Quatre jours de cyclo-camping

Je vous ai quitté le 31 juillet en plein cœur de l’été. Sans rien dire. Ni combien de temps, ni où j’allais. J’avais imaginé le lac de Constance, le tour du Luxembourg, puis je suis revenu à des choses moins complexes et moins longues, un tour dans les Vosges, sa montagne et sa plaine.

Grand bien m’a pris, cette semaine qu’on annonçait pluvieuse s’est avérée catastrophique sur le plan touristique.

A la pluie s’est ajouté un vent tenace capable de décourager les cyclistes les moins endurcis.

Le récit est présenté chronologiquement. Vous pouvez donc me lire jour après jour car j’ai été un peu long.

Thann- Raon-l’Etape (51km/1099m)+ (51km/380m)

Premiers kilomètres avec mon vélo. Je grimpe lentement la vallée de Thann en me bagarrant avec mon compteur Garmin. Bref j’arrive à le démarrer pour de bon à Bitschwiller. Une première bosse pour me hisser au bord du lac de Kruth me donne à comprendre que je vais devoir jongler avec les pignons.

J’ai 30 kilos de machine avec les bagages.

Au pied du col de Bramont, je commence à mouliner. Je suis dépassé par plusieurs randonneurs. Un cyclo de Thann fera un peu causette avec moi. Son vélo de course est équipé à la fois d’une boite Rohloff et d’un dérailleur ‘pour rassurer son cardiologue » me dit-il; je n’ai pas tout compris l’intérêt. Mais il grimpe vite et disparait rapidement.

Je retrouve la jeune cycliste en haut du col de Bramont. Elle vient du club cycliste d’Illzach et me confie n’avoir qu’une brosse à dent pour passer la journée chez sa grand-mère de la Bresse.

Montée à Belle-Hutte puis descente à Xonrupt. Xonrupt a rendu sa route du lac en sens unique dans le sens antihoraire et n’a rien trouvé de mieux de consacrer la partie gauche (coté rives du lac) aux cyclistes et piétons . Je ne suis pas convaincu par ce dédale de bornes plastique. Je ne m’arrête pas, il fait moche.

Je file à Gérardmer manger un sandwich au bord du lac. Les touristes sont emmitouflés comme en automne et semblent en perdition.

A Gérardmer, les esquifs ne trouvent pas preneurs

A Gérardmer, je reprends la route. J’étais à mi-chemin de mon itinéraire. Direction Raon-l’Etape.

Avec une petite escale à Saint-Dié des Vosges. La montée au col de Martimpré (797m) n’est pas très agréable car c’est une route très empruntée notamment par les camions. Déjà passé par là en 2017 avec Jean .

Saint-Dié des Vosges a un centre ville qui ne manque pas d’attraction avec une longue rue de commerces et un parc agréable sur les bords de la Meurthe.

Après avoir constaté les exploits des jeunes à trottinette, je reprends ma route

Saint-Dié veut bien des vélos, mais pas trop. La bande fait l’épaisseur du trait. Prière de bien viser. (quai Jeanne d’Arc)
un virtuose. il était déçu de son rétablissment car il a réussi tous les autres. Bravo champion!

Le Villé. Je me trompe alors qu’il suffit d’aller tout droit. Et je grimpe…jusqu’à interviewer un riverain. Demi-tour. Cette route, qui longe la voie rapide N59 est munie par endroit d’une signalisation trompeuse comme par exemple « réservée aux riverains ». Elle m’a coûté un écart inutile.

Des forces gâchées par un détour inutile

Me voici enfin arrivé au camping Vosgina de Moyenmoutier qui surplombe la voie rapide à l’entrée de Raon l’Etape. Encore trompé, je fais demi-tour car j’ai oublié de monter la côte à droite.

Camping Vosgina à Moyenmoutier

Le camping Vosgina est dans un joli cadre de verdure bien entretenu et fleuri. J’ai payé 12.22 euros pour ma tente et mon vélo douche comprise. Lorsqu’on arrive l’accueil est important car on est fatigué et on souhaite que les formalités soient simplifiées.

Papiers, s’il vous plaît

Attention, tous les campings ne disposent pas de papier-toilette!

A Vosgina j’ai une feuille à remplir, nom, prénom, adresse, mail et tel. Puis je me place où je me veux. J’arpente les lieux mon vélo à la main. Il faut savoir choisir. Là où attacher son vélo pour la nuit, pas trop loin des sanitaires (surtout si on doit se lever à mi-nuit…), assez loin du bar bruyant, pas trop près des mômes qui braillent, le plus éloigné de la route, pas trop sous les arbres s’ils viennent à tomber sous les rafales.

bien choisir son emplacement avant de monter la tente

C’est le lendemain matin qu’on vérifiera si l’on s’est trompé. Vosgina a un gros défaut: il est placé au-dessus de la N59 Colmar-Nancy et donc soumis a un vacarme routier nuit et jour.

Le matin en me levant, le bar du camping me servira de point d’ancrage. Que vais-je faire? il pleut abondamment et la nuit ma tente a été malmenée sous l’assaut des rafales de vent. Je regarde la télé. Une structure gonflable s’est envolée à Saint-Maximin-la Sainte-Baume. Heureusement un croissant m’attend et un bon café. La patronne se désole, « je ne vais avoir que des départs ». C’est là qu’on voit la fragilité des métiers du tourisme face à la météo.

Quoi faire lorsqu’on n’a qu’une tente minimaliste dans laquelle je ne peux que ramper?

Je ramasse mes affaires une à une sous la tente et je les place dans les sacs plastique dédiés, le linge de vélo, le linge civil qui ne m’a pas encore servi, le linge sale, l’électronique, le matériel de toilette, le ravito.

Le ravito

Le ravito pour moi c’est le reste du sandwich de la veille et un paquet de madeleines longues. Rien d’autre.

En terme d’alimentation pendant ces quatre jours, j’ai mangé trois sandwichs, deux croissants, un part de flan, une pizza, et mon demi-paquet de madeleines longue. J’ai oublié aussi un paquet de chips dont il me reste la moitié au retour. Je m’arrange pour toujours avoir sur moi un reste de quelque chose.

Et coté boisson? mon eau de voyage, toujours avoir de l’eau dans le bidon c’est fondamental car outre pouvoir la boire on peut aussi se laver les mains ou nettoyer une plaie. J’ai trainé aussi avec moi depuis Gérardmer une canette de Coca. Je l’ai bue hier à Remiremont en même temps que j’ai achevé mon sandwich d’Epinal. Très bon avec thon, œuf, salade et tomate (5 euros Le Moulin du Château à Epinal). Mais le soir à l’arrivée au camping, je ne me refuse pas une bière.

Réflexion faite, je dois partir. Un grand coup de tonnerre vient sonner l’heure du départ. La tente démontée à la hâte pour emporter le moins d’eau possible avec elle. J’ai revêtu le pantalon étanche avec nez de chaussure. C’est très inconfortable, trop grand et ça frotte à chaque tour de pédale. Je ne suis pas au top avec cet équipement. En revanche imperméable haute visibilité et casque revêtu d’une calotte étanche.

Raon-l’Etape- Domremy-la-Pucelle (112km-1000m)

Mon étape du jour passe par Baccarat, Charmes, Thorey-Lyautey

Je vais entrer en Meurthe-en-Moselle pour une étape que je jugerai la plus difficile. J’ai presque quitté mon camping à regret.

A Baccarat, on m’observe comme un martien.

A Baccarat, je m’interroge. On m’observe comme un martien déambulant devant les magasins de cristal. Je suis un peu désemparé par le temps de ce 1er août. Je sais que toute la journée je vais devoir pédaler avec une orientation à l’ouest. Pas de cols mais pourtant 1000 mètres de dénivelée à l’arrivée à Domrémy

les relevés de vent Météo-France à Nancy le 1 er août. 20 à 25 km/h de vent de face et des rafales jusqu’à 50 toute la journée. Avec bagages mon offre au vent est totale

Ce parcours entre Meurthe et Moselle et Vosges n’a pas été le plus agréable.

