La dame passe en tirant un braquet énorme.
Sans un mot.
Le sexe faible se distingue sans difficulté vis à vis de Maxou qui renâcle dans la pente.
Au bout de trois minutes, elle a disparu de mon écran radar.
Il me reste sept bornes à grimper.
Les deux derniers kilomètres sont moins puissants, je dois encore mettre deux dents de plus.
Et vient ensuite le compagnon de la dame qui mouline pas mal.
Comme moi.
Il passe en danseuse, ce qui ne trompe pas sur l’état de fatigue.
Devant le panneau du Ballon d’Alsace, la dame attend…
Quelques mots échangés.
« Je monte sur le grand plateau et à 14 km/h! » me dit-elle. Elle a un beau Cannondale rouge fluo et elle ne fait pas seulement de la figuration.
On ne joue pas dans la même catégorie, me dis-je…
Puis ils poursuivront leur route et je ne les reverrai plus.
Pour eux direction Hundsrück, Amic, Grand Ballon, la Bresse, lieu de leurs vacances.
Bonne route!
Ce matin, j’étais plein de courage.
Je suis parti monter le col d’Oderen, puis le Page.
A Larcenaire, la vue sur Bussang est un régal.
A Saint-Maurice, j’ai pris mon sandwich sur un banc qui domine la vallée peu avant le centre hippique, puis j’ai poursuivi par la grimpée du Ballon d’Alsace.
Servance était recouvert de nuages.
Je suis passé juste avant la masse nuageuse au Ballon.
J’ai dégringolé vite fait jusqu’à Alfeld.
A Masevaux, j’ai hésité…
Comme j’avais rempli ma gourde à Oberbrück, j’avais de quoi monter le Schirm et terminer par le Hundsrück…c’était pour moi un bonus courageux que je me suis délivré.
Un beau voyage de montagne comme je les aime pourvu qu’on ait un peu d’entraînement. Ce qui est mon cas actuellement.
Alors j’en profite.
J’ai des bons paramètres avec mes six/sept kilos en moins.
J’arrive à garder mon cardio inférieur à 160 et je monte les pentes à 7% à 9 km/h ce qui me suffit amplement et je n’ai pas le sentiment de lécher le macadam.
La formule est de moi.