Vendredi, mon vélociste a une nouvelle fois tenté de me convaincre. Selon lui, hors de l’électrique point de salut! Point de salut pour les vieux comme moi qui voudraient rester dans le vent de l’histoire du vélo et aussi pour les marchands qui ont trouvé le moyen de redorer leur blason avec des machines sophistiquées qui coûtent bonbon.
Mais voici venir un nouveau produit électrique autrement plus à la mode qu’un simple vélo, la voiture électrique. Pour nous la faire acheter il faut ruser. Prenez-là en location!
Pour 100 euros par mois, les commandes de voitures électriques affluent chez les concessionnaires qui n’arrivent pas à suivre.
La grande déflagration aura lieu plus tard. Dans trois ans quand tout le monde va se précipiter pour se débarrasser de la voiture de ses rêves. Les constructeurs ont déjà commencé à réfléchir pour trouver d’immenses parcs de stockage comme le loueur Hertz avec ses Tesla.
Comment en avoir moins pour plus?
Il est vrai que faire payer à la Collectivité le coût réel des voitures électriques à grands renforts de subventions, ça aide le consommateur à faire son choix.
Je ne suis toujours pas convaincu tout en ayant conscience que le retraité que je suis ne figure pas parmi le cœur de cible du marché de la voiture électrique; je roule peu et je n’ai pas d’usage quotidien pour ma voiture. Je peux donc attendre avant de me lancer dans l’aventure. Car c’en est une, une aventure que les réseaux sociaux se chargent de commenter. Des familles en panne sur l’autoroute faute de recharges, des arnaques sur les coûts de recharges, des puissances de recharge non disponibles, des coûts de réparation prohibitifs,…, sans parler de ceux qui louent un véhicule thermique pour aller en vacances et qui se gardent de le dire.
Je n’ai pas la fibre assez écolo pour tomber dans cette surenchère qui veut nous faire prendre les vessies pour des lanternes. Car il ne faut pas se méprendre, une voiture électrique cumule les inconvénients: chère à fabriquer, autonomie moitié moindre, coût d’achat prohibitif, incertitude sur le prix de vente de l’électricité, pollution liée au surpoids,… je continue de prendre mon vélo pour les courts déplacements et je garde ma voiture Crit’Air 2 pour mes grands voyages.
L’installation de bornes électriques surgit ça et là dans nos bourgades de façon erratique sans qu’on sache vraiment si elles vont servir, un jour.
Je dois vous faire un aveu: j’observe les efforts gouvernementaux pour inciter à la voiture électrique avec circonspection. Ou plutôt en prenant du recul. Je temporise car je ne suis nullement convaincu.
Mon titre est provocateur à bien des égards car il met le doigt là où ça fait mal dans le credo des écologistes vent debout contre le nucléaire. Je ne disconviens qu’il existe un courant écologiste pronucléaire mais il est discret, à tout le moins inaudible.
Dans le monde cyclo militant, je sais que le nucléaire est un affreux épouvantail. Et pourtant tous les anti-nucléaires, cyclistes ou non, vont devoir avaler leur chapeau car le nucléaire est la seule énergie d’avenir pour lutter contre le réchauffement. On pourrait aussi se dire vertueux en usant de son vélo le plus souvent possible sur de courts déplacements. Et que voyons-nous? des cyclistes qui s’empressent de s’équiper de vélos…électriques!
J’ai connu l’époque des logements « tout électrique » qu’on s’est évertué à démolir au motif qu’ils encourageaient le tout-nucléaire et faisaient l’impasse sur la qualité isolante des bâtis. On les démolissait même en prétextant que les radiateurs « grille-pain » étaient des gouffres thermiques alors qu’ils n’étaient qu’une émanation de la loi de Joule commune à tous les effets calorifiques depuis le début du siècle passé. A la limite on chipotait sur le thermostat qui n’était que mécanique et beaucoup trop imprécis. De belles fadaises.