A Damas-aux-Bois, la pluie s’est calmée, mais pas le vent. Il ne se calmera jamais. Une longue forêt interminable avant d’atteindre Charmes, des bosses nombreuses qui me ralentissent et enfin j’arrive à Charmes sur les rives de la Moselle. Un sandwich que je mange au bord de l’eau sous l’ancien lavoir très mal mis en valeur et envahi de crottes de pigeons.

Moyenne et guidon

En matière de moyenne, j’avais en tête mes scores précédents de 15 km/h. Ici mon Garmin m’annonçait des chiffres qui ruinaient mon moral. J’ai éteint l’écran. Au final à Domrémy, il affichait 11.6 de moyenne. Mais en réalité il comptait mes arrêts. Finalement cette étape en roulant a été accomplie à 14.1, ce qui compte tenu de la météo me rendra de la sérénité . A vélo on croit que rouler moins vite fatigue moins mais en contrepartie on pédale plus longtemps. Elémentaire mon cher Watson! Et il faut bien arriver avant la nuit. Ce n’est d’ailleurs pas le bon argument car les heures passées sur le vélo engendrent découragement, mal aux fesses et aux mains qui ne trouvent plus d’appuis reposants. Avec un guidon « monoplace » on cherche d’autres appuis comme sur un cintre course. Je ne trouve que les mains à plat, les mains au centre ou les mains en bout de tube pour me soulager. Il me faudrait des cornes de guidon.

Le charme de la gare de Charmes.

Jusqu’à Gripport, la Voie Verte qui longe le canal de l’est en direction de Nancy.

C’est confortable et fastoche, on descend la Moselle ou on la remonte sans s’en apercevoir

La Moselle se répand facilement

Mais le plaisir dure peu. Je sors à Gripport et je me trouve face à un mur. Au km 60, 120 mètres de déniv avant de franchir la N57. En haut la douanière me dit « pédale! » car je la gène pour contrôler le véhicule qui arrive derrière moi. La fonction publique est intransigeante.

Par la suite de mon voyage, je n’ai pas grand chose pour m’occuper. Certes la campagne est jolie avec ses près, ses collines et ses vaches mais l’habitat est clairsemé. Xirocourt, Praye, …J’aperçois sur ma gauche la colline avec la basilique Notre-Dame de Sion, haut-lieu de dévotion sous les ducs de Lorraine. Avec regret, je n’aurai pas le courage d’y monter. Bien sûr je suis déçu.

Je ne verrai Sion que d’en bas. La tour fait 45m de haut

Mais je me dis intérieurement que j’aurai à voir le château de Lyautey à… Thorey-Lyautey (135 hab.). Non! le château est entouré de murs, de plantations, on ne peut que l’apercevoir et je ne le photographierai pas. J’observerai de loin sa belle facture et curieusement ses toitures de gris et d’orange. Le maréchal mourra en 1934 dans ce château.

J’arrive enfin à Domremy-la-Pucelle non sans avoir dû gravir au km 105 la terrible côte de Jubainville.

Domrémy-la-Pucelle. Pas sûr

Un cycliste ici, ça se remarque. Une voiture s’arrête pour m’applaudir comme au Tour de France, un autre klaxonne. Manifestement le lieu semble réputé pour être casse-pattes.

A Domremy (on est tenté d’écrire Domrémy, mais prudence c’est mal venu depuis que le sénateur Albert Voilquin fit passer au pilon tous les timbres de la maison de Jeanne d’Arc édités en 1970 parce qu’il y avait un accent aigu sur le e) un grand champ d’un hectare au moins qui ressemble à une pâture. Un caravane, trois camping-cars, trois cyclistes dont un cargo et trike. Dans le petit chalet bois, la jeune fille m’accueille, presque étonnée à cette heure. Il est déjà 19 heures. Je me loge entre le chalet et les sanitaires. Une douche chaude. J’éponge le reste d’eau du matin dans la tente.

Domremy, le camping 11,12 euros. Au coin de la toiture, une sacoche mal fermée remplie d’eau le lendemain matin

11,12 euros la place avec douche et électricité.

Mais aucun resto à l’horizon. Domrémy, 88 habitants, périclite. Toutes les échoppes sont fermées. Jeanne d’Arc ne paie plus. L’hôtesse a tout prévu, elle a une petite épicerie. Je me rabats sur un paquet de chips car je n’ai pas de réchaud pour cuisiner. Je me demande si je ne devrai pas ajouter cet ustensile pour y cuire des pâtes une fois prochaine ou chauffer du café. On m’offre un adaptateur pour recharger l’iphone qui ne servira pas, il a plu tout le temps. Heureusement ma Power Bank toute neuve va largement suppléer au manque de courant)

Domrémy, la place du village

Avant de me coucher, je vais voir la maison de Jeanne d’Arc. Fermée. Pour accéder il y a à présent une billetterie. Moi qui suis un autochtone des lieux né à 10 bornes de là, je reste pantois qu’on cherche à faire du fric avec cette baraque enduite à la chaux. Mais les Anglais aiment bien venir voir où habitait celle qu’ils ont cramé.

La nuit fut encore terrible.

Agitée de rafales de vent et d’une pluie redoutable, je quitte Domremy après avoir avalé un croissant en m’abritant sous les sanitaires.

Domremy-Contrexéville (48 km/324m)

Il faut absolument que j’abrège. Inutile d’attendre une accalmie, c’est bouché. La tente repliée en catastrophe, je pédale. Non je ne monterai pas à la basilique. Je la verrai depuis la route de Greux. C’est presque une journée de transition. Je sais que j’ai du mauvais temps mais je ne vais pas loin.

Et pourtant dès le départ, la route de Greux recouverte de larges flaques va m’occasionner le remplissage des chaussures. Ce n’est pas agréable du tout. Les vaches qui ruminent doucement me regardent passer, impassibles. Mais les chevaux m’observent de très loin, intrigués. Je les salue amicalement et j’ai presque honte de murmurer à l’oreille des chevaux. Puis pris d’un doute, je regarde autour de moi pour m’assurer que je suis seul.

Harchéchamp

J’arrive dans mon village natal. Il n’y a plus grand monde de ma connaissance. Des maisons en vente. Je grimpe au village voisin. Un tour au cimetière voir nos sépultures assaillies de pissenlits. Une désolation.

Barville

Puis je repars en direction de Contrexéville. Atteindre Gironcourt sur Vraine, la célèbre usine d’embouteillage.

Contrexéville, c’est l’autre ville thermale, la petite sœur de Vittel à 4 kilomètres de là. Une ville de 3000 habitants qui tant bien que mal cherche à survivre à sa réputation de ville d’eau bienfaisante. J’ai un avis sur la question des villes thermales mais je le garde pour moi tant que la Sécu paie…

Le camping de Contrexéville assure son activité avec 80% de sa clientèle dépendante des thermes. C’est dire qu’un mois d’août apocalyptique ne le dérange en rien. J’aurai droit à un grande prairie coté rue le long des bungalows.

Au camping à Contrexéville (20.30 euros dont 10 euros pour le linge) observez les arbres qui ploient derrière la haie. Nous sommes sur la colline de Contrex rue du 11 septembre ( 2001)

Le sol de ma tente est plein d’eau. J’éponge avec une serviette avant d’y étendre le matelas.

Le service est très complet. Je vais laver et sécher tout mon linge pour 10 euros.

Puis je pars à pied en ville visiter les thermes distants d’un petit kilomètre.

La majestuosité des thermes est impressionnante. Et en plus on peut remplir sa bouteille gratuitement
Que c’est beau la richesse du temps jadis

L’établissement « hydrominéral » a été reconstruit entre 1908 et 1910 avec des fresques en mosaïque ton bleu de bel effet.

Il n’y a plus de Rolls et de Bentley comme on pouvait en voir dans le passé devant le casino

Comme c’est jour de relâche, je m’offre une pizza et une bière à Contrexéville.

Quelle faute de goût!

