais imaginé être de ceux-là même si je serais tenté aujourd’hui. Mais je n’ai pas de home-trainer…et il est interdit de s’en procurer.
Des pompes pour rester debout face à l’enfermement
Heureusement, un jour sur deux, je sors courir. Le 7 février 2020, on ne parlait pas encore de l’épidémie de covid-19 et je m’étais mis à courir à courir. Par curiosité simplement.Ce sera aujourd’hui ma dix-neuvième sortie dans le quartier. Un vrai bonheur! Mieux, j’imagine, que ces prisonniers qui n’ont droit qu’à une cour.
Oui, la routine s’est installée chez les confinés. Certains se mettent à la cuisine, d’autres entreprennent des rangements de vêtements, de chaussures, de livres. Les livres sont de bons alibis au rien faire: on croit ranger la bibliothèque puis l’on s’éprend d’un polar oublié et l’on y passe des heures. Nos petits-enfants sont inondés de devoirs par le net. Ils transposent avec devoir les exercices sur un cahier quotidiennement. Les parents redeviennent des tuteurs avertis du savoir de leurs têtes blondes. Il convient d’organiser un tiers-temps entre devoirs, plein-air et jeux d’intérieur. On se demande parfois si l’enseignement magistral ne va pas être détrôné par le télé-enseignement et rendre les murs des écoles obsolètes. Il manquerait évidemment le lien social traditionnel.
Les familles en télétravail, elles aussi, se sont organisées. L’un dans la chambre d’amis, l’autre au salon. Les bandes passantes de l’internet semblent tenir le choc. Cette révolution forcée du travail à distance ne va manquer de transformer là-aussi la relation sociale d’entreprise. Là où les employeurs étaient réticents, la contrainte s’est imposée sans qu’on sache a priori si cette nouvelle forme de travail sera par la suite poursuivie.
Quant au Grand Est, qui a été la première région fortement touchée, il enregistrait lundi soir un total de 3 950 hospitalisations, dont 844 en réanimation, et 919 décès à l’hôpital depuis le début de l’épidémie.
Un écran blanc comme celui d’une chaine télé sans programme. Ceux-là n’ont perdu ni l’odorat, ni le goût. Ils on perdu la vue.
Subitement, l’ophtalmo ne voit plus, son patient non plus. Puis la secrétaire, puis le voleur de voiture, puis le policier, puis la prostituée,…
Il sont au début une vingtaine qu’on met en quarantaine forcée dans une caserne désaffectée, derrière des barbelés, gardés jour et nuit pas des soldats armés.
On les craint. On dépose les repas aux pieds des escaliers et ils doivent ramper dans les couloirs, dans les chambres communes pour trouver un lit, aller aux toilettes, partager leurs pitances sans risquer de s’exposer aux tirs des soldats.
La peur engendrée par ces nouveaux pestiférés incite les gardiens à tirer dans le tas s’ils viennent à vouloir sortir. On leur balance une bêche pour enterrer leurs morts.
Des bus chargés de cargaisons entières de malades continuent d’arriver. Devons-nous tuer les chauffeurs potentiellement infectés s’interrogent les autorités?
Écrit en 1995, L’aveuglement de José Saramago préfigure notre pandémie et le basculement des valeurs humaines entre les hommes dans un univers carcéral d’évitement.
C’est notre deuxième lundi de confinement. Un confinement chez soi qui nous laisse dans l’incertitude de la maladie. Puisqu’en chacun de nous plane le doute de voir apparaître les premiers symptômes.
On peine à imaginer le retour des bals du samedi soir, les fêtes traditionnelles alsaciennes, les rencontres sportives, les stammtisch autour d’un verre de bière, les rencontres amicales, amoureuses,…les sorties à vélo.
Je prends des chemins détournés le long des jardins.Je fais bloum-bloum-bloum et les chiens aboient.
Pour que les choses soient claires, je n’ai pas le sentiment de commettre des imprudences avec mon jogging. Beaucoup moins que d’aller faire les courses à Intermarché ou à Leclerc ou encore aller chez le pharmacien.
Les gens ont la trouille. Contrairement à hier, ils ne sortent pas. Ils ont raison d’avoir peur. Ce ne sont que des bavardages de voisinage en promenant le chien sur le trottoir. Quelques voitures furtives et trois joggeurs.
RN66 Vieux-Thann 10h30, aucun véhicule en vue. C’est comme si le monde s’était arrêté de tourner Aujourd’hui mon parcours est presque en forme de cœur (j’ai un peu bouffé sur le rayon d’un km le long de la Thur, chut!)
Le confinement est prolongé d’au moins deux semaines en France
C’est anxiogène. Tourner en rond dans son enceinte de confinement sans savoir si on ne ne finira pas prématurément dans la tombe après les pires sévices de la maladie.
Les voisins se saluent de loin en loin par dessus les haies des jardins. C’est notre premier samedi de printemps? je ne sais pas mais il fait beau. On ressort les tables et les chaises qui vont sous la tonnelle, les vélos et les trottinettes des petits enfants.
Mais ils ne viendront pas.
Tout le quartier est devenu une ruche qui bêche, qui taille, qui peint, qui sème.
Le va et vient des voitures est inhabituel. Une fois, deux fois,…trois fois on prend sa voiture son attestation en poche. C’est qu’on aura oublié « un achat de première nécessité » me dis-je…
Puis le jardin aménagé, on profite du soleil, du ciel bleu vide d’avions, de paramoteurs. Les cigognes viennent en couple survoler la ville. Elles doivent ressentir l’air pur pour la première fois.
En fin d’après-midi, le premier ministre Philippe a parlé, l’air grave. Flanqué des ses experts, les professeurs Karine Lacombe et Gérôme Salomon et le ministre de la santé Véran, les nouvelles sont tombées. Elles ne sont pas bonnes: le pire est à venir.
Le virus est plus contagieux que la grippe a ajouté Karine Lacombe. Puis Philippe s’est largement exprimé sur l’engagement du gouvernement, qu’il déniait à quiconque le droit de dire que le confinement avait été engagé trop tardivement, pour rappeler que les confinés que nous sommes sont au troisième plan, derrière les soignants, derrière ceux qui sont indispensables à la marche du pays, agents EDF, transporteurs, caissières, policiers, agriculteurs. Des gens en général peu payés et dont on parle rarement comme rouages de la société sont aux avants-postes de la maladie et réclament, à corps et à cris, d’être mieux protégés.
