
C’est le moulin de Sainte-Livière en Haute-Marne.
Première journée où je reprends goût à la peinture après l’épisode de canicule qui m’a littéralement anesthésié.

C’est le moulin de Sainte-Livière en Haute-Marne.
Première journée où je reprends goût à la peinture après l’épisode de canicule qui m’a littéralement anesthésié.
Faut-il quitter la France?
Posée brutalement la question est presque iconoclaste puisqu’elle vient contrevenir à une tradition, à un des principes fondamentaux de la démocratie française qui veut que l’on propose, que l’on s’oppose si l’on n’est pas d’accord, puis qu’on accepte la loi du plus grand nombre.
C’est une réflexion que je peine à conclure sauf à engager un grand chambardement irrémédiable de ma vie sociale.
Cependant je me pose la question comme si je choisissais, comme d’autres, de m’exclure moi-même du champ républicain, c’est à dire en le quittant.
Ceux qui sont déjà partis (chut!), ceux qui partent le font souvent sur la pointe des pieds, sans le dire, sans dire pourquoi. Après tout la liberté de se taire est aussi une valeur républicaine.
Partir comme le font de nombreux migrants dépourvus de tout dans leurs pays est autrement plus noble que ceux qui partent, nantis, par incompatibilité de mode de vie. Ce pourrait être mon cas. Celui d’un retraité lambda qui pour x ou y raisons en a marre de voir la mauvaise tournure que prend son pays.
J’ai des arguments qui se résument par un seul mot: le déclin.
Voir son pays décliner sur tous ses registres sociétaux est un crève-cœur. A quoi bon en dresser la liste? sur le plan quotidien, je vois le déclin.
Dans son livre “Le Mal français”(1976), Alain Peyrefitte, ancien ministre et élu local, décrit les maux français qui forment une sorte de maladie, un “Mal” français. Il s’insurge contre plusieurs problèmes tels que les règles tatillonnes de l’administration, l’excès de bureaucratie, la centralisation, le manque de confiance des entrepreneurs, un État trop dirigiste,…
Est-ce que la France tombe?
C’est la thèse de Nicolas Baverez dans La France qui tombe (Perrin). « L’essentiel du discours politique a été consacré à l’éloge de l’immobilisme au nom de l’excellence de l’exception française« (p87) écrit-il.
La France ne tombe pas, elle est à terre.
Alors nous en sommes là, réduit à l’immobilisme. Depuis…cinquante ans.
On en voit le résultat: moi qui suis un habitant de la France rurale depuis toujours, l’exode rural a transformé nos campagnes en friches. Rien n’a été épargné. Commerces fermés, services publics, écoles, …y compris les chefs-lieux de cantons à l’abandon avec voiries et mobiliers urbains à l’état de ruines.
Le COVID révélateur?
Jean-Pierre Le Goff dans « la Société Malade » identifie ce mal français qui nous plonge dans un déclinisme ravageur. Pour lui la pandémie a constitué le révélateur où l’on a plongé des milliers de gens dans « un inter-monde » condamnés à « tourner en rond ».

Je ne veux plus vivre dans cet inter-monde, cet entre-deux instable sans perspectives
Voici résumés en trois chapitres ce qu’une intelligence artificielle comme Microsoft Bing est capable d’écrire à propos du déclin de la France empêtrée dans ses questions sociales, culturelles et politiques.
En ce qui concerne les problèmes sociaux, la France est confrontée à des défis tels que le chômage, la pauvreté, l’immigration, l’intégration des minorités, les inégalités sociales et économiques, les tensions entre les différentes classes sociales et les générations .
En ce qui concerne les problèmes culturels, la France est confrontée à des défis tels que la préservation de sa culture nationale face à la mondialisation, la diversité culturelle et linguistique, l’identité nationale et européenne, le multiculturalisme et le pluralisme religieux .
En ce qui concerne les problèmes politiques, la France est confrontée à des défis tels que la montée du populisme et de l’extrémisme politique, la corruption politique, le manque de confiance dans les institutions politiques et démocratiques, les tensions entre les partis politiques et les groupes d’intérêt .
J’ajouterai que nos hommes politiques manquent d’envergure pour aborder la conduite d’un Pays devenu ingouvernable tant les tensions contraires sont innombrables et vives.
Tout est dit. Mais il faut relativiser ce jugement avec l’état du monde, celui de nos voisins, et la poussée des dictatures qu’on nomme aussi démocratures par euphémisme qui s’opposent à la fragilité du monde démocratique.
Je suis donc un habitant de cet archipel paysager décrit pas Jérôme Fourquet dans L’Archipel français. Isolé des références anciennes, loin des dogmes, qui s’interroge sur le sens à donner à ses engagements.
Il manque 8000 chauffeurs de bus pour assurer la rentrée scolaire. On ne dispose pas comme dans le passé d’une réserve de trouffions capables de suppléer au manque de conducteurs. Alors l’idée fait son chemin qu’en dessous de cinq kilomètres, chaque élève viendra à vélo. Rien d’extraordinaire à cela, nos petits voisins allemands de l’autre coté du Rhin vont déjà en classe à vélo depuis longtemps.
Quel vélo?

Le vélo à ne pas acheter

Le VTT est justement le vélo qu’il ne faut pas pour aller à l’école. Pourquoi? tout simplement parce qu’il n’est pas conçu dans ce but. Pour aller au collège, il faut un vélo doté de garde-boue, d’un éclairage fixe et d’un porte-bagage.

Voici les vélos de la rentrée pour l’école primaire… j’ai un faible pour le bleu ci-dessus

demain les modèles de rentrée au collège…
Parcours forestier. Quelques degrés de moins.
J’ai sillonné la forêt de la Hardt dans le passé en long, en large et en travers.
Site apprécié des cyclistes mulhousiens.
Toutes mes chroniques de la Hardt sont ici.




Dans la presse locale de demain « un coureur septuagénaire en hypothermie sur le bord d’un chemin doit être héliporté à Colmar »
Un titre comme ça, je ne veux pas en être le héros. Rien que pour le kendiraton, le onvoulavébiendi, qui amuseront les rezozozio.
Plutôt crever!
Il y a dans la citoyenneté une question de mesure du collectivement acceptable, au-delà duquel on franchi l’inacceptable. C’est ma conception.

Un temps à rester à l’ombre? pourtant près de chez moi les maçons s’affairent à la construction d’un ensemble immobilier dès 7 heures le matin, le casque sur la tête.
Suis-je seul à courir? Non, je rencontre des gens dans la force de l’âge qui ruissellent. Je commence par marcher, ne voulant pas trop solliciter rapidement « la machine ». Les mises en garde sont légitimes puisqu’en cas de canicule, le corps compense comme il peut.
Je vais finalement longer les ruelles de Leimbach après son vignoble pour enfin rentrer dans la rosée le long grand pré herbeux.

