Mon titre affiche la modestie du voyage. Tout ça pour ça! diront les professionnels habitués aux longs raids.
Mon itinéraire totalement improvisé, mon but indéfini, je ne pouvais donc au moment de partir que me réfugier vers des choses simples, pas des buts de voyages construits patiemment tout au long des soirées d’hiver. Mais les voyages spontanés ont aussi leur charme. Ne rien prévoir et justement tout prévoir.
A partir de chez moi, trois possibilités avec mon vélo: le nord mais j’chuis pas cht’i, le sud oukifécho vendiou et l’ouest où le Paul a dit mais c’est ma relavatte dans la lessiveuse.
J’ai pris l’ouest vers mes origines et je vous conte mon rapport d’étonnement.
Vagabonde
Vagabonde, c’est le nom d’un constructeur de cycles réputé dans le fait main. voir le site
Le couple arrive au camping. Il cherche à s’installer. Les deux Vagabonde rutilantes. Je reconnais tout de suite les pros du camping à vélo. Des vélos costauds mais beaux avec des guidons » à deux étages », des boites Rohloff(voir ici) et des alternateurs au moyeu.
Matos de camping au top. Des pros quoi!
On dinera ensemble en réunissant sa becquetaille et en squattant le auvent et la table du caravanier absent.
Prends le train!
Mon expert cyclo-campeur prend le train avec son épouse et leurs vélos. Ils se projettent sur le théâtre d’opération comme le font les combattants. Choisis les TER, dit-il, ils sont faciles d’accès et les contrôleurs plus tolérants…
Je ne me suis pas encore résolu à prendre le train, je reste un exclusif de la bécane. Mettre mon vélo dans un train, je trouve ça gênant sur le plan de mes principes.
Il est vrai que certains cyclo-campeurs rechignent à prendre les grands itinéraires routiers, ils cherchent de l’authentique, du fait pour le vélo et des trucs plutôt plats. Par exemple des voies ferroviaires réformées où la pente des locos ne dépassaient pas trois pour cent.
Tu fais trop à la journée!
Des pentes ne dépassant pas trois pour cent grâce aux voies vertes
En finissant notre bière, mon voisin campeur me dit « tu fais trop à la journée ». J’ai compris que le cyclo-campeur est habitué aux sauts de puces. Des bonds de 50 km.
Et qu’est ce que tu fais le reste du temps? je le tue!
C’est vrai que le lavage du linge, le séchage de celui de la veille, les courses à l’Aldi mobilisent du temps.
Un frigo rien que pour les campeurs
Je n’ai pas encore atteint cette philosophie de la lenteur. Mon principe consiste à avaler des kilomètres estimant qu’à 15 km/h j’ai le temps d’admirer le paysage qui défile.
Je le confesse, chargée ma rossinante pèse 30kg, et au-delà de 100 kilomètres par jour je sature dès lors que s’y ajoute 7 à 800 mètres de dénivelé.
De l’ordre dans les sacoches
Au bout de deux jours je peine à me souvenir où se trouvent la trousse de toilette, les victuailles, les cordons de merdouilles électroniques. Il faut de l’ordre. D’année en année je m’améliore. J’imagine un jour dédier chacune des quatre sacoches à un contenu immuable. 1 Bouffe/2 fringues/3 linge sale et poubelle/ 4 couchage. Et tente sur le porte-bagage.
De l’ordre dans ses sacoches
Le gestion du linge sale pour moi est un casse-tête. Parfois je pique un fond de lave-vaisselle abandonné aux sanitaires et je frotte. Puis je m’invente une corde à linge avec mes tendeurs et je pris qu’il ne pleuve pas. Sinon je traine mon linge à sécher jusqu’à l’étape suivante. Le linge de vélo est fondamental, il est technique. J’ai fait une journée en slip et short pour faire people: catastrophe! les coutures du slip ont fini par attaquer « mes jointures cuissières » et j’ai terminé debout sur le vélo.
En revanche avec les chaussettes, même mouillées et sales, ça marche. En pédalant on ne sent rien.
Camper et décamper
Une sérieuse entorse en 2023 après un « cycliste pieds à terre » scélérat
L’arrivée au camping est toujours angoissante. Je me souviens qu’arrivant au bord de la Moselle après une journée exténuante dont un passage aux urgences touloises (Toul), la gardienne voyant mon attelle s’était écriée « encore un blessé, on a déjà eu deux infarctus ce matin! »
Cette fois, j’ai choisi un camping au bord du plan d’eau de Bouzey à Chaumousey 1007 chemin d’Ambafosse (88390). Il est en pleine forêt. Il fait partie de la Fédération les Amis de la Nature France (ANF) animé par des bénévoles avec des prix très compétitifs. 6.72 euros la nuitée avec douche, prise électrique,
Méfiance avec les installations sous les arbres
bouilloire électrique, frigo et abri vélo.
Mais les évènements météo font que parfois la nuit idyllique attendue tourne au cauchemar. On aime s’installer sous de grands arbres protecteurs du soleil mais si l’orage intervient, c’est possiblement la cata. Une grosse branche s’est détachée et a explosé en miettes à ma tête de lit. Je me suis réfugié sous l’abri vélo mais l’eau montait si vite qu’une mare s’est formée m’obligeant à grimper sur une palette de bois.
Ne pas se tromper de camping. Autour de ce plan d’eau il en existe quatre. Regarder ce qui est dit sur le net. J’utilise le site « park4night » collaboratif et gratuit prévu à l’origine pour les camping-caristes mais qui dispose de filtres pour rechercher uniquement les campings, leurs prix et les avis récents. De plus vous pouvez obtenir votre itinéraire vélo « avec approche sonore » (Waze en cochant vélo) pour ne pas vous tromper.
L’autre déconvenue en camping, c’est la java. Il faut bien se souvenir que tous les campeurs ne rêvent pas la nuit. Beaucoup sont là pour faire la fête avec les voisins jusqu’à tard dans la nuit. Mon camping était plutôt calme loin de la route, mais de l’autre coté du plan d’eau le camping « 4 étoiles ». Avec son lot de touristes venus d’Europe du Nord logés dans des bungalows et qui chaque soir veulent en découdre avec la Chouffe de la Brasserie d’Achouffe. Le Karaoké jusqu’à 2 heures du matin achève de me faire douter de la pertinence de mon plan vélo-camping.
Linge pas sec, nuit d’enfer, tente mouillée, nourriture attaquée par les souris, faut gérer!
Epilogue
Je quitte le réservoir de Bouzey non sans avoir parcouru à pied ses 7 km en guise de balade
Je quitte le réservoir de Bouzey de bon matin. Les tentes modernes se plient facilement.
J’avais prévu de prolonger mon voyage vers mes terres natales. Mais comme rien ne m’était imposé, j’ai choisi de faire demi-tour en agrémentant mon voyage par un détour non encore exploré, la Voie Verte des Hauts-Vosges en direction de Cornimont.
Epinal et le charme de sa station météo fin XIX eme siècle
La Voie Verte des Hautes-Vosges est très prisée parmi les amateurs de vélos randonneurs, les cyclo-sportifs la délaissant du fait des chicanes nombreuses qui la ponctuent à chaque intersection. Le train était prioritaire au siècle passé, les cyclistes non.
Mais son revêtement est parfait, le tourisme y bat son plein surtout depuis que des septuagénaires bien enrobés se sont mis au vélo électrique.
Je vous recommande un arrêt aux gorges de Crosery, un site remarquable où la Moselotte, affluent de la Moselle, a percé le granite des crêtes puis celui de la Thiéfosse.
Arrivé au terme de la Voie Verte à Cornimont, une grande place aménagée. Les rayons du soleil dardent déjà les bras et les mollets. Je me réfugie sous une ombre. Mon sandwich au jambon cru acheté à prix d’or chez Hocquaux à Remiremont ne passe pas. Alors je gonfle mon oreiller et je fais une sieste.
Où sont les poubelles?
Les familles arrivent, garent leur voiture et sortent les vélos. Elles vont partir en balade. Le monsieur venu de Belgique m’aborde « où sont les poubelles? ».
Des poubelles? il n’y en plus, lui dis-je…
Chez nous il y en a partout, me répond-il
Le phénomène de la disparition des poubelles commence à faire des mécontents. Surtout chez les cyclistes obligés de trainer leurs ordures dans les sacoches. Rien qu’à mon camping de Chaumousey, l’association n’a que des composteurs. Pour les emballages, il faut sortir…et pour les verres, c’est à un kilomètre. J’ai donc quitté mon camping avec les bouteilles tintantes dans les sacoches.
Toutes les haltes de la Voie Verte sont aussi dépourvues de poubelles.
Je m’étonne de cette initiative environnementale qui vise à supprimer toutes les poubelles sur la voie publique. in fine n’encourage t-on pas les dépôts sauvages?
Finalement il me reste le plus difficile après Cornimont. Le soleil est brulant. Je dois monter à Ventron et au col d’Oderen.
Ventron
Enfin le col est atteint. Je puise dans mes maigres réserves pour y parvenir. Les motos, les voitures sont pénibles sur cette route habituellement peu empruntée.
Au col d’Oderen
Au total environ 200 km dans un terroir connu. En bref un aller et un retour. Hier j’ai parcouru 109 km en 7h30 de vélo. A moins de 40 km de chez moi j’aurais mauvaise grâce à loger à nouveau au camping, alors je pousse les feux et je rentre at home. J’ai pris soin de peser mon vélo à l’arrivée comme si j’avais eu des doutes sur le poids transporté. 30kg 400. Je suis dans la norme.
C’est avec ce vélo que je pars en camping actuellement après avoir testé plusieurs solutions
Le printemps s’annonce beau. Il est temps de préparer ses vacances à vélo.
D’abord se fixer un cadre général car avec le vélo entrent des considérations matérielles qui vont au-delà de vos moyens financiers.
les véloroutes sont des cadres agréables pour voyager en sécurité
Je vais faire la Loire à vélo
Super! tout le monde rêve de la Loire à vélo ou encore mieux du Danube. C’est certainement très agréable, mais on peut aussi se rabattre vers des destinations plus personnelles.
Revoir vos anciens périples s’ils existent. Vos souvenirs vous aideront à bien vous préparer. J’ai manqué de tel vêtement, j’ai eu trop chaud, j’ai eu froid, je n’avais pas emporté d’outils, j’ai manqué d’eau, de cartes,…
1 La première étape c’est de savoir où aller et aura t-on la force d’y aller entièrement sur son vélo…et d’en revenir sauf si vous avez choisi le train ou une voiture de location.
un petit nécessaire à peinture? pourquoi pas!
Personnellement je suis adepte des voyages courts n’excédant pas huit ou dix jours. Mais on peut aussi aller beaucoup plus loin si l’on profite de « transports combinés » avec sa voiture ou avec le train, voire l’avion.
PS: je ne parle pas ici des voyageurs au long cours qui partent plusieurs mois voire plusieurs années jusqu’au bout du monde.
2 Quelle expérience avons-nous du voyage à vélo?
Flâner coté belge? idéal à vélo
Je sais que parfois le voyage à vélo est notre seule expérience de l’année. Dans ce cas il faut s’attendre à quelques mauvaises surprises. La première étant le manque d’entrainement qui risque de vous dégouter à jamais. Car à vélo mieux vaut s’entraîner avec quelques sorties préalables autour de chez soi, essayer son matériel, le vélo, la tente, le couchage, le chargement, les sacoches.
3 Camping ou hôtel?
le voyage en chambre d’hôte, idéal pour faire connaissance et se faire des amis. je voyageais ici avec un bagage léger. je mettais le cap sur la Belgique
C’est la question basique. Le voyage avec hôtellerie est certainement le plus confortable mais aussi le plus cher et il faut réserver à l’avance et donc avoir prévu ses étapes. Tandis que le voyage associant camping et tente est plus accessible financièrement, plus « nature » et aussi plus spartiate.
Arriver le soir à vélo dans un cinq étoiles surprend parfois l’hôtelier « ah c’est vous la réservation booking! »
Dormir dans une tente après le voyage va vous plonger au cœur d’un environnement pas toujours souhaité avec des vacanciers installés parfois bruyants dotés de caravanes ou de camping-cars. Mais on trouvera toujours une place pour vous qui êtes de passage.
Et la remorque?
J’ai envisagé la solution du bagage en remorque sans jamais la retenir. Si la remorque rend notre vélo plus maniable elle est aussi une dépense supplémentaire, il faut la loger chez soi le reste de l’année, ses affaires sont plus compliquées à atteindre …voir mes réflexions à ce sujet
J’ai l’expérience des deux situations, hôtel ou camping.
A l’hôtel, la seule difficulté est de pouvoir garer votre vélo en lieu sûr. Ensuite vous pourrez vous promener à pied dans le voisinage avec une tenue civile ou lire allongé sur votre lit. J’ai déjà réussi à monter mon vélo dans ma chambre en prenant l’ascenseur, moyen idéal pour ne pas se le faire voler et pour recharger ses batteries si vous avez un vélo à assistance.
le campeur à vélo détonne parfois lorsqu’il arrive dans un camping haut de gamme
Au camping, il faut penser à tout, pouvoir attacher son vélo et le surveiller, pouvoir s’abriter s’il pleut en dehors de votre tente, n’être pas trop éloigné des sanitaires, pouvoir laver et faire sécher son linge, trouver à manger, et pouvoir recharger son téléphone.
au camping sous la pluie, savoir s’organiser
avoir des vêtements de pluie peut sauver la mise. je sais rouler sous la pluie pendant plusieurs heures mais on peut choisir de rester une journée supplémentaire au camping ou à l’hôtel
4 Le vélo
le vélo type qu’on rencontre souvent en cyclo-camping. penser que vos talons ne doivent pas toucher les sacoches arrière, un cadre facile à enjamber, des développements adaptés, de la lumière
depuis ce jour à Contrexéville, j’ai installé une béquille indispensable sur mon vélo. on peut tourner autour et accéder à tout le contenu.
Le vélo de cyclo-camping sera selon votre goût. Si vous aimez flâner, il sera confortable et doté de nombreuses sacoches, le poids et la vitesse vous importeront peu. En revanche si vous êtes adepte du raid à vélo, votre vélo sera léger et votre bagage minimaliste. Entre les deux options libre à vous de vous adapter.
je me suis rendu compte que je ne pourrai pas emporter tout sur ce vélo
Personnellement, j’ai commencé avec mon vélo de route à pneus fins, puis je suis passé au vélo tout chemin (VTC) compromis entre le routier et le VTT.
cyclo-camping à VTT, le bagage minimaliste pour passer partout y compris par dessus les barbelés
Il est une forme de voyage qui pourra vous tenter, c’est le voyage à VTT qui n’utilise pas la route. C’est ainsi que j’ai réalisé le Tour du Haut-Rhin en formule bike-packing, c’est à dire un bagage minimum.
pour les baroudeurs qui se passent de camping et voyagent vite comme les diagonalistes
en général notre posture est droite, il faut un guidon adapté avec plusieurs positions de mains pour se reposer, pour « tirer » dans les montées. Le GPS est facultatif. Personnellement je trace mes voyages avant de partir et je sais toujours où je me trouve et vers où aller
5 Prévoir son itinéraire
Pourquoi prévoir son itinéraire?
pouvoir flâner et découvrir la ville en poussant son vélo (Montbéliard)
Plan A: J’ai rêvé d’aller ici et là, mais combien de kilomètres? 800 km. C’est super, j’ai prévu 10 jours, je ferai 80 km chaque jour. Je vous le souhaite si vous êtes adepte du vélo « vroum-vroum ». Ne le répétez pas, c’est mon défaut. J’estime voir suffisamment de choses et profiter de la nature rien qu’en pédalant.
le charme discret des cités éloignées (Joinville en Vallage)
Plan B: Finalement le premier jour, j’ai crevé. J’ai du déposer tous les bagages, mettre le vélo sur le dos, je n’avais pas la bonne chambre à air, j’ai pincé la chambre, j’ai cassé la valve en vissant le flexible, j’ai coincé le dérailleur dans les rayons,… je ne vous souhaite rien de cela. Le Plan B à vélo c’est prévoir qu’on va peut-être devoir modérer ses ambitions, aller moins vite et ne faire que 40 kilomètres chaque jour au lieu de 80. Autrement dit avoir le temps de faire des haltes, de visiter la ville traversée (si c’est le but) les musées, les monuments ou prendre le temps de se baigner le long du plan d’eau. Et ne pas s’interdire d’écourter son voyage, de le réduire si vous sentez que vous êtes en difficulté. En cas d’avarie de votre vélo, accepter de le laisser chez un tiers de confiance ou tenter un retour en train. Sachez que la SNCF accepte de plus en plus difficilement les vélos à bord.
les voies vertes sont agréables à parcourir si elles sont entretenues
Organiser son voyage à vélo, c’est la clé du succès. J’irai là et je sais que je peux le faire car je me suis entrainé avant de partir. Se méfier de la montagne! avec une monture chargée de 15 kg de bagages vous allez très vite être surpris de votre lenteur si vous avez choisi de grimper la Bonette 26 km de grimpée altitude 2615m. Vous aurez besoin de la journée. Sauf en bike packing.