Le ministre Véran a commandé un milliard de masques dont une grande partie en Chine. Un pont aérien va commencer dès lundi. Est-ce que la polémique née autour des masques va s’éteindre? après nous avoir tant déconseillé de porter des masques, voici qu’on risque d’en avoir trop!
Le professeur Salomon a égrené les chiffres monstrueux de la pandémie qui ne cessent d’enfler. Comme on s’en doute, le Haut-Rhin est en tête avec 325 morts le 28 mars.
Mortalité du coronavirus le 28 mars. Le Haut-Rhin en tête
Le gouvernement continue de gérer comme il peut une stratégie de confinement qui peine à faire ses preuves. La pandémie continue de se propager comme en Italie et en Espagne. Et le principe du confinement des « inactifs » se télescope dangereusement avec l’injonction à travailler de ceux qui doivent continuer de bosser. Ceux-là se doutent qu’ils participent un peu à leur manière à une œuvre de déminage.
Les jeunes élèves infirmières, et les moins jeunes déjà plus aguerries, pleurent.
Les pompes funèbres sont en flux tendus, les fabricants de cercueils n’arrivant plus à suivre, et prennent aussi beaucoup de risques, surtout s’il faut extraire une pile au lithium et un pacemaker sur un corps.
La bataille se déplace dorénavant vers les maisons de retraite. Le gouvernement recommande aux personnels de loger sur place avec les pensionnaires et de ne plus sortir. On ne compte pas. Nos vieux risquent de disparaître en nombre puisque la plupart ne sont pas admissibles à la réanimation trop violente pour des organismes fragiles.
Ce triste tableau nous interpelle. La fin de journée de samedi est morose. On s’interroge. Comment peut-on être aussi soudainement foudroyé? qui sont ces gens qu’on amène en masse dans les hôpitaux? peut-être des gens comme vous et moi? il semble que le virus frappe indistinctement la population.
Le professeur Karine Lacombe a commencé à douter lors de sa conférence que la contamination se propage uniquement par les gouttelettes expectorées et les surfaces de contact. Alors qu’on ne cesse de nous le rappeler depuis le début.
Un autre mode de contamination serait possible. Mais lequel?
Ma mère pense aux extra-terrestres. Moi je pense plutôt à une contamination par les micro-particules de pollution contenues dans l’air. Ni elle, ni moi ne sommes experts.
Le vélo réhabilité comme moyen de transport. Il était temps!
Enfin le Ministère de l’Intérieur révise sa copie. Le vélo comme moyen de transport est officiellement autorisé. Le transport de soi pour aller travailler, le transport de soi pour faire ses courses.
Moyennant attestation dans les deux cas.
Et accompagner ses enfants de moins de huit ans sur les trottoirs aussi dans le cadre du K5.
Le corona pour les nuls. On pourra nous écrire bientôt le livre qui décrit la nullité de l’Etat dans le traitement de cette crise épidémique. On annonce déjà de nouvelles mesures coercitives face au désarroi et aux incertitudes face à la maladie qui progresse inexorablement à grande vitesse.
C’est à ça que nous sommes arrivés devant tant de tergiversations, d’impréparation, d’incompétences de nos corps dirigeants face à l’épidémie de coronavirus: mettre sous cloche la moitié du pays et ses forces vives.
On commence à comprendre pourquoi la moitié de la France est arrêtée, privée de ses libertés individuelles, liberté du droit d’aller et venir, de vivre comme elle l’entend et alors que l’autre partie est astreinte à des travaux forcés jusqu’à 60 heures par semaine décrétés par un régime d’exception et d’ordonnances.
Reprenons au début avant d’entamer la deuxième quinzaine de confinement qu’on nous annonce
Le coronavirus est détecté en France peu de temps après le rapatriement des Français de Chine et leur confinement dans des établissements touristiques notamment à Carry le Rouet.
Les fameux clusters sont localisés à Mulhouse et dans le Val d’Oise. Puis l’épidémie se met en branle et gagne progressivement tout le territoire et les pays des DOM.
Ce qu’on ne sait alors pas, c’est que nos services de santé ne sont pas prêts et manquent de tout. De personnels qualifiés, de masques, de blouses, de lits, de respirateurs. On va le découvrir au fur et à mesure. Difficile aujourd’hui de nier la vérité.
Pourquoi fermer tous les établissements d’enseignement, puis une semaine plus tard exiger le confinement de toute la population non astreinte au fonctionnement du pays? parce que nous ne disposons pas de tests en nombre suffisant afin d’organiser un dépistage massif.
Les tests de dépistage existent mais on n’a pas suffisamment. Les Allemands sont capables de pratiquer 500.000 tests par semaine et nous?
Dès lors une seule solution pour masquer l’absence de dépistage qui aurait permis d’isoler et de traiter les cas positifs: restez chez vous!
Restez chez vous et débrouillez vous!
C’est ce que le pékin moyen comme moi doit comprendre: restez chez vous et débrouillez vous, l’Etat est complètement incapable de faire face à la situation.
Confinez vous a t-on doctement expliqué devant les écrans, c’est tout simplement pour ralentir la progression inexorable de l’épidémie et faire en sorte que l’afflux de malades ne submerge les services sanitaires. Or que constate t-on? que la submersion redoutée se produit tout de même au point que nos personnels et nos équipements manquent cruellement, au point qu’il faut disperser des malades graves aux quatre coins du pays et alors même que le pic de l’épidémie se fait encore attendre.
Si par bonheur l’empirisme du professeur Rouault et de son équipe à Marseille venait à faire ses preuves, notre gouvernement pourra démissionner en bloc avant que le peuple ne le pousse dehors.
C’est à une véritable bérésina à laquelle on assiste, une bérésina sanitaire où l’on découvre jour après jour l’immense dénuement de nos services de santé, l’imprévoyance crasse de ceux qui étaient censés prévoir, le défaut de la plupart des moyens essentiels et élémentaires à la prise en charge de l’épidémie jusqu’aux écouvillons destinés à faire les test de dépistage et aux insignifiants masques en papier pourtant si utiles à la population. Le comble de l’impréparation et de l’impuissance de l’État!