Ne vous prenez pas la tête, le vélo tout chemin est un concept qu’on est capable d’inventer soi-même. N’écoutez pas les sirènes de la mode et ne soyez pas figé dans une mono-pratique maniaque du vélo.
J’ai longtemps fait du vélo de route tout en étant inconditionnel pendant plusieurs décennies.
A 60 ans, j’ai abordé le VTT, sur le tard, après l’avoir dénigré, estimant que la route avec cuissard en latex était le must de l’aristocratie cycliste…alors que le VTT me faisait penser au char d’assaut réservé à un monde qui fuyait la route. Bref, de petits joueurs!
Il faut se souvenir que les cohortes du dimanche en 1970 toutes adhérentes à la FFCT ne juraient que par la route. Et rien d’autre! J’ai donc des circonstances atténuantes.

En 2015, je me suis mis à découvrir le cyclo-camping avec beaucoup d’idées préconçues. Imaginer faire du cyclo-camping avec un vélo de course, c’est une gageure; cependant j’y suis parvenu tout en faisant de gros sacrifices sur le confort de l’emport. Depuis je me suis perfectionné et assagi. Je visite beaucoup de contrées inconnues en partant de chez moi avec mon vélo et mes bagages sans l’aide de quiconque, ni de voiture, ni de train et encore moins d’assistance électrique.
Aujourd’hui on parle de gravel, un vélo censé pouvoir rouler dans du gravier malgré des caractéristiques routières à la base. C’est un effet de mode tout droit venu des States et dont Décathlon s’est emparé avec son fameux Triban .
Passons!
En juin 2023, je me suis payé un vélo typé fille (je ne l’ai su qu’après et je ne vois d’ailleurs pas en quoi ce vélo est genré) de chez Giant (occasion) et j’en ai fait un VTC, un vélo tout chemin. Il a tout pour plaire un septuagénaire comme moi.

J’ai commencé par l’équiper en cyclo camping avec des porte-bagages. Puis maintenant je l’utilise en tout chemin.

Alors ne confondons pas VTT et VTC. Le VTT permet d’aborder des terrains difficiles d’accès, gras, accidentés, caillouteux, rocheux. Il a du grip sur les pneus et une gamme de développement large tout en étant bien suspendu.
Alors que le VTC est un vélo polyvalent capable d’être confortable et véloce sur route et à la fois bien chaussé sur des chemins forestiers ou des sentiers de graviers. Le mien a en outre une suspension avant qui vous assure un meilleur contrôle au sol et moins de secousses dans les poignets.

Méfiance cependant, le VTC a très peu de grip sur les sols difficiles et ne pas se laisser entraîner dans les fortes descentes sans contrôle de sa vitesse comme par exemple sous un bois de sapins ou sur sur sol gras.
Ce qui me plait dans ce concept de VTC, c’est que je peux alterner lors d’une sortie, route et chemin, chemin et route au gré de mon inspiration.
Oui, je l’avoue le VTT est devenu à mon âge beaucoup trop physique et je manque de peps, de puissance, et de reflexe dans les situations critiques.
#beatyesterday #garmin

Je dois vous faire un aveu: j’observe les efforts gouvernementaux pour inciter à la voiture électrique avec circonspection. Ou plutôt en prenant du recul. Je temporise car je ne suis nullement convaincu.
Mon titre est provocateur à bien des égards car il met le doigt là où ça fait mal dans le credo des écologistes vent debout contre le nucléaire. Je ne disconviens qu’il existe un courant écologiste pronucléaire mais il est discret, à tout le moins inaudible.
Dans le monde cyclo militant, je sais que le nucléaire est un affreux épouvantail. Et pourtant tous les anti-nucléaires, cyclistes ou non, vont devoir avaler leur chapeau car le nucléaire est la seule énergie d’avenir pour lutter contre le réchauffement. On pourrait aussi se dire vertueux en usant de son vélo le plus souvent possible sur de courts déplacements. Et que voyons-nous? des cyclistes qui s’empressent de s’équiper de vélos…électriques!
J’ai connu l’époque des logements « tout électrique » qu’on s’est évertué à démolir au motif qu’ils encourageaient le tout-nucléaire et faisaient l’impasse sur la qualité isolante des bâtis. On les démolissait même en prétextant que les radiateurs « grille-pain » étaient des gouffres thermiques alors qu’ils n’étaient qu’une émanation de la loi de Joule commune à tous les effets calorifiques depuis le début du siècle passé. A la limite on chipotait sur le thermostat qui n’était que mécanique et beaucoup trop imprécis. De belles fadaises.
A présent un logement moderne bien isolé ne peut plus être chauffé que par… une pompe à chaleur (PAC), puisque le chauffage à base d’énergie fossile devient proscrit. Je n’oublie pas la géothermie, le bio-méthane, et le bois qui restent des énergies liées au contexte local.
Mais s’agissant de nos déplacements automobiles, j’observe la nouvelle transition qu’on aimerait nous faire prendre, disons plutôt le virage écologique de la voiture électrique sans trop regarder sur les cotés.
Pas d’emballement!
Il reste encore de beaux jours à la voiture à pétrole qui représente au bas mot près de 40 millions de véhicules en France. Mais ces beaux jours risquent de se transformer en cauchemars si nos politiques décident de nous mener la vie dure en fiscalisant nos carburants vers le haut. On en voit déjà les effets sur le prix du litre d’essence qui avoisine les deux euros, voire plus, alors que les prix de nos voisins sont beaucoup plus modérés.
Je reste malgré tout circonspect vis à vis de nos modes de déplacement futurs qu’on nous annonce plus vertueux contre le réchauffement climatique alimenté par les usages d’énergie carbonée comme le pétrole ou le gaz.
L’électricité ferait donc merveille aujourd’hui alors qu’hier elle était source de tous nos maux.
Comprenne qui pourra!