A présent un logement moderne bien isolé ne peut plus être chauffé que par… une pompe à chaleur (PAC), puisque le chauffage à base d’énergie fossile devient proscrit. Je n’oublie pas la géothermie, le bio-méthane, et le bois qui restent des énergies liées au contexte local.
Mais s’agissant de nos déplacements automobiles, j’observe la nouvelle transition qu’on aimerait nous faire prendre, disons plutôt le virage écologique de la voiture électrique sans trop regarder sur les cotés.
Pas d’emballement!
Barcelone, prix des carbuarants le 3 avril 2023
Il reste encore de beaux jours à la voiture à pétrole qui représente au bas mot près de 40 millions de véhicules en France. Mais ces beaux jours risquent de se transformer en cauchemars si nos politiques décident de nous mener la vie dure en fiscalisant nos carburants vers le haut. On en voit déjà les effets sur le prix du litre d’essence qui avoisine les deux euros, voire plus, alors que les prix de nos voisins sont beaucoup plus modérés.
Je reste malgré tout circonspect vis à vis de nos modes de déplacement futurs qu’on nous annonce plus vertueux contre le réchauffement climatique alimenté par les usages d’énergie carbonée comme le pétrole ou le gaz.
L’électricité ferait donc merveille aujourd’hui alors qu’hier elle était source de tous nos maux.
Comprenne qui pourra!
Les pompes à essence n’ont plus la cote
Mais voila, rouler avec sa voiture électrique est devenu moderne et écologique. En France seulement! car le nucléaire qui ne contribue pas à l’effet de serre fournit 75% de nos besoins, bon an , mal an.
En Allemagne, en revanche, rouler avec une voiture électrique est plus scabreux sur le plan des principes écolos car l’Allemagne a fermé ses centrales nucléaires, perdu l’usage du gaz russe après le dynamitage du gazoduc Nord Stream 2 en Mer du Nord, et doit se reposer sur le brûlage de lignite hautement toxique et polluant tout en comptant sur le vent intermittent de ses éoliennes.
C’est pourquoi je m’interroge. Ne faisons-nous pas fausse route avec cette transition à marche forcée?
D’autant que sur le plan technique, nous sommes loin du compte. Les voitures électriques proposées coûtent « un bras » et sont loin de pouvoir vous assurer une autonomie de 1000 km comme beaucoup de grandes routières à essence ou à gasoil.
Tous ces paradoxes ne vont-ils pas conduire à des réactions de refus des usagers qui vont finir pas s’estimer lésés sur toute la ligne?
On peut le craindre.
D’autant qu’un nouvelle petite musique anti-Giec réapparait ça et là dans le monde scientifique pour contredire les conclusions du réchauffement climatique attribué à la seule action de l’homme et de son mode de développement.
Il est vrai que sous le plancher d’une voiture électrique se cache un problème de poids: celui des batteries, depuis leur fabrication, leur exploitation, et leur recyclage en fin de vie.
On n ‘a pas encore trouvé, loin de là, le moyen de remplacer avec équivalence nos voitures à essence.
De gré ou de force vous allez devoir soit acheter une voiture électrique en remplacement de votre voiture thermique soit aller à pied ou à trottinette.
Vous avez aimé le 49.3 de la retraite à 64 ans?
Si oui, alors vous allez aimer aussi le 49.3 de la bagnole électrique.
C’est un peu le scénario auquel on nous prépare à marche forcée sur les réseaux sociaux, sur les écrans de publicité de tous nos médias.
Dès lors à grands coups de calculs à la serpe, chacun y va du bien-fondé de sa Zoë ou de sa Tesla, véhicules révolutionnaires qui ne nous coûtent plus rien « à la pompe » puisqu’il suffit de les brancher devant chez soi le soir comme on le fait au moment de mettre le lave-vaisselle.
Imaginons la disparition d’ici 2040 de nos quarante millions de voitures thermiques.
Pour l’heure, le marché de la voiture électrique reste lilliputien. Mais on table que l’électrique dépassera le thermique en 2037 pour atteindre environ 20 millions de véhicules en France.