Contrexéville-Thann (144km/1247m)

Le vent a soufflé en rafale toute la nuit. Ma tente se gonflait et j’ai craint la catastrophe. Finalement je dormirai par intermittence et sans dégâts.

Une fois mon matériel rangé il ne me reste plus qu’à prendre la route. Je fais un pari, abréger mon itinéraire en sautant une étape car le temps n’est pas à l’amélioration.

Avatar avant le départ, je n’arrive plus à ouvrir l’antivol sur la roue arrière du vélo. En quête d’une pince, je le coupe sans difficulté. Une cochonnerie de supermarché très peu dissuasif pour les professionnels de la chose.

Rejoindre Remiremont en passant par Epinal et non pas par Darney, c’est ma décision qui devrait me permettre de rentrer chez moi directement.

rejoindre Remiremont par Dompaire et Epinal plutôt que par Darney, telle est ma décision.

J’ai gardé un mauvais souvenir de cet itinéraire de l’année 2022 du coté de Xertigny, on peut le revoir ici. J’écrivais alors « La sortie de Xertigny en direction de Bellefontaine est une épreuve douloureuse. Je pédale assis désaxé car j’ai le périnée entamé. Dans la montée de la ville un ensemble tracteur me frôle et je manque d’être déséquilibré sur le bas côté de la chaussée »

Je ne récidive pas.

Prendre la D165 est aussi risqué car la route est à grande circulation au moins jusqu’à Dompaire où l’on profite au moins d’une voie verte ancienne voie ferrée là où la D166 passe en quatre voies. Les cadavres d’animaux, seuls les cyclistes les voient. Chat, renard, hérisson, fouine,…c’est un bestiaire de viscères éparpillés. J’oublie les petits oiseaux et les rapaces.

C’est un bon pari car je vais bénéficier d’un vent favorable qui me porte dans les montées en étant à découvert sans forêts. Je grimpe le col du Poirier haut la main tout en réduisant ma dénivelée d’environ 350m.

le col du Poirier entre Vittel et Epinal est balayé par le vent

Je monte à la table d’orientation, le temps est bouché en direction de Mulhouse

col du Poirier, nuages pas rassurants vers l’est sur le massif

A Madonne-et-Lamerey, l’étonnante borne de Koufra

borne du serment de Koufra

Arrivée Uxegney non loin d’Epinal.

La Voie Verte longe le canal de l’Est. A cet endroit il est à moitié vide du fait que le lac de Bouzey qui soutient son niveau se trouve en travaux de mise en conformité.

le canal de l’est à Uxegney

Je parcours un ensemble d’écluses qui me conduisent jusqu’à Golbey, la banlieue d’Epinal. Puis je reprends la Voie Verte jusqu’à Epinal alors qu’il se remet à pleuvoir.

Un engin barre la route pour tronçonner un arbre tombé. Après quelques minutes sans qu’on daigne m’octroyer un regard, je passe avec difficulté en me tenant aux ridelles du camion dans l’indifférence totale des deux agents.

La Voie Verte n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse comme pour la vraie route.

Puis me voici à Epinal. Beaucoup de signalisation au sol pour les vélos. Au moins il y a de la peinture. Assez de quoi affoler les conducteurs au volant qui sont très peu tournés vers le vélo.

la Moselle à Epinal

Mon sandwich de la rue François Blaudez est excellent. Un beau jardin le long de la rue Gambetta fera l’affaire pour le déguster d’autant qu’il y a une pompe à eau à coté.

Puis je repars toujours sous la pluie en ayant pris soin de garder une partie de mon casse-croûte.

Il est 12h45.

Programme de l’après-midi, rejoindre Thann du km 54 au km 144 soit 90 km.

Je connais l’itinéraire pour l’avoir déjà pratiqué. Premièrement rejoindre Remiremont. Je tente la rive coté Archettes, Jarménil et Eloyes.

A Dilla-sur-le-Rupt, la rue des Chênes est barrée, on renforce le pont du ruisseau du Ramier. Quelle chance, on a épargné la déviation pour les vélos et les piétons, un ponceau en bois a été édifié. Merci, merci, merci mille fois d’avoir pensé à nous sur cet itinéraire cyclable recommandé.

Quelques sueurs à Nexixard avant d’atteindre Saint-Etienne-les-Remiremont

A Remiremont je pense terminer mon sandwich d’Epinal au bord du lac et profiter d’un Coca. L’établissement est fermé. Un 3 août, c’est incompréhensible.

selfie au plan d’eau de Remiremont, un truc qui flatte le moi

Je ne suis pas encore trop cuit pour aborder la montée jusqu’à Bussang. C’est une ancienne ligne de chemin de fer qui monte régulièrement même sans entraînement. Hormis les nombreuses chicanes qui interrompent notre avancée, la piste est de bonne qualité et on n’y trouve pas de véhicules autres que des vélos… et des trottinettes.

le fameux giratoire de Dommartin-les-Remiremont suscite l’étonnement. Un cyclo-campeur en fait même le tour à pied avec son attelage.

Finalement je ferai ma dernière pause à l’entrée de Rupt-sur- Moselle.

On distingue très bien la table où je me suis arrêté pour finir mon sandwich d’Epinal toujours aussi frais et savoureux. Juste avant on doit traverser à pied la D466 mais les automobilistes s’arrêtent même avant que j’aie mis pied à terre.
Voici les prémisses de la montagne vosgienne que j’aime tant (Xoarupt)

A Ramonchamp, je ne résiste pas à quitter la Voie Verte sur quelques mètres pour contempler ces vestiges du paternalisme ouvrier

l’entrée de l’usine et son petit clôcheton (une petite cloche sur le o, j’aime bien) pour sonner l’heure de la sortie
usine (filature?) abandonnée qui rappelle un peu un édifice religieux (rue de la filature)

Enfin la fin de la Voie Verte des Hautes Vosges, Bussang.

Une mnute d’arrêt, tout le monde descend.

La garde de Bussang devenue Office du Tourisme avec le bureau du chef de gare et le bureau du sous-chef de gare. La hiérarchie « en râteau » n’était pas encore d’actualité.

Je remplis mon bidon et run pour le col de Bussang.

En montant Bussang, chambres d’hôtes les Sapins
descente de la Thur par la voie verte 331

Contraste saisissant en arrivant en Alsace nos deux Voies Vertes de part et d’autre de la vallée sont une mosaïque de macadams rapiécés et quasiment à l’abandon. Chaque élu faisant selon son bon vouloir sans contrôle d’aucune autorité dédiée à ces itinéraires de mobilité dite douce où l’on se fait secouer la paillasse.

Dernière innovation, deux dos d’âne en coussin berlinois avec d’énormes blocs de béton de part et d’autre à Willer-sur-Thur pour réduite la vitesse des bagnoles

un ralentisseur sur une Voie Verte, quel mépris du vélo! admirez le revêtement en tôle ondulée!

Non décidemment l’Alsace n’a rien compris au vélo. A part faire de la com pour la route des vins avec des vélos électriques. Jamais je ne recommanderai cette Vois Verte aux visiteurs étrangers.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.

Arrivé at home à 19h20

La carte de ce voyage est disponible ici à quelques variantes près.

Au total ce voyage fait 406 km et 4052m.

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Camping à vélo, l’histoire

J’ai tenté l’expérience du camping à vélo à partir du 14 juillet dernier. Une séquence de cinq jours dans une atmosphère pas favorable au vélo…et au camping puisque nous étions dans une vague de chaleur avec de nombreux feux ça et là, notamment dans les Landes. J’ai moi-même assisté à l’embrasement d’un champ à Prez-sous-Lafauche.

Mais j’étais parti, il fallait donc assumer mon projet.

Pourquoi camper alors que les fois précédentes j’allais à l’hôtel ou en gîte?

Pour voir!

Pour mieux faire corps avec le plus basique des voyages, aller à vélo et dormir simplement. Pas à la belle étoile cependant comme le font certains baroudeurs à vélo seulement équipés d’un sac de couchage avec bivy et tarp.