En conséquence, prenez des cartes le soir et posez-vous les bonnes questions. Quoi voir? quelle distance? quelle dénivelée? où dormir?…quoi manger?
Pour manger, il faut des provisions de bouche sur le vélo. Toujours prévoir quelques calories d’avance comme un paquet de biscuits ou des bananes pas trop mûres qui supporteront le voyage. Penser à remplir ses bidons d’eau à chaque point d’eau rencontré. J’ai le souvenir d’un voyage Mulhouse-Besançon (Eurovélo 6) avec canicule où je n’ai pas trouvé d’eau pendant plusieurs dizaines de kilomètres.
dernier recours, les cimetières, laisser couler avant
On trouve toutes sortes de vélos équipés pour le camping. Je me rends compte que les grands raids de plusieurs mois impliquent des chargements autrement plus étudiés.
C’est quoi la Moselle?
J’ai déjà dans le passé longé la Moselle à vélo. Son accès est facilité par la présence d’une Voie Verte qui la parcourt le long de la partie française, ce qui fait la joie des cyclistes et notamment des touristes allemands et luxembourgeois.
une première halte à la source de la Moselle au col de Bussang
La voie est dans l’ensemble en bon état et roulante. Exception faite du tronçon Epinal-Remiremont où la piste n’existe pas et où l’on doit prendre la route par Arches et Eloyes.
La signalisation est bonne avec des bornes indiquant les distances restant à parcourir. Entre Bussang et Remiremont il faut franchir de nombreuses chicanes aux intersections ce qui nécessite une dépense physique supplémentaire et un « bon compas dans l’œil! ». Surtout avec des bagages sur la bicyclette.
passage au Théâtre du Peuple à Bussang. On a joué Cyrano tout l’été
Longue de 560 km, la Moselle prend sa source au col de Bussang et se jette dans le Rhin à Coblence. En France son cours mesure 314 km et traverse 10 communes vosgiennes, 10 communes de Meurthe-et-Moselle et 16 communes de Moselle.
Vue de la Moselle depuis Eloyes
La Moselle est canalisée Grand Gabarit à partir de Neuves-Maisons où siègent des tréfileries de renom.
En amont de Toul jusqu’à Epinal (83km), on trouve le canal des Vosges (122km) à faible tirant d’eau (1.80m) en travaux actuellement sur de nombreux tronçons en mauvais état. Fréquenté par la navigation de plaisance majoritairement.
En 2018, j’avais parcouru la Moselle entre Metz et Thionville
Au-delà de Gripport je ne connaissais pas encore l’aval du fleuve. Cette fois j’ai poursuivi sur la Voie Verte jusqu’à Toul.
Attention à la sortie d’Epinal, c’est compliqué, on s’y perd facilement. En plus on trouve une épingle à cheveux suivi d’une rampe qui oblige à descendre lors qu’on est chargé. Passages mal pavés et sablonneux
Mon voyage a duré trois jours. J’ai d’abord rejoint Charmes depuis Thann le premier jour. Puis j’ai poursuivi jusqu’à Toul toujours en longeant la Moselle. La Moselle passe à Toul et non pas à Nancy traversé par la Meurthe.
Au camping de Charmes, les cyclistes sont les bienvenus et l’accès est facile
Il aurait pu être plus long mais malencontreusement, je me suis tordu la cheville en traversant à pied à un passage piéton à l’entrée de Neuves-Maisons. Le comble pour un cycliste!
J’ai rebroussé chemin et refait dans l’autre sens la Moselle. Ce n’est pas dans les habitudes de revenir sur mes pas. Hier, j’ai donc quitté mon camping de Villey-le -Sec (à coté de Toul) et rebroussé chemin. – à ne pas confondre avec Villers-le-Sec en Haute-Saône et Villiers-le-Sec en Haute-Marne. Tous les villages en « sec » sont arides et sans cours d’eau.Pédaler avec une attelle à la cheville je ne savais pas comment j’allais le supporter. En fait « ça marche », il faut juste bien serrer l’attelle pour ne pas qu’elle frotte contre la manivelle du pédalier.
C’est en traversant là à Neuves-Maisons que je me suis foulé la cheville. Faut reconnaitre que c’est merdique
L’urgentiste a été sympa, il m’a prescrit une attelle Aircast Airsport avec un serrage à cliquet du genre godasse de skis. Un grand merci aux urgences de Toul pour avoir garé mon vélo dans le garage du SAMU. En partant, l’infirmier m’a dit « si vous ne trouvez pas de camping, revenez, je vous hébergerai dans mon jardin et vous prêterai ma douche« , puis il m’a indiqué le chemin à prendre pour trouver une pharmacie.
Les urgences hospitalières tant décriées dans les médias font ce qu’elles peuvent d’après ce que j’ai pu voir; le personnel m’est apparu bienveillant et attentionné. Ce qui peut déconcerter c’est le séquençage de la prise en charge des malades, une forme procédurale que j’imagine nécessaire, souvent mal comprise ou admise et qui, à mon avis, relève de la technicité du métier.J’ai eu le sentiment de n’avoir rien à faire là mais l’accueil du cabinet médical voisin n’avait aucune place pour me recevoir et m’a adressé là, aux urgences.Nul doute que mon parcours (de soin) eût été encore plus long si on m’avait envoyé pour une radio alors que les urgences ont pu me la faire sur place.
Autre moment inoubliable: je quitte les urgences, sur le trottoir une dame tombe, elle s’accroche à un banc mais n’arrive pas à se relever. J’appelle de l’aide autour de moi, des automobilistes s’arrêtent…nous n’arrivons pas à la relever. La médecin urgentiste a du tout voir depuis sa fenêtre, elle est déjà là. Je hausse les épaules comme pour lui dire que je suis désolé d’être encore acteur impromptu de cette mauvaise scène. J’avais sorti mon sac de couchage pour servir d’oreiller. Une ambulance passe par là. La dame est transportée.
Si Villey-le-Sec est parcouru en contrebas par les boucles de la Moselle il est néanmoins perché sur un plateau. J’en sais quelque chose car pour aller de Toul à Villey-le-Sec après mon passage aux urgences, j’ai pris la route et sa succession de bosses interminables.
Le camping à vélo
on chemine souvent entre canal et fleuve
J’arrive au camping: Complet! En général le moral en prend un coup car on s’imagine déjà dormir au bord de la Voie Verte. Mais non, l’hôtesse me dit « pour les vélos, on a toujours de la place… ». Voyant mon attelle: « ah ben vous avez de la chance, ce matin au camping une crise cardiaque et un autre on ne sait pas! »
pont-canal à Flavigny-sur-Moselle en maintenance
J’ai quand même quelque réticences à m’installer, les campings de nos jours sont des entreprises à touristes où tout est codifié, les places numérotées et électrifiées avec des restaurants presque étoilés…et les locataires sont souvent installés là pour une ou plusieurs semaines, disposent de caravanes ou de camping-cars tout confort.
Et moi avec ma petite tente de deux mètres carré, on me regarde dans ma grande prairie dédiée aux campeurs comme un singe au jardin d’acclimatation.
Ramper à quatre pattes pour se déshabiller, ou s’habiller, surveiller son smartphone en charge sur la lampe du lavabo, poser son réchaud dans l’herbe, se mettre vite au lit dès que la nuit tombe…le campeur de base doit savoir se remettre en question car son confort est restreint.
La nuit, j’écoute les chouettes qui se répondent.
l’orage de la veille a fait des dégâts sur la piste. Je porte mes trente kilos difficilement
Le camping de Villey-le-Sec est immense. Soixante-dix-huit places. Service de bus pour se rendre à Toul, épicerie, restaurant, bungalows. Essentiellement occupés par des Néerlandais. C’est fou ce qu’ils aiment la France les Néerlandais. Le camping est bord de la Moselle, on peut y pêcher. Ce soir, un attroupement. On sort un silure de l’eau. Chacun cherche son meilleur angle de prise de vues. Moi mon iphone est justement en charge au-dessus du lavabo. Raté! Finalement le pêcheur, après avoir fatigué la bête, s’apprête à la sortir de l’eau. C’est tellement long, un silure, que je crois en voir deux. Nulle question de se servir de l’épuisette. Le pêcheur s’approche de l’eau, puis saisi la bête par une ouïe et la tire sur le rivage, lentement. Un silure c’est presque comme un serpent mais la gueule est énorme comme un gros entonnoir. Le public est médusé et semble reculer.
Je m’en vais voir si mon téléphone est toujours là.
le complexe sidérurgique de Neuves-Maisons
S’agissant des charges d’appareils électriques, le camping met à disposition des coffres dotés de prises (2 euros/24h) mais l’hôtesse m’a tout bonnement proposé la prise du lavabo. C’est gratuit mais ça craint!
L’hôtesse parle un néerlandais que je juge confirmé avec des roulements de r étonnants. Je vois que les vacanciers sont à l’aise d’avoir en face d’eux une personne de leur cru.
Quand mon tour d’inscription arrive, je suis pris d’un doute. Vais-je être bien compris? J’ai gardé mon casque sur la tête dès fois que ça l’aide à comprendre ma situation…
« Vous semblez parler le néerlandais avec aisance…vous êtes de là-bas? »
« détrompez-vous j’habite Masevaux, plus exactement Niederbrück!… » me répond l’hôtesse dans un parfait français.
Au camping de l’ile au mille Charmes à…Charmes
Le gérant vient de s’installer à Charmes
Questionnaire d’identité. Comme d’hab.
Vous habitez quel code postal?…
68800
Thann, Vieux-Thann, ou Leimbach?…
Thann
Ah, comme c’est drôle on a habité la même rue jusqu’en mars dernier
En bref
Mes parcours
Mardi matinée Thann-Epinal: 92km/785m
moy 16.2
Mardi après-midi Epinal-Charmes 30km
mot 18.1
Mercredi Charmes-Toul matinée 62km/156m
moy 16.4
Jeudi Villey-le-Sec-Thann 173km/972m
moy 16.4Ma seule image de Toul, la cathédraleJe mange devant la cathédrale, mais entretemps ma cheville a gonflé
Si mon voyage a été un peu écourté, il n’en a pas été pour le moins agréable. Parcourir un itinéraire dans les deux sens vous révèle de nouvelles perspectives, de nouveaux angles de lumière, des détails insoupçonnés.
Sortie des urgences, je vais pédaler avec çales campeurs à vélo disposent parfois de places de choix au milieu des camping-carsperdu dans un océan de véhiculesle grand barrage de Villey-le-Sec sur la Moselle canalisée à grand gabaritje quitte mon camping sur l’autre rive (Villey)ancienne écluse abandonnée à MaronL’entreprise Mourlon à Pierre-la-Treiche a longtemps construit des péniches dont l’acier de la coque était courbé à la massue!je repasse sur les lieux de mon entorsepas de regrets, c’était merdique de manœuvrer là avec un vélo à sacoches. les décideurs publics sont confrontés aux nombreux camions qui tournent à ce carrefourdu fil en bobinesle canal des Vosges est parfois en très mauvais étatcoin-coin, je passe sans les déranger pendant la siestec’est à Vincey.une vie de château à l’usinela seule station équipée d’outils, d’un gonfleur et d’eau, c’est à Châtel-sur-Moselleme voici arrivé dans mes Hautes-Vosges, il est 18h50, c’est à Ferdrupt
Ce qu’il ne faut pas faire
Une fois à Bussang, il fallait se rendre l’évidence, j’allais devoir grimper le col puis le descendre, et parcourir la vallée de la Thur de nuit.
Un imperméable à bandes rétroréfléchissantes mais un éclairage bien trop insuffisant.
Un feu rouge arrière et seulement deux leds de position à l’avant. Je peux vous garantir que ça craint dans les virages de la descente du col. Soit vous êtes éblouis par les camions, soit dans le noir total vous tentez d’apprécier la bordure blanche.
Évidemment je n’avais pas prévu de rouler de nuit. Mais mon camping du Thillot étant fermé j’ai du poursuivre.
A la pesée ce soir, mon vélo chargé fait 30,200kg. Même configuration qu’au voyage précédent. Gourde remplie! Je ne sais pas si je vais faire partie de la catégorie des poids welter ou super-welter.
Je récidive en espérant un temps meilleur et une accalmie sur le plan chaleur. Mon vélo est toujours le même, chargé de la même façon. Avec tente, matelas et sac de couchage. Une tenue de vélo de rechange et une tenue « civile ».
Au titre des améliorations, quelques bricoles:
cornes de guidon toutes neuves pour m’apporter du confort
un réchaud à gaz
une popote
des aliments à cuire
du café
un nouvel antivol pour remplacer celui que j’ai cassé à Contrexéville
une pochette étanche pour l’iphone
un nouveau pantalon de pluie
des claquettes (genre Tong) hyper légères
un bonnet de nuit car j’ai à présent la tête rasée
un blouson molletonné qui peut servir en plus du sac du couchage
trois feux rouges
deux feux blancs
imper jaune logé sur le porte-bagage (pour être vu de loin)
casque jaune (pour être vu de loin)
J’ai gonflé à 4.5 bars à l’arrière et 4 à l’avant , pneus 700/38C
Au niveau navigation, je laisse enregistrer le parcours par le GPS Edge Garmin Veloce et je navigue avec Openrunner sur l‘iphone. Je ne le sollicite qu’au carrefour douteux pour économiser l’énergie. Avec Op, je peux recalculer des variantes d’itinéraires à tous moments.
Coté énergie, je pars avec une batterie de 10.000 mAh et deux chargeurs de voyage avec prise multiple pour le camping.
Il me manque une béquille, j’hésite à charger encore la bête. On verra plus tard
Je pars encore vers l’ouest. Mes itinéraires ne sont pas finalisés, j’y travaille encore ce soir.
Je n’ai plus qu’à passer à l’action en espérant profiter d’un temps plus favorable que la fois dernière.
Je me prépare à nouveau à un voyage cyclo- camping. Tirant les enseignements de mon précédent raid vosgien, j’apporte quelques éléments de confort.
D’abord des cornes de guidon. Appelés aussi Bar Ends, mon guidon va disposer de trois appuis de main rendant la conduite plus reposante. Largeur de guidon 66 cm. L’appui haut le relève le buste.
Attention, ce modèle nécessite de repousser les commandes vers le centre de 1.5cm et de couper le bout de la poignée caoutchouc. L’ensemble réglable à volonté.
Côté cuisine je fais un saut technologique si on peut dire. Avec un mini réchaud à gaz et un nécessaire de cuisson.
Les mets légers trouvés sont des Bolino de 70gr apportant environ 250 kcal...et du cappuccino en sticks.
Je vous ai quitté le 31 juillet en plein cœur de l’été. Sans rien dire. Ni combien de temps, ni où j’allais. J’avais imaginé le lac de Constance, le tour du Luxembourg, puis je suis revenu à des choses moins complexes et moins longues, un tour dans les Vosges, sa montagne et sa plaine.
Grand bien m’a pris, cette semaine qu’on annonçait pluvieuse s’est avérée catastrophique sur le plan touristique.
A la pluie s’est ajouté un vent tenace capable de décourager les cyclistes les moins endurcis.
Le récit est présenté chronologiquement. Vous pouvez donc me lire jour après jour car j’ai été un peu long.
Thann- Raon-l’Etape (51km/1099m)+ (51km/380m)
Premiers kilomètres avec mon vélo. Je grimpe lentement la vallée de Thann en me bagarrant avec mon compteur Garmin. Bref j’arrive à le démarrer pour de bon à Bitschwiller. Une première bosse pour me hisser au bord du lac de Kruth me donne à comprendre que je vais devoir jongler avec les pignons.
Au pied du col de Bramont, je commence à mouliner. Je suis dépassé par plusieurs randonneurs. Un cyclo de Thann fera un peu causette avec moi. Son vélo de course est équipé à la fois d’une boite Rohloff et d’un dérailleur ‘pour rassurer son cardiologue » me dit-il; je n’ai pas tout compris l’intérêt. Mais il grimpe vite et disparait rapidement.
