Parcours atypique. 25 km de ville, 30 km de Gravel et 25 km de route de Notre- Dame-de- Londres à Montpellier
Je commence par quitter la ville qui ne comporte pas d’itinéraire fléché pour cycliste. Alors je cherche les sorties possibles parmi les autochtones à vélo qui vont au boulot et se déjouent de tous les traquenards.
ancienne route dont les cyclistes ont hérité
Puis je me retrouve sur une voie verte. VTC minimum. Après avoir perdu la trace deux fois j’arrive à St Mathieu de Tréviers .
Il ne reste plus qu’à grimper le Pic par la route.
A St Martin de Londres rien à boire au bistrot, la dame ne prend pas le « sans contact ».
Il faut que je perfectionne mon paquetage. Avec la peinture à l’huile, la question urgente se pose à la fin: comment ramener son tableau pas sec?
Aujourd’hui j’ai glissé le format 30×40 dans la sacoche. Parfait! Pour les plus grands formats, je vais devoir inventer un truc.
Je commence à déambuler dans les rues avec mon bardas qui cliquette. Soleil dans le dos. Je m’installe dans les contre-allées du Peyrou. Bruit infernal du trafic en contrebas et bourrasque de vent encore frais.
Puis j’esquisse.
Runners et chiens toute la matinée.
J’ébauche le Pic St-Loup dans le lointain et mon clocher. Un platane en appui à gauche.
Deux heures pour passer le temps et je retraverse la ville au pas jusqu’à la Comédie.
Mon vélo convient très bien à la découverte de la ville
Découvrir une ville à vélo, c’est aussi une autre façon de voir la ville, de la connaître, de la sentir et de la parcourir dans toutes ses perspectives.
Je flâne au marché aux puces
Pouvoir s’arrêter, retourner sur ses pas, reprendre sa route, quitter un grand axe pour s’aventurer dans des artères étroites ou dans le cœur historique où la voiture ne passe pas, puis fuir vers les périphéries derrière un routier qui, seul, connait les astuces pour quitter la ville au plus vite. Les sorties de ville et les destinations inter-quartiers n’existent pas à Montpellier.
J’avise un chemin caillouteux et étroit, et me voici derrière l’hôtel départemental tout seul avec ce joli plan d’eau
Une fois l’itinéraire appris, je reviens sur mes pas et je reprends mes découvertes. Je m’arrête pour photographier, regarder les gens attablés aux terrasses qui profitent du farniente. Finalement je m’attable aussi.
Comme c’est bizarre cette saucisse sur une chambre à airexplorer les ruelles étroitesle tram, l’autre moyen de visiter la villeici le tram ne vient pas, mon vélo si!est-il un vrai ou un faux?21 km en ville. La ville a beaucoup fait pour le vélo, toutes les artères comportent des voies cyclables double-sens. Méfiance aux carrefours!
Le vélo dit utilitaire est un moyen de transport qui est considéré comme l’une des alternatives cohérentes pour la mobilité de charges en centre urbain.(Bing)
En gros il se démarque du vélo sportif ou touristique dont la finalité est tout aussi louable mais seulement attachée au monde des loisirs.
J’ai beaucoup d’amis pour qui le vélo n’est qu’un sport et qui n’en feront jamais un moyen de transport. Question de goût mais aussi blocage culturel à la base.
Pour le reste, voyager en ville sur un vélo semble une incongruité à laquelle il est impossible d’accéder. On évoque aussi souvent le facteur temps pour justifier sa voiture et aussi bien entendu le poids et le volume transporté. On ne va pas faire ses courses au supermarché avec son vélo.
113 grammes-40 kilomètres
Pourtant, moi qui ai le temps, il m’arrive d’aller « à la ville » faire des petits achats. Comme aujourd’hui où je suis allé à vélo chez Cultura acheter des pinceaux et de la peinture.
40 km à vélo! Vous me direz que ça fait beaucoup et que tout le monde n’a pas la ressource pour faire une course de 40 km. Franchement j’aurais eu honte de les faire en voiture. Ma seule alternative, c’était Amazon. Avec Amazon, je n’ai à parcourir que le dernier kilomètre pour réceptionner ma livraison mais je ne fais pas travailler le commerce local m’objectera t-on.
