200 vient de paraître. Avril, mai, juin, trois mois seront juste assez pour venir à bout de ce numéro 24 de 200.
C’est toujours un plaisir de feuilleter ce gros magazine de 130 pages. Rien que pour le velouté des pages et la beauté des photos.
J’ai vu des trucs pour baroudeurs, des électriques à la Race de Chilkoot, du Vietto à l’orteil cassé, du Love Tour 2020 qui passe dans les brasseries artisanales, un focus du Brompton, faire son 200 km en HT, …et des vélos, des vélos, des vélos.
Le port du masque va t-il s’imposer à vélo? Voila une nouvelle donne qui risque de sonner le glas du vélo dans les clubs
Le coronavirus et sa contagion potentielle très élevée, bien supérieure à la grippe, est en train de faire vaciller nombre d’habitudes collectives dans le sport. Et aussi dans la vie tout court, les réunions familiales, professionnelles sont en question tant que nous n’aurons pas dompté la vaccination.
Personnellement je n’irai pas me frotter à un groupe cycliste avec toutes les aérosols que projettent les organismes. Même à dix mètres de distance!
Ceux qui me connaissent le savent très bien, quand je m’écarte du peloton, ça craint derrière car je purge mon nez. C’est dégueulasse, oui je sais. Mais c’est ça un peloton cyclo sur route. Je ne parlemême pas de ceux qui pisse sans descendre!…
Il est sûr que dans ces conditions, on va devoir porter des masques a minima pour rouler à plusieurs. Sinon pourquoi imposer le masque dans la vie courante et pas dans le sport co?
Exit les concentrations! exit les voyages de clubs! exit les montagnardes! l’Ardéchoise! la semaine fédérale! Tous ces rassemblements seront pendant longtemps encore des nids à contamination.
Vous imaginez à l’avenir une Semaine Fédérale peuplée d’octogénaires alertes, mais octogénaires quand même, se réunir à dix mille dans des atmosphères surchauffées et des campings bondés?
Bonjour les dégâts aux urgences covid!
Les organisations de tous poils vont prendre de graves responsabilités lorsqu’elles pourront réunir des centaines de cyclos venus de toutes parts sans connaître leur statut sérologique.
Va t-il falloir un certificat médical « non covid » pour prendre sa licence en club?
Car c’est la vraie question à se poser. Sinon huit jours après après la sortie dominicale, certains risquent de se demander pourquoi ils ont les jambes en coton et le souffle court.
Ne nous précipitons pas à rouler à plusieurs, même à dix mètres, je crois que c’est le mieux qu’on puisse faire.
J’ai fait le tour des sites internet des clubs cyclos du sud Haut-Rhin pour mesurer l’incidence du confinement sur l’activité.
Je veux parler de ceux qui ont un site internet…
CCK Kingersheim
Audax Illzach
CCS Sausheim (ex ACRM)
ACTF Guebwiller
LRV Rixheim
CLR Richwiller
J’en ai certainement oublié…
Le confinement est passé par là, les cyclos ne roulent plus, ils n’ont donc pas grand chose à raconter puisque le calendrier des sorties est tombé à l’eau.
N’accablons pas les clubs, certains sont devenus « des astres morts » avant même que les fédérations ne viennent les dissuader de prendre leurs vélos à l’annonce du confinement.
Le plus étonnant est l’effondrement du site CCK qui affichait fièrement il y a quelques années, et à juste titre, plusieurs centaines de membres et dont le site internet est tombé en désuétude comme par exemple sa section tandem qui est restée bloquée à 2015 ou la section « jeunes » arrêtée à 2014 (attention le site CCK est annoncé non sécurisé)
Du coté du forum pourtant si animé dans le passé, c’est morne plaine. Tout juste si l’ami Bridou vient y afficher ses état d’âme de temps en temps. Sans en obtenir d’échos en retour à son grand désarroi.
J’ai toujours de l’estime pour les Audax. Mais force est de reconnaître que la formule Audax a fait pschitt depuis longtemps. Les membres encore là tentent d’assurer la permanence sur leur page internet. Mais ils n’ont plus de vélos sur la photo, ils sont à pied! L’info-club n°100 de mai-juin vient de paraître…
Dès que nous saurons à quelle décision nous allons être confrontés, une information vous sera communiquée pour une éventuelle reprise. Nous avons également annulé notre brevet de L’ILLZACHOSE du samedi 16 mai 2020 sur instruction gouvernementale et fédérale. Notre séjour à ST CYR SUR MER est annulé également par arrêté gouvernemental. Un courrier sera adressé aux personnes concernées. Egalement annulé le séjour à RIMINI ; à voir avec Paul WINNLEN pour les modalités
C’est triste car on ne voit aucune perspective pour cet été alors que le vélo pourrait reprendre en restant distants.
Successeur de l’ACRM, le CCS n’affiche plus d’activité sur son site. Les photos se sont arrêtées à 2016. Difficile d’en savoir plus. C’est l’ACRM qui m’avait accueilli en 1998 lors de mon installation en Alsace. Les 100 km de Mulhouse étaient alors un rendez-vous apprécié des cyclos de la région où nous étions plusieurs centaines à participer.