Je retrouve la jeune cycliste en haut du col de Bramont. Elle vient du club cycliste d’Illzach et me confie n’avoir qu’une brosse à dent pour passer la journée chez sa grand-mère de la Bresse.
Montée à Belle-Hutte puis descente à Xonrupt. Xonrupt a rendu sa route du lac en sens unique dans le sens antihoraire et n’a rien trouvé de mieux de consacrer la partie gauche (coté rives du lac) aux cyclistes et piétons . Je ne suis pas convaincu par ce dédale de bornes plastique. Je ne m’arrête pas, il fait moche.
Je file à Gérardmer manger un sandwich au bord du lac. Les touristes sont emmitouflés comme en automne et semblent en perdition.
A Gérardmer, les esquifs ne trouvent pas preneurs
A Gérardmer, je reprends la route. J’étais à mi-chemin de mon itinéraire. Direction Raon-l’Etape.
Avec une petite escale à Saint-Dié des Vosges. La montée au col de Martimpré (797m) n’est pas très agréable car c’est une route très empruntée notamment par les camions. Déjà passé par là en 2017 avec Jean .
Saint-Dié des Vosges a un centre ville qui ne manque pas d’attraction avec une longue rue de commerces et un parc agréable sur les bords de la Meurthe.
Après avoir constaté les exploits des jeunes à trottinette, je reprends ma route
Saint-Dié veut bien des vélos, mais pas trop. La bande fait l’épaisseur du trait. Prière de bien viser. (quai Jeanne d’Arc)
un virtuose. il était déçu de son rétablissment car il a réussi tous les autres. Bravo champion!
Le Villé. Je me trompe alors qu’il suffit d’aller tout droit. Et je grimpe…jusqu’à interviewer un riverain. Demi-tour. Cette route, qui longe la voie rapide N59 est munie par endroit d’une signalisation trompeuse comme par exemple « réservée aux riverains ». Elle m’a coûté un écart inutile.
Des forces gâchées par un détour inutile
Me voici enfin arrivé au camping Vosgina de Moyenmoutier qui surplombe la voie rapide à l’entrée de Raon l’Etape. Encore trompé, je fais demi-tour car j’ai oublié de monter la côte à droite.
Camping Vosgina à Moyenmoutier
Le camping Vosgina est dans un joli cadre de verdure bien entretenu et fleuri. J’ai payé 12.22 euros pour ma tente et mon vélo douche comprise. Lorsqu’on arrive l’accueil est important car on est fatigué et on souhaite que les formalités soient simplifiées.
Papiers, s’il vous plaît
Attention, tous les campings ne disposent pas de papier-toilette!
A Vosgina j’ai une feuille à remplir, nom, prénom, adresse, mail et tel. Puis je me place où je me veux. J’arpente les lieux mon vélo à la main. Il faut savoir choisir. Là où attacher son vélo pour la nuit, pas trop loin des sanitaires (surtout si on doit se lever à mi-nuit…), assez loin du bar bruyant, pas trop près des mômes qui braillent, le plus éloigné de la route, pas trop sous les arbres s’ils viennent à tomber sous les rafales.
bien choisir son emplacement avant de monter la tente
C’est le lendemain matin qu’on vérifiera si l’on s’est trompé. Vosgina a un gros défaut: il est placé au-dessus de la N59 Colmar-Nancy et donc soumis a un vacarme routier nuit et jour.
Le matin en me levant, le bar du camping me servira de point d’ancrage. Que vais-je faire? il pleut abondamment et la nuit ma tente a été malmenée sous l’assaut des rafales de vent. Je regarde la télé. Une structure gonflable s’est envolée à Saint-Maximin-la Sainte-Baume. Heureusement un croissant m’attend et un bon café. La patronne se désole, « je ne vais avoir que des départs ». C’est là qu’on voit la fragilité des métiers du tourisme face à la météo.
Quoi faire lorsqu’on n’a qu’une tente minimaliste dans laquelle je ne peux que ramper?
Je ramasse mes affaires une à une sous la tente et je les place dans les sacs plastique dédiés, le linge de vélo, le linge civil qui ne m’a pas encore servi, le linge sale, l’électronique, le matériel de toilette, le ravito.
Le ravito
Le ravito pour moi c’est le reste du sandwich de la veille et un paquet de madeleines longues. Rien d’autre.
En terme d’alimentation pendant ces quatre jours, j’ai mangé trois sandwichs, deux croissants, un part de flan, une pizza, et mon demi-paquet de madeleines longue. J’ai oublié aussi un paquet de chips dont il me reste la moitié au retour. Je m’arrange pour toujours avoir sur moi un reste de quelque chose.
Et coté boisson? mon eau de voyage, toujours avoir de l’eau dans le bidon c’est fondamental car outre pouvoir la boire on peut aussi se laver les mains ou nettoyer une plaie. J’ai trainé aussi avec moi depuis Gérardmer une canette de Coca. Je l’ai bue hier à Remiremont en même temps que j’ai achevé mon sandwich d’Epinal. Très bon avec thon, œuf, salade et tomate (5 euros Le Moulin du Château à Epinal). Mais le soir à l’arrivée au camping, je ne me refuse pas une bière.
Réflexion faite, je dois partir. Un grand coup de tonnerre vient sonner l’heure du départ. La tente démontée à la hâte pour emporter le moins d’eau possible avec elle. J’ai revêtu le pantalon étanche avec nez de chaussure. C’est très inconfortable, trop grand et ça frotte à chaque tour de pédale. Je ne suis pas au top avec cet équipement. En revanche imperméable haute visibilité et casque revêtu d’une calotte étanche.
Raon-l’Etape- Domremy-la-Pucelle (112km-1000m)
Mon étape du jour passe par Baccarat, Charmes, Thorey-Lyautey
Je vais entrer en Meurthe-en-Moselle pour une étape que je jugerai la plus difficile. J’ai presque quitté mon camping à regret.
A Baccarat, on m’observe comme un martien.
A Baccarat, je m’interroge. On m’observe comme un martien déambulant devant les magasins de cristal. Je suis un peu désemparé par le temps de ce 1er août. Je sais que toute la journée je vais devoir pédaler avec une orientation à l’ouest. Pas de cols mais pourtant 1000 mètres de dénivelée à l’arrivée à Domrémy
les relevés de vent Météo-France à Nancy le 1 er août. 20 à 25 km/h de vent de face et des rafales jusqu’à 50 toute la journée. Avec bagages mon offre au vent est totale
Ce parcours entre Meurthe et Moselle et Vosges n’a pas été le plus agréable.
A Damas-aux-Bois, la pluie s’est calmée, mais pas le vent. Il ne se calmera jamais. Une longue forêt interminable avant d’atteindre Charmes, des bosses nombreuses qui me ralentissent et enfin j’arrive à Charmes sur les rives de la Moselle. Un sandwich que je mange au bord de l’eau sous l’ancien lavoir très mal mis en valeur et envahi de crottes de pigeons.
Moyenne et guidon
En matière de moyenne, j’avais en tête mes scores précédents de 15 km/h. Ici mon Garmin m’annonçait des chiffres qui ruinaient mon moral. J’ai éteint l’écran. Au final à Domrémy, il affichait 11.6 de moyenne. Mais en réalité il comptait mes arrêts. Finalement cette étape en roulant a été accomplie à 14.1, ce qui compte tenu de la météo me rendra de la sérénité . A vélo on croit que rouler moins vite fatigue moins mais en contrepartie on pédale plus longtemps. Elémentaire mon cher Watson! Et il faut bien arriver avant la nuit. Ce n’est d’ailleurs pas le bon argument car les heures passées sur le vélo engendrent découragement, mal aux fesses et aux mains qui ne trouvent plus d’appuis reposants. Avec un guidon « monoplace » on cherche d’autres appuis comme sur un cintre course. Je ne trouve que les mains à plat, les mains au centre ou les mains en bout de tube pour me soulager.Il me faudrait des cornes de guidon.
Le charme de la gare de Charmes.
Jusqu’à Gripport, la Voie Verte qui longe le canal de l’est en direction de Nancy.
C’est confortable et fastoche, on descend la Moselle ou on la remonte sans s’en apercevoir
La Moselle se répand facilement
Mais le plaisir dure peu. Je sors à Gripport et je me trouve face à un mur. Au km 60, 120 mètres de déniv avant de franchir la N57. En haut la douanière me dit « pédale! » car je la gène pour contrôler le véhicule qui arrive derrière moi. La fonction publique est intransigeante.
Par la suite de mon voyage, je n’ai pas grand chose pour m’occuper. Certes la campagne est jolie avec ses près, ses collines et ses vaches mais l’habitat est clairsemé. Xirocourt, Praye, …J’aperçois sur ma gauche la colline avec la basilique Notre-Dame de Sion, haut-lieu de dévotion sous les ducs de Lorraine. Avec regret, je n’aurai pas le courage d’y monter. Bien sûr je suis déçu.
Je ne verrai Sion que d’en bas. La tour fait 45m de haut
Mais je me dis intérieurement que j’aurai à voir le château de Lyautey à… Thorey-Lyautey (135 hab.). Non! le château est entouré de murs, de plantations, on ne peut que l’apercevoir et je ne le photographierai pas. J’observerai de loin sa belle facture et curieusement ses toitures de gris et d’orange. Le maréchal mourra en 1934 dans ce château.
J’arrive enfin à Domremy-la-Pucelle non sans avoir dû gravir au km 105 la terrible côte de Jubainville.
Domrémy-la-Pucelle. Pas sûr
Un cycliste ici, ça se remarque. Une voiture s’arrête pour m’applaudir comme au Tour de France, un autre klaxonne. Manifestement le lieu semble réputé pour être casse-pattes.
A Domremy (on est tenté d’écrire Domrémy, mais prudence c’est mal venu depuis que le sénateur Albert Voilquin fit passer au pilon tous les timbres de la maison de Jeanne d’Arc édités en 1970 parce qu’il y avait un accent aigu sur le e) un grand champ d’un hectare au moins qui ressemble à une pâture. Un caravane, trois camping-cars, trois cyclistes dont un cargo et trike. Dans le petit chalet bois, la jeune fille m’accueille, presque étonnée à cette heure. Il est déjà 19 heures. Je me loge entre le chalet et les sanitaires. Une douche chaude. J’éponge le reste d’eau du matin dans la tente.
Domremy, le camping 11,12 euros. Au coin de la toiture, une sacoche mal fermée remplie d’eau le lendemain matin
11,12 euros la place avec douche et électricité.
Mais aucun resto à l’horizon. Domrémy, 88 habitants, périclite. Toutes les échoppes sont fermées. Jeanne d’Arc ne paie plus. L’hôtesse a tout prévu, elle a une petite épicerie. Je me rabats sur un paquet de chips car je n’ai pas de réchaud pour cuisiner. Je me demande si je ne devrai pas ajouter cet ustensile pour y cuire des pâtes une fois prochaine ou chauffer du café. On m’offre un adaptateur pour recharger l’iphone qui ne servira pas, il a plu tout le temps. Heureusement ma Power Bank toute neuve va largement suppléer au manque de courant)
Domrémy, la place du village
Avant de me coucher, je vais voir la maison de Jeanne d’Arc. Fermée. Pour accéder il y a à présent une billetterie. Moi qui suis un autochtone des lieux né à 10 bornes de là, je reste pantois qu’on cherche à faire du fric avec cette baraque enduite à la chaux. Mais les Anglais aiment bien venir voir où habitait celle qu’ils ont cramé.
La nuit fut encore terrible.
Agitée de rafales de vent et d’une pluie redoutable, je quitte Domremy après avoir avalé un croissant en m’abritant sous les sanitaires.
Domremy-Contrexéville (48 km/324m)
Il faut absolument que j’abrège. Inutile d’attendre une accalmie, c’est bouché. La tente repliée en catastrophe, je pédale. Non je ne monterai pas à la basilique. Je la verrai depuis la route de Greux. C’est presque une journée de transition. Je sais que j’ai du mauvais temps mais je ne vais pas loin.
Et pourtant dès le départ, la route de Greux recouverte de larges flaques va m’occasionner le remplissage des chaussures. Ce n’est pas agréable du tout. Les vaches qui ruminent doucement me regardent passer, impassibles. Mais les chevaux m’observent de très loin, intrigués. Je les salue amicalement et j’ai presque honte de murmurer à l’oreille des chevaux. Puis pris d’un doute, je regarde autour de moi pour m’assurer que je suis seul.
Harchéchamp
J’arrive dans mon village natal. Il n’y a plus grand monde de ma connaissance. Des maisons en vente. Je grimpe au village voisin. Un tour au cimetière voir nos sépultures assaillies de pissenlits. Une désolation.
Barville
Puis je repars en direction de Contrexéville. Atteindre Gironcourt sur Vraine, la célèbre usine d’embouteillage.
Contrexéville, c’est l’autre ville thermale, la petite sœur de Vittel à 4 kilomètres de là. Une ville de 3000 habitants qui tant bien que mal cherche à survivre à sa réputation de ville d’eau bienfaisante. J’ai un avis sur la question des villes thermales mais je le garde pour moi tant que la Sécu paie…
Le camping de Contrexéville assure son activité avec 80% de sa clientèle dépendante des thermes. C’est dire qu’un mois d’août apocalyptique ne le dérange en rien. J’aurai droit à un grande prairie coté rue le long des bungalows.
Au camping à Contrexéville (20.30 euros dont 10 euros pour le linge) observez les arbres qui ploient derrière la haie. Nous sommes sur la colline de Contrex rue du 11 septembre ( 2001)
Le sol de ma tente est plein d’eau. J’éponge avec une serviette avant d’y étendre le matelas.
Le service est très complet. Je vais laver et sécher tout mon linge pour 10 euros.
Puis je pars à pied en ville visiter les thermes distants d’un petit kilomètre.
La majestuosité des thermes est impressionnante. Et en plus on peut remplir sa bouteille gratuitementQue c’est beau la richesse du temps jadis
L’établissement « hydrominéral » a été reconstruit entre 1908 et 1910 avec des fresques en mosaïque ton bleu de bel effet.
Il n’y a plus de Rolls et de Bentley comme on pouvait en voir dans le passé devant le casino
Comme c’est jour de relâche, je m’offre une pizza et une bière à Contrexéville.
Quelle faute de goût!
Contrexéville-Thann (144km/1247m)
Le vent a soufflé en rafale toute la nuit. Ma tente se gonflait et j’ai craint la catastrophe. Finalement je dormirai par intermittence et sans dégâts.
Une fois mon matériel rangé il ne me reste plus qu’à prendre la route. Je fais un pari, abréger mon itinéraire en sautant une étape car le temps n’est pas à l’amélioration.
Avatar avant le départ, je n’arrive plus à ouvrir l’antivol sur la roue arrière du vélo. En quête d’une pince, je le coupe sans difficulté. Une cochonnerie de supermarché très peu dissuasif pour les professionnels de la chose.
Rejoindre Remiremont en passant par Epinal et non pas par Darney, c’est ma décision qui devrait me permettre de rentrer chez moi directement.
rejoindre Remiremont par Dompaire et Epinal plutôt que par Darney, telle est ma décision.
J’ai gardé un mauvais souvenir de cet itinéraire de l’année 2022 du coté de Xertigny, on peut le revoir ici. J’écrivais alors « La sortie de Xertigny en direction de Bellefontaine est une épreuve douloureuse. Je pédale assis désaxé car j’ai le périnée entamé. Dans la montée de la ville un ensemble tracteur me frôle et je manque d’être déséquilibré sur le bas côté de la chaussée »
Je ne récidive pas.
Prendre la D165 est aussi risqué car la route est à grande circulation au moins jusqu’à Dompaire où l’on profite au moins d’une voie verte ancienne voie ferrée là où la D166 passe en quatre voies. Les cadavres d’animaux, seuls les cyclistes les voient. Chat, renard, hérisson, fouine,…c’est un bestiaire de viscères éparpillés. J’oublie les petits oiseaux et les rapaces.
C’est un bon pari car je vais bénéficier d’un vent favorable qui me porte dans les montées en étant à découvert sans forêts. Je grimpe le col du Poirier haut la main tout en réduisant ma dénivelée d’environ 350m.
le col du Poirier entre Vittel et Epinal est balayé par le vent
Je monte à la table d’orientation, le temps est bouché en direction de Mulhouse
col du Poirier, nuages pas rassurants vers l’est sur le massif
A Madonne-et-Lamerey, l’étonnante borne de Koufra
borne du serment de Koufra
Arrivée Uxegney non loin d’Epinal.