Comment peut-on avoir besoin d’un vélo électrique pour parcourir seulement 1000 km dans l’année?
20 km par semaine?
Et par jour?…
Oui, je comprends. C’est une envie et non pas un besoin. Satisfaire ses envies, et puis abandonner son vélo dans un coin. La batterie foutue au moment de partir à force d’oublier de la recharger.
Il était 16h15, ce mardi, quand l’accident a eu lieu. Selon la gendarmerie, la conductrice, une femme de 27 ans, circulait sur D35B, route du Chêne à Rupt-sur-Moselle. Elle a percuté le cycliste qui traversait la voie, à l’intersection avec la piste cyclable. La victime, un Néerlandais de 60 ans, a été projetée au sol. Il a été transporté au CHU de Nancy avec de multiples lésions et une suspition (suspicion, je présume) de blessures aux cervicales.(Vosges TV)
piste cyclable à Alsmeer (Pays-Bas) le cycliste est prioritaire comme les piétons aux traversées
Aux Pays-Bas, les cyclistes sont prioritaires aux intersections, ce qui n’est pas le cas de la France.
J’ai emprunté cette voie qui relie Bussang à Remiremont cette semaine. Cette ancienne voie de chemin de fer où le train était forcément prioritaire ne l’est plus pour les cyclistes.
Pourquoi?
Pourquoi ne pas donner la priorité aux vélos nombreux sur cet itinéraire alors que certaines intersections sont peu empruntées par les voitures?
NB: certains chemins de champ sont à l’avantage des cyclistes, c’est l’engin agricole qui doit laisser le passage
Maintenant ce sont les cyclistes qui doivent s’arrêter afin de laisser les voitures passer. On imagine que la création de cette Voie Verte a dû faire l’objet d’âpres négociations avec les localités afin de ne pas obérer la libre circulation des autos. Cette inversion des priorités est au détriment des cyclistes puisqu’ils doivent s’arrêter pour laisser passer les véhicules et a minima ralentir pour franchir des chicanes de chaque coté de l’intersection.
Une chicane tous les 300 mètres
J’ai compté 55 intersections entre Remiremont et Bussang sur une distance de 30 kilomètres. Soit une chicane tous les 300 mètres en moyenne
Avantage voitures
On l’aura compris, ce dispositif vise non pas à protéger les cyclistes mais à déresponsabiliser les usagers adverses s’ils viennent à renverser un vélo.
Ne l’oublions pas, ralentir un cycliste sur la voie, c’est l’obliger de facto à traverser lentement, surtout chargé de bagages, tout en le rendant plus vulnérable.
On trouve toutes sortes de vélos équipés pour le camping. Je me rends compte que les grands raids de plusieurs mois impliquent des chargements autrement plus étudiés.
C’est quoi la Moselle?
J’ai déjà dans le passé longé la Moselle à vélo. Son accès est facilité par la présence d’une Voie Verte qui la parcourt le long de la partie française, ce qui fait la joie des cyclistes et notamment des touristes allemands et luxembourgeois.
une première halte à la source de la Moselle au col de Bussang
La voie est dans l’ensemble en bon état et roulante. Exception faite du tronçon Epinal-Remiremont où la piste n’existe pas et où l’on doit prendre la route par Arches et Eloyes.
La signalisation est bonne avec des bornes indiquant les distances restant à parcourir. Entre Bussang et Remiremont il faut franchir de nombreuses chicanes aux intersections ce qui nécessite une dépense physique supplémentaire et un « bon compas dans l’œil! ». Surtout avec des bagages sur la bicyclette.
passage au Théâtre du Peuple à Bussang. On a joué Cyrano tout l’été
Longue de 560 km, la Moselle prend sa source au col de Bussang et se jette dans le Rhin à Coblence. En France son cours mesure 314 km et traverse 10 communes vosgiennes, 10 communes de Meurthe-et-Moselle et 16 communes de Moselle.