Mais voila, rouler avec sa voiture électrique est devenu moderne et écologique. En France seulement! car le nucléaire qui ne contribue pas à l’effet de serre fournit 75% de nos besoins, bon an , mal an.
En Allemagne, en revanche, rouler avec une voiture électrique est plus scabreux sur le plan des principes écolos car l’Allemagne a fermé ses centrales nucléaires, perdu l’usage du gaz russe après le dynamitage du gazoduc Nord Stream 2 en Mer du Nord, et doit se reposer sur le brûlage de lignite hautement toxique et polluant tout en comptant sur le vent intermittent de ses éoliennes.
C’est pourquoi je m’interroge. Ne faisons-nous pas fausse route avec cette transition à marche forcée?
D’autant que sur le plan technique, nous sommes loin du compte. Les voitures électriques proposées coûtent « un bras » et sont loin de pouvoir vous assurer une autonomie de 1000 km comme beaucoup de grandes routières à essence ou à gasoil.
Tous ces paradoxes ne vont-ils pas conduire à des réactions de refus des usagers qui vont finir pas s’estimer lésés sur toute la ligne?
On peut le craindre.
D’autant qu’un nouvelle petite musique anti-Giec réapparait ça et là dans le monde scientifique pour contredire les conclusions du réchauffement climatique attribué à la seule action de l’homme et de son mode de développement.
Ainsi même chez les constructeurs, on commence à entendre des sons de cloche divergents qui prétendent que la voiture électrique est une fausse bonne solution.
On nous aurait donc menti?
Il est vrai que sous le plancher d’une voiture électrique se cache un problème de poids: celui des batteries, depuis leur fabrication, leur exploitation, et leur recyclage en fin de vie.
On n ‘a pas encore trouvé, loin de là, le moyen de remplacer avec équivalence nos voitures à essence.

Une Rolls neuve de l’irrigation du maïs.
Tac-tac-tac. Comme le tic-tac de l’horloge, le mécanisme enroule le tuyau. Il y a même un panneau solaire pour faire fonctionner l’électronique de bord.
J’ai entendu aussi tac-tac à chaque tour de roue du VTT.
Un brin d’épines planté dans le pneu. Je tire…et pschitt! Je rentre au plus vite avant que le pneu soit à plat.
Parcours écourté.
La polémique resurgit périodiquement. Faut-il oui ou non fermer la route des Crêtes Vosgiennes à la circulation routière?
Cet été nouvel accès de fièvre de nos politiques locaux peut-être en mal d’un sujet bien clivant capable de déterrer la hache de guerre en pleine torpeur estivale parmi les deux camps. Celui des opposants à la fermeture et celui des pro-fermeture.
Un peu d’histoire
Cette route a été édifiée pour des besoins militaires afin d’acheminer des troupes et du matériel lors du conflit de 1914. Elle était même une ligne frontière entre la France et l’Allemagne après 1870.
Mais depuis, redevenue française à part entière, la route des Crêtes est un itinéraire de paix où les touristes, dont beaucoup d’Allemands, s’adonnent à de belles balades depuis la Schlucht jusqu’à Uffholtz vers le sud et de la Schlucht jusqu’à Saint-Marie -aux-Mines vers le nord. Soit 88 km.
Fermée en deux endroits l’hiver, accessible en tout temps le reste de l’année.
Alors où est le problème?
Le problème réside dans le fait que le massif traversé est un parc régional, le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges et sa charte qui vise à assurer durablement la protection, la valorisation et le développement harmonieux de son territoire. Connu pour sa préservation des patrimoines, il contribue aussi au dynamisme économique. Plus au nord, il existe aussi le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord (PNRVN) moins concerné.
Or d’année en année, l’économique prend le pas sur la préservation et la protection de la nature.
On parle aujourd’hui de surtourisme ça et là comme au Mont-Saint-Michel ou dans les calanques de Marseille.
La parade trouvée pour moins déranger le parc, c’est soit de limiter les accès, soit d’instaurer un péage soit tout simplement d’interdire le transit à tous les véhicules motorisés. Car ce qui est cause c’est bien l’usage des moyens motorisés, même si la surmarche est aussi un réel problème.
SOS NATURE VOSGES en pôle position pour l’interdiction
Agitateur public, l’association SOS NATURE VOSGES boit du petit-lait lorsqu’elle entend les politiques s’emparer du sujet de la route des Crêtes alors qu’elle même milite depuis des années pour restreindre la circulation sur la route sans rien obtenir de concret que de vagues contrôles de vitesse des motards quand la saison d’été approche.
Mon avis
Bien évidemment, fermes-auberges, restaurant, tous acteurs économiques sont vent debout contre toute restriction qui leur ferait perdre une clientèle attitrée comme celle des motards. Ensuite les motards, toujours en colère, s’insurgent contre un projet qui viserait à les empêcher de se servir de cette route comme celui d’un anneau de vitesse. Enfin viennent les habitués motorisés de la route des Crêtes qui l’empruntent pour marcher ensuite sur mes cimes ou pour déguster un repas marcaire copieux avant de redescendre dans la vallée et enfin, chose inimaginable dans un parc régional, des camping-cars qui bivouaquent en toute impunité là où bon leur semble au Markstein, voire même carrément au Grand Ballon.
Ce qui au total fait beaucoup de monde mécontent d’une telle éventualité de réglementer les accès.
Il reste une quantité négligeable de gens pro-réglementation:
Vous l’aurez compris, la thrombose touristique n’est pas prête de s’arrêter demain.
D’autant que les politiques vosgiens ne veulent en aucun cas qu’on les prive de grimper au Hohneck à leur guise, leur sommet mythique, en partant de la Schlucht ou de la route dite des Américains.
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Je suis là par hasard. Je prends le vélo et je prends la première à droite. La grimpée est fantastique. Cent mètres à froid. Je suis en condition. Et j’aborde un long chemin qui surplombe la vallée.

J’aborde la descente et j’arrive à Bleurville. Retour à Monthureux. Je pars explorer la vallée du Prefonrupt et la roche du père Maire

A la fontaine du Buis, complètement à sec, je prends le chemin du retour. 15 km me suffiront à m’imprégner d’un terroir vosgien jusqu’alors inconnu. Une terre de VTT et de randonnées nombreuses



Je n’ai aucune expérience du train+vélo mais Isabelle et le vélo en a une et elle la partage. Isabelle, comme beaucoup de cyclistes, apprécie se rendre sur son site de voyage accompagnée de son vélo.
La preuve encore cette année, Isabelle nous démontre que voyager en train avec son vélo est une aventure incertaine.
En 2019, Isabelle racontait déjà ses déboires avec la SNCF:
Le vélo, éternel allié incompris du train
En 2023, elle est à nouveau confrontée à des déboires…2 employés d’une entreprise sous-traitante attrapent ton vélo, tu dois lui enlever tous les bagages, et ils mettent ton vélo dans deux fauteuils protégés de bâches. Ils l’arriment de ce qu’ils peuvent, ficelles, tendeurs, etc, bien vertical histoire de bousiller ton garde-boue, et tu dois montrer ton ticket spécial vélo réservé à 3 euros.
On peut lire son histoire 2023 ici …
Croquignolettes aventures en train + vélo en France, été 2023
On peut effectivement s’interroger sur cette attitude de la SNCF de compliquer la vie des voyageurs accompagnés de leur vélo à l’heure où l’on encourage la décarbonation des transports.
Manifestement la SNCF continue à considérer que voyager accompagné de son vélo est un non-sens, un couple abscons, et qui en tout cas échappe au merchandising moderne.
C’est pourquoi je me garderai bien d’entrer dans de telles aventures. Cependant je me demande s’il n’est pas plus facile de camoufler son vélo dans une housse, roues démontées ou avec un vélo pliant. Je crois que la SNCF est rebutée devant l’envergure de certains équipages.
Finalement, je vais essayer d’embarquer mon vélo sur un cargo fluvial


