Beau temps. Je cours ce matin, ma façon de libérer du temps pour autre chose. La course à pied si elle est énergivore me prend moins de temps que le vélo. Je pourrai peindre, une fois débarrassé des obligations domestiques.
comme un petit chat avec une grande queue, tête blanche
J’ai à nouveau une martre qui visite les lieux. Elle grimpe le long de la façade et s’attaque au shingle de la toiture. C’est péible. J’ai un piège, mais elle l’évite. Je redoute en même temps de devoir la transporter dans cette cage au loin.Elle est pénible, elle caracole sur le toit et me réveille la nuit.
une task force dans le vignoble de Thann ce matin
Je fais mes cinq kilomètres puis je m’effondre sur le canapé.
C’est le plus vieux quartier de Thann, celui du Kattenbach. Mais direz-vous tout est vieux à Thann. Même moi!
J’ai manqué d’écrire encore un article vachelard comme de coutume, puis je me suis ravisé en reprenant tous mes angles de vue sur cette ville que j’habite depuis cinq ans.
On ne pourra pas me dire que la critique est facile lorsqu’on ne fait rien. Car cette municipalité a des semelles de plomb avec la RD 1066, son trafic routier, qui la traverse et obère toute évolution.
Enfin, je ne sais comment une vague d’embellissement des façades a été obtenue, tandis que le centre historique tombe en ruine. Seule la Collégiale à grand coups (coûts?) de subventions échappe à la décrépitude.
rue Curiale, l’une des architectures les plus remarquables à l’état de ruine.
Hier au soir, je me promenais à vélo dans les rues de la ville. Les grands parkings déserts. En plein juillet, trois camping-cars seulement à l’aire d’accueil place du Bungert là où d’habitude on se dispute les places en cette période.
L’aire de service, face à Match, qui permet d’accueillir le complément de visiteurs est vide. Incompréhensible!
La Voie Verte passe par là avec ses méandres, sa chaussée défoncée et sa signalisation trébuchante. Mais il faut faire avec depuis que la France doit assumer son déclin territorial et rembourser ses dettes abyssales.
Ca me mine d’en être arrivé là après quarante ans au service du Pays. J’ai l’impression d’être un loser qui s’est fait dévaliser par sa banque.
Mais je ne saurais être juste si je me limitais aux façades lézardées.
Thann a des potentialités mais elle peine à les réhabiliter.
Cela dit, ne le répétez pas, l’impôt foncier y est moitié moindre que dans l’agglomération mulhousienne. Ceci explique peut-être cela.
Il fait encore bon au chalet Baumann et le barbecue brûle encore
Les promeneurs à pied étaient nombreux. Aucun cycliste!
Bitschwiller, l’étang
Je quitte Mulhouse remontant la vallée. Sans grande conviction, je vais visiter l’étang de Bitschwiller. Je cherche un chemin pour m’évader de la grand route. Rien. Me voila parti à grimper le Plan Diebold avec mon char.
un beau parcours forestier (19km/460m)
J’ai presque tout mis à gauche
Aujourd’hui grisaille sur le massif
Tout va bien, le char ne se plaint pas. Moi non plus. Mais je rumine de devoir monter là-haut, le Plan Diebold n’était pas un bon plan. Autant prendre les pneus fins. Je m’arrête pour photographier Bitschwiller en contrebas. Dans la brume, et vent du nord glacial.
Un, puis deux, puis trois cyclomoteurs me dépassent. Me voila asphyxié à la Gazoline.
Au plan Diebold, je prends chalet Baumann.
direction Baumann, Weierlé
Puis je pars au col de Teufelsgrund par le petit single casse- gu….le « Baumann »
Descente par Croix Rouge jusqu’à Leimbach. Je ne sais pas franchir les zones rocheuses, trop dangereuses pour moi. Si je tombe, le vélo va continuer tout seul. Alors l’exercice consiste à s’arrêter avant, sans tomber, puis à marcher à coté de son vélo. Je n’ai aucun scrupule à pratiquer ainsi parce qu’après je suis fier d’arriver en bas sans encombres.
ermitage du frère Fernand
A l’Ermitage du frère Fernand, je traverse la route de Rammersmatt et c’est un vrai plaisir de poursuivre par le sentier forestier.
Face au nord, je suis saisi par le froid, j’e ‘évite le parcours Vita et je rentre fissa par la route.
Pour les mateurs et amateurs de cols, le Plan Diebold Scherrer (619m) et le Teufelsgrund dans la foulée ( 609m)
Ce n’est pas la première fois que je monte à la vue Zuber au-dessus de Thann.
D’année en année, c’est plus difficile. Lorsque j’arrive au col de Teufelsgrund j’ai 320m de déniv avec 7 km de montée. J’ai 6 segments à plus de 10% qui font que je pousse car mon cardio monte trop haut à plus de 140.
Au col un groupe de marcheurs. On échange.
Vous devriez passer à l’électrique,
vous n’avez pas assez de pignons à l’arrière…
Je monte le single étroit en poussant et je m’assois sur le banc. J’ai de la chance le temps s’éclaircit et je vois Geishouse.
J’ai choisi de sortir à VTT tout en restant non loin de chez moi afin de pouvoir rentrer au plus vite.
Je commence par la grimpée du Rangen rue du Kattenbachy, puis le chemin Montaigne.
J’ai droit à un beau point de vue sur la cité enneigée.
La neige du jour est à moitié verglacée par le passage des promeneurs. Il faut adapter son pilotage, repérer les ornières de glace pour les longer. Dans les descentes ne pas perdre le contrôle et freiner par anticipation.
Globalement, la machine est pilotable vu la faible épaisseur de neige. Mais dès qu’on entre dans la poudreuse fraîche, il faut pédaler plus fort pour imprimer sa marque.
Au bout de douze kilomètres, je rentre à la maison par la nouvelle déviation Vieux-Thann/Leimbach
J’ai terminé ma balade VTT par une vue imprenable de Thann.