Alternative à la tente

voila un bivy qui coûte 185 euros (poids 1130gr)
tarp, abri sommaire 24euris, 1.350 gr

J’ai donc emporté avec moi une tente basique et peu chère de chez Décathlon

tente MH100 Decathlon 30€ de 2.600gr
  • un sac de couchage 800 gr
  • un matelas autogonflant 800 gr
  • l’oreiller gonflable 93 gr indispensable pour dormir de coté

Etonnamment si, le miracle s’est produit. Arrivé fatigué, ce n’est pas une corvée supplémentaire. Le matelas remplit son office en soufflant juste pour ajuster la pression à votre convenance et la tente est montée instantanément du fait de ses tringles de soutènement sans être obligé d’installer tous les piquets et les galons d’arrimage.

C’était donc peu onéreux et je me doutais qu’il ne fallait pas en attendre des miracles.

Mon vélo de route à pneus fins chargés à l’extrême pesait 22kg, plus moi 78kg plus un sac à dos contenant mes vêtements 2.800kg.

  • soit au total 102 kg. C’est donc moi qui fait le poids!

Un vélo pas vraiment adapté à la formule cyclo-camping, je m’en apercevrai plus tard, mais dont la légèreté m’a permis d’assurer une certaine motricité. De façon régulière, j’ai voyagé à 18 km/h et pédalé en tout 36h30 pendant ces cinq journées. Autrement dit « j’ai fait » 7 heures de vélo tous les jours… Pour approfondir le sujet du vélo, il faudrait se tourner vers le gravel avec des pneus acceptant les pistes dégradées, pourvu d’ancrages sacoches à l’avant et plus facile à enjamber.

L’autre inconnue était: mes dérailleurs Di2 allaient-ils résister?

La réponse est oui. Je suis en effet équipé de dérailleurs électriques et il y a donc une batterie qui les alimente. Je l’ai chargée avant le départ et j’ai emporté le chargeur (très léger) avec moi. Je n’en ai pas eu besoin. Installés en 2014, ils me donnent toujours satisfaction. Ma crainte était leur forte sollicitation au cours du voyage. En vélo-camping, il faut jouer du braquet souvent.

Pourquoi je suis contre le cintre plat qui équipe de nombreux cycles de voyage?

Je tiens à mon cintre course car j’ai trois positions à ma disposition pour placer mes mains (je n’utilise pas la quatrième en bas du cintre). Avoir trois positions, c’est du confort pour les mains, les épaules et le dos car au bout de plusieurs heures de pédalage, on cherche à éviter les douleurs naissantes en changeant de position pour se décontracter

  • position classique
  • position cocotte
  • position bossage de cocotte pour un peu d’aérodynamisme

Je ne suis pas allé au bout de l’autonomie totale puisque je n’avais pas de quoi cuisiner. Je me suis donc approvisionné en nourriture au gré de ce que je trouvais le long de mon périple. Tous les campings ne font pas de restauration, il faut donc avoir de quoi manger froid avec soi ou retourner à la ville avec son vélo (ou à pied, cas rare)

14 juillet Thann-Besançon

https://www.openrunner.com/route-details/15171853

A vrai dire, je ne sais pas vraiment jusqu’où j’irai en quittant Thann. Besançon est un vague point d’aboutissement trop incertain en fonction des conditions rencontrées.

1/ je n’ai plus d’expérience telle depuis 2018 avec le vélo de route où je suis allé à Valjoly

2/ je ne sais pas comment va se comporter mon chargement nouveau avec la tente, le matelas et le sac de couchage…sans compter avec un sac à dos qui me rend la vie encore plus difficile. J’ai bien conscience que mon équipage est hors norme: un centre de gravité haut, pas de poids à l’avant contrairement à tous les préceptes du cyclo-camping.

3/ dernière inconnue: le cycliste. Mon entraînement physique avant de partir

  • 1481 km de route
  • 978 km de VTT
  • 169 km de CAP (course à pied)

et aussi un handicap lié à la chaleur rencontrée, et l’adaptation à gérer des braquets réduits en permanence. J’ai un 33×32 max. pour les pentes soit sensiblement un rapport de un tour de pédale pour un tour de roue. (développement approximatif en roue de 700 :2.10m, en roue de 26 : 2m)

Le camping le plus près de Chalindrey est à 10km

En 2018, j’ai réservé mes gites à l’avance; cette fois avec une tente, je me suis senti plus libre de mon itinéraire et de mon point d’arrivée. Cependant mieux vaut localiser les campings sur l’itinéraire avant le départ car j’ai dû parcourir parfois jusqu’à dix kilomètres en plus ou revenir sur mes pas. Enfin certaines petites villes n’ont pas de camping et c’est fâcheux de le découvrir une fois sur place comme à Chalindrey où le camping le plus proche (La Croix d’Arles) est à 10 km.

Dès que je quitte Thann, je monte Michelbach avec mon bagage arrière qui oscille dès que je tente de grimper en danseuse. C’est le défaut de cette sacoche Topeak fixée sur le tube de selle sur une plate-forme.

Donc rester assis!

Puis vient la côte de Soppe-le-Bas, redoutable! Une bonne côte qui vous permet de mesurer le poids de la bête. C’est mathématique, la composante poids vous ralentit dans les montées…et vous accélère dans les descentes comme si vous aviez un tandem.

Tout de suite, j’ai pensé à mes roues légères et à les préserver. L’accélération centripète sur les jantes, les moyeux et les rayons peut vous conduire à la casse du fait de la charge en passant sur les aspérités…et aussi en premier lieu à l’éclatement.

Autre phénomène connu, le guidonnage. Votre guidon se met à trembler par un défaut d’équilibrage des masses. Il faut donc le maintenir en permanence.

Mon premier apprentissage étant réalisé, j’atteins Sevenans au sud de Belfort et la fameuse « Coulée Verte » aussi dénommée « Eurovélo 6 » qui va me mener à Montbéliard.

Coulée Verte ou Eurovélo 6

Mon GPS me fait traverser Montbéliard.

Le Grand Hôtel et l’immeuble Lion Peugeot face à la gare de Montbéliard
Montbéliard, le château des ducs de Wurtemberg est un château fort français du xiiie siècle 

Puis je longe à nouveau le canal du Rhône au Rhin. Pas longtemps. A Bavans, je pars sur Lougres, j’ai du me tromper de coté…puis après L’Isle-sur-le-Doubs, je suis dévié, piste cyclable fermée. Au km 91, on nous dirige vers Soye qui comporte 150 mètres de dénivelée. Manifestement, les services de la voirie s’en foutent de la dénivelée infligée aux cyclistes.

Finalement à la sortie de Soye, je suis dégoutté et surtout mort de fatigue. Je n’arrive même pas à manger la pizza froide que je traîne sur le toit de mes sacoches. Je m’allonge par terre sous un arbre, mon sac à dos comme oreiller et je dors.

A Pompierre-sur-Doubs, je reprend goût à la vie

La petite mairie est à croquer

La maison commune des citoyens de Pompierre-sur-Doubs
Un crucifix et un clocher comtois

Me voici sur les rives du Doubs

Le Doubs devenu navigable

A Clerval, je cherche de l’eau

Il faut le savoir, les pistes cyclables souvent dénommées Voies Vertes ne comportent que très peu de services. Comme la délivrance d’eau par exemple. Comment faire du vélo en plein été alors que notre seul carburant, l’eau, est absent!

Alors on cherche. On quitte la piste, on cherche un cimetière ou une fontaine d’eau potable, ce qui est devenue très rare.

Je m’arrête au musée de Clerval…rien!

pas un point d’eau au musée de la mémoire et de la paix de Clerval

…alors je grimpe jusqu’au camping où je ne trouve que le robinet destiné à rincer les cassettes des WC de camping-cars. Bonjour l’hygiène!

Je reviendrai bientôt sur l’accueil des cyclistes dans les campings.

