Etrennes, combien donner?

Etrennes, combien donner et à qui?

Les Etrennes, prime ou gratification de fin d’année, données aux serviteurs publics sont une tradition.

Mais cette tradition a tendance à se perdre dans les rouages de nos modes de vie moderne qui font que lorsqu’ils passent dans la rue, facteurs, éboueurs, pompiers, personne n’est chez soi. Certains diront que c’est une bonne façon de s’exonérer de verser son obole.

Les pompiers avaient toutefois la faculté de passer le soir avec leur calendrier. Le Covid a rendu cette pratique rare, d’autant que beaucoup n’ouvrent plus leur porte de crainte de tomber sur un malfrat ou un escroc.

Les petites gens, dont de nombreux retraités, n’ont pas beaucoup d’argent et craignent les égrefins qui vous embobinent et dévalisent votre maison en douce.

Le calendrier est-il encore utile?

Le calendrier est l’occasion d’une rencontre avec des employés qu’on voit de moins en moins souvent comme les facteurs. Et les pompiers, on préfère ne pas avoir affaire à eux. On ne sait plus quoi faire de ces modestes présents. Celui des pompiers dans le garage, celui du facteur dans la cuisine, alors que celui de l’Iphone est bien plus parlant. Il paraitrait que certains calendriers soient des faux portés par des pseudos pompiers ou facteurs!

Le facteur ne sonne plus trois fois

Pour le facteur, l’affaire est entendue, je ne donne plus rien. Le service rendu est devenu invisible avec la dématérialisation des plis, des factures et des PV (pas tos) et le préposé contractuel file à toute allure sur son triporteur Staby

aller vite en Staby

Pour les ripeurs, anciennement éboueurs, c’est l’enveloppe en réponse à la petite carte de vœux déposée dans ma boite à lettres et j’attends le passage du camion. Je l’entends venir depuis le bout de la rue. Ils me connaissent car je suis le seul retraité du quartier. Ils ont de l’attention pour moi, ils rangent délicatement mes bacs à leur place. Je trouve ce métier sur voie publique difficile et dangereux. Je dirais même ingrat. Je le respecte.

Pompiers, la procédure de collecte

Avec les pompiers, c’est différent. Le calendrier est devenu une institution. Il remplace celui des postiers. Le trombinoscope est à leur avantage. La plupart sont des bénévoles et ils font honneur à leur corps dans des uniformes impeccables.

Evidemment parler de procédure de collecte en matière de dons n’est pas très élégant. Ce n’est pas automatique comme on pourrait le croire, il faut aussi recueillir notre adhésion au principe. Or les principes civiques se perdent.

En plus le calendrier du pompier peut servir d’agenda et permet de savoir quand les vacances scolaires ont lieu.

Ils sont modernes les pompiers de Thann, ils ne font plus du porte à porte, ils déposent le calendrier dans la boite avec un papillon appelant aux dons soit dans des urnes déposées chez les commerçants soit via HelloAsso pour les dons en ligne.

Je ne sais pas si cette formule de collecte est plus « payante » mais on perd l’occasion de les rencontrer au moins une fois.

Combien donner?

Il n’est pas facile de dire combien coûte un remerciement. Il a plus ou moins de valeur selon les cas, selon le service, selon l’impression donnée, l’attention, l’amabilité reçue, voire la sympathie engendrée. A contrario, on peut avoir de mauvais souvenirs qui dégradent la valeur du don.

Un facteur disait, dans le passé, réunir un mois de salaire avec les dons collectés mais il devait acheter ses calendriers.

Un don commence autour de 5 euros…jusqu’à 8 euros pour le postier.

Pour les éboueurs, le don tourne autour de 10 euros. Ils sont souvent trois avec le chauffeur qui est chef de bord. Personnellement je donne davantage.

Pour les pompiers, c’est entre 5 et 10 euros. Les pompiers le disent eux-mêmes: « le don est un moteur essentiel de notre vie fraternelle ». Sous entendu, le don sert à organiser des voyages ou des festivités internes. Ils le méritent bien. A cela s’ajoute la bienveillance sonnante de la collectivité reconnaissante.

(les montants mentionnés sont ceux constatés par l’IA Bing de Microsoft)

Les concierges aussi

Il existe aussi dans certaines copropriétés des gardiens ou des concierges à qui l’on donne des étrennes. Le don est coordonné avec le niveau et la qualité du service rendu. Il est d’usage de donner entre 4 et 8% du loyer mensuel soit entre 40 et 80 euros pour un loyer de mille euros.

Je postule un emploi de facteur à vélo

Facteur à vélo.

Voila un métier fort demandé dans les agences d’intérim. Pourquoi? je ne sais pas. A chaque fois que je vois un poste de facteur à vélo sur Facebook, je vais postuler. Histoire de me faire un peu de tunes. En plus sur Facebook, c’est facile il suffit de cliquer.

10,48 euros, l’heure de vélo électrique, j’accepte.

