« cyclos qui êtes-vous ? »
ou les enseignements d’une enquête
Les résultats de l’enquête conduite par la ligue ALSACE FFCT parus dans la gazette de février 2002 appellent quelques réflexions.
Cette enquête avait été expérimentée en février 2000 au sein de l’ACRM et les résultats publiés dans la gazette de mars 2000.
Cette fois, nous disposons d’éléments reflétant la moyenne des clubs de cyclotourisme alsaciens (avril 2001).
Qu’apprenons-nous ?
Une femme pour trois hommes pratique le vélo !
Il y a encore des progrès à faire dans les clubs pour encourager la pratique féminine ; ce constat traduit des habitudes culturelles : le vélo est encore un sport d’homme et comme dans les partis politiques il faudrait imposer des quotas pour rétablir l’équilibre…il est vrai que faire du vélo le dimanche pendant que madame repasse est tout à fait acceptable pour beaucoup d’entre-nous.
Mais les responsables du club ont aussi une responsabilité dans ce résultat en ne facilitant pas la prise en compte de la spécificité féminine : des parcours et des vitesses adaptées, des horaires acceptables, …
Faudra t-il imposer des quotas aux clubs comme dans les partis politiques !
Vieux, on est vieux, nous ?
Il faut l’admettre, le cyclotourisme est un sport de vieux (et de vieilles) !
Quand on constate que 65% des cyclos ont plus de 45 ans, on ne peut pas dire que le cyclotourisme est un sport de jeunes.
Même si dans nos têtes, nous avons un esprit jeune, force est de constater que le cyclotourisme ne séduit pas les plus jeunes !
Est-on prêt à l’admettre, voire à l’accepter ?
Le cyclotourisme recrute essentiellement parmi les plus de 45 ans, c’est à dire parmi « le 2eme âge ».
Faut-il s’en contenter et perpétuer une image du vélo « passéiste » ?
Pourtant, le cyclotourisme a de nombreux atouts en tant que discipline sportive, peu gourmande en équipements et en harmonie avec la défense de notre environnement.
Le problème, c’est qu’on n’est pas « fun » pour parler comme les « ados », on est incapable de véhiculer une image moderne de notre pratique cyclotouristique et de séduire le plus grand nombre.
Le débat est amorcé…
6 cyclos sur 10 parcourent moins de 3500 km par an
Il faut en être conscient : « les avaleurs de bitume » sont en minorité !
Avec 6 cyclos sur 10 qui parcourent moins de 3500 km et moins de 40 sorties par an, il faut accepter cette réalité et composer des circuits et des calendriers adaptés. En terme marchand, on dirait qu’il faut adapter l’offre à la demande.
L’effet 35heures dans les entreprises devrait permettre aux pratiquants d’être plus présents sur le vélo, l’avenir le dira.
Cependant, à l’ACRM, nous sommes de plus gros rouleurs que la moyenne alsacienne car nous étions 75% à parcourir au moins 3500km et 78% à sortir plus de 40 fois.
22, les v’là !
les cyclos mâles roulent à plus de 22 km/h et les féminines les talonnent de prêt.
Il y a au fil du temps, un effet vitesse qui s’amplifie et qu’aucun dirigeant n’est capable de juguler…il est indéniable que le cyclotourisme évolue au fil du temps vers une pratique plus cyclosportive….d’ailleurs, combien roulent encore avec de véritables randonneuses « garde-boueuses » éclairantes et sonneuses ?
Ce constat met d’ailleurs en question la pérennité des brevets audax qui historiquement doivent être menés avec un capitaine de route respectant scrupuleusement la vitesse de 22.5 km/h..
Moins 7, plus 7
6 cyclos sur 10 roulent dans des groupes de moins de 7 cyclos. C’est bien, pourquoi ?
Un groupe de 7 cyclos a suffisamment de dynamique pour conduire un parcours groupé : possibilité de se relayer, de se protéger du vent ; en outre il ne ressent pas les effets d’accordéon à l’arrière des grands groupes.
Il est beaucoup plus réactif face aux dangers de l’environnement routier : on se remet plus rapidement en file et on peut être plus facilement dépassé par les automobilistes et les camions.
Au sujet des files, ma théorie est la suivante : 7 cyclos en file indienne représentent un obstacle pour les automobilistes de 28 mètres de long (4 mètres par vélo)…cet obstacle pourra être dépassé par une voiture se déplaçant à 60km/h en moins de 2 secondes.
Partant du principe qu’aujourd’hui, un automobiliste n’attend plus derrière un groupe de cyclos mais passe « en force » de toute manière, on a intérêt à ne pas privilégier des groupes de plus de 7 cyclos ensemble si on veut éviter de se faire « f …. en l’air ».
En outre, j’ajouterai que les cyclos sont de moins en moins aptes et entraînés à rouler en groupe et de plus en plus indisciplinés pour se rabattre à l’approche du danger permanent des véhicules venant de l’arrière ; un groupe de 12 cyclos roulant de front est incapable de passer en file indienne dans un délai évitant d’être « serré » par le véhicule. Ajoutons que beaucoup d’entre-nous estiment qu’ils ont droit au 1/3 d’une chaussée de 6 mètres et ne s’en privent pas au mépris du danger !
T’es tombé sur la tête !
Si le port du casque est rentré dans les mœurs, il n’en va pas de même de l’avertisseur lumineux et sonore ; autrement dit, on est prêt à « se prendre » un piéton le long du canal de Niffer et à tomber sur la tête !
Plus de 8 cyclos sur 10 déclarent porter le casque mais ils ne sont que la moitié à disposer d’un avertisseur sonore. C’est pourtant un équipement peu coûteux qui permet d’éviter facilement une chute à l’approche de piétons ou des rollermens surtout lorsque nous empruntons des parcours communs.
Max