La Voie Verte longe le canal de l’Est. A cet endroit il est à moitié vide du fait que le lac de Bouzey qui soutient son niveau se trouve en travaux de mise en conformité.
le canal de l’est à Uxegney
Je parcours un ensemble d’écluses qui me conduisent jusqu’à Golbey, la banlieue d’Epinal. Puis je reprends la Voie Verte jusqu’à Epinal alors qu’il se remet à pleuvoir.
Un engin barre la route pour tronçonner un arbre tombé. Après quelques minutes sans qu’on daigne m’octroyer un regard, je passe avec difficulté en me tenant aux ridelles du camion dans l’indifférence totale des deux agents.
La Voie Verte n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse comme pour la vraie route.
Puis me voici à Epinal. Beaucoup de signalisation au sol pour les vélos. Au moins il y a de la peinture. Assez de quoi affoler les conducteurs au volant qui sont très peu tournés vers le vélo.
la Moselle à Epinal
Mon sandwich de la rue François Blaudez est excellent. Un beau jardin le long de la rue Gambetta fera l’affaire pour le déguster d’autant qu’il y a une pompe à eau à coté.
Puis je repars toujours sous la pluie en ayant pris soin de garder une partie de mon casse-croûte.
Il est 12h45.
Programme de l’après-midi, rejoindre Thann du km 54 au km 144 soit 90 km.
Je connais l’itinéraire pour l’avoir déjà pratiqué. Premièrement rejoindre Remiremont. Je tente la rive coté Archettes, Jarménil et Eloyes.
A Dilla-sur-le-Rupt, la rue des Chênes est barrée, on renforce le pont du ruisseau du Ramier. Quelle chance, on a épargné la déviation pour les vélos et les piétons, un ponceau en bois a été édifié. Merci, merci, merci mille fois d’avoir pensé à nous sur cet itinéraire cyclable recommandé.
Quelques sueurs à Nexixard avant d’atteindre Saint-Etienne-les-Remiremont
A Remiremont je pense terminer mon sandwich d’Epinal au bord du lac et profiter d’un Coca. L’établissement est fermé. Un 3 août, c’est incompréhensible.
selfie au plan d’eau de Remiremont, un truc qui flatte le moi
Je ne suis pas encore trop cuit pour aborder la montée jusqu’à Bussang. C’est une ancienne ligne de chemin de fer qui monte régulièrement même sans entraînement. Hormis les nombreuses chicanes qui interrompent notre avancée, la piste est de bonne qualité et on n’y trouve pas de véhicules autres que des vélos… et des trottinettes.
le fameux giratoire de Dommartin-les-Remiremont suscite l’étonnement. Un cyclo-campeur en fait même le tour à pied avec son attelage.
Finalement je ferai ma dernière pause à l’entrée de Rupt-sur- Moselle.
On distingue très bien la table où je me suis arrêté pour finir mon sandwich d’Epinal toujours aussi frais et savoureux. Juste avant on doit traverser à pied la D466 mais les automobilistes s’arrêtent même avant que j’aie mis pied à terre.Voici les prémisses de la montagne vosgienne que j’aime tant (Xoarupt)
A Ramonchamp, je ne résiste pas à quitter la Voie Verte sur quelques mètres pour contempler ces vestiges du paternalisme ouvrier
l’entrée de l’usine et son petit clôcheton (une petite cloche sur le o, j’aime bien) pour sonner l’heure de la sortieusine (filature?) abandonnée qui rappelle un peu un édifice religieux (rue de la filature)
Enfin la fin de la Voie Verte des Hautes Vosges, Bussang.
Une mnute d’arrêt, tout le monde descend.
La garde de Bussang devenue Office du Tourisme avec le bureau du chef de gare et le bureau du sous-chef de gare. La hiérarchie « en râteau » n’était pas encore d’actualité.
Je remplis mon bidon et run pour le col de Bussang.
En montant Bussang, chambres d’hôtes les Sapinsdescente de la Thur par la voie verte 331
Contraste saisissant en arrivant en Alsace nos deux Voies Vertes de part et d’autre de la vallée sont une mosaïque de macadams rapiécés et quasiment à l’abandon. Chaque élu faisant selon son bon vouloir sans contrôle d’aucune autorité dédiée à ces itinéraires de mobilité dite douce où l’on se fait secouer la paillasse.
Dernière innovation, deux dos d’âne en coussin berlinois avec d’énormes blocs de béton de part et d’autre à Willer-sur-Thur pour réduite la vitesse des bagnoles
un ralentisseur sur une Voie Verte, quel mépris du vélo! admirez le revêtement en tôle ondulée!
Non décidemment l’Alsace n’a rien compris au vélo. A part faire de la com pour la route des vins avec des vélos électriques. Jamais je ne recommanderai cette Vois Verte aux visiteurs étrangers.
Se préparer au voyage à vélo, c’est déjà un peu voyager. Alors n’hésitons pas: rechercher les lieux à visiter, les endroits qui ont une histoire, une réputation, des noms célèbres,…
Après avoir choisi l’endroit où passer ses vacances à vélo, il faut encore affiner les itinéraires, les routes à emprunter, les curiosités à ne pas manquer et…les endroits où dormir.
Vous le savez, je m’interdis de dormir « à la belle étoile ». Alors, il faut être sûr qu’à la fin de la journée on trouvera un asile où s’arrêter, une chambre, un gite ou un camping.
En 2018 « Valjoly ». L’hôtel-restaurant, c’est la formule riche du voyage à vélo, on peut même retrouver son linge lavé et repassé le matin du départ. A Arlon, j’ai été autorisé à monter mon vélo dans la chambre en empruntant l’ascenseur. Dormir avec son vélo, une jouissance!Arriver ruisselant avec son vélo parmi les limousines comme ici à Liessies, c’est parfois intimidant. Le resto gastronomique en claquettes, c’est pas top! (2018)
A Besançon, sûr de trouver facilement un camping à la ville, j’ai du batailler pour trouver le camping municipal, pour in fine revenir sur mes pas et parcourir 10 km de plus.
En 2022, après 160 km de vélo arrivant à Besançon par le nord, j’ai du parcourir 10 km en sens inverse pour rejoindre le camping à Chalezeule
Puis arrivant en Haute-Marne le lendemain, en toute naïveté, j’ai cru trouver facilement un camping à Chalindrey, nœud ferroviaire connu, où j’ai du constater sur le champ qu’il n’y avait pas de camping et qu’il fallait pousser jusqu’à Langres…sans me douter que les plus proches étaient aussi à dix kilomètres de là à Bannes.
Pas de camping à Langres, 10 bornes de plus
La feuille de route
Logée sur un papier ou sur votre iphone, la feuille de route s’impose. Elle témoigne que vous avez étudié votre voyage et que vous évitez les mauvaises surprises.
D’abord tracer ses itinéraires et éviter les grands axes , on peut s’aider d’un traceur comme Openrunner qui vous restitue les km à parcourir ainsi que les pentes à gravir. L’avantage du traceur, c’est qu’il vous conduit devant l’entrée du camping si l’on se donne la peine de chercher l’adresse en construisant son itinéraire
la précision du traceur comme ici à Charmes vous conduit jusque devant l’entrée du camping sans devoir se perdre dans la localité
Ensuite vérifier que le camping existe ainsi que son adresse. Au besoin vérifier les prix.
Certains campings vous annoncent 3 euros comme Contrexéville!
D’autres en revanche monte allègrement à 20€ avec son forfait randonneur (Xonrupt)
De nombreux camping sont prisonniers de booking.com et vous obligent à réserver. Réserver c’est un risque si votre voyage doit être décalé. Se trouver en face d’un camping complet pour une tente et un vélo, c’est un risque à prendre et à minimiser
lieu
T.km
T.dénivelée
adresse camping
XONRUPT
45
925
route du Lac
RAON L’ETAPE
89
1214
Moyenmoutier rue de la chenille
CHARMES
141
1660
L’ile aux mille charmes
DOMREMY
201
2322
rue des Roisses
CONTREX
242
2728
rue du 11 septembre
La VÔGE
284
3265
La Creuse
LE THILLOT
338
3927
rue de Lorraine
THANN
376
4362
Même simplifiée, la feuille de route vous indique le kilométrage, la dénivelée et le point d’arrivée
Les kilomètres
Rouler comme je l’ai fait en 2022 avec des étapes de 160 km ne vous permet pas d’apprécier autre chose que le paysage qui défile…et le soir on est « rincé ».
Cette année, j’ai décidé de prendre mon temps avec des étapes de 50km. Tout bon cyclo-campeur est capable d’accomplir de telles distances.
L’expérience m’apprend que je roule en moyenne à 15 km/h avec un vélo chargé à 100/105 kg « tout compris ». Je ne roulerai donc pas plus de 3 à 4 heures chaque jour. De quoi m’arrêter et visiter les lieux qui m’intéressent, voire faire quelques détours le long de l’itinéraire…et aussi de laver mon linge à l’arrivée.
essai de mon vélo en charge à 112 kg de masse totale
Je suis précautionneux, j’essaie tout mon matériel avant de partir en cyclo-camping.
Aujourd’hui essai des sacoches.
Pour que son voyage soit harmonieux, il faut préparer sa monture, ne rien laisser de coté qui pourrait vous conduire à abandonner à 10 km de chez vous.
tente MH100 Decathlon 30€ de 2.600gr
un sac de couchage 800 gr
un matelas autogonflant 800 gr
l’oreiller gonflable 93 gr indispensable pour dormir de coté
Hier j’ai essayé le montage de la tente pour me remémorer le mode opératoire. On a l’air moins bête au camping.
Pesée
8 kg à l’avant pour les essais
Impossible de réitérer mon voyage avec 102,800 kg de poids total. Sans remplir mes sacoches avant je suis déjà à 102 kg. Comment est-ce possible?
En 2022, mon vélo de route à pneus fins chargés à l’extrême pesait 22 kg, plus moi 78 kg plus un sac à dos contenant mes vêtements 2.800kg.
Ce matin habillé en tenue de cycliste avec mon casque, je suis à 79.8 kg. J’ai donc un léger handicap par rapport à l’année passée.
poids du bonhomme non mouillé
J’ajoute 8 kg répartis dans les sacoches avant et j’obtiens…112 kg!
Normalement ces vélos sont conçus pour une masse totale de 110 kg, je suis donc théoriquement en surcharge.
Pas de panique! Je sais que mes sacoches avant sont en surcharge pour les essais et que je n’ai que mon linge, mes objets de toilette et mes merdouilles électroniques à embarquer à l’avant plus l’outillage à l’arrière, soit au total beaucoup moins que 8 kg, plutôt la moitié soit 4 kg.
Je table donc sur un vélo en charge totale à 108 kg
prêt à partir pour les essais
Essai en route
J’ai déjà l’expérience de vélo avec sacoches. J’en connais le comportement routier. Ce qui est agréable, c’est que tous les cyclos croisés vous disent bonjour comme si je venais de loin, je serais presque tenté de répondre « morgen » ou « hello » et les automobilistes hésitent à me frôler voire à doubler.
Des pneus Giant Flat Guard 700x40C bien conçus pour le voyage
Avant de partir je gonfle.
Ces pneus acceptent jusqu’à 5.1 bars de pression. Je gonfle à 4 bars pour m’assurer un reste de confort.
Puis je pars en essai, direction Rammersmatt.
Inutile de tirer des braquets de malade, il faut mouliner et mon triple plateau et tout à fait adapté à l’exercice. Sur le petit plateau, j’ai toute une gamme de développements fins pour m’adapter à la pente rencontrée.
N’exagérons pas la montée de Rammersmatt n’est pas terrible mais les 8 kg à l’avant se font sentir.
Les montées se font à 5/7 km/h tandis que les descentes se font sans pédaler. On atteint très rapidement 45 km/h et il faut très vite anticiper son freinage avant les virages.
un parcours mi-plat, mi-pentu pour les essais avec 350m de D+ sur 25 km
Sur ce circuit de 25 km, j’obtiens sans forcer 15.5 km/h de moyenne, ce qui est conforme à l’habitude avec ce chargement.
Le vélo se comporte bien mais le chargement avant génère du shimmy à certaines vitesses.
Le shimmy se traduit par une oscillation latérale de la fourche avant, se manifestant par une vibration incontrôlable et bien sûr, inconfortable. Voilà pourquoi, on le surnomme également “tremblement du train avant” ou “wobbling” en anglais.
C’est désagréable car on perd en motricité et en stabilité.
Je compte sur une amélioration en diminuant le poids embarqué et en calant les masses dans les sacoches.
Comme j’ai choisi de voyager léger mais pas trop, je pèse tous les produits et ensuite j’arbitre selon le prix.
Avec ce porte bagage ci-dessus, on a affaire à un vrai Meccano pour l’ajuster à sa bécane. Vérifier tout de même avant que vous avez bien quatre points d’ancrage filetés sur votre cadre. Le but du jeu c’est d’arriver à régler la plate-forme à l’horizontale.
J’ai décidé d’abandonner les sacoches Topeak (ci-dessous) avec lesquelles j’ai parcouru environ 1500 km tout simplement parce que la fixation sur le tube de selle n’assure pas la stabilité longitudinale et l’on ne dispose que d’un point de fixation avec des contraintes sévères sur le tube de selle. Au total je dépose 2350 gr de sacoches Topeak et j’installe 1220 gr de porte bagage rudimentaire plus 910 gr de sacoches basiques (le tout pour 49 euros)ce qui revient sensiblement à la même chose du point de vue poids.
Mon ancien VTC qui n’a jamais voyagé dans cette configurationSACOCHE DOUBLE 2X15L D4L 910 gr
Alors attention avec les sacoches, il faut bien les installer avant de partir car votre talon de chaussure ne doit pas frotter la sacoche au pédalage. Surtout si vous avec des chaussures avec cales. Je vais devoir les monter le plus possible à l’arrière du porte bagage.Telle que l’image de D4L est présentée, je doute que le pied passe
Le couteau suisse numérique
L’iphone vous sert à tout lorsque vous êtes en voyage. Suivre votre parcours, l’enregistrer, trouver un camping, traduire du texte, communiquer avec vos amis et sur les réseaux sociaux, prendre des photos…le mien pèse tout de même 260 gr
L’électricité
Jongler avec les grandeurs électriques fait qu’à la fin on n’y comprend plus rien.
Simplifions: Une batterie de 10.000 mAh revient à dire qu’elle est capable de délivrer 10 Ampères pendant une heure. Sous 5 volts cela ferait donc une puissance de 50 Watts pendant une heure. Le fabricant du GRIXX (image ci-dessous) est plus modeste, il indique sur sa fiche 37 Wh.
D’autres paramètres entrent en ligne de compte: à savoir en combien de temps votre batterie va mettre pour se recharger sur un chargeur de poche (à ne pas oublier), combien de temps faudra t-il pour transférer le courant sur votre iphone.
Faire des essais avant de partir.
L’autre question, c’est comment va se comporter la batterie de votre iphone si vous laissez le GPS en marche 8 heures durant? écran éteint ou allumé? et surtout que va t-il se passer sur votre forfait téléphonique?
SFR estime qu’1h de GPS en ligne équivaut à 1,5 Mo.
Ce n’est pas le dialogue avec le satellite GPS qui est compté mais la fourniture des data « fond de carte »
Donc sur une journée de 8h de vélo, vous auriez consommé 12 Mo (12 méga-octets), à rapprocher de son forfait téléphonique et des coûts supplémentaires si vous voyagez à l’étranger.
A mon avis, le mieux est de télécharger une trace sur son GPS Garmin avant le départ.
Je ne suis pas un voyageur à cartes, vous l’aurez compris. J’ai beaucoup de doutes sur la compétence de ces écrivains qui vous expliquent où passer, où aller avec son vélo et qui parfois vous conduisent dans des impasses sur des véloroutes en jachère.
Batterie GRIXX chez Action 10.000 mAh 218 gr, rapport qualité/prix imbattable
Je fais des essais de charge de cette batterie GRIXX achetée chez Action 14 euros. C’est un compromis poids/puissance. Avec 10.000 mAh je pense assurer deux recharges successives de l’iphone. Passer avec une batterie de 20.000 mAh reviendrait à doubler le poids à plus de 400 gr.
Pour l’heure je laisse tomber la solution chaleur solaire car tous les tutos consultés m’amènent à conclure que c’est une solution de recharge fort aléatoire. Je vais donc me fier aux prises de courant rencontrées. Pourquoi pas les prises de recharges voitures électriques, je plaisante.
