Pas contents, les cyclos en ville!
Notre déléguée interministérielle à la Sécurité et à la
Circulation Routière, Michèle Merli, s’apprête à imposer le port du
casque à vélo pour les moins de 16 ans.
Cette mesure fait bondir les associations de cyclisme urbain qui
sont « vent debout » opposées à cette mesure.
– D’une part parce que cette mesure n’est nullement justifiée
sur le plan des statistiques d’accidentologie,
|
Cyclistes
|
Automo-
bilistes
|
Piétons
|
|
Blessés
légers à moyens
|
92 %
|
93 %
|
84 %
|
Blessés graves
|
8 %
|
7 %
|
16 %
|
|
–
dont tués
–
|
0,4 %
|
1,3 %
|
2,3 %
|
|
% des
blessés
touchés au
crâne
|
17
%
|
24 %
|
26 %
|
source:Observatoire national interministériel sur
la sécurité routière
– D’autre part parce qu’elle constituerait un handicap au
développement du vélo en ville.
Il est vrai que si cette mesure est adoptée pour les moins de 16
ans, il y a fort à craindre qu’elle sera généralisée à l’ensemble
des usagers cyclistes à brève échéance.
Le combat « pro-casque » et « anti-casque » à vélos n’est pas
nouveau. Il cache en fait beaucoup d’arrières-pensées entre les
protagonistes des deux camps.
Le Gouvernement est soupçonné de s’attaquer aux victimes que
sont les cyclistes en ville tout en les stigmatisant plutôt qu’aux
fauteurs d’accidents que sont les voitures et les camions.
En outre, la grande crainte des cyclo-urbains, c’est de perdre
le leadership des « transports doux » qui monte
patiemment en puissance dans les esprits citadins.
Vont-ils devoir emporter leurs casques dans les magasins? au
cinéma? chez leur médecin?
…et risquer de perdre tous les candidats potentiels qui
s’intéressent au vélo?
Où va t-on devoir inventer des casques blindés et cadenassés sur
nos vélos pendant qu’on fera ses courses?
L’autre non-dit, c’est évidemment les actes de dégradations et
les vols auxquels sont confrontés les cyclistes en ville qui dès
lors qu’ils déposeront leur casque sur leur vélo risquent de ne
plus le retrouver au retour.
Mais c’est déjà un autre débat, celui de la délinquance
urbaine…