Et pour cause, puisque j’ai du porter mon vélo dans des broussailles pourvues de longues épines.
Auparavant je suis allé à l’étang du Dornshag caché en pleine forêt, puis rejoignant Roderen, ces jeunes lamas ont presque pris la pause le temps de la photo.
Bluffé par mon premier essai d’image créée par une intelligence artificielle, je tente une autre création.
Je demande à Image Creator de me produire une image intitulée « cyclistes sous la pluie ».
Et voici le résultat. On sent le petit coté asiatique de l’image d’une rue parcourue par une mousson d’été. Les deux cyclistes dans le genre baroudeur avec leur casque en forme d’égouttoir ont belle allure.
Je suis dubitatif. Est-ce que cette intelligence artificielle de l’image est capable de construire une image locale?
Par exemple, je lui demande « un vélo qui fait ses courses devant la Collégiale de Thann »
Je me doute que l’intelligence va attraper la migraine…Perdu!
En moins d’une minute Image Creator me pond quatre images de Thann, un peu enjolivées
C’est en ces termes que le maire de Thann, Gilbert Stoeckel, interroge François Horny, président de la communauté de communes Thann-Cernay (CCTC). Rappelons que le maire de Thann est lui-même 2eme vice-président de la dite communauté.
Le courant passerait-il mal entre les élus?
Encore une fois il faut constater qu’en matière d’infrastructures cyclables les élus ne cessent de se renvoyer la balle, ce n’est pas moi c’est l’autre. Dans un courrier, le député Schellenberger reconnait que rien n’est simple en terme de réseau cyclable puisque chaque commune, chaque communauté fait comme bon lui semble. (lire ici)
Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient
Toujours est-il qu’on découvre à l’occasion d’une réunion publique que le Plan Vélo dont l’origine remonte à 2018 (lire ici) est toujours à l’état de jachère et que les acteurs locaux en sont encore à se demander qui fait quoi.
Cinq ans plus tard, on se demande qui fait quoi!
On lira ci-dessous l’article des DNA (31/10) qui en dit long sur l’incurie de nos élus en matière de déplacement vélo
On pourra toujours se reporter aux engagements des Municipales de 2020 pour constater que les engagements à Thann ne sont pas tenus trois ans plus tard.
C’est un parcours sympa que je vous mets en trace Openrunner en bas.(20km/335m)
J’ai commencé par la montée vers Rammersmatt, c’est à dire par la route de Leimbach. Avec l’intention de rester en local car il commençait à pleuvoir comme annoncé par la météo.
Puis je suis redescendu par un délicieux chemin, le circulaire vert à Mulhberg, qui aboutit au pompage/ antenne relais de Roderen. Sorti de la forêt, non, il ne pleuvait pas, j’ai donc poursuivi mon chemin.
le circulaire vert qui me ramène à Roderen
Direction Rammersmatt à nouveau par le petit raidard goudronné au bout de Roderen, noté à 12% en arrivant au village. J’ai pu essayer le triple de mon nouveau VTT. Impeccable!
A la ferme je prends le sentier botanique et j’arrive auf dem Berg parking côte 475. A partir de là je suis le sentier des Moineaux à l’envers jusqu’à Hohacker.
Je descends ensuite par le sentier circulaire jaune Bergwald pour rejoindre Aspach-le-Haut. Retour par la piste rue du Traineau.
le petit raidard de Rammersmatt. lorsqu’on aperçoit l’église, c’est bon
Parti tôt, rentré tôt. Le décalage horaire me permet de gagner une heure. Non pas au lit mais sur mon vélo. C’est complètement idiot ce truc de changement d’heure. Mais le dire ne sert à rien puisque la communauté européenne campe sur ses positions depuis cinquante ans sans trop comment savoir s’en sortir.
le topoguide de la D35 au Langkehrun équipement tout neuf pour se reposer
Accompagné de mon fidèle VTC, je m’installe rue des Jardins.
Intrigués, les riverains s’arrêtent. J’ai du mal à commencer. Puis la critique suscite des conciliabules. On me propose une expo, vous vendez?, je ne peux m’extraire des conversations. Alors je temporise, je fais semblant, mais c’est démotivant, j’arrive à ne plus savoir où j’en suis. La rue qui était dans la lumière commence à s’assombrir. Je reteinte en gardant de la chaleur.
La voisine vient photographier mon tableau en souvenir.
Je suis patient. Je termine lorsque le soleil n’éclaire plus que la forêt au fond et alors que la Collégiale n’a plus de lumière. Il fait déjà froid. Je range.
Un spectateur avisé me demande si je vais laisser le candélabre. Bonne question. Je veux respecter mon époque et aussi ma profondeur de perspective.
Rien ne va plus entre les commerçants et la municipalité de Thann depuis l’instauration d’un nouveau plan de circulation en plein mois d’août dernier.
Ce nouveau plan est particulièrement critiqué avenue du Général De Gaulle où les voitures n’ont plus qu’un sens unique à leur disposition.
Ce qui fait bondir les commerçants, le fleuriste Vetter en tête, estimant qu’on les prive de clientèle.
Ceux qui ne disent rien, ce sont les cyclistes puisque dans cette opération ils disposent à présent d’un DSC (double sens cyclable) qui ne remet pas en cause leurs habitudes tout en confortant leur droit d’aller et venir faire leurs emplettes.
Cela dit, Thann reste une ville de voitures qui totalise plus de 900 places de parking. Mais pour un automobiliste, aller à pied, attendre un feu piéton pour traverser la RD 1066 et la voie ferrée, c’est encore trop, il faut pouvoir se garer devant le magasin.
La bataille ne fait que commercer commencer.