Et en Allemagne?
En Allemagne ont utilise des prises de type F. En Allemagne vous n’avez pas besoin d’un adaptateur. Ces prises de courant sont compatibles avec les fiches mâles de vos appareils. Prise type F peut être utilisée aussi avec la fiche mâle C et E.
Et pour marcher sur le bord de la piscine du camping?
Voyager léger mais pas trop. Je ne serai jamais ce voyageur bikepacking démuni de tout. Il me faut un peu de confort au camping.
Je sursois à beaucoup de choses comme le matériel de cuisine. Cette année je vais déjà améliorer le voyage avec un vélo plus adapté tout chemin.
il se range facilement
Petit à petit je fais mes préparatifs sur la base de mes expériences passées.
tout juste assez haut pour ne pas être assis par terre au camping
Je vise haut cette année avec un tour du Luxembourg (950km) quitte à me rabattre sur un tour des Vosges. Je m’accorde une dizaine de jours. A vélo on voyage si lentement qu’on peut visiter sans s’arrêter partout.
Le chemin va être un auto tracé Openrunner. Une grande branche plein nord passant par l’Allemagne avec Freiburg, Offenburg, Landau puis une oblique par Saarlouis et Luxembourg.
ich hätte gern einen Stellplatz für ein Zelt
Encore un plein nord jusqu’à Trois Vierges avant de rentrer par Arlon, Longwy et la vallée de la Moselle.
Mais chut! rien n’est encore figé.
un parcours que j’imagine sympa
Navigation, j’hésite encore
Mon GPS Touring Plus Garmin avec trace auto-chargée ne tiendra pas la journée de pédalage. Il faudra recharger en route avec une powerbank. J’hésite car je n’ai pas l’expérience et je risque de perdre du temps.
Charger étape après étape nécessite une connexion wifi avec l’iphone. Or mon Touring n’est pas wifi
Il me reste la solution iphone au guidon qu’il faudra aussi recharger. J’aurai besoin au moins de 5000 mAh chaque jour.
J’ai regardé les panneaux solaires accessibles sur le marché. Pas simple de sélectionner le meilleur qualité/prix.
ce n’est qu’une esquisse pour apprécier ma capacité d’embarquement avec ce nouveau vélo mieux chaussé que les roues 700/25. Je n’ai trouvé que le guidon pour attacher ma tente
Je vais donc devoir réétudier mon chargement. Cette fois je disposerai de sacoches à l’avant qui sont neuves et que j’ai achetées il y a plusieurs années (2016) sans jamais pouvoir les essayer. Des Crosso d’une capacité de 52 litres.
Un regret toutefois, le cintre plat à une seule position de mains.
Le gros avantage sera que je n’aurai plus de sac à dos grâce aux sacoches avant
Avec ce cadre bas, j’aurais moins de mal à l’enfourcher car les années passent
En première approche voici à quoi pourrait ressembler ma monture.
La tente: pas facile à loger, j’envisage de la fixer au guidon
A l’arrière, le léger: le sac de couchage et les matelas autogonflant. Et aussi les provisions de route et la trousse de toilette
A l’avant: le linge, l’outillage et toutes mes merdouilles électroniques.
C’est une première définition. Je sais qu’il me faut aussi une centrale solaire efficace pour mes GPS/iphone. Car surveiller le soir la recharge aux toilettes du camping, ce n’est pas top.
J’ajouterai aussi un petit élément de confort, un siège pliant car une fois au camping, je me sens démuni. D’autant qu’avec mon arthrose, j’ai du mal à me contorsionner.
bien ajuster le porte-bagages, une épreuve résolue avec un matelas de cartons pour mes genoux
Et tout ça pour aller où?
Je ne sais pas encore. J’avais envisagé un tour du département des Vosges, mon terroir natal.
pourquoi pas un tour des Vosges!
Mais j’ai d’autres options comme le tour du Luxembourg, ou l’Allemagne,… Bref, rien n’est figé. J’attends en plus de voir si la météo va devenir plus clémente.
Si vous avez des idées de voyages, je suis preneur.
Mais les sacoches sur un vélo léger ne me donnent pas entière satisfaction. C’est pourquoi, je réfléchis à une remorque qui devrait me redonner une certaine aisance de pilotage, d’équilibre ainsi qu’un chargement plus autonome et un centre de gravité plus bas. Pour tout dire je ne veux pas trop perdre en motricité et garder de la légèreté. Ces paramètres sont subjectifs, je le sais, puisque le bike-packing consiste à ne voyager avec presque aucun bagage. Mon but est donc seulement de transporter le contenu de mes sacoches (vêtements et tente) dans la remorque.
Je parcours les sites pour me faire une opinion, les récits, les expériences de voyages, les fabrications sur le marché.
La mono-roue?
attelée à la roue arrière, bras repliés vendue 125euros sur Amazon, elle a tout pour plaire, mais lorsqu’on regarde les commentaires des acheteurs, il faut vite fuir tellement c’est cameloté.
J’ai un a priori pour la remorque mono-roue qui me semble plus effilée et donc plus facile sur piste étroite et en encombrement urbain qu’avec une deux-roues. Mais l’attelage sur l’axe de roue doit être au top.
Une remorque mono-roue par construction est asservie au vélo, elle ne peut tressauter que dans l’axe de traction et elle ne peut brinqueballer en fonction des aspérités puisqu’elle emprunte le même tracé que le vélo.
Reste la souplesse de l’ensemble et son poids…il ne faut pas négliger cet aspect du poids: une remorque, c’est souvent le poids de votre vélo routier en plus (sans les bagages)
Je pense qu’une suspension est utile sur la mono-roue.
Je poursuis ma recherche…
La remorque cargo Klarstein Followerr (11kg). Pas mal du tout avec son amorto, vendu 150 euros sans le sac
Partir à l’aventure avec cette remorque ne vous fera pas peur. Je l’ai fixé sur mon Cannondale sans problème et en un rien de temps. Elle a l’air solide et je pense qu’elle durera dans le temps, l’amortisseur fait bien son job sur les chemins un peu caillouteux ou abîmés. Idéale pour passer un week -end camping à 2
Point de fragilité: l’axe timon-remorque
remorque M-Wave Single 40 -10 kg (240 euros) semble solide et pourtant…
Plusieurs utilisateurs font état de point de fragilité sur les remorques mono-roue. Des grincements, des boulonneries défectueuses, des montages inadaptés au vélo, …
Je tiens à préciser que j’étais en position de danseuse lors de la casse, ce qui avec le poids de la remorque et le balancement à du chauffer l’axe qui à par la suite cédé. Je déconseille alors pour cette remorque la position en danseuse si le poids de votre sac excède 20 kilos, ou alors soyez vigilant et vérifiez régulièrement votre axe.
La bi-roues
remorque bi-roues Cyclone IV Trekking 600 euros
La remorque Cyclone est une belle représentation de bi-roues. Attelée avec un mono-bras, elle doit permettre par sa largeur une meilleure capacité d’embarquement que la mono-roue. Mais je m’en détourne provisoirement.
Modèle Duramax 130l-60kg (poids 13kg) vendu 150 euros chez Amazon
Qu’en pensent les utilisateurs?
150 km sur la Loire à vélo ça passe ! Les roues croustillent et il faut les changer. On a chargé à plus de 80 kg et ça tient bien malgré les petits cahots des chemins empreintés. Les roues sont à revoir donc et la toile frotte contre les roues si on bourre trop les sacs dans la remorque. Mais niveau rapport qualité prix je la trouve très bien
Il apparait que cette remorque sert davantage pour faire les courses (l’un usage n’excluant pas l’autre)…
Excellente remorque j’ai mis beaucoup de temps et de comparaison avant de l’acheter et ne regrette pas mon choix qualité prix elle est au top contient bien 60kg je l’ai tracté sur 8 km nickel. Je m’en sers très régulièrement pour les course au drive et tous les dimanches matin pour grand frais. Voilà 2 mois que j’ai pas fait le plein de la voiture
Quelle fixation?
Un sondage sur un site Facebook aboutit à ce choix.
Personnellement j’opterais pour le choix trois, axe de roue arrière des 2 cotés.
Je suis assez d’accord avec cet utilisateur qui déconseille la fixation sous la selle…
Sous le tube de selle le point d’attache est trop haut par rapport au centre de gravité.. Force latérale en virage qui déstabilise surtout au freinage. Guidonnage et instabilité de la direction. Freinage moins efficace parce que tendance à pousser la roue arrière vers le haut, équilibre instable par appuis au-dessus du centre de gravité.
Très bonne décision qui va vous permettre de découvrir la planète à bas bruit et à moindre consommation. Le problème, c’est qu’on décide parfois de partir la veille pour le lendemain sans s’être préparé et sans avoir choisi le matériel.
J’ai une petite expérience dans le domaine et j’ai aussi l’avantage d’y réfléchir depuis plusieurs années et pour autant je n’ai pas de solutions toutes faites et éprouvées comme ces grands baroudeurs partis faire le tour de la planète.
D’abord restons zen! Partons pour quelques jours seulement avant d’attaquer les neiges du Kilimandjaro.
J’ai le souvenir ancien d’un cyclotouriste qui pour fêter sa retraite a dit « demain, je pars ». Il s’est acheté une remorque et il est parti. Au bout de deux cents kilomètres, il est rentré chez lui, vaincu pas la fatigue. La remorque n’était pas en cause, il ne s’était pas préparé à rouler des heures durant au guidon de son vélo avec un tel attelage et l’idée de faire le tour de France a tourné court.
Plus exactement, commencez par découvrir votre région. Si vous vous êtes trompés, vous aurez peu de chemin à faire pour le retour. Sinon les véloroutes nombreuses qui sillonnent le territoire sont tentantes car elles vous assurent une relative sécurité si vous craignez de côtoyer la circulation automobile.
Je n’ai pas l’expérience du train+vélo ou avion+vélo mais c’est aussi un bon compromis si vous voulez « zapper » une partie du voyage.
le B.A. BA pour commencer
un VTC (tous chemins) peut convenir. A l’avant ce qui est le plus lourd à transporter, à l’arrière le plus léger
Il existe plusieurs types de vélo répondant à vos besoins pourvu qu’ils possèdent une capacité d’embarquement.
Un sac à dos peut suffire si vous partez deux jours et si vous dormez à la belle étoile avec un matelas roulé. Dans ce cas, votre vélo de « tous les jours » conviendra. Attention aux conditions d’hygiène réduite cependant!
En revanche au-delà de deux jours de voyage, mieux vaut disposer de porte-bagages et de sacoches et donc d’un vélo pouvant recevoir ces accessoires.
Eviter un sac à dos en plus des sacoches est plus confortable pour votre dos et en cas de fortes chaleurs estivales.
En revanche un petit sac à dos pliable en nylon vous servira pour faire des balades courtes autour de votre camping ou pour les courses en ville.
Mais le vélo de camping pour aller loin doit vous donner confiance et être facilement réparable. Mieux vaut s’entraîner avant de partir surtout si vous ne faites pas de vélo habituellement. Vérifier les réglages, la hauteur de selle, la longueur de la potence de guidon et évidemment à l’achat la taille du cadre qui doit correspondre à votre morphologie.
Ne pas chercher à ressembler à un coureur cycliste ni à Monsieur Hulot droit comme un i sur votre monture.
Essayer aussi votre vélo avec le chargement et en côte de préférence pour vous rendre compte de la difficulté et de l’incidence des masses sur votre équilibre. Mettez des bouteilles d’eau dans les sacoches pour simuler la charge que vous allez devoir transporter pendant plusieurs heures.
J’ai un faible pour ce Kona mais il faut y ajouter le porte-bagage
Je résume, il vous faut un vélo:
solide
acier ou alu soudé
pneus largeur 38/40
pas trop lourd
moins de 15kg sans les bagages
bien équipé
avec porte-bagages et sacoches
avec garde-boues
avec lumière (c’est obligatoire)
dérailleurs permettant les basses vitesses (avec un tour de pédale= un tour de roue, voire moins)
une béquille n’est pas superflue pour garer votre vélo lorsqu’il est chargé; vous pourrez le stationner plus facilement face aux commerces et au camping
Ne pas oublier que chaque kilo ajouté va vous ralentir dans les montées et que la manœuvrabilité va en diminuant.
Il faut bien étudier ce qu’on emporte, peser les éléments et identifier l’indispensable et le superflu. Faire une liste avant de partir. Ce qui doit être en double et ce qui n’est pas obligatoire. Faut-il un pneu de rechange? combien de chambres à air? que dois-je savoir réparer et régler moi-même? quels outils? comment s’en servir?
J’ai déjà équipé mes vélos de sport utilisés tout au long de l’année, un VTT et un vélo routier. L’un et l’autre peuvent convenir en les équipant mais le résultat sera affaire de compromis.
mon routier équipé pour le camping, une solution qui comporte des inconvénients: pneus pas adaptés à tous les itinéraires, charge réduite et sac à dos souvent nécessaire. Mais motricité optimale avec 100 à 150 km jours possibles si vous voulez aller loin en peu de temps
Pourquoi pas un gravel?
oui le vélo pour gravier dénommégravel fait la une des gazettes vélo actuellement du fait d’un marketing agressif. Il conviendra d’y ajouter le nécessaire de voyage. Le slooping du cadre est intéressant pour enjamber la machine.
Gravel Triban 500/520 de chez Décathlon pourra convenir mais il faut y ajouter porte-bagages et sacoches. Prix attractif (650/850 euros)
Pour le VTT, le voyage concerne des itinéraires de chemins.
Pour le routier, c’est juste suffisant pour faire des raids avec le minimum de bagages de façon à garder une bonne motricité (par exemple 160 km dans la journée)
Ce beau petit Génésis Croix de Fer fera votre bonheur une fois équipé indépendamment des chemins rencontrés (1600 euros)
Pour voyager de camping à camping ou même en autarcie totale, mieux vaut un vélo spécialement étudié et qui pourra servir pour la ville le reste du temps.
Si vous vous sentez une âme de baroudeur, il y a ceci. Entraînement recommandé
Vous l’avez remarqué, je ne parle pas de selle. Pourquoi? parce que je ne sais pas en parler. Pourtant il est indispensable de vous habituer à votre selle des heures durant plutôt que d’incriminer spontanément le vendeur si vous ressentez des douleurs
J’ai tenté l’expérience du camping à vélo à partir du 14 juillet dernier. Une séquence de cinq jours dans une atmosphère pas favorable au vélo…et au camping puisque nous étions dans une vague de chaleur avec de nombreux feux ça et là, notamment dans les Landes. J’ai moi-même assisté à l’embrasement d’un champ à Prez-sous-Lafauche.
Mais j’étais parti, il fallait donc assumer mon projet.
Pourquoi camper alors que les fois précédentes j’allais à l’hôtel ou en gîte?
Pour voir!
Pour mieux faire corps avec le plus basique des voyages, aller à vélo et dormir simplement. Pas à la belle étoile cependant comme le font certains baroudeurs à vélo seulement équipés d’un sac de couchage avec bivy et tarp.
Alternative à la tente
tarp, abri sommaire 24euris, 1.350 gr
J’ai donc emporté avec moi une tente basique et peu chère de chez Décathlon
tente MH100 Decathlon 30€ de 2.600gr
un sac de couchage 800 gr
un matelas autogonflant 800 gr
l’oreiller gonflable 93 gr indispensable pour dormir de coté
Etonnamment si, le miracle s’est produit. Arrivé fatigué, ce n’est pas une corvée supplémentaire. Le matelas remplit son office en soufflant juste pour ajuster la pression à votre convenance et la tente est montée instantanément du fait de ses tringles de soutènement sans être obligé d’installer tous les piquets et les galons d’arrimage.
C’était donc peu onéreux et je me doutais qu’il ne fallait pas en attendre des miracles.
Mon vélo de route à pneus fins chargés à l’extrême pesait 22kg, plus moi 78kg plus un sac à dos contenant mes vêtements 2.800kg.
soit au total 102 kg. C’est donc moi qui fait le poids!
Un vélo pas vraiment adapté à la formule cyclo-camping, je m’en apercevrai plus tard, mais dont la légèreté m’a permis d’assurer une certaine motricité. De façon régulière, j’ai voyagé à 18 km/h et pédalé en tout 36h30 pendant ces cinq journées. Autrement dit « j’ai fait » 7 heures de vélo tous les jours… Pour approfondir le sujet du vélo, il faudrait se tourner vers le gravel avec des pneus acceptant les pistes dégradées, pourvu d’ancrages sacoches à l’avant et plus facile à enjamber.