Pour faire bonne mesure les hautes personnalités accèdent aux tests en douce et un million de Parisiens sont partis se mettre au vert en plein confinement. On imagine que pour eux la mesure annoncée le lundi a fuité un peu avant, le temps de faire leurs valises.
Ce matin seul au monde. 7,7 km dans mon enceinte de confinement
Être confiné à la maison ne fait pas nécessairement le bonheur des sportifs.
La plupart des activités de plein air leur sont interdites. Il reste le home trainer pour les cyclistes, les poids et haltères dans le garage, les barres parallèles, les mots croisés et tous ces instruments de torture dont raffolent les gymnastes.
Pour suppléer à l’absence de vélo, je me suis mis au jogging.
10h17 27 mars, la nationale 66 à Vieux-Thann déserte.Les riverains respirent, je pourrais presque courir au milieu de la routemon toubib me l’a dit « des pompes avec amorti » sur le tarmac.
Ce matin 7km700 avec mes pompes Hoka dont l’amorti fait bloum-bloum-bloum sur le macadam. Il n’y a pas grand chose à faire, les trottoirs sont vides et les rues aussi, faciles à traverser. J’ai maintenant bien intégré mon rythme de pédalage à pied avec une cadence autour de 150 pas à la minute. Plus vite, mon cardio s’emballe, alors je n’insiste pas. Bref j’ai une allure de soixantehuittard. Au fur et à mesure je gratte des secondes au kilomètre, je m’approche des 7 minutes. De quoi faire s’esclaffer les habitués de la discipline!
Age, taille, poids
Rester à la maison m’est insupportable, je dois sortir ne serait-ce qu’une heure. Quand je rentre, j’ai perdu 700 grammes sur la balance. De la transpiration et un peu de graisse. Il est donc fondamental de ne pas se laisser aller à grignoter devant la télé ou l’ordi surtout si l’on est dans un processus de perte de poids.
Mon objectif de début janvier de moins huit kilos est atteint, je l’ai donc réajusté à moins onze kilos. Pourquoi moins onze? Tout simplement pour entrer dans la zone de masse corporelle normale c’est à dire une IMC inférieure à 25.
Huit kilos, c’est presque comme si vous traîniez en plus sur votre dos un pack d’eau!
Donc moins bouffer et faire du sport pour entretenir son métabolisme, votre biochimie cellulaire.
La culture vélo est à la peine en France. Les Pays Nordiques ont compris l’intérêt du vélo en ville pour participer au désengorgement du trafic routier ainsi qu’à la baisse de la pollution.
Le vélo est d’autant plus encouragé chez nos voisins qu’il participe à l’évitement des transports en commun et donc aux risques de contamination
Mais chez nous de nombreux cyclistes rapportent avoir été verbalisés par les forces de l’ordre et dissuadés par les municipalités.
A Carquefou (Loire-Atlantique), au bord de l’Erdre, la gendarmerie a verbalisé un homme qui utilisait un vélo pour se rendre chez son médecin, à l’occasion d’une visite trimestrielle, rapporte le quotidien Ouest-France. « C’est considéré comme du sport », argumentent les forces de l’ordre. A Brest, les pouvoirs publics estiment qu’il faut encourager les déplacements en voiture, car le vélo « donnerait de mauvaises idées à ceux qui ne travaillent pas », rapporte un témoin. (Le Monde 25 mars)
Alors enfin le Ministère des Transports tente de rectifier le tir…
« L’usage du vélo est autorisé, sous réserve que l’utilisateur soit porteur de l’attestation dûment renseignée, pour les déplacements entre domicile et travail, pour effectuer des achats de première nécessité, pour motif de santé, motif familial impérieux, convocation judiciaire, achat de fournitures ou participation à une mission d’intérêt général. » (Ministère des Transports)
C’est désespérant. D’autant que chez de nombreux confrères cyclo-sportifs, le vélo de ville ça n’existe pas.
Les chercheurs cherchent. Les confinés apprennent.
Puisqu’il faut bien se résoudre à vivre encore un mois enfermés, les confinés s’adaptent. Ils trouvent peu à peu un rythme lent dans leurs occupations.
Tondre le gazon? non, attendons demain, remettons au lendemain ce qu’on peut faire le jour même. Une douce indolence s’installe.
J’ai essayé. Pas facile, l’animal!
Hier j’ai d’abord peint un chien. Défunt le chien.Peintre animalier est une vraie spécialité que je ne possède pas. Mais pourquoi pas, va pour le chien! Il était beau ce petit…fox? avec son museau bicolore et ses oreilles lisses et correctement pliées comme des pare-soleils.
Sœur Anne ne vois-tu rien venir?
Pour tromper une séquence d’ennui je vais à la boite à lettres…un livreur! Il m’apporte un bouquin commandé bien avant la crise. Quelle joie! Un bouquin qui arrive, c’est comme si je partais en voyage.
Je le sors de son carton, il est souple dans son édition Points, 350 pages d’une écriture dense et sans marges.
Je me lave les mains.
Le type est au volant arrêté à un feu. Le feu passe au vert. Lui seul ne démarre pas. Tout le monde derrière s’impatiente, klaxonne…il ne démarre pas. C’est l’intrigue qui commence dès la première page. Avez-vous reconnu ce romancier portugais et le titre de son ouvrage?
Drive de confinement
A vélo ça marche aussi
Ouf! j’ai enfin réussi à la cinquième reprise à m’insérer dans le tableau de rendez-vous du Drive Leclerc. Ce sera vendredi 3 avril dans un semaine qu’il sera possible de renouveler son stock de nourriture. On va donc s’accommoder des restes. Jour après jour, nous avions peur d’aller en magasin ma femme et moi. Nous sommes des novices en Drive, ce système où un employé fait les rayons à votre place où nous avons compris qu’il était dangereux de se rendre.