Cela dit si je me réfère aux promesses de campagne de la dernière élection municipale, cet aménagement était parfaitement identifiable:
Faciliter les déplacements en mode doux à pied ou à vélo, pour accéder au centre-ville, aux commerces, aux services publics
Matérialiser des itinéraires cyclables visibles
Il reste que circuler à vélo à Thann reste une épreuve. Chaussée rapiécée (rue de l’Engelbourg, rue du Floridor), pavés disjoints, zone 20 non respectée par les voitures, aucune signalétique pour les cyclistes de passage, gendarmes couchés scélérats (avenue de la paix, avenue de Gubbio, rue du Floridor,…)
Mon billet du 29 février 2020 ci-dessous pour en savoir plus
Ce matin j’ai tourné en rond avec mon vélo le temps de trouver une perspective qui me convienne.
Ce sera donc cette voie verte le long des vignes du Rangen. De nombreux cyclistes sont passés. L’un d’eux, Marc, m’a même reconnu. C’est dire ma notoriété! Nous avons bavardé un peu puis Marc a repris sa route.
Un couple a souhaité immortaliser sur son smartphone ma bobine avec mon tableau « wunderbar! »,
« danke! »
devant la page blanche, je m’inquiète, bien cadrer avant de commencer
Les premiers visiteurs de passage sont déçus devant la toile esquissée « vous venez seulement de commencer… »
Un autre « je suis peintre, je peux regarder? »
Puis vient un plaisantin « alors, on photographie à la main?… »
Finalement, je remballe à 12h30.
« On dirait une photo » me dit le dernier passant. Un compliment, j’espère.
La Thur à Thann (huile sur toile 40×50), travail approximatif
J’ai mis une dernière main à ma peinture « sur le motif ». Ce n’est pas facile de peindre devant les passants alors que je balbutie avec mes pinceaux et mes couleurs. Parfois j’ai droit à un « c’est très beau » d’encouragement de personnes qui passent en faisant leur jogging et d’autres qui s’arrêtent dans mon dos sans rien dire. Il y a des dizaines d’emplacements à Thann pour peindre, pourtant j’hésite car d’autres paramètres me font hésiter. J’ai besoin d’un éclairage offrant de bonnes perspectives; donc peindre un sujet vers l’ouest le matin et vers l’est en soirée.
Alors je me déplace avec mon barda sur le vélo, hésitant lorsqu’il y a trop de monde. A force, je deviens louche pour le voisinage. Il m’est arrivé de quitter les lieux puis de revenir plus tard m’installer.
Peindre « sur le motif » (sur place) favorise les couleurs, les contrastes naturels mais en même temps rend le champ de l’image plus complexes à traduire. Car les préceptes d’un bon paysage restent toujours les mêmes: un sujet, un nombre d’or, des fuyantes, des harmonies de couleurs,…
Pour un peintre comme moi c’est difficile d’autant qu’il faut aller vite car la lumière est changeante et il faut savoir saisir les personnages en instantané.
Aujourd’hui départ fractionné. La montée dans les vignes n’est pas à ma portée en courant, alors je marche.
J’avance à pas de géant
Il fait un vent frais. Une fois tous les potaches croisés, je me remets à courir jusqu’au pied du Rangen. La grimpée à pied, je la redoute car je manque de force. Mais une fois en haut, j’ai une belle vue avec un soleil levant qui illumine la vallée.
Je vous ai quitté le 31 juillet en plein cœur de l’été. Sans rien dire. Ni combien de temps, ni où j’allais. J’avais imaginé le lac de Constance, le tour du Luxembourg, puis je suis revenu à des choses moins complexes et moins longues, un tour dans les Vosges, sa montagne et sa plaine.
Grand bien m’a pris, cette semaine qu’on annonçait pluvieuse s’est avérée catastrophique sur le plan touristique.
A la pluie s’est ajouté un vent tenace capable de décourager les cyclistes les moins endurcis.
Le récit est présenté chronologiquement. Vous pouvez donc me lire jour après jour car j’ai été un peu long.
Thann- Raon-l’Etape (51km/1099m)+ (51km/380m)
Premiers kilomètres avec mon vélo. Je grimpe lentement la vallée de Thann en me bagarrant avec mon compteur Garmin. Bref j’arrive à le démarrer pour de bon à Bitschwiller. Une première bosse pour me hisser au bord du lac de Kruth me donne à comprendre que je vais devoir jongler avec les pignons.
Au pied du col de Bramont, je commence à mouliner. Je suis dépassé par plusieurs randonneurs. Un cyclo de Thann fera un peu causette avec moi. Son vélo de course est équipé à la fois d’une boite Rohloff et d’un dérailleur ‘pour rassurer son cardiologue » me dit-il; je n’ai pas tout compris l’intérêt. Mais il grimpe vite et disparait rapidement.
Je retrouve la jeune cycliste en haut du col de Bramont. Elle vient du club cycliste d’Illzach et me confie n’avoir qu’une brosse à dent pour passer la journée chez sa grand-mère de la Bresse.
Montée à Belle-Hutte puis descente à Xonrupt. Xonrupt a rendu sa route du lac en sens unique dans le sens antihoraire et n’a rien trouvé de mieux de consacrer la partie gauche (coté rives du lac) aux cyclistes et piétons . Je ne suis pas convaincu par ce dédale de bornes plastique. Je ne m’arrête pas, il fait moche.
Je file à Gérardmer manger un sandwich au bord du lac. Les touristes sont emmitouflés comme en automne et semblent en perdition.
A Gérardmer, les esquifs ne trouvent pas preneurs
A Gérardmer, je reprends la route. J’étais à mi-chemin de mon itinéraire. Direction Raon-l’Etape.
Avec une petite escale à Saint-Dié des Vosges. La montée au col de Martimpré (797m) n’est pas très agréable car c’est une route très empruntée notamment par les camions. Déjà passé par là en 2017 avec Jean .
Saint-Dié des Vosges a un centre ville qui ne manque pas d’attraction avec une longue rue de commerces et un parc agréable sur les bords de la Meurthe.