L’autre inconnue était: mes dérailleurs Di2 allaient-ils résister?
La réponse est oui. Je suis en effet équipé de dérailleurs électriques et il y a donc une batterie qui les alimente. Je l’ai chargée avant le départ et j’ai emporté le chargeur (très léger) avec moi. Je n’en ai pas eu besoin. Installés en 2014, ils me donnent toujours satisfaction. Ma crainte était leur forte sollicitation au cours du voyage. En vélo-camping, il faut jouer du braquet souvent.
Pourquoi je suis contre le cintre plat qui équipe de nombreux cycles de voyage?
Je tiens à mon cintre course car j’ai trois positions à ma disposition pour placer mes mains (je n’utilise pas la quatrième en bas du cintre). Avoir trois positions, c’est du confort pour les mains, les épaules et le dos car au bout de plusieurs heures de pédalage, on cherche à éviter les douleurs naissantes en changeant de position pour se décontracter
position classique
position cocotte
position bossage de cocotte pour un peu d’aérodynamisme
Je ne suis pas allé au bout de l’autonomie totale puisque je n’avais pas de quoi cuisiner.Je me suis donc approvisionné en nourriture au gré de ce que je trouvais le long de mon périple.Tous les campings ne font pas de restauration, il faut donc avoir de quoi manger froid avec soi ou retourner à la ville avec son vélo (ou à pied, cas rare)
A vrai dire, je ne sais pas vraiment jusqu’où j’irai en quittant Thann. Besançon est un vague point d’aboutissement trop incertain en fonction des conditions rencontrées.
2/ je ne sais pas comment va se comporter mon chargement nouveau avec la tente, le matelas et le sac de couchage…sans compter avec un sac à dos qui me rend la vie encore plus difficile. J’ai bien conscience que mon équipage est hors norme: un centre de gravité haut, pas de poids à l’avant contrairement à tous les préceptes du cyclo-camping.
3/ dernière inconnue: le cycliste. Mon entraînement physique avant de partir
1481 km de route
978 km de VTT
169 km de CAP (course à pied)
et aussi un handicap lié à la chaleur rencontrée, et l’adaptation à gérer des braquets réduits en permanence. J’ai un 33×32 max. pour les pentes soit sensiblement un rapport de un tour de pédale pour un tour de roue. (développement approximatif en roue de 700 :2.10m, en roue de 26 : 2m)
Le camping le plus près de Chalindrey est à 10km
En 2018, j’ai réservé mes gites à l’avance; cette fois avec une tente, je me suis senti plus libre de mon itinéraire et de mon point d’arrivée. Cependant mieux vaut localiser les campings sur l’itinéraire avant le départ car j’ai dû parcourir parfois jusqu’à dix kilomètres en plusou revenir sur mes pas.Enfin certaines petites villes n’ont pas de camping et c’est fâcheux de le découvrir une fois sur place comme à Chalindrey où le camping le plus proche (La Croix d’Arles) est à 10 km.
Puis vient la côte de Soppe-le-Bas, redoutable! Une bonne côte qui vous permet de mesurer le poids de la bête. C’est mathématique, la composante poids vous ralentit dans les montées…et vous accélère dans les descentes comme si vous aviez un tandem.
Tout de suite, j’ai pensé à mes roues légères et à les préserver. L’accélération centripète sur les jantes, les moyeux et les rayons peut vous conduire à la casse du fait de la charge en passant sur les aspérités…et aussi en premier lieu à l’éclatement.
Autre phénomène connu, le guidonnage. Votre guidon se met à trembler par un défaut d’équilibrage des masses. Il faut donc le maintenir en permanence.
Mon premier apprentissage étant réalisé, j’atteins Sevenans au sud de Belfort et la fameuse « Coulée Verte » aussi dénommée « Eurovélo 6 » qui va me mener à Montbéliard.
Coulée Verte ou Eurovélo 6
Mon GPS me fait traverser Montbéliard.
Le Grand Hôtel et l’immeuble Lion Peugeot face à la gare de MontbéliardMontbéliard, le château des ducs de Wurtemberg est un château fort français du xiiie siècle
Puis je longe à nouveau le canal du Rhône au Rhin. Pas longtemps. A Bavans, je pars sur Lougres, j’ai du me tromper de coté…puis après L’Isle-sur-le-Doubs, je suis dévié, piste cyclable fermée. Au km 91, on nous dirige vers Soye qui comporte 150 mètres de dénivelée. Manifestement, les services de la voirie s’en foutent de la dénivelée infligée aux cyclistes.
Finalement à la sortie de Soye, je suis dégoutté et surtout mort de fatigue. Je n’arrive même pas à manger la pizza froide que je traîne sur le toit de mes sacoches. Je m’allonge par terre sous un arbre, mon sac à dos comme oreiller et je dors.
A Pompierre-sur-Doubs, je reprend goût à la vie
La petite mairie est à croquer
La maison commune des citoyens de Pompierre-sur-DoubsUn crucifix et un clocher comtois
Me voici sur les rives du Doubs
Le Doubs devenu navigable
A Clerval, je cherche de l’eau
Il faut le savoir, les pistes cyclables souvent dénommées Voies Vertes ne comportent que très peu de services. Comme la délivrance d’eau par exemple. Comment faire du vélo en plein été alors que notre seul carburant, l’eau, est absent!
Alors on cherche. On quitte la piste, on cherche un cimetière ou une fontaine d’eau potable, ce qui est devenue très rare.
Je m’arrête au musée de Clerval…rien!
pas un point d’eau au musée de la mémoire et de la paix de Clerval
…alors je grimpe jusqu’au camping où je ne trouve que le robinet destiné à rincer les cassettes des WC de camping-cars. Bonjour l’hygiène!
Je reviendrai bientôt sur l’accueil des cyclistes dans les campings.
A Baume-les-Dames, je passe devant la Capitainerie, un gite agréable où j’ai fait une halte en 2015 avec mon ami Prosper
La Capitainerie, Baume-les-Dames
Rapidement, je viens à nouveau à manquer d’eau. J’ai un bidon de 800ml (j’ai calculé avoir consommé 4l/100 d’eau!). Tout est affaire de compromis et de spéculation. A VTT, méfiance, il faut prendre des réserves dans un Camelbag, en route on compte sur un point d’eau qui en définitive tarde à arriver.
Je quitte à nouveau la Voie Verte et arpente un village où tout est clos. Enfin une dame me signale une pompe à la sortie du village. J’y file.
Enfin une pompe! il faudrait signaler les points d’eau sur la VV comme on signale les pompes à essence sur autoroute.
J’arrive à Besançon. A l’entrée de la Voie Verte sous la Citadelle, je m’arrête. Il est déjà tard. J’ai 161km dans les jambes. Je n’ai qu’une envie, trouver un camping.
J’interroge mon internet. C’est compliqué. Je n’arrive pas à trouver vers lequel aller. Finalement j’opte pour celui qui se fait appeler « Camping Besançon Chalezeule ».
Celui-là, je ne l’ai pas tracé sur mon GPS…et je comprends qu’il faut faire demi-tour.
Et vlan! 8km de rab pour trouver le camping Besançon Chalezeule. Au total pour cette journée 169 km.
Je vous passe les détails pour rejoindre le camping.
Arrivé sur place, la queue à la réception. J’ai réussi à payer ma facture de 16,25€ à 19h10.
L’entrée du camping de Besançon-Chalezeule
Il faut que je vous conte l’épisode de la réception…
La réception du camping est à l’étage, idéal pour les voyageurs fourbus. Alors commence un scénario kafkaïen. Ce camping est un établissement public local (code NAF 5530Z) et j’imagine que son personnel relève de l’administration publique. On est donc réglo sur les horaires. Alors que les vacanciers arrivent, deux employés derrière le comptoir. Une personne attend au premier guichet, je me poste devant le second…rien ne se passe. Puis le premier employé lève la tête et dit à mon voisin » j’ai fini mon service, c’est mon collègue qui va vous prendre« . Comme je n’ai pas encore commencé mes tractations, je laisse la place à mon voisin par amabilité et il me remercie.
Mais un nouveau problème surgit. Etant déjà installé dans les lieux, le client voudrait simplement qu’on lui délivrât la prise électrique adhoc qui permet d’obtenir le courant électrique sur sa caravane…
à louer ou à acheter? lui demande l’employé
à acheter, répond le vacancier
ça ne va pas être simple car les prises sont nouvelles et elles sont plus chères, c’est 12 euros au lieu de 10
ce n’est pas grave, je suis prêt à mettre 12 euros dit le vacancier
oui, mais sur mon écran c’est toujours l’ancien prix…
ce n’est pas grave, je vous donne 10 euros et je vous donne une pièce pour vous de 2 euros
!!!vous n’y songez pas Monsieur, j’ai des enfants, je ne mange pas de ce pain là
La situation semble bloquée quand le deuxième employé sur le départ vient débloquer la situation, le monsieur paiera 10 euros et il aura la prise à 12 euros.
Ouf! mon tour arrive alors que les Néerlandais derrière moi s’impatientent
D’abord présenter sa carte d’identité et attendre que l’employé rentre toutes vos cordonnées dans sa base de données…je m’interroge est-ce légal? La réponse est que les fiches de police ne sont applicables qu’aux étrangers (plus de détails ici sur le site de la CNIL)
Je paie donc 16euros 25 et je dois attendre l’impression de ma facture sur deux pages format A4, la deuxième page servant à imprimer la mention « Merci de votre visite, à bientôt ».
Je vais pouvoir expérimenter le montage de ma tente pas encore déballée de son étui.
Hourra! j’ai réussi à monter ma tente du premier coup et j’ai un excellent appui pour mon vélo où je peux y accrocher les antivols.
Se doucher vite car le resto n’attend pas. Aujourd’hui, 14 juillet, c’est repas amélioré, c’est à dire 20 euros…pour une fricassée de poissons avec des frites. Sur la terrasse, c’est possible? non, c’est complet. A l’intérieur.
Dehors une bande sons des années 70 défile avec la voix du DJ qui s’époumone. Parfois sa compagne vient à son secours.
Je vais m’endormir vers minuit avec Polnareff qui me crie qu’on ira tous au paradis.Même moi.
Cinq heures du matin, je sursaute. J’ai pas fait gaffe, le camping est au bord de la voie rapide D683. L’activité routière sous les pétarades des motos et des camions démarre à fond comme s’il fallait rattraper le temps perdu du 14 juillet.
Plus question de Voie Verte. Quitter Besançon vers le nord est un parcours du combattant. J’arrive enfin à traverser la A36 et à rejoindre les Auxons.
J’ai entretemps avalé un café et mangé un croissant en quittant la périphérie de la ville non loin de Carrefour.
quitter Besançon par le nord, un parcours du combattant
Comment le dire? Traverser à vélo la Haute-Saône dans le sens sud-nord n’a rien de folichon.
je vais affronter de longues rampes sans âme
Pas grand chose pour satisfaire le voyageur à vélo. Quelques autos me dépassent à des vitesses folles, bien au-delà de ce qui est permis.
A la Chapelle-Saint-Quillain, la fontaine-abreuvoir a été mise en valeur.
Finalement au km 55, je vais trouver un endroit sympa où déjeuner, le port de plaisance de Savoyeux sur la Saône.
A Seveux-Mothey, peu avant le port, la boulangère m’a chauffé une pizza, encore une! et a consenti à me vendre sa dernière banane ainsi qu’un paquet de madeleines longues.
Au port, une pizza rectangulaire, une banane…et de l’eau aux sanitaires du port.
Puis je sors mon linge mouillé je le fais sécher sur le plan et je fais la sieste.
A propos de linge, j’ai emporté deux tenues cyclistes avec casquette et manchettes (les manchettes évitent les coups de soleil quand il est au zénith) dont une portée sur moi et une tenue « civile » ainsi qu’une paire d’espadrilles. Pour compléter le sujet des bagages, j’ai à l’avant dans le sac de guidon le matériel électrique, batteries, cordons divers, chargeurs; dans le sac de cadre le téléphone, le matériel de réparation sommaire; dans le sac à dos les vêtements; dans les sacoches: la tente, le matelas, le sac de couchage, les espadrilles, la trousse de toilette, les antivols; dans la boite ronde de porte-bidon l’imperméable.Penser à vous enduire de crème solaire plusieurs fois chaque jour. Le bandana avec rabat sur la nuque protège aussi du soleil.Ne discutons pas, j’ai fait mes 650km avec le casque.
Je ne rentre plus dans cette polémique qui resurgit périodiquement entre les pro et les anti-casques. Il est vrai que nombre de cyclo-campeurs voyagent avec des chapeaux de broussesur les Voies Vertes.
Avant de partir, je réussis à recharger mon téléphone sur la prise du lavabo. Recharger son téléphone est un vrai problème si on ne dispose pas d’une source additionnelle. Ma batterie solaire s’avère insuffisante et mon vélo n’est pas équipé d’un alternateur de moyeu.
Pour mon GPS, c’est différent. C’est un Garmin 62S équipés de batteries amovibles. J’ai avec moi 10 batteries qui m’assurent largement le voyage sur cinq jours. En dernier recours, je peux me procurer des piles AA dans le commerce.
Puis mon parcours se poursuit dans la même monotonie sous un soleil de plomb
Larret, une minute…d’arrêt
Larret
A Grenant, il me faut absolument trouver de l’eau
Mes forces manquent et j’épargne mes dernières gorgées d’eau déjà depuis plusieurs kilomètres. Le signe qui ne trompe pas, c’est la sécheresse de la bouche et des lèvres. Il faut vite agir. Les gens m’observent, les chiens aboient. Un touriste à vélo ici, c’est incongru.
Généralement, le cimetière est à coté de l’église. On n’a donc pas loin à aller pour le dernier voyage. Là c’est le cas. Un tuyau et un robinet m’attendent. Je fais couler. Au centre du village, on a de l’eau plutôt correcte tout de suite sur le plan bactériologique. A la sortie des villages, faire couler pour purger les moisissures qui s’accumulent dans la conduite et qui conviennent très bien aux défunts mais pas aux cyclistes.
L’eau salvatrice de Grenant
Je suis au km 83 soit 5 heures de pédalage. Je reprends ma route.
Enfin Langres!
J’avais envisagé faire halte à Chalindrey mais aucun camping signalé. Alors ce sera Langres.
Langres, 8000 hab., ville d’histoire et sous-préfecture de la Haute-Marne
Je ne vais pas monter là-haut, je suis trop fatigué. Comme à Besançon, je vais chercher un camping. Je suis au km 105. L’internet me signale Hautoreille à Bannes. Je n’ai pas vu le camping de la Liez tout près.
Résultat, 10 km de plus. Ce qui me fera 115 km aujourd’hui.
A Hautoreille, je suis content d’être arrivé. Deux caravanes hollandaises me précèdent devant la barrière. Je me dis qu’attendre sur mon vélo va prendre du temps. Surtout que la borne automatique semble rétive aux Bataves*
*Les Bataves sont vus à tort comme les ancêtres des Néerlandais..
Camping Hautoreille à Bannes occupé principalement par des Néerlandais et des Allemands
Je me faufile jusqu’au bar. Assoiffé, on me sert une bière de la Choue excellente.
Puis je somnole, attendant la fin du bouchon de caravanes. La réception est juste à coté de moi. Plutôt que la borne automatique, je tente l’accueil physique…
Une tente, une personne, un vélo, s’il vous plaît…
C’est un itinéraire réputé facile que j’aborde ce matin, la traversée de la Haute-Marne du sud au nord en longeant le canal de la Marne à la Saône appelé désormais canal entre Champagne et Bourgogne. C’est donc le sens descendant et je perds 50 mètres d’altitude sur les 119 km.
Longer un canal sur l’ancienne voie de halage des bateaux a ceci d’intéressant, c’est qu’on rencontre peu de carrefours routiers, en théorie et qu’en pratique on a rarement vu le canal monter et descendre comme une route vosgienne. Sauf à l’écluse d’Arzviller.
Au préalable je dois quitter Bannes, où j’ai dormi, en longeant le réservoir de Charmes, l’un de quatre réservoirs qui alimentent le bief supérieur du canal de la Marne à la Saône.
je pars de bon matin de Bannes et je profite de la fraîcheurle barrage-réservoir de Charmes tôt le matinle niveau semble bien bas
Le canal comporte 71 écluses coté Marne, toutes automatisées pour la navigation de plaisance. Chaque navigateur dispose d’un boitier de télécommande à distance à l’approche de l’écluse.