A Baume-les-Dames, je passe devant la Capitainerie, un gite agréable où j’ai fait une halte en 2015 avec mon ami Prosper

La Capitainerie, Baume-les-Dames

Rapidement, je viens à nouveau à manquer d’eau. J’ai un bidon de 800ml (j’ai calculé avoir consommé 4l/100 d’eau!). Tout est affaire de compromis et de spéculation. A VTT, méfiance, il faut prendre des réserves dans un Camelbag, en route on compte sur un point d’eau qui en définitive tarde à arriver.

Je quitte à nouveau la Voie Verte et arpente un village où tout est clos. Enfin une dame me signale une pompe à la sortie du village. J’y file.

Enfin une pompe! il faudrait signaler les points d’eau sur la VV comme on signale les pompes à essence sur autoroute.

J’arrive à Besançon. A l’entrée de la Voie Verte sous la Citadelle, je m’arrête. Il est déjà tard. J’ai 161km dans les jambes. Je n’ai qu’une envie, trouver un camping.

J’interroge mon internet. C’est compliqué. Je n’arrive pas à trouver vers lequel aller. Finalement j’opte pour celui qui se fait appeler « Camping Besançon Chalezeule ».

Celui-là, je ne l’ai pas tracé sur mon GPS…et je comprends qu’il faut faire demi-tour.

Et vlan! 8km de rab pour trouver le camping Besançon Chalezeule. Au total pour cette journée 169 km.

Je vous passe les détails pour rejoindre le camping.

Arrivé sur place, la queue à la réception. J’ai réussi à payer ma facture de 16,25€ à 19h10.

L’entrée du camping de Besançon-Chalezeule

Il faut que je vous conte l’épisode de la réception…

La réception du camping est à l’étage, idéal pour les voyageurs fourbus. Alors commence un scénario kafkaïen. Ce camping est un établissement public local (code NAF 5530Z) et j’imagine que son personnel relève de l’administration publique. On est donc réglo sur les horaires. Alors que les vacanciers arrivent, deux employés derrière le comptoir. Une personne attend au premier guichet, je me poste devant le second…rien ne se passe. Puis le premier employé lève la tête et dit à mon voisin  » j’ai fini mon service, c’est mon collègue qui va vous prendre« . Comme je n’ai pas encore commencé mes tractations, je laisse la place à mon voisin par amabilité et il me remercie.

Mais un nouveau problème surgit. Etant déjà installé dans les lieux, le client voudrait simplement qu’on lui délivrât la prise électrique adhoc qui permet d’obtenir le courant électrique sur sa caravane…

  • à louer ou à acheter? lui demande l’employé
  • à acheter, répond le vacancier
  • ça ne va pas être simple car les prises sont nouvelles et elles sont plus chères, c’est 12 euros au lieu de 10
  • ce n’est pas grave, je suis prêt à mettre 12 euros dit le vacancier
  • oui, mais sur mon écran c’est toujours l’ancien prix…
  • ce n’est pas grave, je vous donne 10 euros et je vous donne une pièce pour vous de 2 euros
  • !!!vous n’y songez pas Monsieur, j’ai des enfants, je ne mange pas de ce pain là

La situation semble bloquée quand le deuxième employé sur le départ vient débloquer la situation, le monsieur paiera 10 euros et il aura la prise à 12 euros.

Ouf! mon tour arrive alors que les Néerlandais derrière moi s’impatientent

D’abord présenter sa carte d’identité et attendre que l’employé rentre toutes vos cordonnées dans sa base de données…je m’interroge est-ce légal? La réponse est que les fiches de police ne sont applicables qu’aux étrangers (plus de détails ici sur le site de la CNIL)

Je paie donc 16euros 25 et je dois attendre l’impression de ma facture sur deux pages format A4, la deuxième page servant à imprimer la mention « Merci de votre visite, à bientôt ».

Je vais pouvoir expérimenter le montage de ma tente pas encore déballée de son étui.

Hourra! j’ai réussi à monter ma tente du premier coup et j’ai un excellent appui pour mon vélo où je peux y accrocher les antivols.

Se doucher vite car le resto n’attend pas. Aujourd’hui, 14 juillet, c’est repas amélioré, c’est à dire 20 euros…pour une fricassée de poissons avec des frites. Sur la terrasse, c’est possible? non, c’est complet. A l’intérieur.

Dehors une bande sons des années 70 défile avec la voix du DJ qui s’époumone. Parfois sa compagne vient à son secours.

Je vais m’endormir vers minuit avec Polnareff qui me crie qu’on ira tous au paradis. Même moi.

Cinq heures du matin, je sursaute. J’ai pas fait gaffe, le camping est au bord de la voie rapide D683. L’activité routière sous les pétarades des motos et des camions démarre à fond comme s’il fallait rattraper le temps perdu du 14 juillet.

Je démonte la tente. Je fuis.

15 juillet Besançon-Langres

https://www.openrunner.com/route-details/15171856

Plus question de Voie Verte. Quitter Besançon vers le nord est un parcours du combattant. J’arrive enfin à traverser la A36 et à rejoindre les Auxons.

J’ai entretemps avalé un café et mangé un croissant en quittant la périphérie de la ville non loin de Carrefour.

quitter Besançon par le nord, un parcours du combattant

Comment le dire? Traverser à vélo la Haute-Saône dans le sens sud-nord n’a rien de folichon.

je vais affronter de longues rampes sans âme

Pas grand chose pour satisfaire le voyageur à vélo. Quelques autos me dépassent à des vitesses folles, bien au-delà de ce qui est permis.

A la Chapelle-Saint-Quillain, la fontaine-abreuvoir a été mise en valeur.

Finalement au km 55, je vais trouver un endroit sympa où déjeuner, le port de plaisance de Savoyeux sur la Saône.

A Seveux-Mothey, peu avant le port, la boulangère m’a chauffé une pizza, encore une! et a consenti à me vendre sa dernière banane ainsi qu’un paquet de madeleines longues.

Au port, une pizza rectangulaire, une banane…et de l’eau aux sanitaires du port.

Puis je sors mon linge mouillé je le fais sécher sur le plan et je fais la sieste.

A propos de linge, j’ai emporté deux tenues cyclistes avec casquette et manchettes (les manchettes évitent les coups de soleil quand il est au zénith) dont une portée sur moi et une tenue « civile » ainsi qu’une paire d’espadrilles. Pour compléter le sujet des bagages, j’ai à l’avant dans le sac de guidon le matériel électrique, batteries, cordons divers, chargeurs; dans le sac de cadre le téléphone, le matériel de réparation sommaire; dans le sac à dos les vêtements; dans les sacoches: la tente, le matelas, le sac de couchage, les espadrilles, la trousse de toilette, les antivols; dans la boite ronde de porte-bidon l’imperméable. Penser à vous enduire de crème solaire plusieurs fois chaque jour. Le bandana avec rabat sur la nuque protège aussi du soleil. Ne discutons pas, j’ai fait mes 650km avec le casque.

Je ne rentre plus dans cette polémique qui resurgit périodiquement entre les pro et les anti-casques. Il est vrai que nombre de cyclo-campeurs voyagent avec des chapeaux de brousse sur les Voies Vertes.

Avant de partir, je réussis à recharger mon téléphone sur la prise du lavabo. Recharger son téléphone est un vrai problème si on ne dispose pas d’une source additionnelle. Ma batterie solaire s’avère insuffisante et mon vélo n’est pas équipé d’un alternateur de moyeu.

Pour mon GPS, c’est différent. C’est un Garmin 62S équipés de batteries amovibles. J’ai avec moi 10 batteries qui m’assurent largement le voyage sur cinq jours. En dernier recours, je peux me procurer des piles AA dans le commerce.

Puis mon parcours se poursuit dans la même monotonie sous un soleil de plomb

Larret, une minute…d’arrêt

Larret

A Grenant, il me faut absolument trouver de l’eau

Mes forces manquent et j’épargne mes dernières gorgées d’eau déjà depuis plusieurs kilomètres. Le signe qui ne trompe pas, c’est la sécheresse de la bouche et des lèvres. Il faut vite agir. Les gens m’observent, les chiens aboient. Un touriste à vélo ici, c’est incongru.