Vue de la Moselle depuis Eloyes
La Moselle est canalisée Grand Gabarit à partir de Neuves-Maisons où siègent des tréfileries de renom.
En amont de Toul jusqu’à Epinal (83km), on trouve le canal des Vosges (122km) à faible tirant d’eau (1.80m) en travaux actuellement sur de nombreux tronçons en mauvais état. Fréquenté par la navigation de plaisance majoritairement.
En 2018, j’avais parcouru la Moselle entre Metz et Thionville
Au-delà de Gripport je ne connaissais pas encore l’aval du fleuve. Cette fois j’ai poursuivi sur la Voie Verte jusqu’à Toul.
Attention à la sortie d’Epinal, c’est compliqué, on s’y perd facilement. En plus on trouve une épingle à cheveux suivi d’une rampe qui oblige à descendre lors qu’on est chargé. Passages mal pavés et sablonneux
Mon voyage a duré trois jours. J’ai d’abord rejoint Charmes depuis Thann le premier jour. Puis j’ai poursuivi jusqu’à Toul toujours en longeant la Moselle. La Moselle passe à Toul et non pas à Nancy traversé par la Meurthe.
Au camping de Charmes, les cyclistes sont les bienvenus et l’accès est facile
Il aurait pu être plus long mais malencontreusement, je me suis tordu la cheville en traversant à pied à un passage piéton à l’entrée de Neuves-Maisons. Le comble pour un cycliste!
J’ai rebroussé chemin et refait dans l’autre sens la Moselle. Ce n’est pas dans les habitudes de revenir sur mes pas. Hier, j’ai donc quitté mon camping de Villey-le -Sec (à coté de Toul) et rebroussé chemin. – à ne pas confondre avec Villers-le-Sec en Haute-Saône et Villiers-le-Sec en Haute-Marne. Tous les villages en « sec » sont arides et sans cours d’eau.Pédaler avec une attelle à la cheville je ne savais pas comment j’allais le supporter. En fait « ça marche », il faut juste bien serrer l’attelle pour ne pas qu’elle frotte contre la manivelle du pédalier.
C’est en traversant là à Neuves-Maisons que je me suis foulé la cheville. Faut reconnaitre que c’est merdique
L’urgentiste a été sympa, il m’a prescrit une attelle Aircast Airsport avec un serrage à cliquet du genre godasse de skis. Un grand merci aux urgences de Toul pour avoir garé mon vélo dans le garage du SAMU. En partant, l’infirmier m’a dit « si vous ne trouvez pas de camping, revenez, je vous hébergerai dans mon jardin et vous prêterai ma douche« , puis il m’a indiqué le chemin à prendre pour trouver une pharmacie.
Les urgences hospitalières tant décriées dans les médias font ce qu’elles peuvent d’après ce que j’ai pu voir; le personnel m’est apparu bienveillant et attentionné. Ce qui peut déconcerter c’est le séquençage de la prise en charge des malades, une forme procédurale que j’imagine nécessaire, souvent mal comprise ou admise et qui, à mon avis, relève de la technicité du métier.J’ai eu le sentiment de n’avoir rien à faire là mais l’accueil du cabinet médical voisin n’avait aucune place pour me recevoir et m’a adressé là, aux urgences.Nul doute que mon parcours (de soin) eût été encore plus long si on m’avait envoyé pour une radio alors que les urgences ont pu me la faire sur place.
Autre moment inoubliable: je quitte les urgences, sur le trottoir une dame tombe, elle s’accroche à un banc mais n’arrive pas à se relever. J’appelle de l’aide autour de moi, des automobilistes s’arrêtent…nous n’arrivons pas à la relever. La médecin urgentiste a du tout voir depuis sa fenêtre, elle est déjà là. Je hausse les épaules comme pour lui dire que je suis désolé d’être encore acteur impromptu de cette mauvaise scène. J’avais sorti mon sac de couchage pour servir d’oreiller. Une ambulance passe par là. La dame est transportée.