Après avoir constaté les exploits des jeunes à trottinette, je reprends ma route
Saint-Dié veut bien des vélos, mais pas trop. La bande fait l’épaisseur du trait. Prière de bien viser. (quai Jeanne d’Arc)
un virtuose. il était déçu de son rétablissment car il a réussi tous les autres. Bravo champion!
Le Villé. Je me trompe alors qu’il suffit d’aller tout droit. Et je grimpe…jusqu’à interviewer un riverain. Demi-tour. Cette route, qui longe la voie rapide N59 est munie par endroit d’une signalisation trompeuse comme par exemple « réservée aux riverains ». Elle m’a coûté un écart inutile.
Des forces gâchées par un détour inutile
Me voici enfin arrivé au camping Vosgina de Moyenmoutier qui surplombe la voie rapide à l’entrée de Raon l’Etape. Encore trompé, je fais demi-tour car j’ai oublié de monter la côte à droite.
Camping Vosgina à Moyenmoutier
Le camping Vosgina est dans un joli cadre de verdure bien entretenu et fleuri. J’ai payé 12.22 euros pour ma tente et mon vélo douche comprise. Lorsqu’on arrive l’accueil est important car on est fatigué et on souhaite que les formalités soient simplifiées.
Papiers, s’il vous plaît
Attention, tous les campings ne disposent pas de papier-toilette!
A Vosgina j’ai une feuille à remplir, nom, prénom, adresse, mail et tel. Puis je me place où je me veux. J’arpente les lieux mon vélo à la main. Il faut savoir choisir. Là où attacher son vélo pour la nuit, pas trop loin des sanitaires (surtout si on doit se lever à mi-nuit…), assez loin du bar bruyant, pas trop près des mômes qui braillent, le plus éloigné de la route, pas trop sous les arbres s’ils viennent à tomber sous les rafales.
bien choisir son emplacement avant de monter la tente
C’est le lendemain matin qu’on vérifiera si l’on s’est trompé. Vosgina a un gros défaut: il est placé au-dessus de la N59 Colmar-Nancy et donc soumis a un vacarme routier nuit et jour.
Le matin en me levant, le bar du camping me servira de point d’ancrage. Que vais-je faire? il pleut abondamment et la nuit ma tente a été malmenée sous l’assaut des rafales de vent. Je regarde la télé. Une structure gonflable s’est envolée à Saint-Maximin-la Sainte-Baume. Heureusement un croissant m’attend et un bon café. La patronne se désole, « je ne vais avoir que des départs ». C’est là qu’on voit la fragilité des métiers du tourisme face à la météo.
Quoi faire lorsqu’on n’a qu’une tente minimaliste dans laquelle je ne peux que ramper?
Je ramasse mes affaires une à une sous la tente et je les place dans les sacs plastique dédiés, le linge de vélo, le linge civil qui ne m’a pas encore servi, le linge sale, l’électronique, le matériel de toilette, le ravito.
Le ravito
Le ravito pour moi c’est le reste du sandwich de la veille et un paquet de madeleines longues. Rien d’autre.
En terme d’alimentation pendant ces quatre jours, j’ai mangé trois sandwichs, deux croissants, un part de flan, une pizza, et mon demi-paquet de madeleines longue. J’ai oublié aussi un paquet de chips dont il me reste la moitié au retour. Je m’arrange pour toujours avoir sur moi un reste de quelque chose.
Et coté boisson? mon eau de voyage, toujours avoir de l’eau dans le bidon c’est fondamental car outre pouvoir la boire on peut aussi se laver les mains ou nettoyer une plaie. J’ai trainé aussi avec moi depuis Gérardmer une canette de Coca. Je l’ai bue hier à Remiremont en même temps que j’ai achevé mon sandwich d’Epinal. Très bon avec thon, œuf, salade et tomate (5 euros Le Moulin du Château à Epinal). Mais le soir à l’arrivée au camping, je ne me refuse pas une bière.
Réflexion faite, je dois partir. Un grand coup de tonnerre vient sonner l’heure du départ. La tente démontée à la hâte pour emporter le moins d’eau possible avec elle. J’ai revêtu le pantalon étanche avec nez de chaussure. C’est très inconfortable, trop grand et ça frotte à chaque tour de pédale. Je ne suis pas au top avec cet équipement. En revanche imperméable haute visibilité et casque revêtu d’une calotte étanche.
Raon-l’Etape- Domremy-la-Pucelle (112km-1000m)
Mon étape du jour passe par Baccarat, Charmes, Thorey-Lyautey
Je vais entrer en Meurthe-en-Moselle pour une étape que je jugerai la plus difficile. J’ai presque quitté mon camping à regret.
A Baccarat, on m’observe comme un martien.
A Baccarat, je m’interroge. On m’observe comme un martien déambulant devant les magasins de cristal. Je suis un peu désemparé par le temps de ce 1er août. Je sais que toute la journée je vais devoir pédaler avec une orientation à l’ouest. Pas de cols mais pourtant 1000 mètres de dénivelée à l’arrivée à Domrémy
les relevés de vent Météo-France à Nancy le 1 er août. 20 à 25 km/h de vent de face et des rafales jusqu’à 50 toute la journée. Avec bagages mon offre au vent est totale
Ce parcours entre Meurthe et Moselle et Vosges n’a pas été le plus agréable.
A Damas-aux-Bois, la pluie s’est calmée, mais pas le vent. Il ne se calmera jamais. Une longue forêt interminable avant d’atteindre Charmes, des bosses nombreuses qui me ralentissent et enfin j’arrive à Charmes sur les rives de la Moselle. Un sandwich que je mange au bord de l’eau sous l’ancien lavoir très mal mis en valeur et envahi de crottes de pigeons.