Comme ça en faisant le trottoir, je vais rencontrer madame Michut qui promène son chien et monsieur Robert qui va prendre l’apéro. Oui, je sais, il y a les boites dans les communs. C’est ingrat les communs. Mettre les factures de l’EDF, distribuer les menaces avant saisie, ce n’est pas facile.

J’ai prévu de porter le casque en cas de représailles.

Il est vrai que le métier se privatise. Sans le dire. Le management dans les centres de tri doit avoir le profil du parfait garde-chiourme pour gérer des types qui fuient en courant au bout de la première journée ou qui oublient de revenir.

La Poste a encore son monopole du pli mais ça ne paie plus. A un euro la lettre, je préfère la porter moi-même. Et surtout pas de chèque: l’indice de confiance est au plus bas. Alors si vous réservez des places sur CroisiEurope pour Noël un conseil: portez le chèque vous-même.

Avec une image comme celle-là, je pense que la Poste a toutes ses chances de faire appel à moi pour redorer son blason.

Peut-être même que je vais monter rapidement en grade et accéder à la conduite d’un triporteur Staby

Si par mégarde du recruteur, je suis invité à faire valoir mes états de service auprès de la Poste, soyez sympa, ne me caftez pas. Il y va de mon avenir cycliste.

Mes amis préposés de la Poste peuvent s’attendre au pire.

Dring! c’est le facteur

Aujourd’hui dépannage de VAE malgré moi.

Dring!…

Quiproquo: C’est ma factrice. Je n’attends pas de recommandé?… Non, non, je ne trouve plus ma chaîne sur mon vélo!!! et vous l’avez perdue où? mais je ne n’ai rien vu tomber…Bon, garez-vous là!…je vais chercher des gants…d’un coup d’œil, j’ai vu que ce gros vélo de La Poste baignait dans l’huile de vidange. Depuis longtemps.

Oui, le moteur s’est emballé, j’ai tapé dans le mur et je me suis laissée tomber!…

Je commence à m’interroger… en même temps je constate que la chaîne a fait deux tours sur la cassette et qu’elle pend derrière le carter.

Normal que le moteur d’un VAE sans chaîne continue de tirer si vous pédalez dans le vide, lui dis-je…

Dérouler la chaine, j’y parviens. Mais la remonter sur le pédalier met le moteur en marche!…Exercice hautement périlleux sans couper le courant!

Coupez le moteur!

Je ne sais pas…

Et démonter la batterie?… oui on y parvient en levant la selle.

Maintenant, une fois la chaîne remontée, les pédales entrainent la roue, c’est bon signe.

Seul hic: il n’y a plus de roue libre…on ne peut plus arrêter de pédaler et donc on sera en traction permanente.

Je me penche sous les sacoches…j’aperçois un crochet pris dans les rayons. C’est un tendeur du porte-bagage qui a fait le tour des pignons et qui bloque la roue libre.

Avec une pince, je retire l’ensemble.

Le tour est joué. Ma factrice fait cent mètres, revient vers moi.

Tout est bien.

J’ai remis la Poste dans le droit chemin et passé avec succès ma première épreuve de mécanique VAE.

Les facteurs dans la rue

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Thur-Doller, les facteurs manifestent à Vieux Thann

Quoi de plus normal qu’un facteur dans la rue!

Ceux-là manifestent et le font savoir.

Les facteurs ont ceci de commun avec les élus, c’est que dans le monde rural, ils sont de bons relais d’opinion du ressenti de la France profonde.

Les facteurs de Thur-Doller dans le Haut-Rhin ne sont pas contents.

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En cause la réorganisation sans fin de leurs tournées et un certain mépris des Directions qui les laissent dans l’incertitude du lendemain.

En cause aussi la baisse drastique du flux de courrier qui fait qu’on doit allonger les tournées pour conserver un volume acceptable.

Ce qui n’est pas forcément à l’avantage des postiers qui doivent parcourir toujours plus de kilomètres avec leur vélo ou leur voiture.

Des journées à rallonge qui font perdre l’attrait du métier.

En effet pour nombre de facteurs commencer tôt permet de finir en milieu de journée et donc de disposer d’un temps libre intéressant.

Ce n’est plus le cas, ils doivent commencer plus tard et finir plus tard avec la réorganisation des flux et la centralisation du tri.

Ambiance glaciale ce matin avec le froid venu du nord dans la rue…Gutenberg à Vieux Thann où est implanté le centre de tri.

Ma factrice est là.

« C’est un de mes clients » s’exclame t-elle en apercevant Vélomaxou sur son vélo.

Au centre des calicots et des drapeaux syndicaux, je me fais tout penaud.

« On attend la Presse à neuf heures… » me précise une déléguée.

Des croissants, des brioches, du thé et même des figues fraîches.

De gros poids lourds de 40 tonnes peinent à se frayer un passage quand l’Estafette ripolinée de la CFTC surgit.

Une clameur.