Si Villey-le-Sec est parcouru en contrebas par les boucles de la Moselle il est néanmoins perché sur un plateau. J’en sais quelque chose car pour aller de Toul à Villey-le-Sec après mon passage aux urgences, j’ai pris la route et sa succession de bosses interminables.
Le camping à vélo
on chemine souvent entre canal et fleuve
J’arrive au camping: Complet! En général le moral en prend un coup car on s’imagine déjà dormir au bord de la Voie Verte. Mais non, l’hôtesse me dit « pour les vélos, on a toujours de la place… ». Voyant mon attelle: « ah ben vous avez de la chance, ce matin au camping une crise cardiaque et un autre on ne sait pas! »
pont-canal à Flavigny-sur-Moselle en maintenance
J’ai quand même quelque réticences à m’installer, les campings de nos jours sont des entreprises à touristes où tout est codifié, les places numérotées et électrifiées avec des restaurants presque étoilés…et les locataires sont souvent installés là pour une ou plusieurs semaines, disposent de caravanes ou de camping-cars tout confort.
Et moi avec ma petite tente de deux mètres carré, on me regarde dans ma grande prairie dédiée aux campeurs comme un singe au jardin d’acclimatation.
Ramper à quatre pattes pour se déshabiller, ou s’habiller, surveiller son smartphone en charge sur la lampe du lavabo, poser son réchaud dans l’herbe, se mettre vite au lit dès que la nuit tombe…le campeur de base doit savoir se remettre en question car son confort est restreint.
La nuit, j’écoute les chouettes qui se répondent.
l’orage de la veille a fait des dégâts sur la piste. Je porte mes trente kilos difficilement
Le camping de Villey-le-Sec est immense. Soixante-dix-huit places. Service de bus pour se rendre à Toul, épicerie, restaurant, bungalows. Essentiellement occupés par des Néerlandais. C’est fou ce qu’ils aiment la France les Néerlandais. Le camping est bord de la Moselle, on peut y pêcher. Ce soir, un attroupement. On sort un silure de l’eau. Chacun cherche son meilleur angle de prise de vues. Moi mon iphone est justement en charge au-dessus du lavabo. Raté! Finalement le pêcheur, après avoir fatigué la bête, s’apprête à la sortir de l’eau. C’est tellement long, un silure, que je crois en voir deux. Nulle question de se servir de l’épuisette. Le pêcheur s’approche de l’eau, puis saisi la bête par une ouïe et la tire sur le rivage, lentement. Un silure c’est presque comme un serpent mais la gueule est énorme comme un gros entonnoir. Le public est médusé et semble reculer.
Je m’en vais voir si mon téléphone est toujours là.
le complexe sidérurgique de Neuves-Maisons
S’agissant des charges d’appareils électriques, le camping met à disposition des coffres dotés de prises (2 euros/24h) mais l’hôtesse m’a tout bonnement proposé la prise du lavabo. C’est gratuit mais ça craint!
L’hôtesse parle un néerlandais que je juge confirmé avec des roulements de r étonnants. Je vois que les vacanciers sont à l’aise d’avoir en face d’eux une personne de leur cru.
Quand mon tour d’inscription arrive, je suis pris d’un doute. Vais-je être bien compris? J’ai gardé mon casque sur la tête dès fois que ça l’aide à comprendre ma situation…
« Vous semblez parler le néerlandais avec aisance…vous êtes de là-bas? »
« détrompez-vous j’habite Masevaux, plus exactement Niederbrück!… » me répond l’hôtesse dans un parfait français.
Au camping de l’ile au mille Charmes à…Charmes
Le gérant vient de s’installer à Charmes
Questionnaire d’identité. Comme d’hab.
Vous habitez quel code postal?…
68800
Thann, Vieux-Thann, ou Leimbach?…
Thann
Ah, comme c’est drôle on a habité la même rue jusqu’en mars dernier
En bref
Mes parcours
Mardi matinée Thann-Epinal: 92km/785m
moy 16.2
Mardi après-midi Epinal-Charmes 30km
mot 18.1
Mercredi Charmes-Toul matinée 62km/156m
moy 16.4
Jeudi Villey-le-Sec-Thann 173km/972m
moy 16.4Ma seule image de Toul, la cathédraleJe mange devant la cathédrale, mais entretemps ma cheville a gonflé
Si mon voyage a été un peu écourté, il n’en a pas été pour le moins agréable. Parcourir un itinéraire dans les deux sens vous révèle de nouvelles perspectives, de nouveaux angles de lumière, des détails insoupçonnés.