A l’accueil du camping de Domremy, l’hôtesse m’interroge « vous faites la Meuse à vélo? »…
Puis elle me montre le livret « La Meuse à vélo ».
Je l’emporte avec moi dans mes sacoches. La Meuse relie le plateau de Langres à la Mer du Nord soit 950 km au total. Se laisser glisser à vélo le long de ses rives devrait donc vous permettre de couler des jours heureux.
18 étapes pour rejoindre Givet
Mais attention, le livret s’arrête à la frontière belge à Givet. C’est la 18eme étape. Pour le reste il faut se référer au réseau Ravel en Belgique…


Chaque étape comporte un double volet. Page de gauche les curiosités à visiter, page de droite un plan de l’étape assez précis.
Mais attention, il s’agit d’étapes bucoliques qui n’excèdent pas 30 km. Rien n’empêche cependant de parcourir plusieurs étapes bout à bout le même jour si vous n’êtes pas accompagnés d’enfants.
S’il vous reste du temps, poursuivre jusqu’à la mer…Dinant, Namur, Liège, Maastricht, Bois le Duc, ce qui fait encore une belle trotte.
J’avoue que la partie belge et néerlandaise m’intéresse.
Puis revenir.
Revenir en bateau par le Rhin, c’est un vague projet.
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Le récolement de mon activité sportive de juillet est en retard. Se retourner derrière soi est pour moi source de curiosité, de réflexion, de mesure du temps passé. Bref un condensé de souvenirs proches. Finalement juillet aura été un mois d’essais en tous genres.
Course à pied

J’ai sollicité mes nouveaux pinceaux à pied

Vélo route


Vélos VTT/ VTC



J’ai aussi en juillet sollicité mes pinceaux à poils.
Lorsque je regarde mes tableaux encore frais du mois, j’y trouve une certaine harmonie. Pas une monotonie. Une forme d’apaisement dans l’usage de mes couleurs et d’ondulation dans le trait.




Ce n’est pas mon rôle de jouer les moralistes.
Mais je lis dans la presse que les fumeurs et les buveurs excessifs « partent » sans payer tout le surcoût occasionné à la collectivité et ce, malgré les taxes perçues sur les produits.

OFDT: observatoire français des drogues et des tendances addictives

Je vous ai quitté le 31 juillet en plein cœur de l’été. Sans rien dire. Ni combien de temps, ni où j’allais. J’avais imaginé le lac de Constance, le tour du Luxembourg, puis je suis revenu à des choses moins complexes et moins longues, un tour dans les Vosges, sa montagne et sa plaine.
Grand bien m’a pris, cette semaine qu’on annonçait pluvieuse s’est avérée catastrophique sur le plan touristique.
A la pluie s’est ajouté un vent tenace capable de décourager les cyclistes les moins endurcis.
Le récit est présenté chronologiquement. Vous pouvez donc me lire jour après jour car j’ai été un peu long.
Thann- Raon-l’Etape (51km/1099m)+ (51km/380m)

Premiers kilomètres avec mon vélo. Je grimpe lentement la vallée de Thann en me bagarrant avec mon compteur Garmin. Bref j’arrive à le démarrer pour de bon à Bitschwiller. Une première bosse pour me hisser au bord du lac de Kruth me donne à comprendre que je vais devoir jongler avec les pignons.
J’ai 30 kilos de machine avec les bagages.
Au pied du col de Bramont, je commence à mouliner. Je suis dépassé par plusieurs randonneurs. Un cyclo de Thann fera un peu causette avec moi. Son vélo de course est équipé à la fois d’une boite Rohloff et d’un dérailleur ‘pour rassurer son cardiologue » me dit-il; je n’ai pas tout compris l’intérêt. Mais il grimpe vite et disparait rapidement.
Je retrouve la jeune cycliste en haut du col de Bramont. Elle vient du club cycliste d’Illzach et me confie n’avoir qu’une brosse à dent pour passer la journée chez sa grand-mère de la Bresse.
Montée à Belle-Hutte puis descente à Xonrupt. Xonrupt a rendu sa route du lac en sens unique dans le sens antihoraire et n’a rien trouvé de mieux de consacrer la partie gauche (coté rives du lac) aux cyclistes et piétons . Je ne suis pas convaincu par ce dédale de bornes plastique. Je ne m’arrête pas, il fait moche.
Je file à Gérardmer manger un sandwich au bord du lac. Les touristes sont emmitouflés comme en automne et semblent en perdition.


A Gérardmer, je reprends la route. J’étais à mi-chemin de mon itinéraire. Direction Raon-l’Etape.
Avec une petite escale à Saint-Dié des Vosges. La montée au col de Martimpré (797m) n’est pas très agréable car c’est une route très empruntée notamment par les camions. Déjà passé par là en 2017 avec Jean .
Saint-Dié des Vosges a un centre ville qui ne manque pas d’attraction avec une longue rue de commerces et un parc agréable sur les bords de la Meurthe.
Après avoir constaté les exploits des jeunes à trottinette, je reprends ma route

Le Villé. Je me trompe alors qu’il suffit d’aller tout droit. Et je grimpe…jusqu’à interviewer un riverain. Demi-tour. Cette route, qui longe la voie rapide N59 est munie par endroit d’une signalisation trompeuse comme par exemple « réservée aux riverains ». Elle m’a coûté un écart inutile.

Me voici enfin arrivé au camping Vosgina de Moyenmoutier qui surplombe la voie rapide à l’entrée de Raon l’Etape. Encore trompé, je fais demi-tour car j’ai oublié de monter la côte à droite.

Le camping Vosgina est dans un joli cadre de verdure bien entretenu et fleuri. J’ai payé 12.22 euros pour ma tente et mon vélo douche comprise. Lorsqu’on arrive l’accueil est important car on est fatigué et on souhaite que les formalités soient simplifiées.
Papiers, s’il vous plaît
Attention, tous les campings ne disposent pas de papier-toilette!
A Vosgina j’ai une feuille à remplir, nom, prénom, adresse, mail et tel. Puis je me place où je me veux. J’arpente les lieux mon vélo à la main. Il faut savoir choisir. Là où attacher son vélo pour la nuit, pas trop loin des sanitaires (surtout si on doit se lever à mi-nuit…), assez loin du bar bruyant, pas trop près des mômes qui braillent, le plus éloigné de la route, pas trop sous les arbres s’ils viennent à tomber sous les rafales.