Socialement, il va y avoir de la casse. D’abord tout le monde ne pourra pas se payer un véhicule neuf, il faudra donc espérer se doter soit d’un véhicule d’occasion soit le louer. Ensuite les possesseurs de véhicules thermiques vont être spoliés puisque immanquablement ils deviendront invendables. Ce phénomène de spoliation va avantager ceux qui auront les moyens d’abandonner le thermique rapidement à un prix acceptable…les moins fortunés seront donc les plus lésés faute d’avoir pu revendre autrement qu’avec des prix de reprise étatique.
Ce constat va aussi s’appliquer aux constructeurs et à la chaîne de commercialisation, garagistes et concessions. Les métiers de l’automobile ont du souci à se faire car nombre de métiers vont disparaitre faut de pouvoir s’adapter. Sans parler des distributeurs de carburant!
La légitimité environnementale de la voiture électrique n’est pas encore démontrée
Je ne vais pas me livrer à une démonstration qui m’échappe, celle du bien-fondé écologique du véhicule électrique. Pour l’heure il semble entendu que l’avantage va à l’électrique. Malgré le poids des véhicules, malgré l’exploitation de terres rares, au total la voiture électrique arrive à des performances comparables sur tout son cycle de vie à celui du véhicule thermique.
Voici ce qu’en dit le site BEEV dont le but est de promouvoir le véhicule électrique
Sur le plan environnemental, la voiture électrique gagne haut la main son duel face à la voiture thermique. Selon une étude menée par l’ADEME en partenariat avec la FNE, la voiture électrique émet entre 2 et 3 fois moins de CO2 qu’une voiture thermique si l’on prend en compte l’ensemble de son cycle de vie (de la fabrication jusqu’à la fin de vie). Et même sur les autres indicateurs environnementaux la voiture électrique a des performances qui peuvent être comparables à la voiture thermique voires supérieures. Contrairement à ce que l’on entend parfois, la voiture électrique est donc bien plus écologique que la voiture thermique, même en prenant en compte les batteries et la production de l’électricité.
Allons-nous avoir assez d’électricité pour nos voitures?
La question est prégnante. Si vous avez le temps de vous plonger dans notre monde énergétique, suivez les deux heures vingt minutes de l’audition de Jean-Marc Jancovici réalisée par la Commission d’Enquête de l’Assemblée Nationale du 2/11/2022 présidée par le député Schellenberger.
Voir cette video en particulier à partir de la minute 50…sur la diminution nécessaire du nombre de voitures
Il est sûr que la France est en position fragile sur le plan électrique dès lors qu’on a livré au marché concurrentiel la production électrique nationale avec les conséquences que l’on sait: l’explosion des prix de vente et notre incapacité à maîtriser nos coûts de production du fait des errements politiques vis à vis du nucléaire.
Les non-dits de la part des Etats
Quel sera le prix réel du kWh vendu pour recharger sa voiture? Pour l’heure, on entend tout. La quasi-gratuité est rapidement devenue un rêve, les prix aux bornes de recharge s’envolent et il est avéré que dans certains cas le coût du voyage électrique dépasse celui du thermique. L’autre inconnue sur laquelle l’Etat reste muet, c’est celui de la fiscalité du carburant électrique. Instaurer une taxe de remplacement de la TIPP (taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers, a été rebaptisée TICPE pour taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques en 2017) sur le kWh reviendrait instantanément à détruire le mince avantage de l’électrique.
Actuellement l’Etat perçoit 40% de TICPE sur un litre de carburant auquel il ajoute 8% de TVA, autrement dit une taxe sur la taxe!
chiffres 03/2022
En 2022, la TICPE est la 4eme recette de l’Etat avec 33 milliards d’euros en 2022
L’autonomie, l’autre question qui fâche
Tesla S présentée à 663 km d’autonomie. C’est pas de chance, il me manquera 100 km pour atteindre la mer depuis l’Alsace
Deux plombes à faire la queue sur l’autoroute pour recharger son électrique après 300 km de conduite
Impossible de recharger sa voiture au camping des Flots Bleus
Limitation de la puissance de recharge parce que mon branchement disjoncte
Lors des canicules, ne pas abuser de la clim qui plombe les batteries
C’est le quotidien qui attend le futur acquéreur d’un véhicule électrique. C’est devenu tellement angoissant qu’on va préférer prendre l’avion ou le train avec sa petite famille; quitte à louer un véhicule sur place.