Sortie des urgences, je vais pédaler avec çales campeurs à vélo disposent parfois de places de choix au milieu des camping-carsperdu dans un océan de véhiculesle grand barrage de Villey-le-Sec sur la Moselle canalisée à grand gabaritje quitte mon camping sur l’autre rive (Villey)ancienne écluse abandonnée à MaronL’entreprise Mourlon à Pierre-la-Treiche a longtemps construit des péniches dont l’acier de la coque était courbé à la massue!je repasse sur les lieux de mon entorsepas de regrets, c’était merdique de manœuvrer là avec un vélo à sacoches. les décideurs publics sont confrontés aux nombreux camions qui tournent à ce carrefourdu fil en bobinesle canal des Vosges est parfois en très mauvais étatcoin-coin, je passe sans les déranger pendant la siestec’est à Vincey.une vie de château à l’usinela seule station équipée d’outils, d’un gonfleur et d’eau, c’est à Châtel-sur-Moselleme voici arrivé dans mes Hautes-Vosges, il est 18h50, c’est à Ferdrupt
Ce qu’il ne faut pas faire
Une fois à Bussang, il fallait se rendre l’évidence, j’allais devoir grimper le col puis le descendre, et parcourir la vallée de la Thur de nuit.
Un imperméable à bandes rétroréfléchissantes mais un éclairage bien trop insuffisant.
Un feu rouge arrière et seulement deux leds de position à l’avant. Je peux vous garantir que ça craint dans les virages de la descente du col. Soit vous êtes éblouis par les camions, soit dans le noir total vous tentez d’apprécier la bordure blanche.
Évidemment je n’avais pas prévu de rouler de nuit. Mais mon camping du Thillot étant fermé j’ai du poursuivre.
A la pesée ce soir, mon vélo chargé fait 30,200kg. Même configuration qu’au voyage précédent. Gourde remplie! Je ne sais pas si je vais faire partie de la catégorie des poids welter ou super-welter.
Je récidive en espérant un temps meilleur et une accalmie sur le plan chaleur. Mon vélo est toujours le même, chargé de la même façon. Avec tente, matelas et sac de couchage. Une tenue de vélo de rechange et une tenue « civile ».
Au titre des améliorations, quelques bricoles:
cornes de guidon toutes neuves pour m’apporter du confort
un réchaud à gaz
une popote
des aliments à cuire
du café
un nouvel antivol pour remplacer celui que j’ai cassé à Contrexéville
une pochette étanche pour l’iphone
un nouveau pantalon de pluie
des claquettes (genre Tong) hyper légères
un bonnet de nuit car j’ai à présent la tête rasée
un blouson molletonné qui peut servir en plus du sac du couchage
trois feux rouges
deux feux blancs
imper jaune logé sur le porte-bagage (pour être vu de loin)
casque jaune (pour être vu de loin)
J’ai gonflé à 4.5 bars à l’arrière et 4 à l’avant , pneus 700/38C
Au niveau navigation, je laisse enregistrer le parcours par le GPS Edge Garmin Veloce et je navigue avec Openrunner sur l‘iphone. Je ne le sollicite qu’au carrefour douteux pour économiser l’énergie. Avec Op, je peux recalculer des variantes d’itinéraires à tous moments.
Coté énergie, je pars avec une batterie de 10.000 mAh et deux chargeurs de voyage avec prise multiple pour le camping.
Il me manque une béquille, j’hésite à charger encore la bête. On verra plus tard
Je pars encore vers l’ouest. Mes itinéraires ne sont pas finalisés, j’y travaille encore ce soir.
Je n’ai plus qu’à passer à l’action en espérant profiter d’un temps plus favorable que la fois dernière.