C’est le lendemain matin qu’on vérifiera si l’on s’est trompé. Vosgina a un gros défaut: il est placé au-dessus de la N59 Colmar-Nancy et donc soumis a un vacarme routier nuit et jour.
Le matin en me levant, le bar du camping me servira de point d’ancrage. Que vais-je faire? il pleut abondamment et la nuit ma tente a été malmenée sous l’assaut des rafales de vent. Je regarde la télé. Une structure gonflable s’est envolée à Saint-Maximin-la Sainte-Baume. Heureusement un croissant m’attend et un bon café. La patronne se désole, « je ne vais avoir que des départs ». C’est là qu’on voit la fragilité des métiers du tourisme face à la météo.
Quoi faire lorsqu’on n’a qu’une tente minimaliste dans laquelle je ne peux que ramper?
Je ramasse mes affaires une à une sous la tente et je les place dans les sacs plastique dédiés, le linge de vélo, le linge civil qui ne m’a pas encore servi, le linge sale, l’électronique, le matériel de toilette, le ravito.
Le ravito
Le ravito pour moi c’est le reste du sandwich de la veille et un paquet de madeleines longues. Rien d’autre.
En terme d’alimentation pendant ces quatre jours, j’ai mangé trois sandwichs, deux croissants, un part de flan, une pizza, et mon demi-paquet de madeleines longue. J’ai oublié aussi un paquet de chips dont il me reste la moitié au retour. Je m’arrange pour toujours avoir sur moi un reste de quelque chose.
Et coté boisson? mon eau de voyage, toujours avoir de l’eau dans le bidon c’est fondamental car outre pouvoir la boire on peut aussi se laver les mains ou nettoyer une plaie. J’ai trainé aussi avec moi depuis Gérardmer une canette de Coca. Je l’ai bue hier à Remiremont en même temps que j’ai achevé mon sandwich d’Epinal. Très bon avec thon, œuf, salade et tomate (5 euros Le Moulin du Château à Epinal). Mais le soir à l’arrivée au camping, je ne me refuse pas une bière.
Réflexion faite, je dois partir. Un grand coup de tonnerre vient sonner l’heure du départ. La tente démontée à la hâte pour emporter le moins d’eau possible avec elle. J’ai revêtu le pantalon étanche avec nez de chaussure. C’est très inconfortable, trop grand et ça frotte à chaque tour de pédale. Je ne suis pas au top avec cet équipement. En revanche imperméable haute visibilité et casque revêtu d’une calotte étanche.
Raon-l’Etape- Domremy-la-Pucelle (112km-1000m)

Je vais entrer en Meurthe-en-Moselle pour une étape que je jugerai la plus difficile. J’ai presque quitté mon camping à regret.

A Baccarat, je m’interroge. On m’observe comme un martien déambulant devant les magasins de cristal. Je suis un peu désemparé par le temps de ce 1er août. Je sais que toute la journée je vais devoir pédaler avec une orientation à l’ouest. Pas de cols mais pourtant 1000 mètres de dénivelée à l’arrivée à Domrémy

Ce parcours entre Meurthe et Moselle et Vosges n’a pas été le plus agréable.
A Damas-aux-Bois, la pluie s’est calmée, mais pas le vent. Il ne se calmera jamais. Une longue forêt interminable avant d’atteindre Charmes, des bosses nombreuses qui me ralentissent et enfin j’arrive à Charmes sur les rives de la Moselle. Un sandwich que je mange au bord de l’eau sous l’ancien lavoir très mal mis en valeur et envahi de crottes de pigeons.

Moyenne et guidon
En matière de moyenne, j’avais en tête mes scores précédents de 15 km/h. Ici mon Garmin m’annonçait des chiffres qui ruinaient mon moral. J’ai éteint l’écran. Au final à Domrémy, il affichait 11.6 de moyenne. Mais en réalité il comptait mes arrêts. Finalement cette étape en roulant a été accomplie à 14.1, ce qui compte tenu de la météo me rendra de la sérénité . A vélo on croit que rouler moins vite fatigue moins mais en contrepartie on pédale plus longtemps. Elémentaire mon cher Watson! Et il faut bien arriver avant la nuit. Ce n’est d’ailleurs pas le bon argument car les heures passées sur le vélo engendrent découragement, mal aux fesses et aux mains qui ne trouvent plus d’appuis reposants. Avec un guidon « monoplace » on cherche d’autres appuis comme sur un cintre course. Je ne trouve que les mains à plat, les mains au centre ou les mains en bout de tube pour me soulager. Il me faudrait des cornes de guidon.

Jusqu’à Gripport, la Voie Verte qui longe le canal de l’est en direction de Nancy.

C’est confortable et fastoche, on descend la Moselle ou on la remonte sans s’en apercevoir


Mais le plaisir dure peu. Je sors à Gripport et je me trouve face à un mur. Au km 60, 120 mètres de déniv avant de franchir la N57. En haut la douanière me dit « pédale! » car je la gène pour contrôler le véhicule qui arrive derrière moi. La fonction publique est intransigeante.
Par la suite de mon voyage, je n’ai pas grand chose pour m’occuper. Certes la campagne est jolie avec ses près, ses collines et ses vaches mais l’habitat est clairsemé. Xirocourt, Praye, …J’aperçois sur ma gauche la colline avec la basilique Notre-Dame de Sion, haut-lieu de dévotion sous les ducs de Lorraine. Avec regret, je n’aurai pas le courage d’y monter. Bien sûr je suis déçu.

Mais je me dis intérieurement que j’aurai à voir le château de Lyautey à… Thorey-Lyautey (135 hab.). Non! le château est entouré de murs, de plantations, on ne peut que l’apercevoir et je ne le photographierai pas. J’observerai de loin sa belle facture et curieusement ses toitures de gris et d’orange. Le maréchal mourra en 1934 dans ce château.
J’arrive enfin à Domremy-la-Pucelle non sans avoir dû gravir au km 105 la terrible côte de Jubainville.

Un cycliste ici, ça se remarque. Une voiture s’arrête pour m’applaudir comme au Tour de France, un autre klaxonne. Manifestement le lieu semble réputé pour être casse-pattes.
A Domremy (on est tenté d’écrire Domrémy, mais prudence c’est mal venu depuis que le sénateur Albert Voilquin fit passer au pilon tous les timbres de la maison de Jeanne d’Arc édités en 1970 parce qu’il y avait un accent aigu sur le e) un grand champ d’un hectare au moins qui ressemble à une pâture. Un caravane, trois camping-cars, trois cyclistes dont un cargo et trike. Dans le petit chalet bois, la jeune fille m’accueille, presque étonnée à cette heure. Il est déjà 19 heures. Je me loge entre le chalet et les sanitaires. Une douche chaude. J’éponge le reste d’eau du matin dans la tente.