Notre détermination a été renforcée lorsqu’on a lu, il y a seulement quelques jours, qu’il faut laisser ses achats « reposer » pendant trois heures avant de les manipuler.Il faut veiller à se laver les mains immédiatement au retour. Idéalement, laissez les aliments, hors produits frais, dehors pendant trois heures sans y toucher. Quand c’est possible, il est également conseillé d’ôter tous les emballages. Il faut laver les fruits et légumes comme d’habitude, et enlever la peau. Et, après chaque manipulation, toujours se laver les mains !(source Franceinfo: 26 mars)
L’illusion a fait flop
Informés, sur-informés, les confinés apprennent. Ils apprennent beaucoup des médias. Et aussi de la part des réseaux sociaux qui ne colportent pas que des fake-news. Notre Président a cru reprendre du crédit dans l’opinion avec son discours devant l’hôpital militaire de campagne édifié à Mulhouse. Après tant de cafouillages ajoutés, de faux-fuyants, comment remonter la pente du discrédit? notre pays est à la remorque dans bien des cas, il maîtrise imparfaitement le sujet après ces décennies de démolition de nos services publics. Attaqué de toutes parts, le pouvoir peine à trouver des alliés pour l’aider à redresser la barre. Devenir soudainement le chantre de services publics après l’avoir tant méprisé et après avoir fait gazer les infirmières, quelle indécence!
Ainsi notre hôpital militaire mulhousien de 30 lits a mis trois semaines avant de recevoir son premier malade…quand les Chinois ont mis, dit-on, dix jours pour mille lits.
Les Allemands ne se sont pas embarrassés, ils ont investi les gymnases vides d’élèves à cette période. Des immeubles vastes avec parking, eau et sanitaire au cœur des villes…Trop simple apparemment!
L’inexorable bilan
Notre confrère Thierry Crouzet, cycliste et ingénieur de formation suit jour après jour les chiffres de l’épidémie. Selon lui, notre pic épidémique se situerait vers le 7 avril. Il projette le nombre de morts et confesse « Je ne suis pas très à l’aise d’avoir entamé cette réflexion ». 10.000 morts sans compter ceux qui décèdent en maison de retraite dont on ne sait rien.
Pourtant l’urgentiste médiatique Patrick Pelloux note une embellie dans les hôpitaux: les services de traumatologie sont vides. Plus d’accidentés de la route, plus de fractures de VTT, plus de cols du fémur. Confinée, la France s’éclate moins!
Un malaise cardiaque? on préfère reporter à demain la consultation de crainte d’être contaminé aux urgences. Un mauvais réflexe conditionné par l’épidémie et le confinement.
Ce matin, température, tension, boire un verre d’eau, regarder par la fenêtre, aller chercher le journal dans la boite, se laver les mains, le porteur peut être contaminé alors les DNA nous rassure en disant que tout est sous contrôle. Bon alors je vais aller me relaver les mains après avoir lu le journal. La parano totale!
Ce matin on va tirer à pile ou face, ma femme et moi, pour savoir lequel ira chercher du Ronron pour le chat…
J’ai trouvé une occupation picturale provisoire. Je peins des paysages issus de mes mutations professionnelles dans le Grand Est. De quoi rappeler des pans de vie.
On a oublié le fondamental
De petites choses, des indices glanés au cours de nos courtes sorties autorisées dans notre enceinte de confinement K5 en disent parfois plus long sur notre impréparation à affronter la crise pandémique que tous les discours distillés dans la presse. Comme ce masque qui traine là dans le jardin de l’Ehpad (image ci-dessus), abandonné par un soignant venu probablement fumer une cigarette hors des locaux.
Car les soignants sont de grands fumeurs. Ils s’assemblent régulièrement le long de leurs locaux par une porte de service discrète. Ils n’ont rien appris de fondamental, semble t-il, avant d’être investis de missions sanitaires. Ni que fumer tue, ni que les vaccins évitent qu’ils contaminent leurs patients!
Je ne leur jette pas la pierre. Notre système de santé est à l’image de nos comportements, de notre manque de rigueur. Ne soyons pas étonnés du désastre qui nous frappe face à l’épidémie. Et les soignants, comme les caissières de supermarchés sont les petits soldats d’un mondialisme libéral dont le dogme est de rogner partout. Alors voila le résultat, on a transféré toutes nos fabrications en Chine et on manque de tout. Sauf en Allemagne où le capitalisme rhénan a gardé ses vieux réflexes patrimoniaux: ils produisent chez eux, respirateurs, masques, gels, médicaments et tout ce qui est utile à leur survie.
Les procédures existent mais je doute qu’elles soient toutes respectées et correctement encadrées.
La France est revenue au Système D
Il y a eu l’affaire des masques. Au grand public on a dit que c’était inutile. Alors le grand public bricole ses propres protections avec les moyens du bord, du tissus, du papier, des filtres à café.
Le gel hydroalcoolique? Des producteurs d’alcool se recyclent et même la firme Weleda spécialisée dans l’homéopathie s’y met aussi.
La France retrouve les réflexes du Systéme D de 1924
Les Français sont entrés dans une phase de système D. Aujourd’hui, les recettes circulent sur les réseaux sociaux
La Cour de Justice en ligne de mire
Les DNA ce matin 26 mars. Des pages entières de nécrologie chaque jour
Reste la situation de l’hôpital et des maisons de retraite. C’est sur ces sujets que les pouvoirs publics vont avoir de plus en plus de problèmes avec leur opinion. Car il est de plus en plus avéré que la France a failli depuis de longues années avec sa politique de santé.
Le personnel, les lits, les appareils de réanimation. Ce sont les trois sujets qui vont conduire certains de nos dirigeants devant la Cour de Justice. Ils le savent déjà puisque plusieurs plaintes sont en cours.
Ce qui est d’autant plus cruel pour nos ministres, c’est de constater à nos portes que l’Allemagne est très bien préparée avec 25.000 lits de réanimation alors que nous n’en avons au départ que 5000 et qu’on s’empresse d’en rééquiper 7000 à la hâte.
Devant un tel cataclysme, on tente de sauver la face: on met un masque en s’adressant aux cameras devant un hôpital de campagne à Mulhouse pour dire que tout est sous contrôle alors que ça n’est pas vrai.
je veille à ne pas aller à plus d’un kilomètre de ma base
Il faut jouer la montre. On n’a plus droit qu’à une heure de jogging dans le quartier. Pour moi qui suis néophyte de la discipline, c’est amplement suffisant.
Heureusement que je me suis mis à courir à pied le 7 février, sans savoir que le coronavirus allait bloquer les sorties vélo en France. Depuis cette date, j’ai réalisé 16 sorties et parcouru 87 km.