Je me prépare à nouveau à un voyage cyclo- camping. Tirant les enseignements de mon précédent raid vosgien, j’apporte quelques éléments de confort.
D’abord des cornes de guidon. Appelés aussi Bar Ends, mon guidon va disposer de trois appuis de main rendant la conduite plus reposante. Largeur de guidon 66 cm. L’appui haut le relève le buste.
Attention, ce modèle nécessite de repousser les commandes vers le centre de 1.5cm et de couper le bout de la poignée caoutchouc. L’ensemble réglable à volonté.
Côté cuisine je fais un saut technologique si on peut dire. Avec un mini réchaud à gaz et un nécessaire de cuisson.
Les mets légers trouvés sont des Bolino de 70gr apportant environ 250 kcal...et du cappuccino en sticks.
Une organisation qui vise à récolter des fonds pour
– La MAISON AU fOND DU COEUR : permet aux parents d’enfants hospitalisés d’être à leur côté au sein de l’hôpital d’Hautepierre.
– le Centre de Réadaptation de Mulhouse : aide à l’acquisition de matériel de rééducation.
– l’ASSOCIATION HUMANITAIRE ET DE PARTAGE DE LUTTERBACH : vient en aide aux familles deshéritées de la commune.
J’ai pris le parcours route 60km qui passait par Rammersmatt, puis Roderen. Avec trois cyclos de Richwiller, nous avons ouvert la marche.
Parcours classique qui convient bien aux retraités en herbe et plus si affinités. Notre super-senior avait déjà quatre vingtaines au compteur. C’est dire si le vélo conserve! Je touche du bois.
Avant d’arriver à Rammersmatt, le ravito où l’on cause. On cause tellement qu’on oublie le retour.
Je file. Et à Aspach, je prends Cernay pour ne pas retourner à Lutterbach.
Août est terminé. On pense qu’on ne l’a pas vu passer.
Quand fin août arrive, c’est un peu aussi la fin. La fin de l’été, la fin des vacances. Et le début de la suite. La rentrée scolaire, la rentrée politique et le début des mauvaises nouvelles. Comme par exemple l’entrée en vigueur de la retraite à 64 ans. C’est curieux, vigueur rime avec rigueur. Les Français auront ils le courage de se souvenir plus tard qu’un dirigeant tout seul s’est impliqué dans l’allongement de la France au travail…et contre le gré de tous?
Passons.
Moi si je fais appel à ma mémoire d’août, je me souviens d’une bonne semaine de pluie en cyclo-camping, puis d’une dizaine de jours sous canicule, puis d’un temps pourri annonciateur de l’automne. Celui où l’on remet des chaussettes et des jambes longues.
Ce sera donc un mois d’août à oublier.
Je suis rentré abasourdi de mon parcours VITA derrière chez moi.
En ce premier septembre j’ai découvert deux choses troublantes. La première est que je ne sais plus sauter de part et d’autre d’une poutre latéralement à pieds joints et la seconde que je ne peux plus faire une pirouette pendu à une barre fixe.
l’inculture cyclable, une des hontes de la France qui résume assez bien l’immobilisme du pays et l’adage qui n’avance pas, recule.
Faut-il quitter la France?
Posée brutalement la question est presque iconoclaste puisqu’elle vient contrevenir à une tradition, à un des principes fondamentaux de la démocratie française qui veut que l’on propose, que l’on s’oppose si l’on n’est pas d’accord, puis qu’on accepte la loi du plus grand nombre.
C’est une réflexion que je peine à conclure sauf à engager un grand chambardement irrémédiable de ma vie sociale.
Cependant je me pose la question comme si je choisissais, comme d’autres, de m’exclure moi-même du champ républicain, c’est à dire en le quittant.
Ceux qui sont déjà partis (chut!), ceux qui partent le font souvent sur la pointe des pieds, sans le dire, sans dire pourquoi. Après tout la liberté de se taire est aussi une valeur républicaine.
Partir comme le font de nombreux migrants dépourvus de tout dans leurs pays est autrement plus noble que ceux qui partent, nantis, par incompatibilité de mode de vie. Ce pourrait être mon cas. Celui d’un retraité lambda qui pour x ou y raisons en a marre de voir la mauvaise tournure que prend son pays.