Généralement, le cimetière est à coté de l’église. On n’a donc pas loin à aller pour le dernier voyage. Là c’est le cas. Un tuyau et un robinet m’attendent. Je fais couler. Au centre du village, on a de l’eau plutôt correcte tout de suite sur le plan bactériologique. A la sortie des villages, faire couler pour purger les moisissures qui s’accumulent dans la conduite et qui conviennent très bien aux défunts mais pas aux cyclistes.

L’eau salvatrice de Grenant

Je suis au km 83 soit 5 heures de pédalage. Je reprends ma route.

Enfin Langres!

J’avais envisagé faire halte à Chalindrey mais aucun camping signalé. Alors ce sera Langres.

Langres, 8000 hab., ville d’histoire et sous-préfecture de la Haute-Marne

Je ne vais pas monter là-haut, je suis trop fatigué. Comme à Besançon, je vais chercher un camping. Je suis au km 105. L’internet me signale Hautoreille à Bannes. Je n’ai pas vu le camping de la Liez tout près.

Résultat, 10 km de plus. Ce qui me fera 115 km aujourd’hui.

A Hautoreille, je suis content d’être arrivé. Deux caravanes hollandaises me précèdent devant la barrière. Je me dis qu’attendre sur mon vélo va prendre du temps. Surtout que la borne automatique semble rétive aux Bataves*

*Les Bataves sont vus à tort comme les ancêtres des Néerlandais..

Camping Hautoreille à Bannes occupé principalement par des Néerlandais et des Allemands

Je me faufile jusqu’au bar. Assoiffé, on me sert une bière de la Choue excellente.

Puis je somnole, attendant la fin du bouchon de caravanes. La réception est juste à coté de moi. Plutôt que la borne automatique, je tente l’accueil physique…

  • Une tente, une personne, un vélo, s’il vous plaît…
  • 11 euros, un croissant demain matin?
  • oui
  • 12.50

Je règle avec mon Apple Pay

  • vous vous installez où vous voulez

J’ai rarement vu plus efficace et aussi peu formaliste. C’est le groupe Pitchup

Wifi poussif comme dans tous les campings. Dommage (!) et toujours pas de courant pour recharger les téléphones ailleurs qu’aux sanitaires.

16 juillet Langres-Saint-Dizier

https://www.openrunner.com/route-details/15171867

C’est un itinéraire réputé facile que j’aborde ce matin, la traversée de la Haute-Marne du sud au nord en longeant le canal de la Marne à la Saône appelé désormais canal entre Champagne et Bourgogne. C’est donc le sens descendant et je perds 50 mètres d’altitude sur les 119 km.

Longer un canal sur l’ancienne voie de halage des bateaux a ceci d’intéressant, c’est qu’on rencontre peu de carrefours routiers, en théorie et qu’en pratique on a rarement vu le canal monter et descendre comme une route vosgienne. Sauf à l’écluse d’Arzviller.

Au préalable je dois quitter Bannes, où j’ai dormi, en longeant le réservoir de Charmes, l’un de quatre réservoirs qui alimentent le bief supérieur du canal de la Marne à la Saône

je pars de bon matin de Bannes et je profite de la fraîcheur
le barrage-réservoir de Charmes tôt le matin
le niveau semble bien bas

Le canal comporte 71 écluses coté Marne, toutes automatisées pour la navigation de plaisance. Chaque navigateur dispose d’un boitier de télécommande à distance à l’approche de l’écluse.

Entré à Rolampont sur la Voie Verte, il me faut vite déchanter car l’infrastructure est en jachère et impraticable avec mon vélo à pneus fins

Une infrastructure où il est mentionné des travaux mais impraticable avec mon vélo

Travaux ou pas je suis obligé de sortir au plus vite si je ne veux pas crever un pneu, chuter ou me ralentir à l’excès.

Je quitte la VV au km 21 à l’écluse de Marnay et je me retrouve sur la route D619 jusqu’à St Gall où je tente à nouveau la voie verte.

A Chamarandes-Choignes (non loin de Chaumont), un paysage agréable

J’arrive à Condes. Ô surprise, les cyclistes ne peuvent pas passer. Etrange pour une Voie Verte. Je passe quand même.

C’est le tunnel de Condes. Les lampes s’allument sous le tunnel rien que pour moi.

Tunnel de Condes
Manifestement, la gestion de cette voie est perfectible puisque rien n’explique l’interdiction de passer sous ce tunnel ni même comment se dévier

Les grands silos à grains de Bologne sont-ils toujours en service? je ne vois aucun bateau

silos de Bologne
tourisme fluvial
église de Roôcourt-la-Côte
famille en vacances fluviales

Joinville-en-Vallage

Une petite ville qui m’est chère. Dans les années 90, j’y étais employé et la ville comprenait 4700 habitants. Elle n’en compte plus que 3000 (en 2019). La désertification du monde rural s’attaque même aux bourgades.

le centre est irrigué par un bras de la Marne, le quai des Péceaux

Le pont dit du Poncelot est un petit pont à quatre arches en pierre de Savonnières. Il est aujourd’hui le plus ancien pont de Joinville, puisqu’il date de la deuxième moitié du XVIe siècle. Dommage que l’immeuble hideux à droite ne le mette pas en valeur.
le château du Grand Jardin et son jardin « à la française »

Entre 1533 et 1546, Claude de Lorraine, premier duc de Guise, construit le château du Grand Jardin, grand pavillon dédié aux fêtes, un des fleurons de l’architecture de la Renaissance. Il constituait une annexe du château fort situé sur les hauteurs de Joinville et qui fut détruit à la Révolution. C’est là que le duc donnait ses fêtes, et où les artistes de sa cour se produisaient.

Saint-Dizier, 7 km

J’arrive au terme de ma journée. A Saint-Dizier 119km parcourus.

17 juillet Saint-Dizier- Vittel

https://www.openrunner.com/route-details/15171863

Aujourd’hui plus de Voie Verte. Je vais me diriger vers Vittel, la ville thermale plus connue pour ses eaux minérales commercialisées par Nestlé-Waters, la société suisse.

Pour y parvenir, mon traceur de route me fait passer légèrement au sud de Neufchâteau.

Encore faut-il arriver jusque là. La chaleur sévit toujours autant que les jours précédents. Je quitte Saint-Dizier à neuf heures du matin.

Poissons
Poissons

D’abord je crois être rapidement dans les Vosges. Non, il me faut auparavant revenir à Joinville où je suis passé la veille, puis rejoindre Poissons (jumelé avec Avril en Meurthe et Moselle!), puis, puis, puis,…je n’en finis pas.

je n’ai pendant longtemps rien d’autre comme horizon qu’un parc éolien qui témoigne que je dois atteindre une crête qui n’en finit pas. J’ai l’impression de faire du sur-place tellement j’avance lentement

A Leurville km 57, je fais une pause à l’ombre d’un joli lavoir.

j’ai deux croissants à manger et c’est tout. Pas vraiment car j’ai aussi de petites gourdes de compote bien sympas au palet
la 2eme DB est passée par là. (Leurville)

Je salue ces communes isolées peu portées sur le tourisme par manque de sites remarquables qui font malgré tout des efforts pour aménager des endroits historiques peu connus.

Le taon

Cette bête est diabolique. La femelle du taon (le mâle n’attaque pas) vous accompagne dès que vous vous arrêtez ou que vous peinez dans une pente. J’en ai encore fait l’expérience sur les hauteurs de Poissons. Elle se pose sur votre cuissard noir, puis vous mord. Inutile de frapper, c’est trop tard. Il faut donc s’en apercevoir avant et la chasser. Pas facile en pédalant. Si vous regardez au sol, vous la voyez vous suivre au niveau du pédalier. Votre odeur de transpiration l’attire. Ce n’est qu’en accélérant qu’on peut s’en débarrasser. Pour en savoir davantage

Mais voici le fameux Cul du Cerf, bien connu des visiteurs locaux. D’un tracé presque circulaire, le ravin large de 200 m, profond de 65 m, avec des pentes supérieures à 45 %, s’ouvre vers le sud. Dans le fond, on trouve l’entrée du gouffre et la source supérieure et temporaire de la Manoise qui s’enfonce ensuite à plus de 70 m de profondeur dans une circulation souterraine.