Entré à Rolampont sur la Voie Verte, il me faut vite déchanter car l’infrastructure est en jachère et impraticable avec mon vélo à pneus fins
Une infrastructure où il est mentionné des travaux mais impraticable avec mon vélo
Travaux ou pas je suis obligé de sortir au plus vite si je ne veux pas crever un pneu, chuter ou me ralentir à l’excès.
Je quitte la VV au km 21 à l’écluse de Marnay et je me retrouve sur la route D619 jusqu’à St Gall où je tente à nouveau la voie verte.
A Chamarandes-Choignes (non loin de Chaumont), un paysage agréable
J’arrive à Condes. Ô surprise, les cyclistes ne peuvent pas passer. Etrange pour une Voie Verte. Je passe quand même.
C’est le tunnel de Condes. Les lampes s’allument sous le tunnel rien que pour moi.
Tunnel de CondesManifestement, la gestion de cette voie est perfectible puisque rien n’explique l’interdiction de passer sous ce tunnel ni même comment se dévier
Les grands silos à grains de Bologne sont-ils toujours en service? je ne vois aucun bateau
silos de Bolognetourisme fluvialéglise de Roôcourt-la-Côtefamille en vacances fluviales
Joinville-en-Vallage
Une petite ville qui m’est chère. Dans les années 90, j’y étais employé et la ville comprenait 4700 habitants. Elle n’en compte plus que 3000 (en 2019). La désertification du monde rural s’attaque même aux bourgades.
le centre est irrigué par un bras de la Marne, le quai des Péceaux
Le pont dit du Poncelot est un petit pont à quatre arches en pierre de Savonnières. Il est aujourd’hui le plus ancien pont de Joinville, puisqu’il date de la deuxième moitié du XVIe siècle. Dommage que l’immeuble hideux à droite ne le mette pas en valeur.le château du Grand Jardin et son jardin « à la française »
Entre 1533 et 1546, Claude de Lorraine, premier duc de Guise, construit le château du Grand Jardin, grand pavillon dédié aux fêtes, un des fleurons de l’architecture de la Renaissance. Il constituait une annexe du château fort situé sur les hauteurs de Joinville et qui fut détruit à la Révolution. C’est là que le duc donnait ses fêtes, et où les artistes de sa cour se produisaient.
Saint-Dizier, 7 km
J’arrive au terme de ma journée. A Saint-Dizier 119km parcourus.
Aujourd’hui plus de Voie Verte. Je vais me diriger vers Vittel, la ville thermale plus connue pour ses eaux minérales commercialisées par Nestlé-Waters, la société suisse.
Pour y parvenir, mon traceur de route me fait passer légèrement au sud de Neufchâteau.
Encore faut-il arriver jusque là. La chaleur sévit toujours autant que les jours précédents. Je quitte Saint-Dizier à neuf heures du matin.
PoissonsPoissons
D’abord je crois être rapidement dans les Vosges. Non, il me faut auparavant revenir à Joinville où je suis passé la veille, puis rejoindre Poissons (jumelé avec Avril en Meurthe et Moselle!), puis, puis, puis,…je n’en finis pas.
je n’ai pendant longtemps rien d’autre comme horizon qu’un parc éolien qui témoigne que je dois atteindre une crête qui n’en finit pas. J’ai l’impression de faire du sur-place tellement j’avance lentement
A Leurville km 57, je fais une pause à l’ombre d’un joli lavoir.
j’ai deux croissants à manger et c’est tout. Pas vraiment car j’ai aussi de petites gourdes de compote bien sympas au paletla 2eme DB est passée par là. (Leurville)
Je salue ces communes isolées peu portées sur le tourisme par manque de sites remarquables qui font malgré tout des efforts pour aménager des endroits historiques peu connus.
Le taon
Cette bête est diabolique. La femelle du taon (le mâle n’attaque pas) vous accompagne dès que vous vous arrêtez ou que vous peinez dans une pente. J’en ai encore fait l’expérience sur les hauteurs de Poissons. Elle se pose sur votre cuissard noir, puis vous mord. Inutile de frapper, c’est trop tard. Il faut donc s’en apercevoir avant et la chasser. Pas facile en pédalant. Si vous regardez au sol, vous la voyez vous suivre au niveau du pédalier. Votre odeur de transpiration l’attire. Ce n’est qu’en accélérant qu’on peut s’en débarrasser. Pour en savoir davantage
Mais voici le fameux Cul du Cerf, bien connu des visiteurs locaux. D’un tracé presque circulaire, le ravin large de 200 m, profond de 65 m, avec des pentes supérieures à 45 %, s’ouvre vers le sud. Dans le fond, on trouve l’entrée du gouffre et la source supérieure et temporaire de la Manoise qui s’enfonce ensuite à plus de 70 m de profondeur dans une circulation souterraine.
Le Cul du Cerf à Orquevaux
Me voici à Prez-sous-Lafauche où je trouve un robinet d’eau à coté de la fontaine sur la place du village. Merci d’avoir pensé à moi.
En quittant Prez, j’aperçois un champ en feu, route de Goncourt. Personne sur les lieux, beaucoup de vent qui attise les flammes. Je compose le 18 et j’ai droit à un interrogatoire en règle, le champ est-il déjà coupé ou pas? je dois m’approcher tout en me méfiant. Parlez plus fort je ne vous entends pas avec le vent! C’est un champ coupé? oui!…alors ça semble moins intéresser mon interlocuteur. Des jeunes arrivent et constatent le sinistre.
le feu semble mineurLe feu s’est propagé à grande vitesse pendant que j’appelais les pompiers
Je pars. Une demi-heure plus tard, je croise un camion de pompiers venant de Goncourt. Et si on me soupçonnait d’avoir mis le feu? un type à vélo en pleine canicule et de passage, c’est louche.
les agriculteurs ont fort à faire avec leurs champs. Des tonnes de paille à ramasser après la moisson
Me voici à Goncourt, le village des frères du même nom (le grand-père s’appelait, Jean Antoine Huot de Goncourt)
J’ai trouvé le tabac du prix Goncourt
J’interroge une riveraine qui passe. Sait-t-elle où se situe la maison des Goncourt?…inconnue au bataillon! Allez à Neufchâteau!
La rue s’appelle Goncourt, la médiathèque aussi…
Ce n’est qu’à Outremécourt après 86 km et 800m de D+ que j’entre dans les Vosges à Médonville.
Médonville
Elle est mimi mon église de Médonville. J’ai tout de suite remarqué son élégance et sa valeur en arrivant devant.
L’église est citée dès 1043 dans les archives de l’évêché de Toul. L’église fut terminée au xiie siècle. Un incendie a détruit l’église au cours du xviiie siècle et elle fut restaurée tant bien que mal.
C’est après qu’une nouvelle église, de style néo-gothique, fut construite au centre du village, en remplacement de celle-ci, que la nef fut détruite. À son emplacement se trouve aujourd’hui le cimetière de la commune.
Me voici arrivé à Vittel complétement décomposé par la fatigue et la chaleur
112 km et 1050m de D+
Je cherche le camping. Quand vous arrivez à Contrex, on voit que le cycliste n’est pas le bienvenu, juste du menu fretin. Des injonctions de prises de trottoirs sans continuité avec le panneau B22a (rond bleu). Bref, les vélos n’ont rien à foutre ni à Contrex, ni à Vittel.
Comme de juste, le camping est à l’autre bout de la ville près du champ de tir où raisonnent les déflagrations. Super!
Le monsieur à la réception dans sa cabane procède à la même inquisition qu’à Besançon, (nom, prénom, âge, taille, poids) pendant que la queue se forme dehors en plein cagnard.
Comme le receveur n’y pige que couic en Batave, il fait écrire le code postal et la ville sur son clavier par le client. C’est plus sûr.
9 euros 40 la place 44.
Je peine à trouver la parcelle 44. Le camping comporte trois giratoires. Hallucinant! Le 44 est coincé entre deux caravanes et derrière se trouvent des tentes de chahuteurs. Des buissons de séparation. Mon vélo s’enfonce à l’intérieur du buisson sous le poids des bagages. Le soir, la voisine discute au téléphone pendant une bonne demi-heure. Je pars diner en ville. Une pizza. Encore ! Chez tout feu tout flam’ qui est bondé (groupe Restoland) mais qui a consenti à recharger mon portable.
A 10 heures mes voisins qui avaient du forcer sur l’eau de Vittel alambiquée faisaient du raffut. A cinq heures du matin, je me lève ou plutôt je rampe dans ma tente en tentant de rassembler mes affaires dans la pénombre. Le bruit du trafic routier sur la route d’Epinal a eu raison de moi.
En douce, je me barre. Ma tente est rangée à la va-vite. Le camping est silencieux. Il est 5h18.
Je déambule dans les rues de Vittel comme un ethnologue.
J’ai vraiment visité Vittel à l’heure du laitier. Idéal à vélo. Aucun double sens cyclable, des sens interdits partout. Des trottoirs mixtes sans entrées et sans sorties
Et je découvre horrifié que la ville où mes parents m’emmenaient promener il y a soixante ans est morte.
les thermes déserts, à cette heure matinale, c’est normal
Tous les grands hôtels majestueux qui faisaient la richesse de la ville thermale sont en décrépitude. Même le Club Méd, un temps repreneur des Thermes s’est retiré.
Villa Saint-LouisLe spectre du grand hôtel des Thermes et de sa potentielle résurrection rôde toujours sur la cité thermale. Alors que le sujet revient régulièrement sur la table parmi les grands projets de rénovation, la ville de Vittel a tenu à faire savoir que celui-ci est toujours d’actualité.(Vosges Matin)FerméFerméFermé
Un désastre.
Je n’ai vu que l’Hôtel d’Angleterre ouvert.
Puis j’ai pris la route en direction de Remiremont
La 2eme DB est aussi par là à Escles. Ces bornes s’appellent « borne du serment de Koufra » à lire ici
Je ne suis alors qu’au km 26 en direction de Xertigny.
Je commence à affronter des rampes qui me ralentissent
Regarder derrière, c’est le signe qu’on cherche à comprendre pourquoi on peine à grimper…et aussi une forme d’abattement. J’ai très mal dormi et je suis en train de le payer sans encore avoir rien mangé depuis le départ.
Encore 19 km avant d’atteindre Xertigny. J’aborde la forêt de Charmois L’orgueilleux
En quittant la forêt, une exposition de pompes à essence, symbole précurseur de la fin de la voiture thermique?
Un p’tit coup de pompe?
Enfin Xertigny!
Xertigny, je visite le parc botanique en contrebas de l’hôtel de ville
quitter Xertigny
En fait, j’hésite à quitter Xertigny, je tente de dormir sur un banc.
La sortie de Xertigny en direction de Bellefontaine est une épreuve douloureuse. Je pédale assis désaxé car j’ai le périnée entamé. Dans la montée de la ville un ensemble tracteur me frôle et je manque d’être déséquilibré sur le bas côté de la chaussée dégradée.
Enfin Remiremont!
Un panaché, un sandwich que je dévore au plan d’eau. Pas de robinet, les toilettes fermées. Eviter Remiremont.
Mon sandwich au poulet va me remettre en forme
A présent, la Véloroute des Hautes-Vosges m’attend. Une ancienne voie ferrée qui conduisait à Bussang et à Cornimont. Elle monte lentement, elle est de bonne qualité mais son inconvénient, ce sont les intersections nombreuses où nous ne sommes pas prioritaires.
J’entre sur la Véloroute des Hautes-VosgesLa véloroute est en fait une Voie Vertesur le giratoire à vélos, ne pas se tromper: à droite Bussang, à gauche Cornimont
Je craque toujours devant la petite gare de Hielle, avant Maxonchamp
Elle a un petit air penché qui la rend encore plus sympathique
Mais je chasse à nouveau après de l’eau, je résiste à entamer ma bouteille de secours de 33cl depuis Saint-Dizier.
Enfin une pompe!
Puis je reprends. Lentement. M’arrêtant dès qu’une ombre m’y invite.
Je vais perdre au cours de cet itinéraire 0.3km/h sur les 500 km précédents tellement je suis fatigué. La chaleur est assommante. On annonçait jusqu’à 39°C aujourd’hui. Je ne sais pas. Puis je sens un gravier dans ma chaussure. J’en profite encore pour m’arrêter. Tout est prétexte. J’inventorie la semelle, la chaussette en la retournant. Rien! C’est une ampoule sous la plante du pied droit.
Voici mes Vosges que j’aime tant qui se profilent devant moiLa Moselle est à secMon destrier me voit songeur. Il compatit. Il reste bien droit. C’est grâce à lui que je suis là. Il attend.Je lui dois bien mes remerciements
Il est difficile de comprendre son attachement quasi charnel à sa bécane, tellement elle fait corps pendant des heures avec soi. Seuls les connaisseurs comprendront.
Bussang. Fin de la Voie Verte.
Bussang a rénové sa gare comme si l’on entretenait une sépulture, celle de la ligne défunte. Imaginons que ce tortillard comportait trois classes de voyageurs!A la source Marie, berceau de la Moselle, le cœur n’y est plus.
Je franchis le col de Bussang…et je me laisse glisser jusqu’à Urbès, le vertige à l’âme.
Mon GPS affiche 4652m de D+
Garmin Connect 4193 D+
Openrunner 5606m de D+
Aujourd’hui 134 km
on se repose, les bagages attendront
Ne nous racontons pas de mauvaises histoires: toutes les pratiques de vélo sont bonnes à vivre.
Certains prennent le train, l’avion, le camping-car pour se rendre sur le site où ils veulent voyager. D’autres prennent le vélo de A à Z ou préfèrent faire le retour en train une fois le raid à vélo terminé.
J’apprécie réaliser des boucles, c’est à dire partir et revenir avec mon vélo.
S’agissant de ma pratique, je préfère voyager léger, emporter peu de choses avec moi et donc sacrifier certaines doses de confort au profit de ma motricité.
Mon confrère Thierry Crouzet vient de terminer à VTT son Paris-Sète. Il a parcouru 1 140 km pour 16 000 m grimpés en 10 jours à la vitesse de 13.4km/h. Une prouesse dont je serais incapable car il bivouaque sans dire d’ailleurs comment il assure son hygiène corporelle quotidienne...et j’imagine qu’il dispose d’une capacité physique supérieure
Je ne vous oublie pas. Mais le wifi en camping est comme l’eau: rationné. Pas assez d’internet. Sans compter la recharge du téléphone sur la prise du lavabo! Sans parler du lavage de linge, du séchage compliqué sur les haies…de la reptation dans ma tente .
Je vous rapporte de nombreuses images dès mon retour. Ce matin j’ai parcouru 505 km lors de mes trois premières journées.
J’entame mon quatrième jour de vélo chargé comme une gazelle car j’ai voulu voyager léger pour garder une relative motricité.
Le 14 juillet, au départ d’Alsace, j’ai donc longé le Doubs à partir de Montbéliard jusqu’à Besançon. Magnifique mais éprouvant de chaleur. Ne parlons pas de la nuit en camping au bord d’une rocade!
Le 15 juillet destination Langres. Ce qui me fait traverser la Haute-Saône agricole et vallonnée toujours sous le soleil brûlant. Les moissons se hâtent avant que le blé ne s’enflamme,
Le 16 juillet Langres-Saint-Dizier. Ce qui équivaut à descendre le long de la Marne. Moi qui croyais profiter de la Voie Verte, j’ai été déçu, seulement quelques tronçons accessibles avec pneus fins. J’ai craint la crevaison. J’ai repris la route. Je vous reparlerai de ces fameuse voies vertes ou l’on ne trouve rien d’essentiel comme de l’eau. Donc je sors et je « fais » les cimetières.
Aujourd’hui après une nuit dans ma famille éloignée, je reprends la route pour traverser les Vosges d’ouest en est. Je crains la chaleur annoncée et la macération de la selle qui est redoutable au fil des jours.
Je ferai de mon mieux en espérant trouver un camping accueillant à partir de Neufchâteau.
On peut toute suivre sur ma page Facebook en attendant. Bonnes vacances à ceux qui le sont. Allez voir comment Thierry Crouzet sur le net décrit sa traversée Bike packing à VTT de Paris à Sète, c’est passionnant.
A un lecteur qui me demandait ce qui me motive, je répondrais le besoin de découvertes. Celles de nos paysages mais aussi de soi-même. Il y a dans le voyage à vélo une forme de mystique. J’ai même croisé des voyageurs avec des chevaux et un autre sur une planche à roulettes.