L’ambiance est bon enfant malgré les craintes de voir disparaître lentement une profession sinistrée.

Le facteur ne sonnera plus

Mon facteur ne sonne plus depuis longtemps.

Sauf pour le calendrier.

Mais il passe toujours dans la rue.

A grande vitesse.

Le 33, le 47, le 22 de l’impasse.

Les plis volent et virevoltent.

Avec sa gouaille habituelle, le quartier se réveille.

« Comme par hasard, le 22 est au bout de l’impasse » dit-elle comme pour regretter ce supplément d’hectomètre.

Elle connait par cœur ceux qui lui fournissent encore du travail.

Le métier n’est plus ce qu’il était.

Pourtant elle continue de courir, ma factrice sur son coursier.

Des clients, il n’y en a plus.

A part les mauvais payeurs et les contrevenants de la route qui sont avisés.

Pourtant si, je maintiens deux abonnements magazine, celui du volatile le mercredi et celui de Marianne le vendredi, par sympathie à l’égard de cette presse impécunieuse.

Le facteur ne sonnera bientôt plus du tout puisqu’en dix ans, le courrier s’est effondré de moitié.

Alors?

Faut-il se dépêcher de vieillir pour prendre un contrat « vieux » auprès de la Poste et recevoir la visite attentionnée de ma factrice?

Non, la solution découle de source: ne plus passer qu’un jour sur deux comme pour les poubelles ou alors aller chercher son courrier au bout du quartier.

Faire un grand barouf médiatique pour nous dire que La Poste est sauvée avec le pognon de la CNP, est-ce bien raisonnable?

vous aimerez peut-être mes autres articles plus anciens sur La Poste…

https://velomaxou.com/2018/05/02/la-poste-boomerang/

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https://velomaxou.com/2012/03/14/avis-mortuaire-a-la-poste/

https://velomaxou.com/2017/11/29/calendrier-du-facteur-un-succes/

 

 

 

Calendrier du facteur, un succès

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J’en suis fier.

Comme chaque année, mon billet intitulé « Calendrier du facteur, la fin d’une époque » bat des records de popularité.

Depuis sa parution le 27 novembre 2011, cet article a été vu 7971 fois. Continuer à lire … « Calendrier du facteur, un succès »

Le facteur à vélo est-il condamné?

Mon facteur est venu me faire ses adieux.

Plus assez de factures à distribuer!

Ni de lettres, ni de cartes.

C’était le plus ancien à vélo, celui avec lequel j’échangeais quelques mots sur tout et sur rien quand je l’apercevais de mon jardin.

« On me mute vers des tournées de remplaçant, je ne cadrai plus avec la logique actuelle… » Continuer à lire … « Le facteur à vélo est-il condamné? »

Révolution postale

Vélo de facteur poste française

Vélos de tous les postiers, unissez-vous! Continuer à lire … « Révolution postale »

Quand on a rien à dire…

Quand on n´a rien à dire, on parle du Mexique
De l´Amérique du Nord où tous les gens sont fous
Du Pape et du tiercé, des anti-alcooliques
Du cancer des fumeurs ou des machines à sous

(chanson de Bernard Dimey +1981)

Justement, je n’ai rien à dire.

J’attends le temps qui passe…

Maintenant que le cyclisme de loisir s’est mis en parenthèses, il ne reste plus que mon facteur pour faire la démonstration de son art avec son vélo tous temps. Continuer à lire … « Quand on a rien à dire… »

Vélo, euro, boulot, l’épreuve du choc de pauvreté

billet de 50 bicycles, la nouvelle monnaie de l’économie cycliste

Mieux vaut prendre des précautions oratoires.

« Vélomaxou, l’autre moi, sait aussi obéir au crétinisme ambiant.

Un crétinisme qu’on nous instille à haute dose à travers médias interposés, un crétinisme qui véhicule tous les poncifs des idées reçues par les tenants de l’idéologie dominante.

Donc, selon les bien-pensants en vue, ceux qui tiennent salon dans les studios et les rédactions, hors du choc de compétitivité: point de salut! Continuer à lire … « Vélo, euro, boulot, l’épreuve du choc de pauvreté »

La Poste à vélo

C’est Global Mag qui a réalisé ce reportage
sur les vélos et les facteurs de la Poste. Un reportage sympa qui
démontre toute l’utilité de ce métier et le rôle incontournable du
vélo en milieu urbain.

Global Mag, c’est sur ARTE du
lundi au vendredi à 19h30

En attendant le dégel…

En attendant le dégel, on peut quand même faire ses petites
courses à vélo.

Il suffit de prendre ses précautions; mettre le pied à terre
plus souvent pour tourner à un carrefour ou pour dépasser un piéton
qui marche sur la route.

Les facteurs à vélo ont du courage: ils doivent se déplacer sur
des trottoirs souvent impraticables avec le courrier et des
bicyclettes lourdement chargées.

 

Tenir son vélo à la main