J’ai des arguments qui se résument par un seul mot: le déclin.
Voir son pays décliner sur tous ses registres sociétaux est un crève-cœur. A quoi bon en dresser la liste? sur le plan quotidien, je vois le déclin.
Dans son livre “Le Mal français”(1976), Alain Peyrefitte, ancien ministre et élu local, décrit les maux français qui forment une sorte de maladie, un “Mal” français. Il s’insurge contre plusieurs problèmes tels que les règles tatillonnes de l’administration, l’excès de bureaucratie, la centralisation, le manque de confiance des entrepreneurs, un État trop dirigiste,…
Est-ce que la France tombe?
C’est la thèse de Nicolas Baverez dans La France qui tombe (Perrin). « L’essentiel du discours politique a été consacré à l’éloge de l’immobilisme au nom de l’excellence de l’exception française« (p87) écrit-il.
La France ne tombe pas, elle est à terre.
Alors nous en sommes là, réduit à l’immobilisme. Depuis…cinquante ans.
On en voit le résultat: moi qui suis un habitant de la France rurale depuis toujours, l’exode rural a transformé nos campagnes en friches. Rien n’a été épargné. Commerces fermés, services publics, écoles, …y compris les chefs-lieux de cantons à l’abandon avec voiries et mobiliers urbains à l’état de ruines.
Le COVID révélateur?
Jean-Pierre Le Goff dans « la Société Malade » identifie ce mal français qui nous plonge dans un déclinisme ravageur. Pour lui la pandémie a constitué le révélateur où l’on a plongé des milliers de gens dans « un inter-monde » condamnés à « tourner en rond ».
Je ne veux plus vivre dans cet inter-monde, cet entre-deux instable sans perspectives
Voici résumés en trois chapitres ce qu’une intelligence artificielle comme Microsoft Bing est capable d’écrire à propos du déclin de la France empêtrée dans ses questions sociales, culturelles et politiques.
En ce qui concerne les problèmes sociaux, la France est confrontée à des défis tels que le chômage, la pauvreté, l’immigration, l’intégration des minorités, les inégalités sociales et économiques, les tensions entre les différentes classes sociales et les générations .
En ce qui concerne les problèmes culturels, la France est confrontée à des défis tels que la préservation de sa culture nationale face à la mondialisation, la diversité culturelle et linguistique, l’identité nationale et européenne, le multiculturalisme et le pluralisme religieux .
En ce qui concerne les problèmes politiques, la France est confrontée à des défis tels que la montée du populisme et de l’extrémisme politique, la corruption politique, le manque de confiance dans les institutions politiques et démocratiques, les tensions entre les partis politiques et les groupes d’intérêt .
J’ajouterai que nos hommes politiques manquent d’envergure pour aborder la conduite d’un Pays devenu ingouvernable tant les tensions contraires sont innombrables et vives.
Tout est dit. Mais il faut relativiser ce jugement avec l’état du monde, celui de nos voisins, et la poussée des dictatures qu’on nomme aussi démocratures par euphémisme qui s’opposent à la fragilité du monde démocratique.
Je suis donc un habitant de cet archipel paysager décrit pas Jérôme Fourquet dans L’Archipel français. Isolé des références anciennes, loin des dogmes, qui s’interroge sur le sens à donner à ses engagements.
Je suis là par hasard. Je prends le vélo et je prends la première à droite. La grimpée est fantastique. Cent mètres à froid. Je suis en condition. Et j’aborde un long chemin qui surplombe la vallée.
C’est ma croix sommitale.
J’aborde la descente et j’arrive à Bleurville. Retour à Monthureux. Je pars explorer la vallée du Prefonrupt et la roche du père Maire
A la fontaine du Buis, complètement à sec, je prends le chemin du retour. 15 km me suffiront à m’imprégner d’un terroir vosgien jusqu’alors inconnu. Une terre de VTT et de randonnées nombreuses
Le Tour de France féminin prend sa place peu à peu au lendemain du Tour de France masculin qui vient de se terminer.