Moyenne et guidon
En matière de moyenne, j’avais en tête mes scores précédents de 15 km/h. Ici mon Garmin m’annonçait des chiffres qui ruinaient mon moral. J’ai éteint l’écran. Au final à Domrémy, il affichait 11.6 de moyenne. Mais en réalité il comptait mes arrêts. Finalement cette étape en roulant a été accomplie à 14.1, ce qui compte tenu de la météo me rendra de la sérénité . A vélo on croit que rouler moins vite fatigue moins mais en contrepartie on pédale plus longtemps. Elémentaire mon cher Watson! Et il faut bien arriver avant la nuit. Ce n’est d’ailleurs pas le bon argument car les heures passées sur le vélo engendrent découragement, mal aux fesses et aux mains qui ne trouvent plus d’appuis reposants. Avec un guidon « monoplace » on cherche d’autres appuis comme sur un cintre course. Je ne trouve que les mains à plat, les mains au centre ou les mains en bout de tube pour me soulager.Il me faudrait des cornes de guidon.
Le charme de la gare de Charmes.
Jusqu’à Gripport, la Voie Verte qui longe le canal de l’est en direction de Nancy.
C’est confortable et fastoche, on descend la Moselle ou on la remonte sans s’en apercevoir
La Moselle se répand facilement
Mais le plaisir dure peu. Je sors à Gripport et je me trouve face à un mur. Au km 60, 120 mètres de déniv avant de franchir la N57. En haut la douanière me dit « pédale! » car je la gène pour contrôler le véhicule qui arrive derrière moi. La fonction publique est intransigeante.
Par la suite de mon voyage, je n’ai pas grand chose pour m’occuper. Certes la campagne est jolie avec ses près, ses collines et ses vaches mais l’habitat est clairsemé. Xirocourt, Praye, …J’aperçois sur ma gauche la colline avec la basilique Notre-Dame de Sion, haut-lieu de dévotion sous les ducs de Lorraine. Avec regret, je n’aurai pas le courage d’y monter. Bien sûr je suis déçu.
Je ne verrai Sion que d’en bas. La tour fait 45m de haut
Mais je me dis intérieurement que j’aurai à voir le château de Lyautey à… Thorey-Lyautey (135 hab.). Non! le château est entouré de murs, de plantations, on ne peut que l’apercevoir et je ne le photographierai pas. J’observerai de loin sa belle facture et curieusement ses toitures de gris et d’orange. Le maréchal mourra en 1934 dans ce château.
J’arrive enfin à Domremy-la-Pucelle non sans avoir dû gravir au km 105 la terrible côte de Jubainville.
Domrémy-la-Pucelle. Pas sûr
Un cycliste ici, ça se remarque. Une voiture s’arrête pour m’applaudir comme au Tour de France, un autre klaxonne. Manifestement le lieu semble réputé pour être casse-pattes.
A Domremy (on est tenté d’écrire Domrémy, mais prudence c’est mal venu depuis que le sénateur Albert Voilquin fit passer au pilon tous les timbres de la maison de Jeanne d’Arc édités en 1970 parce qu’il y avait un accent aigu sur le e) un grand champ d’un hectare au moins qui ressemble à une pâture. Un caravane, trois camping-cars, trois cyclistes dont un cargo et trike. Dans le petit chalet bois, la jeune fille m’accueille, presque étonnée à cette heure. Il est déjà 19 heures. Je me loge entre le chalet et les sanitaires. Une douche chaude. J’éponge le reste d’eau du matin dans la tente.
Domremy, le camping 11,12 euros. Au coin de la toiture, une sacoche mal fermée remplie d’eau le lendemain matin
11,12 euros la place avec douche et électricité.
Mais aucun resto à l’horizon. Domrémy, 88 habitants, périclite. Toutes les échoppes sont fermées. Jeanne d’Arc ne paie plus. L’hôtesse a tout prévu, elle a une petite épicerie. Je me rabats sur un paquet de chips car je n’ai pas de réchaud pour cuisiner. Je me demande si je ne devrai pas ajouter cet ustensile pour y cuire des pâtes une fois prochaine ou chauffer du café. On m’offre un adaptateur pour recharger l’iphone qui ne servira pas, il a plu tout le temps. Heureusement ma Power Bank toute neuve va largement suppléer au manque de courant)
Domrémy, la place du village
Avant de me coucher, je vais voir la maison de Jeanne d’Arc. Fermée. Pour accéder il y a à présent une billetterie. Moi qui suis un autochtone des lieux né à 10 bornes de là, je reste pantois qu’on cherche à faire du fric avec cette baraque enduite à la chaux. Mais les Anglais aiment bien venir voir où habitait celle qu’ils ont cramé.
La nuit fut encore terrible.
Agitée de rafales de vent et d’une pluie redoutable, je quitte Domremy après avoir avalé un croissant en m’abritant sous les sanitaires.
Domremy-Contrexéville (48 km/324m)
Il faut absolument que j’abrège. Inutile d’attendre une accalmie, c’est bouché. La tente repliée en catastrophe, je pédale. Non je ne monterai pas à la basilique. Je la verrai depuis la route de Greux. C’est presque une journée de transition. Je sais que j’ai du mauvais temps mais je ne vais pas loin.
Et pourtant dès le départ, la route de Greux recouverte de larges flaques va m’occasionner le remplissage des chaussures. Ce n’est pas agréable du tout. Les vaches qui ruminent doucement me regardent passer, impassibles. Mais les chevaux m’observent de très loin, intrigués. Je les salue amicalement et j’ai presque honte de murmurer à l’oreille des chevaux. Puis pris d’un doute, je regarde autour de moi pour m’assurer que je suis seul.
Harchéchamp
J’arrive dans mon village natal. Il n’y a plus grand monde de ma connaissance. Des maisons en vente. Je grimpe au village voisin. Un tour au cimetière voir nos sépultures assaillies de pissenlits. Une désolation.
Barville
Puis je repars en direction de Contrexéville. Atteindre Gironcourt sur Vraine, la célèbre usine d’embouteillage.
