
Je ne sais pas si c’est un pied de nez. Courir confiné est un délice. Un dernière parcelle de liberté dont on doit user. Une résistance salutaire.
Thann, rue Kléber, je descends en « roue libre». Se reposer tout en courant n’est pas facile car je n’ai pas de frein à main. Oui courir est un art que je découvre. Quand j’arrive à la maison, je ruisselle de partout et j’ai perdu 600 grammes en 50 minutes.
C’est plus fort que moi, j’ai besoin de « merdouilles électroniques » comme dit Lomoberet.

Mais pour l’apprentissage de la course à pied, c’est un bon confident d’avoir avec soi un truc qui cause pour vous dire que vous allez trop vite et qui mesure vos paramètres. C’est mon cas, je m’emballe facilement et à 146 pulsations, l’appli me rappelle à l’ordre. Alors je baisse la cadence.
Courir avec de la musique et un casque sur les oreilles? Culturellement, je suis bloqué. Je n’arrive pas imaginer…alors que la nature et les chants d’oiseaux sont là. Et quelle musique écouter? des marches militaires? une marche lente de légionnaires avec « voila du boudin »? Les experts vont me guider…
L’appli embarquée, c’est ce qui me permet de tenir pendant l’heure sans devoir m’arrêter.

Courir deux jours de suite est une première pour moi. Et je l’ai ressenti tout de suite dès le départ ce matin. Moins de punch pour monter la petite côte de Leimbach, j’étais en alarme cardio souvent. Ma montée devait être pitoyable. Quand le plat arrive, je suis content, je « remets trois dents ».

J’expérimente tous les scénarii de trajectoires. C’est facile pendant le confinement, on a toute la route à soi. Les trottoirs? moins faciles que la route, beaucoup de raccords et de regards disjoints, je prends les bordures aux bateaux de porche, c’est moins haut et je traverse en diagonale. Les virages de coin de rues sont fatigants, on ressent clairement le petit pas dedans et le grand au-dehors qui permet de girer. Je n’aime pas les grandes descentes qui font mal.
Les muscles des cuisses sont ainsi plus sollicités notamment pour assurer « l’atterrissage » avec surtout le quadriceps ( à l’avant ) qui va assurer la stabilité de l’articulation du genou
Le jogging a ses techniques comme pour les cyclistes. On peut courir sans savoir tout ça, sans se prendre la tête nécessairement tant qu’on n’envisage pas de devenir un compétiteur. Surtout à mon âge!