Sept kilomètres dans un aussi petit périmètre, ce n’est pas si mal. J’évite de cracher sur les passants. Ils sont craignos les passants lorsqu’ils me voient arriver. Un dingue, certainement. Les promeneurs de chiens sont des pros, ils ont des alibis béton, le chien. Le mec qui court tout seul sans chien, c’est plus louche culturellement. A pied? c’est pire. Ceux-là rasent les murs comme s’ils n’avaient pas la conscience tranquille.
Et vous qu’est-ce que vous foutez comme boulot? je me confine pour notre bien collectif.
Dans cette société duale, il faut bien comprendre qu’il y a dorénavant deux types d’individus, ceux qui sont confinés par définition et tous les autres. Ceux pour qui c’est comme avant et pour lesquels le « restez chez vous » est sans objet. Les artisans qui bossent chez les particuliers (normal ils ont besoin de gagner leur croûte), les éboueurs, les livreurs, les boulangers en tournée, les facteurs. Les confinés forment société à part, une société d’assistés et indemnisés qui n’a qu’à se taire.
mon outillage de confiné plié en quatre dans ma poche pour le cas où…La rigueur de nos soignants qui ne cessent de nous donner des leçons de civisme sur Facebook est soumise à rude épreuve. Comme en témoigne ce masque FFP2 abandonné dans le parc de mon Ehpad à coté de la chaise.
Ils ne savent pas, je ne sais pas, personne ne sait.
Les sachants ne savent pas. Ils ne savent pas ni quand s’arrêtera cette pandémie, ni pourquoi elle se développe, ni quel traitement utiliser. Ils ne savent rien et par voie de conséquence ils sont contestés, voire contredits. L’épisode chloroquine en est l’illustration.
C’est une pandémie qui ressemble effectivement à une guerre. Or la guerre, très peu parmi nous l’ont connue.
L’annonce que le confinement durera au moins six semaines a fait l’effet d’un électrochoc dans les esprits.Les commentateurs l’ont souligné: c’est surtout « au moins » qui est intimidant car l’attaque adverse loin de marquer le pas progresse et déjoue les plans de nos généraux-épidémiologistes. Comme la ligne Maginot!
Au front, à Strasbourg, on organise un train à grande vitesse pour rapatrier trente malades sur nos arrières. En Nouvelle Aquitaine, les locaux sont déjà impactés par les Parisiens ayant cru bénéficier d’une ligne de démarcation dans la propagation du virus.
Je tente de dépeindre les choses telles que je les ressens à travers l’information distillée tout le long du quotidien de notre inaction.
Partout sont rapportés les effets délétères sur la population de ce confinement qu’on dit insuffisamment observé. Ma rigueur réglementaire à tracer ma zone de confinement d’un kilomètre méthodiquement parait bien dérisoire face à l’arsenal policier qui veut nous tenir enfermés, coûte que coûte.
Merci de nous avoir accordés un kilomètre autour de chez nous pendant une heure. Merci encore, vous êtes trop bons! L’indifférenciation de la distanciation sociale conduit à l’inanité. Ces mesures semblent parfaitement illustrer la méconnaissance, la compréhension de ce qu’est un territoire rural, avec ses bois, ses champs, ses landes. Pour les épidémiologistes la France est une ville qu’il faut nécessairement quadriller pour mieux enfermer le virus à l’intérieur.
Géolocaliser le citoyen infecté
Géolocaliser le citoyen, on y arrive puisqu’on en parle. Pister les porteurs de la maladie et suivre tous leurs contacts potentiellement infectés avec un bracelet électronique comme pour les prisonniers, c’est possible. L’application est prête, il n’y manque plus que le feu vert de l’État. Cette info a fait tilt, j’ai tout de suite pensé aux lépreux qu’on obligeait à se déplacer avec une sonnette à la main aux abords des habitations, puis plus tard aux Juifs avec l’étoile jaune.
Classer ses pin’s?
Enfin la FUB s’est fait entendre. Olivier Schneider, président de la Fédération des Usagers de la Bicyclette a obtenu que la maréchaussée ne confonde pas vélo des champs et vélo des villes; on ne devrait plus être verbalisé pour se rendre au travail ou faire ses courses à vélo. Non, les mentalités n’évoluent pas: le vélo est toujours considéré comme un outil de loisir à un point tel que certaines autorités locales en viennent à fermer les pistes cyclables.
Une baguette de pain chaque jour?
Une baquette de pain chaque jour? Non, c’est dorénavant interdit. La nécessité de manger du pain frais est contestée par les policiers, il faut acheter au moins trois baguettes à la fois pour moins sortir de chez soi. Ces petites « crasses zélées » ne peuvent qu’aggraver la défiance qui se fait jour ça et là.
Six semaines, ça change tout. Impuissants, on assiste aux cohortes de chiffres morbides des dépêches.Nos vieux commencent à morfler, c’est effrayant. Ils tombent comme des mouches par dizaines dans les Ehpad, ces unités (de fin) de vie où le confinement est dévastateur. Les experts s’attendent à cent mille morts!
En zone d’attente, tous les sportifs piaffent d’impatience dans leurs jardins ou sur leurs balcons. Ils vont piaffer encore longtemps. Corrélativement, les esprits s’échauffent sur les réseaux sociaux entre ceux qui, pris d’un peur panique, rabâchent à l’envi « restez chez vous! » et tous les autres qui ont le malheur de réfléchir et qui cherchent entre les lignes des injonctions arbitraires un espace ténu de liberté.
Chacun s’évite
Dans le logis, chacun s’évite, scrute l’autre…as-tu bien dormi?as-tu mal à la tête? pourquoi tu tousses? on se tient à un mètre l’un de l’autre devant la télé. On ne sait jamais. Il en faut au moins un qui reste pour les formalités.
Pire scénario pour celui ou celle qui vit seul! Ma mère est dans ce cas. Elle ne sait pas tout heureusement. On ne lui dit pas.
Il faudra ensuite entreprendre de guérir les maladies mentales consécutives à cet enfermement.
Assigné à résidence, terré dans mon univers de peintures. Y’a pire!
Je vous demande de vous arrêter, criait l’autre monté sur la table du meeting. C’est fait.