Diversifier ses moyens de mobilités
Si la voiture électrique ne résout pas toutes nos questions de mobilités, elle est une réponse parmi d’autres à la pollution des grands agglomérations et plus généralement de la planète entière. Mais elle n’est pas pour autant l’alpha et l’oméga de la question environnementale. On pourrait citer le transport routier des marchandises, la navigation maritime, le transport aérien et aussi les process industriels à base d’énergies fossiles et l’agriculture.
Comme un hasard, c’est le citoyen qu’on a choisi pour être en première ligne d’un cycle qui se veut vertueux. Et c’est lui qui va être directement impacté.
J’exhume ce billet de mes brouillons. Il n’est qu’une réflexion sur les controverses que je voie poindre sur nos mobilités prochaines entre les inévitables conflits d’intérêt entre l’usage de la voiture électrique et du vélo en ville
La question arrivera un jour.
Avec la hausse continue du prix de l’essence, la raréfaction des matières premières et l’inévitable renchérissement du coût de l’électricité, rouler en voiture va devenir un luxe.
L’avenir de la voiture électrique, un mode de déplacement légitimé
Quand tout va être résolu, la voiture électrique devrait être séduisante. Ce que l’on sait de ses handicaps sera en passe d’être amélioré: au rang des freins à l’achat d’abord son coût, ensuite la faible autonomie des batteries, le manque de bornes de recharge, les temps d’attente pour faire le plein d’énergie,…la clim énergivore l’été dans les bouchons,…
Mais certains savants geotrouvetout s’aventurent à imaginer des solutions transitoires ou des solutions de remplacement au pétrole. Commelors de la dernière guerre mondiale avec le gazo.
Comme le bioéthanol issu de nos plaines betteravières. Car les paysans qui ont fait fortune dans la betterave lorgnent dorénavant vers le maïs et le colza pour faire tourner leurs distilleries et produire du carburant. Argument de poids, le bioéthanol consomme autant de CO2 lors de la pousse des plantes qu’il n’en produit lors de la combustion. Le bilan carbone est donc neutre.
Mais il y a un problème: la culture du carburant bio prive la planète de millions d’hectares de terres nourricières. Et il faut compter aussi sur la mise à disposition des produits dans les stations, la coût de la transformation des véhicules, l’inconnue de l’évolution du prix de vente et de la fiscalité.
Laissons l’électrique de coté pour le présent. Ceux qui s’y hasardent exploitent des niches de comportement bien connu: des navetteurs quotidiens sur de courtes distances capables de profiter de montages financiers favorables et transitoires. Font-ils fausse route? nous le saurons plus tard quand le tarif et la fiscalité des véhicules électriques seront définitivement établis. Reste la question d’un usage de masse du véhicule électrique…c’est à dire la mise à disposition de postes de recharge rapides, l’accès aux terres rares de fabrication des batteries, le recyclage des matériaux,…et l’inévitable montée en puissance des centrales nucléaires capables de faire face à la demande d’énergie électrique décarbonée.
Actuellement, les Etats s’en tiennent au statu quo et poussent les feux pour le tout-voiture électrique, seul sésame à un mode de vie confortable et renouvelé de la France périphérique: des bagnoles partout et pour tout faire, notamment pour vivre à la campagne et travailler à la ville. Ainsi notre gouvernement préfère cacher la vérité aux automobilistes de demain et admettre que la voiture électrique va entraîner de nouvelles contraintes environnementales qu’on dissimule provisoirement sous le tapis afin de maintenir l’emploi dans l’industrie automobile et de ne pas raviver la crise de ceux qui n’ont pas d’autres choix que d’utiliser leur voiture.