YARA KASTELIJN a remporté l’étape du jour Cahors-Rodez
Je ne consacre qu’une heure devant ma télé pour les derniers kilomètres des étapes. Comme pour les messieurs.
C’est un spectacle de qualité avec des grandes championnes en lice. Les experts ont parfois du mal à analyser les stratégies de course, mais alors que dirait-on des hommes?
Cela dit, la maillot jaune actuelle Lotte Kopecky s’est bien défendue et a su conserver sa place.
Cependant je reste persuadé qu’Anniemek Van Vleuten reste en réserve et va encore une fois s’imposer au classement final.
Village tout neuf. Chemin faisant j’ai atterri devant une enceinte grillagée. Le centre de traitement des déchets nucléaires de Soulaines. Du coup, les neutrons égarés me fouettent les mollets.
La petite église Romane est classée et grâce à l’électricité on peut éclairer la charpente. EDF est vraiment chic.
Demain le Tour de France passe dans les Vosges. Je sais que parmi les cyclotouristes, c’est une friandise de voir les exploits de ceux qu’ils considèrent comme des références dans le monde du vélo.
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Encore cette année, une chape de silence accompagne les commentateurs.
Une belle démonstration de cyclotourisme pendant une semaine à Pont-à-Mousson. Je n’en suis pas. J’estime que ces concentrations de vélos nuisent à notre image. On s’attend comme chaque année à 8 à 10.000 cyclistes. Bon courage aux Mussipontains !
J’y ai mis du cœur. Mais il ne suffit plus. Lorsque ça flingue devant moi, je m’accroche comme je peux. Mais au-delà de 40 km/h je décroche car mon cardio explose. Et pourtant la route de Morzwiller descend ! Bon, je le reconnais ces mouvements d’accordéon en groupe ne sont plus de mon âge.
C’était ma deuxième sortie club de l’année. Nous étions six
J’ai attendu la fin de l’après-midi, calfeutré devant mon ventilateur. 31 degrés. J’imagine que les coureurs du GFNY ont du souffrir de la chaleur. Je m’engouffre le long du cours d’eau. Il y fait très bon. On devrait tous planter des arbres autour de nos maisons et aussi au milieu des chaussées. Je ne sais pas comment nos jeunes générations vont aborder ce grave problème climatique autrement qu’en mettant en cause nos modes de vie.
trottinette et tchador, l’alliance assumée de la modernité et de l’obscurantisme
L’ORNI , Objet Roulant Non Identifié a été baptisé par nos pouvoirs publics EPDM l’engin personnel de déplacement motorisé. On se rend compte aujourd’hui l’irremplaçable utilité de ces machines urbaines qui se faufilent partout mieux qu’un vélo archaïque soumis, encore, au code la route. Au point que d’ardents défenseurs des lois imaginent immatriculer les EPDM pour mieux punir les contrevenants.
J’en rencontre tous les soirs dans mon bourg lors de ma balade digestive.
La difficulté de ces engins est qu’ils nécessitent une rigidité totale du corps. Une attitude presque phallique qui dénote pour le sexe faible, convenons-en. Aucun muscle, aucune articulation, aucune respiration ne doit transparaître. Ni aucun souffle court, cela va de soi. Il faut donc se comporter comme une momie.
Mais enfin on peut tout de même pour troubler l’ennui emmener sa copine ou son copain sur l’engin afin de se raconter de belles histoires.
Cela dit la furtivité de ces trottinettes est encore améliorée si l’on sort avant la nuit vêtue de pied en cap d’un irrémédiable tchador qui ajoute à la modernité électrique une note d’obscurantisme de bon aloi, c’est à dire conforme au bon goût et à des valeurs respectables.
Juste un tour de VTC le long de la Mayenne. Pour me rendre compte que la campagne est belle. Je m’arrête au bout de chaque chemin pour chercher ma route, un circuit trouvé sur Openrunner. Parfois j’improvise pour rentrer au plus court.
Je suis un peu perdu parmi tous ces hameaux La signalétique de Laval agglomération