Le Cul du Cerf à Orquevaux

Me voici à Prez-sous-Lafauche où je trouve un robinet d’eau à coté de la fontaine sur la place du village. Merci d’avoir pensé à moi.

En quittant Prez, j’aperçois un champ en feu, route de Goncourt. Personne sur les lieux, beaucoup de vent qui attise les flammes. Je compose le 18 et j’ai droit à un interrogatoire en règle, le champ est-il déjà coupé ou pas? je dois m’approcher tout en me méfiant. Parlez plus fort je ne vous entends pas avec le vent! C’est un champ coupé? oui!…alors ça semble moins intéresser mon interlocuteur. Des jeunes arrivent et constatent le sinistre.

le feu semble mineur
Le feu s’est propagé à grande vitesse pendant que j’appelais les pompiers

Je pars. Une demi-heure plus tard, je croise un camion de pompiers venant de Goncourt. Et si on me soupçonnait d’avoir mis le feu? un type à vélo en pleine canicule et de passage, c’est louche.

les agriculteurs ont fort à faire avec leurs champs. Des tonnes de paille à ramasser après la moisson

Me voici à Goncourt, le village des frères du même nom (le grand-père s’appelait, Jean Antoine Huot de Goncourt) 

J’ai trouvé le tabac du prix Goncourt

J’interroge une riveraine qui passe. Sait-t-elle où se situe la maison des Goncourt?…inconnue au bataillon! Allez à Neufchâteau!

La rue s’appelle Goncourt, la médiathèque aussi…

Ce n’est qu’à Outremécourt après 86 km et 800m de D+ que j’entre dans les Vosges à Médonville.

Médonville

Elle est mimi mon église de Médonville. J’ai tout de suite remarqué son élégance et sa valeur en arrivant devant.

L’église est citée dès 1043 dans les archives de l’évêché de Toul. L’église fut terminée au xiie siècle. Un incendie a détruit l’église au cours du xviiie siècle et elle fut restaurée tant bien que mal.

C’est après qu’une nouvelle église, de style néo-gothique, fut construite au centre du village, en remplacement de celle-ci, que la nef fut détruite. À son emplacement se trouve aujourd’hui le cimetière de la commune.

Me voici arrivé à Vittel complétement décomposé par la fatigue et la chaleur

112 km et 1050m de D+

Je cherche le camping. Quand vous arrivez à Contrex, on voit que le cycliste n’est pas le bienvenu, juste du menu fretin. Des injonctions de prises de trottoirs sans continuité avec le panneau B22a (rond bleu). Bref, les vélos n’ont rien à foutre ni à Contrex, ni à Vittel.

Comme de juste, le camping est à l’autre bout de la ville près du champ de tir où raisonnent les déflagrations. Super!

Le monsieur à la réception dans sa cabane procède à la même inquisition qu’à Besançon, (nom, prénom, âge, taille, poids) pendant que la queue se forme dehors en plein cagnard.

Comme le receveur n’y pige que couic en Batave, il fait écrire le code postal et la ville sur son clavier par le client. C’est plus sûr.

9 euros 40 la place 44.

Je peine à trouver la parcelle 44. Le camping comporte trois giratoires. Hallucinant! Le 44 est coincé entre deux caravanes et derrière se trouvent des tentes de chahuteurs. Des buissons de séparation. Mon vélo s’enfonce à l’intérieur du buisson sous le poids des bagages. Le soir, la voisine discute au téléphone pendant une bonne demi-heure. Je pars diner en ville. Une pizza. Encore ! Chez tout feu tout flam’ qui est bondé (groupe Restoland) mais qui a consenti à recharger mon portable.

Demain je visiterai Vittel, reposé. J’espère.

18 juillet Vittel-Thann

https://www.openrunner.com/route-details/15171832

Finalement j’ai très mal dormi.

A 10 heures mes voisins qui avaient du forcer sur l’eau de Vittel alambiquée faisaient du raffut. A cinq heures du matin, je me lève ou plutôt je rampe dans ma tente en tentant de rassembler mes affaires dans la pénombre. Le bruit du trafic routier sur la route d’Epinal a eu raison de moi.

En douce, je me barre. Ma tente est rangée à la va-vite. Le camping est silencieux. Il est 5h18.

Je déambule dans les rues de Vittel comme un ethnologue.

J’ai vraiment visité Vittel à l’heure du laitier. Idéal à vélo. Aucun double sens cyclable, des sens interdits partout. Des trottoirs mixtes sans entrées et sans sorties

Et je découvre horrifié que la ville où mes parents m’emmenaient promener il y a soixante ans est morte.

les thermes déserts, à cette heure matinale, c’est normal

Tous les grands hôtels majestueux qui faisaient la richesse de la ville thermale sont en décrépitude. Même le Club Méd, un temps repreneur des Thermes s’est retiré.

Villa Saint-Louis
Le spectre du grand hôtel des Thermes et de sa potentielle résurrection rôde toujours sur la cité thermale. Alors que le sujet revient régulièrement sur la table parmi les grands projets de rénovation, la ville de Vittel a tenu à faire savoir que celui-ci est toujours d’actualité.(Vosges Matin)
Fermé
Fermé
Fermé

Un désastre.

Je n’ai vu que l’Hôtel d’Angleterre ouvert.

Puis j’ai pris la route en direction de Remiremont

La 2eme DB est aussi par là à Escles. Ces bornes s’appellent « borne du serment de Koufra » à lire ici

Je ne suis alors qu’au km 26 en direction de Xertigny.

Je commence à affronter des rampes qui me ralentissent

Regarder derrière, c’est le signe qu’on cherche à comprendre pourquoi on peine à grimper…et aussi une forme d’abattement. J’ai très mal dormi et je suis en train de le payer sans encore avoir rien mangé depuis le départ.

Encore 19 km avant d’atteindre Xertigny. J’aborde la forêt de Charmois L’orgueilleux

En quittant la forêt, une exposition de pompes à essence, symbole précurseur de la fin de la voiture thermique?

Un p’tit coup de pompe?

Enfin Xertigny!

Xertigny, je visite le parc botanique en contrebas de l’hôtel de ville
quitter Xertigny

En fait, j’hésite à quitter Xertigny, je tente de dormir sur un banc.

La sortie de Xertigny en direction de Bellefontaine est une épreuve douloureuse. Je pédale assis désaxé car j’ai le périnée entamé. Dans la montée de la ville un ensemble tracteur me frôle et je manque d’être déséquilibré sur le bas côté de la chaussée dégradée.

Enfin Remiremont!

Un panaché, un sandwich que je dévore au plan d’eau. Pas de robinet, les toilettes fermées. Eviter Remiremont.

Mon sandwich au poulet va me remettre en forme

A présent, la Véloroute des Hautes-Vosges m’attend. Une ancienne voie ferrée qui conduisait à Bussang et à Cornimont. Elle monte lentement, elle est de bonne qualité mais son inconvénient, ce sont les intersections nombreuses où nous ne sommes pas prioritaires.

J’entre sur la Véloroute des Hautes-Vosges
La véloroute est en fait une Voie Verte
sur le giratoire à vélos, ne pas se tromper: à droite Bussang, à gauche Cornimont

Je craque toujours devant la petite gare de Hielle, avant Maxonchamp

Elle a un petit air penché qui la rend encore plus sympathique

Mais je chasse à nouveau après de l’eau, je résiste à entamer ma bouteille de secours de 33cl depuis Saint-Dizier.

Enfin une pompe!

Puis je reprends. Lentement. M’arrêtant dès qu’une ombre m’y invite.