11,12 euros la place avec douche et électricité.
Mais aucun resto à l’horizon. Domrémy, 88 habitants, périclite. Toutes les échoppes sont fermées. Jeanne d’Arc ne paie plus. L’hôtesse a tout prévu, elle a une petite épicerie. Je me rabats sur un paquet de chips car je n’ai pas de réchaud pour cuisiner. Je me demande si je ne devrai pas ajouter cet ustensile pour y cuire des pâtes une fois prochaine ou chauffer du café. On m’offre un adaptateur pour recharger l’iphone qui ne servira pas, il a plu tout le temps. Heureusement ma Power Bank toute neuve va largement suppléer au manque de courant)

Avant de me coucher, je vais voir la maison de Jeanne d’Arc. Fermée. Pour accéder il y a à présent une billetterie. Moi qui suis un autochtone des lieux né à 10 bornes de là, je reste pantois qu’on cherche à faire du fric avec cette baraque enduite à la chaux. Mais les Anglais aiment bien venir voir où habitait celle qu’ils ont cramé.
La nuit fut encore terrible.
Agitée de rafales de vent et d’une pluie redoutable, je quitte Domremy après avoir avalé un croissant en m’abritant sous les sanitaires.
Domremy-Contrexéville (48 km/324m)

Il faut absolument que j’abrège. Inutile d’attendre une accalmie, c’est bouché. La tente repliée en catastrophe, je pédale. Non je ne monterai pas à la basilique. Je la verrai depuis la route de Greux. C’est presque une journée de transition. Je sais que j’ai du mauvais temps mais je ne vais pas loin.
Et pourtant dès le départ, la route de Greux recouverte de larges flaques va m’occasionner le remplissage des chaussures. Ce n’est pas agréable du tout. Les vaches qui ruminent doucement me regardent passer, impassibles. Mais les chevaux m’observent de très loin, intrigués. Je les salue amicalement et j’ai presque honte de murmurer à l’oreille des chevaux. Puis pris d’un doute, je regarde autour de moi pour m’assurer que je suis seul.

J’arrive dans mon village natal. Il n’y a plus grand monde de ma connaissance. Des maisons en vente. Je grimpe au village voisin. Un tour au cimetière voir nos sépultures assaillies de pissenlits. Une désolation.

Puis je repars en direction de Contrexéville. Atteindre Gironcourt sur Vraine, la célèbre usine d’embouteillage.
Contrexéville, c’est l’autre ville thermale, la petite sœur de Vittel à 4 kilomètres de là. Une ville de 3000 habitants qui tant bien que mal cherche à survivre à sa réputation de ville d’eau bienfaisante. J’ai un avis sur la question des villes thermales mais je le garde pour moi tant que la Sécu paie…
Le camping de Contrexéville assure son activité avec 80% de sa clientèle dépendante des thermes. C’est dire qu’un mois d’août apocalyptique ne le dérange en rien. J’aurai droit à un grande prairie coté rue le long des bungalows.

Le sol de ma tente est plein d’eau. J’éponge avec une serviette avant d’y étendre le matelas.
Le service est très complet. Je vais laver et sécher tout mon linge pour 10 euros.
Puis je pars à pied en ville visiter les thermes distants d’un petit kilomètre.


L’établissement « hydrominéral » a été reconstruit entre 1908 et 1910 avec des fresques en mosaïque ton bleu de bel effet.

Comme c’est jour de relâche, je m’offre une pizza et une bière à Contrexéville.
Quelle faute de goût!

Contrexéville-Thann (144km/1247m)

Le vent a soufflé en rafale toute la nuit. Ma tente se gonflait et j’ai craint la catastrophe. Finalement je dormirai par intermittence et sans dégâts.
Une fois mon matériel rangé il ne me reste plus qu’à prendre la route. Je fais un pari, abréger mon itinéraire en sautant une étape car le temps n’est pas à l’amélioration.
Avatar avant le départ, je n’arrive plus à ouvrir l’antivol sur la roue arrière du vélo. En quête d’une pince, je le coupe sans difficulté. Une cochonnerie de supermarché très peu dissuasif pour les professionnels de la chose.
Rejoindre Remiremont en passant par Epinal et non pas par Darney, c’est ma décision qui devrait me permettre de rentrer chez moi directement.

J’ai gardé un mauvais souvenir de cet itinéraire de l’année 2022 du coté de Xertigny, on peut le revoir ici. J’écrivais alors « La sortie de Xertigny en direction de Bellefontaine est une épreuve douloureuse. Je pédale assis désaxé car j’ai le périnée entamé. Dans la montée de la ville un ensemble tracteur me frôle et je manque d’être déséquilibré sur le bas côté de la chaussée »
Je ne récidive pas.
Prendre la D165 est aussi risqué car la route est à grande circulation au moins jusqu’à Dompaire où l’on profite au moins d’une voie verte ancienne voie ferrée là où la D166 passe en quatre voies. Les cadavres d’animaux, seuls les cyclistes les voient. Chat, renard, hérisson, fouine,…c’est un bestiaire de viscères éparpillés. J’oublie les petits oiseaux et les rapaces.
C’est un bon pari car je vais bénéficier d’un vent favorable qui me porte dans les montées en étant à découvert sans forêts. Je grimpe le col du Poirier haut la main tout en réduisant ma dénivelée d’environ 350m.

Je monte à la table d’orientation, le temps est bouché en direction de Mulhouse

A Madonne-et-Lamerey, l’étonnante borne de Koufra

Arrivée Uxegney non loin d’Epinal.
La Voie Verte longe le canal de l’Est. A cet endroit il est à moitié vide du fait que le lac de Bouzey qui soutient son niveau se trouve en travaux de mise en conformité.

Je parcours un ensemble d’écluses qui me conduisent jusqu’à Golbey, la banlieue d’Epinal. Puis je reprends la Voie Verte jusqu’à Epinal alors qu’il se remet à pleuvoir.
Un engin barre la route pour tronçonner un arbre tombé. Après quelques minutes sans qu’on daigne m’octroyer un regard, je passe avec difficulté en me tenant aux ridelles du camion dans l’indifférence totale des deux agents.
La Voie Verte n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse comme pour la vraie route.
Puis me voici à Epinal. Beaucoup de signalisation au sol pour les vélos. Au moins il y a de la peinture. Assez de quoi affoler les conducteurs au volant qui sont très peu tournés vers le vélo.