Contrexéville, c’est l’autre ville thermale, la petite sœur de Vittel à 4 kilomètres de là. Une ville de 3000 habitants qui tant bien que mal cherche à survivre à sa réputation de ville d’eau bienfaisante. J’ai un avis sur la question des villes thermales mais je le garde pour moi tant que la Sécu paie…
Le camping de Contrexéville assure son activité avec 80% de sa clientèle dépendante des thermes. C’est dire qu’un mois d’août apocalyptique ne le dérange en rien. J’aurai droit à un grande prairie coté rue le long des bungalows.
Au camping à Contrexéville (20.30 euros dont 10 euros pour le linge) observez les arbres qui ploient derrière la haie. Nous sommes sur la colline de Contrex rue du 11 septembre ( 2001)
Le sol de ma tente est plein d’eau. J’éponge avec une serviette avant d’y étendre le matelas.
Le service est très complet. Je vais laver et sécher tout mon linge pour 10 euros.
Puis je pars à pied en ville visiter les thermes distants d’un petit kilomètre.
La majestuosité des thermes est impressionnante. Et en plus on peut remplir sa bouteille gratuitementQue c’est beau la richesse du temps jadis
L’établissement « hydrominéral » a été reconstruit entre 1908 et 1910 avec des fresques en mosaïque ton bleu de bel effet.
Il n’y a plus de Rolls et de Bentley comme on pouvait en voir dans le passé devant le casino
Comme c’est jour de relâche, je m’offre une pizza et une bière à Contrexéville.
Quelle faute de goût!
Contrexéville-Thann (144km/1247m)
Le vent a soufflé en rafale toute la nuit. Ma tente se gonflait et j’ai craint la catastrophe. Finalement je dormirai par intermittence et sans dégâts.
Une fois mon matériel rangé il ne me reste plus qu’à prendre la route. Je fais un pari, abréger mon itinéraire en sautant une étape car le temps n’est pas à l’amélioration.
Avatar avant le départ, je n’arrive plus à ouvrir l’antivol sur la roue arrière du vélo. En quête d’une pince, je le coupe sans difficulté. Une cochonnerie de supermarché très peu dissuasif pour les professionnels de la chose.
Rejoindre Remiremont en passant par Epinal et non pas par Darney, c’est ma décision qui devrait me permettre de rentrer chez moi directement.
rejoindre Remiremont par Dompaire et Epinal plutôt que par Darney, telle est ma décision.
J’ai gardé un mauvais souvenir de cet itinéraire de l’année 2022 du coté de Xertigny, on peut le revoir ici. J’écrivais alors « La sortie de Xertigny en direction de Bellefontaine est une épreuve douloureuse. Je pédale assis désaxé car j’ai le périnée entamé. Dans la montée de la ville un ensemble tracteur me frôle et je manque d’être déséquilibré sur le bas côté de la chaussée »
Je ne récidive pas.
Prendre la D165 est aussi risqué car la route est à grande circulation au moins jusqu’à Dompaire où l’on profite au moins d’une voie verte ancienne voie ferrée là où la D166 passe en quatre voies. Les cadavres d’animaux, seuls les cyclistes les voient. Chat, renard, hérisson, fouine,…c’est un bestiaire de viscères éparpillés. J’oublie les petits oiseaux et les rapaces.
C’est un bon pari car je vais bénéficier d’un vent favorable qui me porte dans les montées en étant à découvert sans forêts. Je grimpe le col du Poirier haut la main tout en réduisant ma dénivelée d’environ 350m.
le col du Poirier entre Vittel et Epinal est balayé par le vent
Je monte à la table d’orientation, le temps est bouché en direction de Mulhouse
col du Poirier, nuages pas rassurants vers l’est sur le massif
A Madonne-et-Lamerey, l’étonnante borne de Koufra
borne du serment de Koufra
Arrivée Uxegney non loin d’Epinal.
La Voie Verte longe le canal de l’Est. A cet endroit il est à moitié vide du fait que le lac de Bouzey qui soutient son niveau se trouve en travaux de mise en conformité.
le canal de l’est à Uxegney
Je parcours un ensemble d’écluses qui me conduisent jusqu’à Golbey, la banlieue d’Epinal. Puis je reprends la Voie Verte jusqu’à Epinal alors qu’il se remet à pleuvoir.
Un engin barre la route pour tronçonner un arbre tombé. Après quelques minutes sans qu’on daigne m’octroyer un regard, je passe avec difficulté en me tenant aux ridelles du camion dans l’indifférence totale des deux agents.
La Voie Verte n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse comme pour la vraie route.
Puis me voici à Epinal. Beaucoup de signalisation au sol pour les vélos. Au moins il y a de la peinture. Assez de quoi affoler les conducteurs au volant qui sont très peu tournés vers le vélo.
la Moselle à Epinal
Mon sandwich de la rue François Blaudez est excellent. Un beau jardin le long de la rue Gambetta fera l’affaire pour le déguster d’autant qu’il y a une pompe à eau à coté.
Puis je repars toujours sous la pluie en ayant pris soin de garder une partie de mon casse-croûte.
Il est 12h45.
Programme de l’après-midi, rejoindre Thann du km 54 au km 144 soit 90 km.
Je connais l’itinéraire pour l’avoir déjà pratiqué. Premièrement rejoindre Remiremont. Je tente la rive coté Archettes, Jarménil et Eloyes.
A Dilla-sur-le-Rupt, la rue des Chênes est barrée, on renforce le pont du ruisseau du Ramier. Quelle chance, on a épargné la déviation pour les vélos et les piétons, un ponceau en bois a été édifié. Merci, merci, merci mille fois d’avoir pensé à nous sur cet itinéraire cyclable recommandé.