Je vais perdre au cours de cet itinéraire 0.3km/h sur les 500 km précédents tellement je suis fatigué. La chaleur est assommante. On annonçait jusqu’à 39°C aujourd’hui. Je ne sais pas. Puis je sens un gravier dans ma chaussure. J’en profite encore pour m’arrêter. Tout est prétexte. J’inventorie la semelle, la chaussette en la retournant. Rien! C’est une ampoule sous la plante du pied droit.

Voici mes Vosges que j’aime tant qui se profilent devant moi
La Moselle est à sec
Mon destrier me voit songeur. Il compatit. Il reste bien droit. C’est grâce à lui que je suis là. Il attend.
Je lui dois bien mes remerciements

Il est difficile de comprendre son attachement quasi charnel à sa bécane, tellement elle fait corps pendant des heures avec soi. Seuls les connaisseurs comprendront.

Bussang. Fin de la Voie Verte.

Bussang a rénové sa gare comme si l’on entretenait une sépulture, celle de la ligne défunte. Imaginons que ce tortillard comportait trois classes de voyageurs!
A la source Marie, berceau de la Moselle, le cœur n’y est plus.

Je franchis le col de Bussang…et je me laisse glisser jusqu’à Urbès, le vertige à l’âme.

Mon GPS affiche 4652m de D+

Garmin Connect 4193 D+

Openrunner 5606m de D+

Aujourd’hui 134 km

on se repose, les bagages attendront

Ne nous racontons pas de mauvaises histoires: toutes les pratiques de vélo sont bonnes à vivre.

Certains prennent le train, l’avion, le camping-car pour se rendre sur le site où ils veulent voyager. D’autres prennent le vélo de A à Z ou préfèrent faire le retour en train une fois le raid à vélo terminé.

J’apprécie réaliser des boucles, c’est à dire partir et revenir avec mon vélo.

S’agissant de ma pratique, je préfère voyager léger, emporter peu de choses avec moi et donc sacrifier certaines doses de confort au profit de ma motricité.

Mon confrère Thierry Crouzet vient de terminer à VTT son Paris-Sète. Il a parcouru 1 140 km pour 16 000 m grimpés en 10 jours à la vitesse de 13.4km/h. Une prouesse dont je serais incapable car il bivouaque sans dire d’ailleurs comment il assure son hygiène corporelle quotidienne...et j’imagine qu’il dispose d’une capacité physique supérieure

Dire les choses

https://lh3.googleusercontent.com/6U8Pxewi_UZsnewCqqp_q8-PCl0KjsNFIXlVHMf78re2m8FMtp-6gszowbQdr0Em_VlSso6_ggqEBLJPhleE5TPRsHfS62kFsMG_XJa5SYcwn3rAvv4x_BORfFO3J5rHAsYJ6XuGgdIziBs9fsVUf6e-RX_rBbUCPO2idGsWEdYr1_udMpOx46hXGcmREdDbOH1I1EHdXtPI0ePqG29zoHvGF7AZF8zdaYzxi8bj3i8WI7Y0Q3y7RxyekvnHA8iaDRr55_P_9AAqCPSQJHl0v9BGcE6SG1TqqvEle0reJyXKKowYKjlXop_QdlS9Ogt3W_nCpF8Y0rEOWdsiAoxRaczW612P3NKP3M3khiteNZZ02ugXmqChZuoAP79NiNiEw7pn5JX8IsbwhGP3b1KSWbvwBgvKcK7rDSt-NmYDcqx9VvJufPtw35Q29OnRjeQYkDvwkLkafY2hHNWLm-BQpw0ROox64x4CfeINbD7qniH50Eag_vmgPrfhFuFZJl60tYAs_UqsdszyVNaTHRRN6X4AeKE4J6eJelhjTgE8fLNpJV7zVMfdkUBKCNiOEhS8zJdNUy_sVtyixXNocLaqC396OqTGzlavw5a5JGMdS9nahxX9t02M6-zMIqQQpPbg_JavNhaFzJ7ekxpEQrwMRkkAbXJb6ysKeGXMrkUOvAgfpcZoy5TCyN7SFndyVguLLziupORg4lXpYlp3c47964Ci=w1116-h836-no?authuser=0
Que fait cette Decauville à l’Ile Napoléon? je ne sais pas. Mais un lecteur perspicace va nous l’apprendre…peut-être servait-elle au halage le long du canal?

Je n’ai pas abandonné mon blog. Non! J’y éprouve toujours de l’intérêt, celui de pouvoir écrire et dire les choses.

J’en ai quelques-unes à dire depuis la fin de mes Potins du lundi.

D’abord le vélo.

J’ai apporté tout récemment ma participation aux Amis du Randonneur, une association qui vit grâce à ses membres et qui promeut une certaine façon de voyager à vélo en marge de toute férocité cycliste.

Deux jours autour de Guebwiller, c’était mon projet. J’ai été plutôt déçu: trois participant(e)s dont l’une s’est désistée dès le premier kilomètre. Je ne suis donc pas prêt de renouveler l’opération pour laquelle je m’étais investi en étudiant des cartes et des parcours présentant de l’intérêt.

Ensuite, maudite météo, j’avais ambitionné d’aller faire hier du VTT aux Chanoinesses de Remiremont. Patatras! on nous annonce un déluge. Je sursois donc. Que nenni, il n’a plus que l’après-midi.

Une pluie assez soutenue toutefois pour transformer Paris-Roubaix en enfer boueux et les grognards repeints en kaki à la télé.

Sinon, j’aurais très bien pu me rendre à Rixheim pour les Randos de la Commanderie

Du rififi au CV?

Je ne sais pas si l’opération « Itinéraires partagés » engagée à Uffholtz entre le Club Vosgien et les vététistes est du goût de tous les marcheurs. J’entends des voix discordantes à lire dans l’Est Républicain. « Comment comprendre que la principale association de randonnée pédestre du massif ouvre ses sentiers les plus précieux à la fréquentation des deux-roues avides de vitesse et garants de dégradations multiples ? […] Comment comprendre que soit méconnu le danger qui résulte de la cohabitation entre montagnards paisibles et descendeurs ? […] Comment comprendre le soutien à ce laisser-aller du Parc qui se veut le défenseur de la tranquillité ? » (Dominique Humbert, président de SOS Massif des Vosges)

Joseph Peter, initiateur du projet des itinéraires partagés répond «  Méconnaissance des réalités du terrain ». Le nouveau président du CV68, lui-même un temps bête noire des vététistes, rappelle que les pratiques sportives et sociétales ont évolué depuis 30 ans« 

Il est vrai que Joseph Peter a mis de l’eau dans son vin lui qui déclarait « le VTT étant un véhicule sur le plan juridique, le vététiste doit pratiquer en dehors de nos sentiers étroits, inférieurs à un mètre. » 

Je ne vais alimenter cette polémique car j’observe que sur le terrain les choses s’arrangent dans l’intérêt de tous. J’observe aussi que ce combat anti-VTT est plutôt perdu d’avance si l’on considère l’avènement du VTT électrique qui prospère à grande vitesse avec des pilotes pas toujours rompus aux règles de bienséance à l’égard des autres. Il faudra donc faire avec!

Pour ma part, j’ai perdu toute fougue ravageuse à VTT et je me contente souvent de grimper à pied.

Remiremont

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Comme j’aime le faire, je revisite mes images de voyages à vélo.

Ici, il s’agit de mon voyage à Valjoly.

Si j’ai le temps, l’envie et…l’inspiration suffisante, je vais peindre les images que j’apprécie le plus.

C’est au bord du plan d’eau de Remiremont que je pique-nique.

Un plan d’eau où il y a quelques années (en 2014) un garde chiourme prétendait interdire aux cyclistes de circuler.

Cette année, personne n’est venu me déloger.

Les balcons de Moselle

Étang du Renard

Les balcons de Moselle.

C’est ainsi que le Club des Cent Cols a nommé son parcours du jour.

Un parcours routier de 80 kilomètres et 1000 m de dénivelée (1341m selon Openrunner, 1157m selon Garmin, 1117m selon Sigma). Continuer à lire … « Les balcons de Moselle »