Mon sandwich de la rue François Blaudez est excellent. Un beau jardin le long de la rue Gambetta fera l’affaire pour le déguster d’autant qu’il y a une pompe à eau à coté.
Puis je repars toujours sous la pluie en ayant pris soin de garder une partie de mon casse-croûte.
Il est 12h45.
Programme de l’après-midi, rejoindre Thann du km 54 au km 144 soit 90 km.
Je connais l’itinéraire pour l’avoir déjà pratiqué. Premièrement rejoindre Remiremont. Je tente la rive coté Archettes, Jarménil et Eloyes.

A Dilla-sur-le-Rupt, la rue des Chênes est barrée, on renforce le pont du ruisseau du Ramier. Quelle chance, on a épargné la déviation pour les vélos et les piétons, un ponceau en bois a été édifié. Merci, merci, merci mille fois d’avoir pensé à nous sur cet itinéraire cyclable recommandé.
Quelques sueurs à Nexixard avant d’atteindre Saint-Etienne-les-Remiremont
A Remiremont je pense terminer mon sandwich d’Epinal au bord du lac et profiter d’un Coca. L’établissement est fermé. Un 3 août, c’est incompréhensible.

Je ne suis pas encore trop cuit pour aborder la montée jusqu’à Bussang. C’est une ancienne ligne de chemin de fer qui monte régulièrement même sans entraînement. Hormis les nombreuses chicanes qui interrompent notre avancée, la piste est de bonne qualité et on n’y trouve pas de véhicules autres que des vélos… et des trottinettes.

Finalement je ferai ma dernière pause à l’entrée de Rupt-sur- Moselle.


A Ramonchamp, je ne résiste pas à quitter la Voie Verte sur quelques mètres pour contempler ces vestiges du paternalisme ouvrier


Enfin la fin de la Voie Verte des Hautes Vosges, Bussang.
Une mnute d’arrêt, tout le monde descend.

Je remplis mon bidon et run pour le col de Bussang.


Contraste saisissant en arrivant en Alsace nos deux Voies Vertes de part et d’autre de la vallée sont une mosaïque de macadams rapiécés et quasiment à l’abandon. Chaque élu faisant selon son bon vouloir sans contrôle d’aucune autorité dédiée à ces itinéraires de mobilité dite douce où l’on se fait secouer la paillasse.
Dernière innovation, deux dos d’âne en coussin berlinois avec d’énormes blocs de béton de part et d’autre à Willer-sur-Thur pour réduite la vitesse des bagnoles

Non décidemment l’Alsace n’a rien compris au vélo. A part faire de la com pour la route des vins avec des vélos électriques. Jamais je ne recommanderai cette Vois Verte aux visiteurs étrangers.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Arrivé at home à 19h20
La carte de ce voyage est disponible ici à quelques variantes près.
Au total ce voyage fait 406 km et 4052m.
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Je revisite mes dernières vacances bretonnes. C’est pratique et c’est gratuit.

Pourquoi ne pas faire de vélo?
C’est une parodie du site TOPITO capable de vous dégouter d’enfourcher une bécane.
Mais il faut savoir que le vélo est détesté par nombre de personnes qui le rejettent par principe pour ce qu’il représente: une alternative simple et peu coûteuse en ville face à tous les autres moyens de transport, un objet ringard incompatible avec le monde moderne.
Bien sûr on y trouve beaucoup d’idées reçues comme « Si tu dérailles, tu ressors plein de cambouis ». Ou encore « Tu dois te taper une pompe à vélo et des rustines dans le sac »
Un vélo bien réglé ne déraille pas et s’il déraille c’est souvent le fait d’un usage inadapté comme croiser petit plateau et petit pignon. Un vélo de ville « bien chaussé » et bien gonflé ne crève pas sauf dans de très rares cas.
Mais tout le reste est presque vrai dès lors qu’on débute avec son vélo. Le rédacteur a identifié tous les freins capables de vous décevoir comme celui de puer la sueur. Evidemment, l’usage « utilitaire » du vélo, a contrario de l’usage sportif, vous place dans une situation non conforme à la sédentarité du monde moderne et urbain.
Toutes les considérations relatives à l’inconfort supposé des vêtements sont des contre-vérités. Le cuissard n’est pas indispensable en ville, en revanche l’apprentissage de la selle est parfois redoutable et dissuasif.
Moi qui suis sur mon vélo chaque jour et qui suis à la retraite, je n’ai pas à affronter ces situations domicile-travail qui vous placent inévitablement dans des situations pas faciles: comment gérer la transpiration? les encombrements urbains? les transports de bagages ou d’enfants?

Après avoir essayé mon vélo chargé de ses sacoches et remplies de poids avec une masse globale de 112kg, je suis à présent à partir avec le vrai contenu.
A l’arrière, le matériel pour camper 7240 gr
A l’avant 4700 gr les fringues
Au milieu, le vélo avec les porte-bagages, le bidon, le casque 16700 gr
Dessus, le pilote (en tenue) 80150 gr!
Oups! j’allais oublier l’iphone 270 gr
Total 109 kg

Est-ce une mode? un phénomène de société?
Le tatouage devient chose commune. Il touche toutes les couches de la société surtout les plus jeunes. Moi qui suis de « l’ancienne génération », je m’interroge.
Ma seule référence est celle du film Le Tatoué en 1968 de Denys de la Patellière avec Gabin et De Funès.
Un marchand d’art qui veut à tout prix racheter un tatouage réalisé par Modigliani que porte dans son dos un ancien légionnaire nommé Legrain (Jean Gabin), et lui propose en échange de faire retaper sa maison de campagne.
Le tatouage a un inconvénient pas toujours bien perçu, c’est qu’il est indélébile: on l’a pour la vie.
Celui qui grave aujourd’hui sur son épaule « A Josette pour la vie » se fait plus rare.
Mais un vélo, pourquoi pas!

Le tatouage reste un signe d’appartenance à une passion, une philosophie. Sans oublier qu’il est aussi une forme d’aliénation rappelant les pires heures de la soumission de l’homme par l’homme lors de l’esclavage et du marquage des prisonniers.
Allo!…on me dit qu’il existe de petits tatouages éphémères qu’on peut effacer. Pas les décalcomanies des Malabar. Ah bon, alors essayons!

Allez les filles!
On n’est pas en Afghanistan, heureusement.
Le Tour de France féminin prend sa place peu à peu au lendemain du Tour de France masculin qui vient de se terminer.