Quelques sueurs à Nexixard avant d’atteindre Saint-Etienne-les-Remiremont
A Remiremont je pense terminer mon sandwich d’Epinal au bord du lac et profiter d’un Coca. L’établissement est fermé. Un 3 août, c’est incompréhensible.
selfie au plan d’eau de Remiremont, un truc qui flatte le moi
Je ne suis pas encore trop cuit pour aborder la montée jusqu’à Bussang. C’est une ancienne ligne de chemin de fer qui monte régulièrement même sans entraînement. Hormis les nombreuses chicanes qui interrompent notre avancée, la piste est de bonne qualité et on n’y trouve pas de véhicules autres que des vélos… et des trottinettes.
le fameux giratoire de Dommartin-les-Remiremont suscite l’étonnement. Un cyclo-campeur en fait même le tour à pied avec son attelage.
Finalement je ferai ma dernière pause à l’entrée de Rupt-sur- Moselle.
On distingue très bien la table où je me suis arrêté pour finir mon sandwich d’Epinal toujours aussi frais et savoureux. Juste avant on doit traverser à pied la D466 mais les automobilistes s’arrêtent même avant que j’aie mis pied à terre.Voici les prémisses de la montagne vosgienne que j’aime tant (Xoarupt)
A Ramonchamp, je ne résiste pas à quitter la Voie Verte sur quelques mètres pour contempler ces vestiges du paternalisme ouvrier
l’entrée de l’usine et son petit clôcheton (une petite cloche sur le o, j’aime bien) pour sonner l’heure de la sortieusine (filature?) abandonnée qui rappelle un peu un édifice religieux (rue de la filature)
Enfin la fin de la Voie Verte des Hautes Vosges, Bussang.
Une mnute d’arrêt, tout le monde descend.
La garde de Bussang devenue Office du Tourisme avec le bureau du chef de gare et le bureau du sous-chef de gare. La hiérarchie « en râteau » n’était pas encore d’actualité.
Je remplis mon bidon et run pour le col de Bussang.
En montant Bussang, chambres d’hôtes les Sapinsdescente de la Thur par la voie verte 331
Contraste saisissant en arrivant en Alsace nos deux Voies Vertes de part et d’autre de la vallée sont une mosaïque de macadams rapiécés et quasiment à l’abandon. Chaque élu faisant selon son bon vouloir sans contrôle d’aucune autorité dédiée à ces itinéraires de mobilité dite douce où l’on se fait secouer la paillasse.
Dernière innovation, deux dos d’âne en coussin berlinois avec d’énormes blocs de béton de part et d’autre à Willer-sur-Thur pour réduite la vitesse des bagnoles
un ralentisseur sur une Voie Verte, quel mépris du vélo! admirez le revêtement en tôle ondulée!
Non décidemment l’Alsace n’a rien compris au vélo. A part faire de la com pour la route des vins avec des vélos électriques. Jamais je ne recommanderai cette Vois Verte aux visiteurs étrangers.
Dès le départ rue Kléber, serrez à droite! voila trois semaines qu’un regard en fonte télécom est défaillant. La preuve qu’on est des amateurs
C’est en marge du cyclisme que je pratique puisqu’il s’agit d’une compétition qui ne dit pas son nom mélangeant randonneur, coureur amateur et professionnel, mais c’est pourtant un évènement marquant qui fédère ferveur et sport et qui honore les organisateurs locaux au nombre de 170.
Vingt neuf nationalités représentées ce matin pour affronter la montagne vosgienne au départ de Thann.
Combien de cyclistes? je ne sais pas. On parle de 2500…
comme au Tour de France
En tous cas ils étaient nombreux ce matin place du Bungert dans la fébrilité à attendre que le départ soit donné. Avec une sono tonitruante et les propos des organisateurs tous ravis de réussir un beau coup de pub pour Thann et sa région.
Tous les ingrédients d’une course clairement assumée sur les voitures et les motos mais cependant pas déclarée comme telle puisqu’une course nécessite une réglementation particulière et GFNY, l’organisateur américain de cyclosportives n’a cure de ce genre de subtilités.
Pas de barrière fermée, ouf!dès le départ il faut affronter la grimpée du Plan Diebold par le Steinby en évitant si possible les obstacles
Voici comment se définit GFNY
Il y est question de course et de routes fermées, ce qui n’est pas le cas de la route des Crêtes empruntée aujourd’hui, ni d’aucune autre route
GFNY organise 6 cyclosportives en France dont celle de Thann.
L’inscription se fait en achetant un billet en ligne 77 USD
inclus dans l’inscription « Etre un pro pour un jour »
Le maillot GFNY est votre tenue obligatoire pour le jour de la course. Le maillot est inclus avec vos frais d’inscription et vous recevez votre maillot lorsque vous récupérez votre pack de course à l’exposition d’avant-course.
Les parcours
parcours long 147 km et 4000 m de D+
Il existe aussi un parcours moyen de 57 km et 1500 m de D+
C’est dimanche à partir de 7h50 que s’élancera la Gran Fondo New York au départ de Thann place du Bungert. C’est une cyclosportive, une course (chronométrée avec classement) qui ne dit pas son nom puisqu’elle se dispense des formalités obligatoires en ce cas.
En résumé faut aller vite tout en respectant le code de la route.
C’est un beau challenge pour les 1000 participants attendus. Et aussi un bon coup pour le commerce local avec 2500 nuitées réservées.
Amazon a t-il raison de se battre contre l’imposition d’un frais de port minimal de ses livraisons de livres? Ce combat des libraires est un combat d’arrière-garde qui fait suite au prix unique du livre créant une exception à la liberté des prix et à la libre concurrence. (Jack Lang 1981)
Les libraires sont-ils aussi indispensables qu’ils veulent nous le faire croire?
Je pense que non. Les libraires sont incapables de nous fournir le livre souhaité mieux que pourrait le faire une grande surface et beaucoup moins vite qu’Amazon, le commerce en ligne. Le libraire n’a chez lui que quelques échantillons de lectures en vogue et pour le reste, il faudra attendre. Parfois longtemps. Le libraire serait donc au contraire un frein à la libre connaissance comme par exemple pour les vieux bouquins introuvables en province ailleurs que sur le net.