Mais voila poindre la solution vélo sur de courts déplacements urbains.
Le vélo en ville tente de surnager dans cette euphorie de la voiture électrique qui rend toute autre solution ringarde. Le vélo? vous n’y songez pas, comment faire ses courses et emmener les enfants à l’école? Les associations militantes sont à la peine surtout face aux bombardements de spots vantant les mérites de la voiture électrique.
Continuer de se rendre en voiture en ville, de construire des places de stationnement dans les centres urbains, d’assurer la pérennité des grandes surfaces, la voiture électrique sera là pour ça puisqu’elle aura gagné de nouvelles lettres de noblesse au cœur des cités du fait de leur absence de gaz d’échappement.
Le vélo?… et pourquoi pas la trottinette!
La solution vélo agace. On le voit dans certaines agglomérations où les élus freinent son développement. Manque d’espaces dédiés, absence de contrôles des véhicules garés sur les bandes cyclables, réticences à développer les zones 20 et les zones piétonnes, installations urbaines dissuasives pour les cyclistes comme l’inflation de mobilier urbain qui pénalise le développement du vélo en sécurité. Manque d’itinéraires directs et fléchés,…la liste est longue de ces municipalités qui n’investissent pas dans les mobilités douces.
Alors on s’interroge, ne va t-on pas débarrasser à terme les centres urbains des vélos et de ces réglementations jugées absurdes qui compromettent le tout-voiture partout? augmenter les contraintes diverses pour dissuader les cyclistes? arrêter les facilités accordées au déplacement du vélo? imposer l’obligation du casque? de l’immatriculation? de la vignette? du permis vélo?
Ici et là, d’habiles édiles tentent déjà une inflexion réglementaire en déposant des propositions de lois visant à restreindre l’usage du vélo.
On sait ce qui les anime. Faire la place nette aux bagnoles de demain.
le vélo électrique moins encouragé que la bagnole électrique
Jusqu’où va se loger le mépris de classe de l’État?
Jusque dans l’affectation de la prime à l’achat d’un véhicule électrique.
Si vous êtes candidat à l’achat d’une voiture électrique, l’État vous offre jusqu’à 6000 euros. Sans conditions de ressources, c’est à dire que les riches en profitent vu que la bagnole en question coûte dans les 30.000 euros.
Si vous êtes candidat à l’achat d’une vélo électrique, alors là c’est le parcours du combattant et vous n’êtes même pas sûr d’obtenir les 200 euros de la prime.
On vous le dit, pour Bercy, le cycliste est un pouilleux.
Isabelle et le vélo tire à boulet vert sur la bagnole électrique. Elle le fait beaucoup mieux que moi.
Surtout que Carlos Tavarès, le peudeugeu de PSA en a dit tout le mal qu’il pensait.
Ce gars là mériterait d’aller en prison comme Carlos. Ses actionnaires vont-ils le déboulonner pour avoir dénoncé la supercherie de la bagnole électrique?
Ne cédons pas aux sirènes de la voiture électrique même si les Verts (de rage) en font la promo.
Zoë Renault, de l’électrique pas si propre qu’on croit
J’avais écrit en novembre 2016 un article « Etes-vous Zoë? » dans lequel j’identifiais les données du problème ainsi que les freins auxquels étaient confrontés les utilisateurs. On peut toujours s’y référer…
J’emprunte ce titre à mon confrère « velofun » car il
illustre à merveille ce délire du marketing automobile qui
s’attache à vendre des véhicules 4×4 à des consommateurs béats
d’admiration devant tant d’ingéniosité commerciale.
C’est dans Carfree qu’on découvre comment les
constructeurs automobiles s’emparent du vélo et se parent d’une
image faussement écolo pour mieux vendre leurs bolides.