Je ne consacre qu’une heure devant ma télé pour les derniers kilomètres des étapes. Comme pour les messieurs.
C’est un spectacle de qualité avec des grandes championnes en lice. Les experts ont parfois du mal à analyser les stratégies de course, mais alors que dirait-on des hommes?
Cela dit, la maillot jaune actuelle Lotte Kopecky s’est bien défendue et a su conserver sa place.
Cependant je reste persuadé qu’Anniemek Van Vleuten reste en réserve et va encore une fois s’imposer au classement final.
Demain Onet-le-Château/Albi 126km plat

Notre ami centcoliste suisse André Rudaz est tombé de vélo. On ne connait pas les circonstances mais il nous a donné quelques détails de son état.
Chute en avant sur le bitume avec, en premier, un amortissement des bras et fracture de la main gauche. Puis amortissement du visage avec rupture du nez, des joues, du palais, des lèvres, dents etc. L’amortissement du visage a permis de protéger le crâne. La nature est bien faite.
Une première opération sur une vertèbre fracturée est passée comme une lettre à la poste.
Une deuxième opération du visage a été plus longue (8 heures). J’ai donné au chirurgien une photo quand j’avais 20 ans. Maintenant j’attends le résultat !!
Actuellement je suis en réhabilitation à Faido (près du Nufenen, Gothard, Bassa della Sella, Scimfuss etc !). J’attends surtout de retrouver la sensibilité des lèvres et du nez.
La partie dentiste c’est pour plus tard !!
André est un grand voyageur à vélo et un spécialiste des cols suisses… et d’ailleurs.
Nous lui souhaitons un bon rétablissement.

Je me souviens qu’à peine arrivés avec Jean au col Amic, le tonnerre s’est mis à gronder, alors nous sommes redescendus vite fait à Wuenheim. Trop tard! un déluge nous a conduits à nous réfugier dans ce blockhaus

Construit par le Land Jagd Regiment en 14-18, il sert encore pour une cause pacifique.

Pour allonger ma maigre balade, je vais jusqu’à Saint-Amarin pour avoir au moins 50 bornes au compteur. De quoi ne pas devoir rougir.
A force de tripoter mon nouveau compteur, j’ai enfin réussi à obtenir un écran qui reste allumé avec un beau tableau de bord comme sur une Maserati



UBS sonne à ma porte le jour J.
Voici donc mes nouvelles pompes HOKA.
Il était temps car hier j’ai senti un caillou traverser ma semelle.
Ces nouvelles chaussures TORRENT 2 sont doublées par les TORRENT 3. Ce sont donc des promos qui me suffiront amplement.
Je ne sais pas comment fonctionne ce commerce mondial. Le site est à Londres, les chaussures sont fabriquées au Vietnam et le colis est parti d’Eindhoven (NL).
J’ai pris deux pointures de plus comme les précédentes et le poids est de 264 grammes (l’une).
Je me suis arrêté hier devant cette éolienne (sur les hauts du Barrois) dont une pale gît à terre. Des lambeaux de ce matériau creux et comportant du balsa flottent au vent. Dans sa chute, la pale a percuté les pales adjacentes. Bonjour la facture!
J’ai plutôt une bonne image de ces grands oiseaux blancs que d’autres préfèrent décrier pour la dégradation du paysage, le bruit ou l’atteinte aux oiseaux. C’est affaire de goût.
Mais sur le plan énergétique, je ne suis toujours pas convaincu et le mystère subsiste: quel est le réel bilan de ces éoliennes qui poussent sur tout le territoire. Le vent gratuit est-il aussi rentable qu’on veut bien le dire?
Par ailleurs je me demande toujours pourquoi dans un parc éolien, certaines tournent et d’autres pas…

J’imagine qu’on table sur un calcul économique, ne pas fournir de kWh si le coût d’achat est trop bas. Ou alors préservons les machines tant qu’elles ne sont pas indispensables?
Cela dit, je reste dubitatif. Face à cette énergie fatale et intermittente, pas facile à dompter, l’énergie produite représente bon an, mal an, seulement 20% de la puissance installée tout en se souvenant qu’au-delà de 50km/h de vent le matériel risque la casse et qu’il faut le découpler. On se demande aussi quel est le bilan en terme d’investissement et de coût d’exploitation car intervenir en rase campagne sur des aérogénérateurs de 350 kW perché à 50 mètres de haut ne doit pas être gratuit.
Dans l’absurde, je me dit qu’à force d’éolien on va finir par arrêter le vent. C’est absurde puisqu’une éolienne ne peut tourner que si elle laisse passer un énergie résiduelle de vent à travers ses pales. Il y aura donc toujours du vent derrière.
Les rêveurs les plus audacieux se laissent bercer par une autre illusion: l’éolienne freinerait la rotation de la terre et subitement le temps pourrait s’arrêter.


Fernand Reynaud au Markstein. Pas pour vendre des belles oranges mais pour constater qu’on a été eu. C’est en tous cas ce que clament les commerçants du Markstein.

Les commerçants font grise au lendemain de l’étape Belfort-Markstein, ils se retrouvent avec des stocks de marchandises invendues notamment des sandwichs qu’il faut jeter par centaines.
10.000 spectateurs au lieu de 30.000!
Normal, moi qui suis cycliste (et aussi un peu anti-tour), jamais je ne me serais risqué à monter là-haut en sachant que l’itinéraire serait incertain…et que par ailleurs un barouf d’enfer avait lieu pour « faire du monde » au Petit-Ballon où se tenait la fan-zone de Tibopin0. Dans ce marché de dupes, je suis prêt à parier que les fermes-auberges du Petit-Ballon auront tiré les marrons du feu.
Il faut se souvenir que dans les vallées de la Lauch et du la Thur plusieurs jours auparavant, on nous annonçait à l’avance des difficultés pour circuler pour rallier le Markstein.
Les journaux ont largement contribué à dissuader les visiteurs de monter au Markstein, la preuve (DNA 21/07)

Au moins sur ce coup là les forces de l’ordre auront gagné.

Je suis Aubois d’un jour.
Village tout neuf. Chemin faisant j’ai atterri devant une enceinte grillagée. Le centre de traitement des déchets nucléaires de Soulaines. Du coup, les neutrons égarés me fouettent les mollets.


Après avoir visité 534 sites, notre collègue (et ami) Régis PARAZ cc3225 a terminé récemment son Brevet des Provinces Françaises débuté en 2009. Un chroniqueur de CYCLO’MAG (magazine de la FFCT) a interviewé Régis et publié un article et l’interview.
Son interview est une ode au voyage à vélo. C’est comme ça que je tente modestement mon cyclo-camping en dépit de contraintes familiales que l’on doit bien prendre en considération.
Rappelons que Régis Paraz a été un des présidents du Club des Cent Cols que j’ai beaucoup apprécié.