Ai-je besoin d’un libraire pour choisir mes lectures?
J’en doute, tout m’est offert en ligne et je n’imagine pas un instant entamer un dialogue dans une boutique avec quelqu’un qui ne connait pas mes goûts et à qui je ne souhaite pas me confier.
Pire, si vous êtes un petit scribouillard comme moi qui ait commis « l’ABC du vélo », le libraire local m’a renvoyé à mes chères études en refusant de présenter mon livre consacré au vélo. Alors on repassera avec le coté promoteur local du libraire de quartier.
Amazon un concurrent féroce du libraire?
En revanche avec Amazon, votre livre est disponible dans les 48 heures sans devoir vous déplacer pour le commander. Le dernier kilomètre, je le fais à vélo pour rejoindre la boite Amazon Locker où ma lecture m’attend.
Je ne parle évidemment pas du livre numérique, dont je suis adepte, qui lui vous est livré sans frais instantanément.
La librairie Bisey se décentralise à Thann. Curieux investissement.
La rue des Remparts donne un beau point de vue sur les ruines du château de l’Engelbourg en haut de la colline et sur le tribunal de proximité au bout de la rue
Je me suis remis à l’ouvrage. Après une nuit de sommeil, ma peinture a un peu durci et j’ai pu affiner mes teintes. J’ai toujours des difficultés à ne pas rompre l’harmonie des couleurs. C’est un parti-pris d’apprécier, d’interpréter ce qu’on voit. Je l’apprends souvent à mes dépens dans les tons sombres. Apprécier ce qui est marron, ou bleu, ou noir n’est pas simple.
Alors je teste.
La vigne du Rangen dans le lointain est jaunâtre, mais je dois me résoudre à y porter du bleu car le lointain doit se fondre avec le ciel. J’ai donc rapproché les teintes du ciel et du Rangen afin que mon premier plan soit là où l’œil s’accrochera en premier.
Puis le cheminement de l’œil doit prendre la rivière pour voyager dans le tableau jusqu’à la Tour des Sorcières avec son bonnet rond.
Faîtes l’essai vous-même!
Je ne sais pas si ce bar fermé rouvrira un jour. J’aimais bien la guinguette les soirs d’été.
Avec l’huile, on a vite fait d’arracher ce qui en-dessous et donc de salir sa peinture. Il faut du doigté, nettoyer souvent le pinceau avant d’arriver à un rendu propre.
Ces apprentissages m’occupent presque à temps plein actuellement. C’est la traîtrise de la retraite.
Aujourd’hui, pluie au programme. C’était annoncé, donc pas de surprise. Après le col de Grumbach, un déluge jusqu’à Camp Turenne.
Vue sur la plaine depuis le Molkenrain (en bas la Croisière de Cernay)pas de doute, c’est de la pluie qui mouille
La randonneuse arrive vers moi avec le sourire et s’arrête. C’est une Thannoise habituée des lieux. Elle a son grand imperméable et deux bâtons. Du bon cornouiller. On se souhaite bonne route, elle descend et moi je continue ma grimpée.
Problème niveau certof
Il faut que je vous dise ma constante mathématique, je monte deux fois moins vite que je ne descends.
Sachant que j’ai mis trois heures pour boucler mon itinéraire et parcouru 28 km, quelle est ma vitesse de grimpée? ma vitesse de descente? (par simplification, on considère les distances aller et retour identiques)
Vous avez une heure.
Solution de notre jeu…
Il est défendu de retourner l’ordi!
Mon itinéraire
Je rejoins Bitschwiller-lès-Thann et face au pont de la Thur, je prends la rue des Vignes.
c’est parti
ça monte tout de suite dans la rue. ça monte même bien. jusqu’à la place du Grumbach (km6.7/alt 522m), je fais des pauses puis je pousse quand mon cardio grimpe trop.
Après la place du Grumbach, ça roule pour moi. Jusqu’au col de Grumbach (km7.7/alt 588). Après le col je deviens quasiment marcheur jusqu’au Molkenrain
sans légende
Bifurquer à gauche jusqu’à la fontaine Rehbrenla (km 9.6/alt 745)
A la fontaine bifurquer à gauche jusqu’à Camp des Pyramides (km 10.10/alt 790)
de la lecture
Ensuite prendre Camp Turenne. Entre Pyramide et Turenne (GR5), je roule enfin.
un tronçon où j’ai la force suffisante pour rouler
Arrivé à Turenne (km 12/alt 913), single pierreux impossible de cycler. C’est long et glissant.
après Turenne, je deviens un marcheur encombré d’un véloparcours balisé pour cueillette de champignonsHumour de marcheuses? J’apprécierais un s à la fin.
Arrivé au refuge du Molkenrain (km13.4/alt 1082), je contourne le sommet par le chemin du refuge qui rejoint la ferme-auberge.
J’entame la descente
Par la route j’arrive au col du Herrenfluh (km15.8/alt 837)
Je suis incapable de descendre le début de ce parcours très technique sur le vélo. Trop dangereux pour moi surtout avec la roche mouillée. Je sais que si je chute, il y a aura de la casse. Mieux vaut éviter!
on avait pas mal travaillé ce jour là
Puis, le tracé s’améliore jusqu’à l’entrée de Uffholtz. On suit la route parallèlement.
cette roche est extrêmement glissante, je sursois.
Pendant que je m’escrime à descendre dans la roche à coté de mon vélo, un runner arrive derrière moi. Il court vêtu d’un short et d’un maillot trempés, me dépasse comme une gazelle. Je suis admiratif. Plus bas je le retrouve après avoir enfin pu remonter sur mon vélo.
je suis en bas, les bois fument encore sur mon passage. c’est dire si je suis descendu vite!