Car ne perdons pas de vue que le marché automobile, s’il fait
des efforts louables pour réduire la pollution de ses modèles,
continue de produire des modèles de plus en plus lourds et de plus
en plus gros comme en témoigne le marché du 4×4 qui ne cesse de
progresser.
Or, on le sait, le 4×4 est une véritable aberration
technologique pour l’usage qu’on en fait et véhicule un mythe
d’invulnérabilité et de puissance idiot.
C’est curieux comme le vélo fait
vendre…tout et n’importe quoi…jusqu’aux sacs Balenciaga.
En fait, il semble que notre société paresseuse et frivole se
contente d’une stimulation sensorielle basée sur l’image du vélo
pour se donner l’illusion d’une bonne conscience écologique avant
de passer à l’acte d’achat.
Comme si les cyclistes étaient là en témoins de moralité d’une
cause vertueuse, alibi suffisant et rassurant: ils pédalent,
donc continuons à polluer!
Précisons un peu les processus psychiques qui animent les
« marketeurs » pour valoriser l’image de leurs produits au cours de
la dernière période.
Après avoir exploré tous les ressources intrinsèques supposées
de l’automobile, confort, vitesse, solidité, est venue l’ère dans
les années 1990 du véhicule « cocoon » ou le concept de « la voiture à vivre » selon Renault (vidéo
ci-dessus).
Puis est venue l’heure en 2000 de « lavoiture
propre » sous l’effet conjugué de la crise énergétique et de
l’effet de serre engendré par la pollution.
2010 sera la décennie où, enfin, l’on verra la découverte du
mouvement perpétuel avec la voiture électrique et son prophète de
Ministre, Jean-Louis Borloo.
Derrière l’acharnement de certains contre
l’automobile, il y a au fond le rêve d’une société qui, au prétexte
des dangers réels qui menacent l’individu nient sa
liberté »
Cette phrase puissante, et même un peu alambiquée, est de
François Fillon en recevant le prix de « l’Homme de l’Année » par le
Journal de l’Automobile le 22 avril 2010.
On n’en attendait pas moins de ce champion automobile qu’est
François Fillon, Premier Ministre de la République.
Le problème, c’est que les détracteurs de l’automobile ont
raison.
En misant sur le véhicule électrique pour se refaire une santé
technologique, nos décideurs politiques et industriels se
trompent.
Le véhicule électrique sera tout aussi polluant puisque son
énergie mettra en oeuvre des centrales à flammes et nucléaires.
Comme le dit le député Yves Cochet, la voiture électrique ne
sera qu’une « sorte de délocalisation de la pollution ».
Mais nos décideurs, pressés de sortir de la spirale du
scepticisme angoissant, ont décidé de mettre le paquet sur le
véhicule électrique et de faire croire que la voiture électrique
est propre.
Ouf!
On pourra donc continuer de rouler demain avec une voiture en
ville. Elle sera électrique et on aura conscience d’avoir fait un
grand pas pour l’humanité.
Même si les constructeurs font des efforts technologiques pour
mettre sur le marché le véhicule de demain au plus vite.
Il faut quand même admettre que sans l’invention du mouvement
perpétuel, il faudra toujours de l’énergie pour se mouvoir.
Ainsi « Vélorution » révèle qu’il faudrait « à la
louche » construire pas moins de 75 réacteurs nucléaires
supplémentaires si l’on voulait remplacer par des véhicules
électriques les 40 Millions de tonne équivalent pétrole (TEP)
consommés par la circulation routière .
« Oui, votre vélo il consomme des métaux rares comme le
titane, il est fabriqué par des pauvres esclaves chinois et il
vient du bout du monde en polluant la planète!… »
Qui va croire qu’une petite République d’amoureux du vélo est
capable à elle seule de révolutionner le monde?
Seuls quelques utopistes!
Il faut de temps en temps garder raison.
La réalité, c’est que tous les Etats développés de la planète
mettent le paquet pour éviter que le marché de l’automobile ne
s’effondre, alors que tous les signaux de l’emploi automobile sont
au rouge, et se préparent à frapper un grand coup pour produire des
bagnoles électriques au plus vite.
