Chemin faisant, poussés par un vent de sud, nous découvrons d’agréables sentiers le long des vignobles qui nous mènent jusqu’à Hattstatt.
Les villages que nous traversons exhalent de troublantes odeurs de raisins en macération.
Puis à Gueberschwihr, les plus téméraires organisent un détour vers Osenbach via les couvent St Marc. J’en suis…A regrets.
Encore sous le coup d’un refroidissement attrapé à Koestlach le week-end dernier, je peine à rejoindre le groupe qui, heureusement m’attend à l’entrée du parcours pédestre…
Il existe des esprits malicieux pour dire que le couvent St Marc nettoie tout comme la lessive du même nom.
Eh bien moi, c’est le contraire, la côte qui mène à Osenbuhr et son auberge ne m’a laissé que des traces dans les jambes!
Lorsqu’on grimpe cette affreuse côte du couvent, on n’a guère le temps de jeter un œil à gauche en contrebas, trop occupé à tenir le cap d’un cyclo qui louvoie à la rupture de l’équilibre.
Petite histoire du couvent de Saint-Marc pour les courageux:
Le couvent de Saint-Marc aurait été fondé avant l’an 740.
Une légende attribue la création du couvent au roi Dagobert II lui-même en l’an 676 ! Il aurait alors fait don à sa fondation d’une relique d’importance : la tête de saint Sigismond. C’est pour cette raison que le petit établissement religieux se nomme d’abord « Sigismundzell ». La relique existe toujours, mais est conservée en l’église de Matzenheim. Après un incendie en 1101, le couvent est reconstruit par l’abbaye bénédictine de Saint-Georges en Forêt-Noire qui en devient le protecteur et administrateur. Il abrite alors une petite communauté de moniales. Là encore, l’histoire retient une succession de pillages et destructions (Thiébaut de Ferrette en 1298, les bandes anglaises en 1375, les Armagnacs en 1444, les paysans en 1525).
Pratiquement à l’abandon , le prieuré est relevé en 1749 par l’abbaye d’Ebersmunster qui reconstruit l’église en 1760, puis les bâtiments claustraux en 1762. On découvre d’ailleurs les armoiries d’Ebersmunster sur le fronton de la porte (le sanglier), ainsi que le lion de Saint-Marc.
Vendus à la Révolution, les bâtiments son rachetés par une succession de propriétaires. Après une première tentative de recréer une communauté religieuses en 1845, il faudra attendre 1868 pour que s’y installe la congrégation des sœurs de Saint-Joseph, dites aussi sœurs de Saint-Marc, qui y œuvre toujours.[/move]
Osenbuhr est une récompense.
On y est dans un cadre reposant entouré de verdure même à cette époque de l’année.
Le cyclo qui (re)prend son souffle à pleines bouffées ne peut qu’être enchanté de ce site magique aux confins de la forêt de Pfaffenheim où quelques touches de prairie illuminent le paysage.
Retour par Raedersheim, Ungersheim et cette affreuse route qui mène d’Ensisheim à Wittenheim bordée de platanes sinistres.
Quand trouvera t-on un itinéraire à l’abri des autos et qui nous laisse le droit de rouler en paix et de bavarder ?