La France s’est arrêtée…et la veille du redémarrage n’est pas encore pour demain. Les réponses se font de plus en plus évasives. Deux semaines? deux mois?…on ne sait pas. Les épidémiologistes dont c’est le boulot aussi de prévoir l’expansion de la maladie sont de plus en plus dans le doute.
La France tourne encore par endroits mais au ralenti. Il ne reste que les grognards de la République pour monter au front. Et aussi ceux qui n’ont pas d’autres choix que de s’exécuter, les sans-grades qu’on envoie au charbon coûte que coûte .
La distanciation sociale, on connait. Ce n’est pas nouveau depuis que le communautarisme qu’on ne voulait pas voir s’est installé dans nos quartiers il y a belles lurettes.
Mais avant même cela, la distance a toujours existé entre le monde des beaux quartiers comme ces Parisiens qui ont fui le navire pour se réfugier en Nouvelle Aquitaine et les autres, ceux qui sont confinés à domicile sans pouvoir s’échapper de la nasse.
A quoi bon confiner des zones de France qui comportent 25 habitants au km2?
Oui nous sommes dans une nasse dans on resserre jour après jour un peu plus les mailles. Non la France n’est pas une et indivisible. Les mesures de confinement édictées dans les bourgs, les villages n’ont pas de sens. Mais c’est la ville qui fait loi car c’est là que se concentrent les foyers de réfractaires, d’insoumis pourrait-on dire.
Notre zone de confinement se rétrécit encore un peu plus ce matin, pas plus d’un kilomètre de chez soi et une heure par jour pour courir ou marcher.
Ma nouvelle zone de confinement K5
Il ne faut pas se voiler la face, cette pandémie révèle au grand jour les failles immenses de notre système de santé, l’imprévoyance de l’Etat et aussi le désarroi des médecins qui se succèdent sur les plateaux de télé pour dire qu’ils ne sont pas tous d’accord entre-eux sur la façon de résoudre l’épidémie. Quel tableau apocalyptique!
Nous sommes au cœur d’un phénomène sanitaire mondial qui nous échappe. Alors on laisse faire le virus. Jusqu’à ce qu’il lâche prise.
Ma petite personne importe peu face aux souffrances des malades, face aux soignants dévoués, exténués, aux jeunes mères de famille qui vont travailler à l’hôpital la peur au ventre. Tout cela j’en suis conscient mais ça ne me plonge pas dans un océan de béatitude pour autant. Alors j’observe impuissant puisque nous sommes gens de rien.
Tout le monde n’est pas malade, pas encore, même si des prédictions alarmistes continuent d’affirmer qu’il faudra plus de la moitié du pays atteint par le virus avant d’observer une décroissance.
Le politique qui a largement fait preuve de son imprévoyance avec les masques trop peu nombreux, l’absence de tests de dépistage, le manque de soignants, le manque de lits, le manque de respirateurs, tente de se rattraper en rognant sur nos libertés publiques. Après avoir rogné dans les dépenses publiques, on s’attaque maintenant à notre droit d’aller et venir. A présent ce sont les maires, à moitié élus ou défaits, qui édictent des règles de circulation dans leur ville et qui vont même comme à Nice (Christian Estrosi) recommander aux médecins les bons médicaments à utiliser au CHU.
La polémique chloroquine est passée par là avec le professeur Raoult au look qui décoiffe. Aussitôt tous les réseaux conspirationnistes du net lui emboite le pas pour dire que le gouvernement ne veut pas de ce médicament jugé trop peu cher.
En l’absence de solutions face au virus, le traitement de la pandémie n’est plus qu’un champ clos d’interdits et d’arbitraires visant à restreindre les libertés publiques.
Un vrai terrain d’entraînement pour les apprentis dictateurs.
Les argousins de la pensée unique ne vont pas tarder à m’envoyer une volée de bois vert.
Ma nouvelle zone de confinement K5 pour mon jogging matinal. Je vais même pouvoir grimper dans le vignoble de Leimbach. C’est inespéré.On pourrait aussi envisager de nous suivre avec un bracelet électronique comme les prisonniers. Chaque fois qu’on sortirait de la zone, on recevrait une décharge électrique.On est entrain de nous inventer un univers à la George Orwell pour le bien de l’humanité
Après les nouvelles mesures de confinement imposées par le gouvernement ce soir sur TF1 par le premier ministre Philippe , les zones réservées au sport, tel le jogging ou la marche, ne peuvent plus excéder un rayon d’un kilomètre autour de son domicile et une heure de durée.
Bien assez pour faire mon bonheur!
Outre l’attestation de déplacement dérogatoire mentionnant votre heure de départ, votre carte d’identité, il est donc préférable d’avoir avec soi en plus sa zone d’action pour prouver que vous ne dépassez pas les limites admises en cas de contrôle, la « promenade » ne devant pas dépasser une heure par jour.
Une heure par jour, ça me convient, je peux presque faire le tour complet de 7 km.
Après la découverte d’un foyer de Covid-19 à la Porte Ouverte de Bourtzwiller (Mulhouse), le sous-préfet a autorisé à nouveau les rassemblements religieux ce week-end à la condition qu’il réunisse moins de vingt personnes. Difficile à avaler.
Une semaine déjà.
Voila une semaine que nous sommes en résidence surveillée. Difficile pour un peuple libre! C’est pour notre bien ne cesse t-on de nous répéter. A ceux qui en doutent, on leur oppose les morts. Les médecins sont devenus les prescripteurs du confinement. Alors c’est qu’ils ont raison puisqu’eux seuls savent.
Bien sûr qu’il y a lieu d’être mécontents. Mais c’est pour notre bien si l’on est infantilisé au point de ne pouvoir émettre une quelconque objection à cet état de dépendance et à ces diverses restrictions qui se renforcent.
Relativisons car on nous dit que le pire est encore à venir. L’histoire ne nous a rien enseigné, elle est trop lointaine, elle date d’un siècle et la grippe d’alors avait causé des millions de morts. Un siècle plus tard, nos progrès scientifiques ne sont pas encore parvenus à trouver la parade à ce genre de pandémie.
On dit que c’est l’homme qui cause ces dérangements. Ce phénomène remonte au néolithique : chaque fois que l’homme a modifié les sols, a commencé à défricher les écosystèmes pour le développement de son agriculture, il s’est retrouvé exposé à de nouveaux micro-organismes qu’il n’avait jamais rencontrés auparavant. » lit-on dans Médiapart.