Le site de l’ACTF Guebwiller donne tout de suite l’image d’un club actif. C’est rare. On voit que c’est tenu au niveau informatique par des pros avec des renvois sur une page Facebook, Whatshapp, Strava, un comité à jour en 2020, une revue de presse où l’on parle du Randonneur, de Carfree (!), de Frédéric Héran, de Didier Tronchet, et…un lien pour tracer son rond de confinement de 1 km!
…et un journal du confinement tenu par mario (JDC6) dans le bandeau d’accueil
Calligraphie ciselée, rédaction impeccable…on y passerait l’après-midi! A la réflexion, je me dis que c’est peut-être trop bien. Le cyclo qui bosse sur le site doit y passer des heures. Comme moi!
Pas de doute, si vous cherchez un club, c’est l’ACTF Guebwiller qui fait le plus sérieux
Le CLR Richwiller de notre ami Nussbaumer est d’un abord agréable, bien tenu.
L’onglet 2019 indique les activités 2020 avec les 8eme randonnées en pays de Thann le 20 septembre. En plus le club donne une image familiale bon enfant réconfortante. On doit se sentir bien dans le club.
En résumé, il faut en convenir, les clubs de cyclotourisme vieillissent et peinent à renouveler leurs effectifs. Avec ou sans Covid-19, le constat est là. Certains se maintiennent mieux que d’autres. Mais que peut-on faire pour renouveler un modèle de cyclisme qui ne suscite plus l’adhésion?
Il est clair que le Covid-19 ne va pas arranger les choses puisque rouler équipes, en groupes, à plusieurs va être interdit un certain temps. Seuls peut-être les vététistes pourront respecter les espacements demandés sur les chemins. (10 mètres nous dit-on)
L’État va offrir un forfait de 50 euros destiné à la remise en état d’un vélo (changement de chaine, frein, pneu, dérailleur…) au sein d’un réseau référencé de réparateurs, qui seront répertoriés sur le site internet de la FUB et une plateforme dédiée. (Le Figaro)
«L’objectif est que les Français qui le souhaitent puissent en avoir un en état de fonctionnement dès le 11 mai», explique Virgile Caillet, délégué général de l’Union sport &cycle.
C’est toujours bon à prendre. Cette soudaine fougue gouvernementale pour le vélo ne fera pas oublier la bourde qui a consisté à:
1 fermer les pistes cyclables
2 interdire le vélo-loisir
3 pourchasser les cyclistes isolés en hélicoptère dans les cols vosgiens
Comme on dit « il y a deux poids-deux mesures » vis à vis du vélo. Mais c’est vrai le pouvoir nous a habitué à tout et n’importe quoi depuis cette épidémie.
D’ici le 11 mai, jour de fin du confinement, il reste encore des précisions à obtenir sur la façon d’aborder la prochaine phase du « plus comme avant ». Ce sont nos gouvernants qui le disent « le plus comme avant » résonne comme un slogan de parti écolo qui aurait décidé de mettre au panier toutes nos habitudes de vie. Les bonnes et les moins bonnes.
Parquer les bagnoles à la périphérie des villes, mettre trois-quart des zincs à la casse et réapprendre à maîtriser notre outil de production en consommant d’abord nos produits locaux.
Ainsi on pourrait voir les constructeurs de vélos se réapproprier les fabrications importées de Taïwan ou de Chine, les manufactures de chaussures se réimplanter sur le territoire…et j’en passe beaucoup d’autres dans des domaines plus pointus.
Ne plus dépendre d’un marché mondial, c’est quasiment comme réapprendre à maîtriser des valeurs communes qui nous ont échappées au fil du temps. Saurons-nous tirer les enseignements de tous nos manquements et prendre en mains notre avenir sur une autre mode que celui de ces démocraties molles qui ont tout bradé de nos savoirs, de nos savoir-faire?
Sans parler de communisme dont on a vu les ravages derrière le rideau de fer, il faudrait à tout le moins reprendre le pouvoir sur nos marchés et ne pas les déléguer à un mondialisme économique qui depuis des décennies pille la planète et dérègle ses équilibres.
Il faut non seulement rester à l’écoute mais prendre les affaires en mains plutôt que de les déléguer.
J’entends ceux qui parlent par ignorance ou par facilité de cette bêtise française, de son incohérence continuelle ou encore ceux qui pensent qu’on joue sur les peurs.
Je ne suis pas de ceux là. Va t-il falloir faire un ménage salutaire parmi nos politiques ? c’est sûr. Se débarrasser de tous ceux qui ont failli, menti, trahi? oui c’est nécessaire. Mais aussi réapprendre des choses simples du « vivre ensemble » que trop de nos congénères ne respectent pas, ne respectent plus.
D’ici le 11 mai, on ne sait pas si la vie va reprendre « comme avant ». J’ai des doutes. Vouloir qu’il en soit ainsi risquerait d’être dramatique car on n’a pas tué le virus. On en est peut-être encore loin.
Personnellement, je vais continuer mon propre confinement car je sais que je suis au rang de ceux qui présentent « des fragilités ». Il est donc inutile que je m’avance là où il y a du monde. Peu m’importe, ma campagne me suffit. Même si je ne méconnais pas les problèmes de proximité auxquels vont être confrontées nos générations actives ces jours prochains.