Pas des vélos, évidemment!
On se rend bien compte que seuls des pays totalitaires seraient
en mesure de l’imposer, le vélo, faute de pouvoir dompter les modes
de consommation par la raison et la persuasion.
Donc des batteries à métaux nobles en masse pour nos prochaînes
berlines!
Donc des centrales, nucléaires de préférence, à la clé!
Mais cela n’empêche pas quelques zozos sectaires venus d’on ne
sait quelle autre planète écolo de nous chercher des poux dans la
tête, à nous les cyclos, et de trouver que nous ne sommes pas
encore assez vertueux avec nos petites machines d’une dizaine de
kilos.
Rassurez-vous, Messieurs les censeurs, bientôt ils seront en
bambous, nos vélos!
L’autre regard de Vélomaxou depuis sa petite planète à deux
roues, c’est celui de son engagement citoyen.
La France a entamé un grand freinage pour négocier des virages
difficiles, pas seulement identitaire et frileux. C’est le
rétropédalage généralisé dans le domaine de nos prochains
choix de société.
Beaucoup commencent ici à s’inquiéter des horizons obscurs qui
menacent notre visibilité.
Perfusions
publiques
Le marché automobile survit à grands coups de perfusions
publiques et d’engueulades avec l’Etat actionnaire trompé.
Partout la colère gronde, le constructeur Renault mettrait la
crise à profit pour pomper des subventions étatiques sur fond de
chantage à l’emploi alors qu’il ne cesse de délocaliser ses
productions.
D’un autre coté, les promoteurs du véhicule électrique salvateur
se font accuser d’encourager la construction d’usines électriques
polluantes.
C’est la quadrature du cercle.
Plus personne ne croit en rien.
In vino
veritas
Mais ce n’est pas tout!
Voila que nos vignerons alsaciens s’inquiètent du réchauffement
climatique et des effets sur les cépages « froids » comme le
Riesling!
« Les rieslings, par exemple, pourraient perdre leur
caractère floral et présenter très tôt un goût prononcé
d’hydrocarbures. »
Ainsi la température de Colmar serait celle de Lyon…en
2030.
Mais pas d’affolement!
Dans l’Identité de la France de Fernand Braudel (
Arthaud-Flammarion) , dans les années 100 avant JC, « la vigne a
fait des prodiges pour gagner les pays du Nord: la soif des
humains, le luxe des riches (déjà!), les encouragements du
haut clergé et, non moins, la nécessité du vin de messe ont
travaillé au succès de cette extension, poussée jusqu’à ses limites
extrêmes, ainsi jusqu’à la Somme. »(page 50)
Il ya deux mille ans, il faisait donc déjà chaud sous les
contrées septentrionales de la « fille ainée de l’Eglise » tant
vantée ces temps-ci…
Ainsi dans 30 ans, on aura des voitures électriques avec des
odeurs de Riesling au goût hydrocarburé le long de nos collines
sous-vosgiennes de Thann à Marlenheim.
Beau programme rétrospectif en perspective!
La presse
rétrograde
Les gazettes ignorent superbement la gent cycliste. Faut-il s’en
étonner? elle qui ne sait aborder le cyclisme que sous l’angle du
sport professionnel et corrompu?
Plus vastement, la presse française écrite et audiovisuelle
est-elle responsable de son uniformité? de sa perte de crédibilité?
de son absence d’investigation dans les domaines alternatifs de nos
modes de vie? du bradage de son indépendance? de son rapport
servile à l’Etat? de la perte de ses lecteurs?
Oui, certes!
C’est d’ailleurs ce qui la place en moins de huit ans du 11eme
au 43 eme rang mondial pour la faible intensité de son respect
de la liberté d’information (source « Reporters Sans
Frontières »)
Heureusement, la blogosphère est là pour sauver la mise avec
internet , »la plus grande saloperie qu’aient jamais
inventée les hommes » comme se plait à le décrire le publiciste
Séguéla.