La science cherche; elle cherche avec fébrilité comment se débarrasser de ce virus planétaire en forme de couronne trouvé en l’année 2019, le Covid-19. Alors attendons! On ne peut rien faire d’autre que d’attendre les développements de la pandémie et constater les atermoiements de nos dirigeants qui peinent à conduire le pays dans la bonne direction. Président, ministre, soignants, un job pas vraiment enviable en la circonstance.
J’ai trouvé un mini-parcours où faire du VTT sans risquer de contaminer quiconque, le rocher de Roquerols au centre de l’étang de Thau. Le dois l’avouer, la piste bétonnée n’est pas très longue, il faut donc la parcourir plusieurs fois dans chaque sens.
La frénésie d’achats de précaution à des effets inattendus. Dans le passé, on faisait provision de sucre. Changement d’époque!
Il y a désormais deux France
Celle de ceux qu’on confine à la maison, et celle de ceux qui travaillent. Comment concilier deux attitudes qui font chaque jour s’interroger les gens.
D’un coté, le « restez chez vous » et de l’autre les ministres qui exhortent des professions entières à aller travailler. Ceux des « utilités » indispensables: soignants, pompiers, police, transporteurs, caissières, usines de fabrications alimentaires, producteurs de primeurs, agents de centrales électriques, agents de maintenance des informatiques, journalistes…
On sent que le pouvoir vacille
De plus en plus, on sent que le pouvoir vacille face à la complexité au fur et à mesure que l’ampleur de l’épidémie se développe. Des consignes brouillées par des cohortes de médecins qui défilent sur les plateaux de télé pour regretter que la France est loin d’être à la hauteur. La polémique des masques qui font défaut chez les soignants, dans les labos qui ne peuvent faire des prélèvements faute d’équipements, des respirateurs trop peu nombreux viennent révéler la pauvreté de notre hôpital public miné par des décennies de rigueur budgétaire.
Vers un confinement total. C’est ce que je pressens ce matin, l’annonce d’un confinement total et son corollaire: de quoi allons-nous vivre si on ne peut plus se ravitaillé? Les préfets édictent des restrictions à la hâte qui visent à restreindre encore le champ géographique de nos déplacements, les parcs, les jardins,…
Ainsi le cas 5 de déplacement dérogatoire pour des déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle est peu à peu vidé de son sens.
Où sont les cotons-tiges?
Les hommes se pressent avec fébrilité dans les rayons d’Intermarché. « Où sont les cotons-tiges? » murmure l’un d’eux, comme s’il ne voulait pas qu’on l’entende…Les rayons sont approvisionnés sauf les stocks de lingettes aux présentoirs vides. Au bout de plusieurs va-et-vient, j’ai réussi à collecter ma liste entière. Je me suis trompé une fois, des berlingots pour lave-linge au lieu de berlingots pour lave-vaisselle. Ben oui! c’est pourtant pas difficile, le lave-linge, c’est la rangée de droite et le lave-vaiselle, c’est la gauche. Je suis donc revenu au magasin avec mes berlingots et on me les a échangés sans mauvaise grâce.
Les caissières masquées sont stoïques. Elles sont dans la crainte. Je le vois. De grand panneaux transparents sont posés devant la caisse. Un toussotement! la file s’impatiente, le monsieur devant moi a oublié ses yaourts au bout du tapis, il n’a pas assez d’argent, il va au distributeur de billets,…les femmes viennent à deux pour remplir plus vite le caddie; elles son expertes, portent le masque et papotent entre-elles en contournant nos chariots abandonnés au milieu de l’allée.
Deuxième semaine de confinement , bonjour l’angoisse!
Comment allons-nous aborder cette deuxième semaine de confinement? la distanciation sociale minimale est portée de un à deux mètres ce qui revient à interdire de se croiser dans les rayons de supermarchés. Allons-nous avoir des sens de circulation dans les allées?
Sur les plateaux d’infos, les invités sont moins nombreux, les autres intervenants sont connectés à Skype; de l’image bas de gamme et supplétive qui montre les effets de la crise.
Il faut enfermer tout le monde
Les médecins sont unanimes: il faut enfermer tout le monde chez soi et ne laisser sortir personne. Comment mettre en œuvre une telle mesure en ignorant ceux qui travaillent comme avant? qui ne bénéficient d’aucune distance de sécurité sur les postes de travail? Enfermer tous les autres, sans pouvoir dire combien de temps a un effet terrible dans les esprits. Il y aura des suicides, sans doute.
Le spectacle de l’Italie est effrayant. Huit cents morts lors de la seule journée d’hier! des cercueils qu’on s’empresse d’emporter vers les incinérateurs sans obsèques. Est-ce vers cela que nous nous dirigeons d’ici quelques jours?
Mulhouse épicentre du tsunami
A Mulhouse, des tentes militaires sont dressées sur le parking de l’hôpital. Une capacité de trente malades quand la Chine édifiait jusqu’à mille lits en une semaine! Et un deuxième vol pour évacuer six malades vers Bordeaux. Mulhouse restera à jamais l’épicentre de ce tsunami qui nous frappe. Triste réputation!
Les garde-chiourme de la pensée unique chez les cyclistes aussi
Hier, j’ai couru à pied pendant 40 minutes autour du quartier sans en sortir
Hier, j’ai fait cinq tours de quartier les plus resserrés qu’on puisse. Ce matin, je les regrette presque tellement les « promeneurs » ont été stigmatisés toute la journée sur les réseaux sociaux. La liste Facebook des Cent Cols est aussi atteinte. S’interroger sur le bien-fondé de l’interdiction du vélo à la campagne est devenu un sujet hautement subversif. Les garde-chiourme de la pensée unique se sont mis à aboyer pour nous faire taire comme si l’on n’avait pas le droit de douter de la justesse des mesures prises en haut-lieu pour juguler l’épidémie.
Aujourd’hui dimanche, je vais donc rester chez moi et choisir le meilleur endroit de mon univers privé où être confiné.
Le Drive Leclerc, dans quelques minutes? pipeau! dans quelques jours, oui.
La première semaine de confinement se termine. On nous dit que ce n’est pas assez strict et que les consignes ne sont pas respectées. Pas facile de dompter une population dont le champ de compréhension des enjeux est aussi diffus! Faire ses courses à deux dans la voiture? oui, mais avec deux attestations. Faire un barbecue dans le jardin? oui mais pas avec les voisins ni la famille venue exprès. Bien sûr, nous voyons des images à la télé autrement plus choquantes comme ces marchés où les gens se pressent sans précaution aucune.
Les autorités essaient de trouver leurs marques; comment discipliner une population qui n’est pas chinoise? Alors on verbalise un peu au pif. Les cyclistes sont des proies faciles pour la prune à 135 euros. Y compris loin de toute population sur la route des Cinq Châteaux.
Inutile de discuter, notre démocratie est centrale. C’est Paris qui commande et les préfets délèguent à la hiérarchie policière. Car le virus est d’abord affaire de contamination sauvage, donc on ne sait pas auprès de quel quidam il faut le pourchasser. C’est sûr, il nous manque des échelons démocratiques et populaires prenant en charge les spécificités.
Allez donc expliquer dans un marché de Saint-Ouen à la population exotique ce que veut dire le verbe confiner!
Ce matin, j’ai réduit le champ de mon jogging hygiénique. Cinq passages devant la gendarmerie, laisser-passer dans la poche.
Au bout de chez moi, un jardin isolé avec sa cabane. Le grand-père y vient tous les jours avec sa voiture, sa remorque, son motoculteur. Le confinement? il a du en entendre parler. Oui, il est confiné dans sa cabane, même s’il est hors des clous du cadre dérogatoire.
Ce matin, la Presse locale est nourrie de plusieurs pages de textes en lien avec l’épidémie. Mon maire (l’ancien) s’est fendu d’un communiqué pour dire qu’il allait réunir le Conseil d’installation, et puis non, et puis si et puis non, ce sera en mai. Notre maire est donc encore maire jusqu’en mai. Ouf! Nos autorités pédalent dans la choucroute comme on dit en Alsace.
La Presse va t-elle tenir encore longtemps avec toutes les pub qui lui échappent, celles des bagnoles notamment? celles des jardineries? Ce qui explique pourquoi le journal est si peu épais dans la boite à lettres.
Hier soir à 20 heures, sur le pas de la porte, j’ai voulu voir si ce mimétisme absurde qui consiste à applaudir les soignants allait se propager jusqu’à notre lotissement… Oui, il y a en avait un. Je l’ai applaudis. Je ne veux pas paraître rabat-joie mais je ne crois pas à ces gestes de solidarité, je dois avoir un déficit d’empathie. En revanche, je crois à une rémunération dérogatoire des personnels de santé identique à ces médecins intérimaires que le centre hospitalier recrute à tour de bras depuis des mois et payés 5000 euros par jour. Mille euros de prime par jour pour les infirmières, oui elles le méritent, les ambulanciers aussi.
Le Drive Super U, allez voir ailleurs!
J’ai tenté en vain le Drive. C’est un type qui fait vos courses pour vous dans les rayons et qui vous distance socialement conformément aux recommandations.
C’est fatal, ça ne marche pas, les serveurs sont surbookés du fait qu’à l’origine, le Drive, c’est fait pour les actifs pressés, pas pour les retraités. C’est dommage car l’enseigne qui a un Drive pourrait récupérer une nouvelle clientèle qui va dans les Intermarchés, les Lidl ou les Aldi et donc gagner des clients nouveaux et des ventes.
Après ce premier set de confinement, il ne reste plus qu’à attendre le décompte funeste de la maladie qui gagne inexorablement, jour après jour.
Le confinement qu’on impose pour lutter contre la pandémie est-il la bonne solution?
Poser la question est déjà un acte révolutionnaire, subversif diront même les plus disciplinés aux mesures prises dans l’urgence par le gouvernement pour étaler le pic épidémique. Pour en faire une courbe en bouse de vache dont les écarts-type s’écartent le plus de la moyenne diraient les mathématiciens.
Décidé en urgence, le confinement de toute la population n’est qu’un aveu d’impuissance face à la pandémie.
Le confinement est l’aveu d’un échec collectif, du système et de chacun d’entre nous, estime Thierry Crouzet sur son blog.
confiné sur l’étang de Thau
Je ne suis pas loin de penser la même chose. Lorsqu’on voit l’incapacité des pouvoirs publics à faire appliquer la mesure de distanciation sociale de façon indifférenciée selon les populations, force est d’admettre que la solution trouvée est une raquette trouée. Nombre de gens passent au travers des mailles du filet avec insouciance tandis que d’autres s’infligent une discipline sans faille. Voici venir le week-end et parions que les gares, les aéroports, les autoroutes vont retrouver un public insensible au mot d’ordre et qui va faire « comme avant ».
Finalement, le confinement n’est rien d’autre qu’une technique moyenâgeuse employée contre la peste ou la peste.
Peut-on faire confiance à ceux qui décident pour nous?
Les aveux de nos ministres sont sidérants. Depuis dix ans, personne n’a pensé à assurer la logistique des masques respiratoires qui nous font tant défaut! Pourvu qu’EDF n’ait pas oublié de contrôler ses tuyaux de centrales nucléaires!
Avec ces États modernes, on n’est plus sûrs de rien.
Nous nous dirigeons vers un confinement long dont aucun expert n’est capable de préciser le terme, vers une grave crise économique qu’il faudra payer pendant une décennie et qui nous déresponsabilise totalement.
Ne fallait pas au contraire édicter des règles différenciées selon les lieux, les situations, les caractéristiques d’habitats, de quartier et de population, les moments de la journée?
Trop compliqué!
Au fil des jours, la désobéissance civile va nécessairement enfler et l’on ne pourra plus empêcher les gens de bouger. Alors le renforcement des mesures de confinement est à craindre et l’échec final patent.
J’ai un kilomètre pour fuir
refuge de montagne vosgienne
Nombre d’entre-nous, cyclistes des champs, pourrions prendre le maquis tôt le matin et nous réfugier dans le massif avec notre casse-croûte, puis rentrer à la nuit tombante. Aurions-nous causé un quelconque préjudice à quiconque quand d’autres se réfugient en famille à l’Ile de Ré?