Cette année, j’ajoute 5kg de bagages. Comment les loger?
Le vélo avec sacoches, je l’ai déjà expérimenté tout en dormant à l’hôtel ou en gite. Essayer le cyclo-camping, c’est mon challenge de l’été. Je devrai en plus emporter le matériel de couchage.
Trois expériences antérieures
J’ai connu trois expériences du voyage avec sacoches au cours des dernières années.
Lors de mon tour du Haut-Rhin, j’ai voyagé léger pour garder de la maniabilité à VTT
Cette année, je vais monter en gamme en essayant le vrai vélo-camping.
Qui dit camping, dit tente, matelas et sac de couchage.
Je ne parle pas encore du matériel de cuisine, je verrai ça une autre fois.
Je tente de rester léger pour ne pas me traîner sur la route. Pas simple. Je sais que fatalement, j’aurais moins de confort à l’arrivée en sacrifiant pas mal de choses dont un lit douillet.
Sans le matériel de camping, j’embarquais avec moi 10kg de bagages.
Cette année, j’ajoute:
une tente 2 places: 2.600 kg
tente MH100 Decathlon 30€
un sac de couchage 800 gr
un matelas autogonflant 800 gr
J’ajoute donc 5,200 kg à mes bagages.
Maintenant il reste à trouver une place pour les loger ce matériel supplémentaire sur le vélo…
Destination?
J’y réfléchis encore. Une étape à Besançon, puis Gray ou Vesoul…Langres…et retour par les Vosges.
Je vais encore affiner le projet.
J’espère avoir assez de courant pour faire tourner mes merdouilles électroniques. J’ai un chargeur solaire mais je ne sais pas s’il suffira…
J’avais déjà testé les sacoches pour la route. La difficulté avec ce type de bagage, c’est le déport arrière de la charge qui génère un guidonnage désagréable en prime abord. Ce type d’équipement ne se prête pas au cyclo-camping. Il est juste destiné à rallier quelques étapes n’excédant pas la semaine.
Les sacoches Topeak peuvent contenir jusqu’à 22 litres. C’est un bagage qui ne convient pas pour les parcours sur sentiers en VTT. L’autre point névralgique, c’est le port de la charge uniquement par le tube de selle et la difficulté au bon maintien axial du bagage.
J’ai donc choisi le sac de selle de 17 litres de marque Zéfal pour mon prochain voyage à VTT. La fabrication semble être de qualité. La paroi intérieure est thermosoudée et l’ensemble pèse seulement 620gr.
Il me reste à tester le remplissage du bagage qui se présente sous une forme conique. D’abord faire l’inventaire du minimum à emporter, puis tenter de tout rentrer à l’intérieur…
En supplément éventuel, il me restera un sac à dos.
Produits similaires …
B-SOUL 12 L (22.50€)
Sacoche de selle bikepacking étanche Apidura Expedition 17L (150€)
L’aristocratie cycliste va blêmir en constatant que les nouveaux voyageurs cyclistes préfèrent le bikepacking aux sacoches.
Résumons!
En gros, vous bourrez tout vos vêtements dans un cône en tissus enduit, vous faites le vide d’air et vous accrochez tout ça sous la selle.
Pour trouver en route vos manchettes, vous videz tout par terre.
Je plaisante.
J’ai comparé les deux concepts.
Les sacoches Topeak et le bikepacking Ortlieb, deux marques de référence.
D’abord les sacoches Topeak
Ces sacoches Topeak sont facilement juxtaposables sur un routier lorsque vous voyagez occasionnellement. Bien entendu ce billet ne concerne pas les « professionnels du voyage à vélo » qui savent comment équiper leur machine. Je ne m’adresse ici qu’à ceux qui comme moi sont des voyageurs intermittents et qui ne souhaitent pas acheter un vélo gros porteur
Elles contiennent 22.6 litres, pèsent 1160 gr auquel s’ajoute le porte-bagage 1100 gr soit au total 2,260 kg pour un coût de…154 euros
Venons-en au bikepacking Ortlieb…
Le Bikepacking est étanche à volume variable, équipé d’une valve pour vider l’air libre; mais l’accès au contenu est moins facile
On voit tout de suite la différence de concept avec les sacoches.
D’abord le volume sur ce modèle est réduit, on ne dispose que de 16.5 litres.
(il existe plusieurs gammes de volumes)
Mais argument de poids, le dispositif auto-porteur (le contenu rigidifie l’ensemble) ne nécessite pas de porte bagage. Le poids n’est plus que de 430 gr!…soit 5 fois moins lourd que les sacoches.
Le prix cependant reste identique à 150 euros.
Dommage!
Précision: tous les fabricants proposent à présent des bikepacking…il faut donc faire jouer la concurrence.
Ce que j’en pense…
Les sacoches sont plutôt adaptées au voyage routier et vous permettent d’agencer vos affaires à votre goût. Le poids embarqué n’est pas un problème pour vous; encore moins si vous faites du cyclo-camping avec bagages avant et arrière.
En revanche, le bikepacking est plus adapté à ceux pour qui la vitesse moyenne est fondamentale pour rallier le point A au point B. Quitte à rogner sur le contenu du bagage.
Pour les itinérants en terrain accidentés nécessitant VTT ou Gravel, le bikepacking est une bonne alternative aux sacoches.
Y aurait-il plusieurs conceptions du voyage à vélo?
Oui, heureusement.
D’ailleurs le terme de voyage évoque un déplacement dans l’espace plus ou moins contraint et dans un but personnel affiché ou non qui laisse toute latitude à chacun de l’entrevoir à sa façon.
Mon dernier voyage à vélo a donc été celui d’un pari: rejoindre mes Amis du Randonneur lors de leur séjour annuel à Eppe Sauvage dans l’Avesnois (Nord).
Il y a donc ceux qui combinent leur déplacement avec plusieurs modes, le train, la voiture, le vélo, la marche,…
J’ai choisi le tout vélo.
Bien sûr, il y a des zones à traverser sans grand intérêt touristique.
Alors dans ce cas là, je pédale et c’est tout.
La variété de la campagne mérite pourtant de s’arrêter autour d’insignifiants repères, ceux qui témoignent d’une histoire locale, d’une légende oubliée, ou même d’une rencontre insolite.
Je le sais, je ne partage pas toujours sur le plan méthodologique l’approche de tous mes amis qui conçoivent le voyage à sacoches d’une autre façon, celle de voyages au long cours en autonomie totale, à l’écart du temps et des contingences.
Je sais de quelle pratique cycliste je viens.
Donc je m’adapte…et j’adapte ma machine.
Je n’imagine pas (pas encore) transporter ma maison avec moi, tente et matériel de camping…doubler le poids de mon bagage.
Beaucoup trouveront incongru d’équiper une machine légère de la sorte. Le vélo pèse 12,400 kg avec son armement…et les sacoches Topeak 7,100 kg soit 19,500 kg sans le pédaleur.
Je sais que ce type de vélo tel qu’il est chargé échappe à tous les canons du cyclo-voyageur
des pneus fins qui génèrent de l’inconfort.
ensuite un chargement arrière totalement contraire aux usages qui veut qu’on charge d’abord l’avant
Oui, je sais tout cela.
Alors, je le fais quand même pour seulement 10 jours.
Vous l’aurez remarqué, il faut avoir des développements adaptés.
J’ai donc pour franchir les plus fortes déclivités un 33×32.
J’ai le souvenir d’une déviation impromptue lors d’une foire aux puces en Belgique où l’on m’a expédié dans un raidart de 9% mal pavés.
Évidemment la dernière ressource est de monter à pied.
La navigation
Un GPS, un compteur, une compas, …et l’iphone sous les yeux
La navigation est un terme de marine qui me convient bien.
A vélo, on passe successivement de la navigation à l’estime à la navigation satellitaire.
J’utilise un GPS.
Pas de cartes papier.
Ma route est pré-tracée, je peux m’en écarter et y revenir quand bon me semble.
J’ai un fond de plan précis aussi précis que celui d’une carte d’état-major avec les courbes de niveau, ainsi que toutes les rues des agglomérations.
Une précaution cependant, avoir un GPS avec batteries amovibles et un jeu d’avance ainsi que le chargeur avec soi.
Pourquoi un smartphone?
L’usage d’un téléphone portable est devenu banal.
Je l’utilise en voyage comme mon ordinateur pour toutes sortes d’applications
réserver une chambre en ligne et la payer
me guider à une adresse précise
recalculer un itinéraire
accéder à mon site vélomaxou.com
photographier
et….téléphoner
Inutile de dire qu’avant la fin de la journée, votre Iphone n’a plus de jus.
Donc j’ai deux Powerbank de secours dont l’un solaire
Le Powerbank solaire, indispensable quand l’Iphone est vide
Le comportement routier
Bien se comporter sur la route est fondamental.
Il faut anticiper tous ses changements de direction de façon à être compris des autres usagers.
Personnellement, j’utilise des trajectoires rectilignes et je roule à droite sans zigzaguer.
Je ne prends pas systématiquement les infrastructures cyclables bricolées qui vont apporter plus de problèmes que la route.
Sur les grands routes, je prends la bande de sécurité* quand elle existe et je ne gène donc pas les voitures et les camions. Vérifier quand même que votre route n’est pas interdite aux vélos.
le panneau C107 indique que la voie est interdite aux vélos
nota: une grand route ne peut être interdite que s’il existe un itinéraire parallèle de remplacement.
*Il s’agit de l’article 13 du décret qui modifie l’article R. 431-9 du code de la route.
Son 5e alinéa prévoit désormais que « Les conducteurs de cycles peuvent circuler sur les accotements équipés d’un revêtement routier ».
Se rendre visible
Je veux toujours être visible de loin dans le spectre routier souvent encombré de mobiles, de panneaux, de mobiliers urbains, de zones d’ombre.
Alors je profite de mon bagage pour l’équiper en jaune haute visibilité et je porte aussi une veste visible.
Visible sur la route pour mieux se protéger
Quand je m’arrête…
Quand je m’arrête, je me gare!
Je fais comme une voiture.
Je ne suis plus cycliste, je redeviens piéton, j’ai donc le droit de me garer sur le trottoir et de traverser la chaussée sur un passage protégé
En ville, je me protège derrière un obstacle, voiture ou mobilier urbain.
Quand il pleut…
L’abribus bien orienté est un havre de paix pour le cycliste qui doit rouler pendant des heures sous la pluie. J’ai l’air un peu désabusé (Sionne, Vosges)
Quand il pleut, le vélo devient moins agréable et on est plus vulnérable.
Si la pluie est annoncée pour durer, il faut s’équiper en conséquence.
Être très visible sur la route.
Avoir des vêtements anti-pluie de qualité.
Sinon le lendemain, vous devrez rouler avec des vêtements mouillés.
Mon pantalon acheté pour l’occasion à Décathlon est un anti-pluie urbain.
Pas cher mais efficace.
Le problème c’est qu’il fait tchou-tchou-tchou comme un train à vapeur quand vous pédalez.
Le voyage à vélo n’est pas gratuit, pas complètement.
Si l’on échappe aux péages, aux dépenses de carburant et de parking, on retrouve des billets de train éventuellement, et des dépenses d’hébergement.
S’agissant de l’hébergement, je n’ai que mon expérience de l’hôtel et du restaurant.
Mon prix est proche de ce que les Offices de Tourisme indiquent: 70 euros par jour.
A savoir qu’une chambre coûte autour de 50 euros, un sandwich entre trois et cinq euros et un repas du soir entre 15 et 20 euros boisson comprise.
Le petit-déjeuner qu’il vaut mieux prendre copieux coûte entre 5 et 9 euros…en plus vous pouvez prélever un fruit pour midi.
(En Belgique, majorer ces prix de 20%: l’Appart’city d’Arlon facture 77 euros la nuit avec petit-déjeuner, mais tolère que vous montiez votre vélo dans la chambre en le montant dans l’ascenseur!)
(Dans la pointe de Givet, à l’Amérivière d’Aubrives, le patron vous laisse les clés de l’hôtel, vous prépare une assiette de pâtes à la carbonara à réchauffer au micro-ondes, une bière fraîche Jupiter, une crème chocolat et vous sert le petit déjeuner avec du pain frais pour 18 euros. C’est le boulanger du village!)
Se faire héberger chez un parent ou un ami est donc aussi précieux moyennant un petit cadeau de remerciement.
Il a pris une douche écossaise dans la poche de mon paletot hier sur l’étape Saint-Dizier Epinal. Mais il a tenu. Même sous la pluie j’ai pris quelques notes.
Et pourtant, il rapporte mes souvenirs en concentré de neuf jours de voyage non stop à vélo.
Je tenterai demain d’en extraire la moelle.
N’oubliez jamais: on prend ses notes au crayon de papier. Avec de l’encre, le désastre est assuré
Les gorges de la Moselle à Archettes, très jolies. Je quitte Epinal et l’humidité d’hier m’a entamé le moral et le physique, mes vêtements sont encore humides. Vaude va me donner combien pour la pub?
Je suis rentré.
Mon dernier parcours s’est effectué sans pluie.
Tant mieux!
Mais le temps n’était pas agréable avec seulement 13°C et cette humidité persistante de la veille qui ajoutait à l’impression de froid.
Le paysage est bucolique dès la sortie d’Epinal
A la sortie d’Epinal, j’ai sagement pris la route d’Arches et de Pouxeux qui longe la Moselle.
Cette D42 est vraiment sympa et peu empruntée à cette heure matinale
Une route dégagée du trafic routier puisque la 4 voies parallèle la libère des encombrements.
Au lavoir d’Archettes, je prends quelques notes
J’avais parfois des boulevards pour moi tout seul.
Est-ce la loco qui montait à Bussang? je ne sais pas
A Remiremont, je tenais à prendre la Voie Verte de la Moselle (ancienne voie ferrée) sans me tromper, sans prendre celle de la Moselotte qui m’aurait fait rentrer par Ventron.
Je ne voulais pas.
Je voulais rentrer au plus vite.
ça y est je suis sur la voie verte et ses innombrables chicanes, très roulante pourtant sur le plan revêtement. Pente de 1% moyenne jusqu’à Bussang
Au giratoire cyclable de Dommartin, je n’ai plus qu’a remonter les trente kilomètres de voie cyclable jusqu’à Bussang.
La Moselle à Rupt sur M….Photo piégeuse, pour la prendre, j’ai parcouru une passerelle glissante
Je me demande si j’aurai de la pluie à Bussang
Belle signalétique. La voie Charlemagne, celle que j’ai parcourue de Metz à Thionville. On peut voir le détail ici
Je ne sais pas si les habitants de Saint-Maurice s’entendent bien avec leurs voisins de Bussang. lire la suite ici
A Bussang, la rue des Sources.
La source Marie à Bussang
Avec le petit raidillon à 9% qui me propulsera au col.
Retour en Alsace, je prends l’itinéraire cyclable à Urbès. Quel contraste avec la Voie Verte vosgienne! On est secoués mon bagage et moi jusqu’à Thann. Drôle d’accueil pour les cyclistes de passage! Franchement de ce coté çi de l’Alsace on est en retard d’un wagon ou d’un métro si vous préférez
Je rentre avec un concentré de souvenirs, d’images, d’impressions et je peux aussi le dire avec la satisfaction d’un accomplissement, celui d’un voyage à vélo réussi.
Mais cette expérience, c’en était aussi une pour moi, peu commune avec un vélo « de course » équipé de sacoches démontre que l’équation est bonne pour parcourir beaucoup de kilomètres en quelques jours sans trop sacrifier à son confort.
L’autre enseignement personnel, c’est qu’il faut adopter un style de pédalage sans brutalité pour les muscles. En toute circonstance la pédale doit fuir sous le pied. C’est pourquoi il faut user sans modération de toute sa gamme de pignons lorsqu’on n’a pas l’allure d’un athlète.
Heureusement mon dérailleur électrique Di2 Shimano n’a pas lâché en route.
Reste mon organisation logistique sur laquelle je reviendrai.
Pluie de 10h à 18h, heure de mon arrivée à Epinal.
Je n’avais rien d’autre à faire qu’a pédaler puisqu’il pleuvait.je quitte St Dizier par le canal de la Marne à la Saône Chamouilley, trois plaisanciers qui craignent l’eau froide
Après le Perthois, la vallée de la Saulx, je suis perché sur les hauteurs du Barrois. et les vélos à combien ils doivent rouler ?le radar de Cirfontaines en Ornois dans la grisaille
À Bure, la gendarmerie veille.à Bure l’argent coule à flot
Mais je dois sembler inoffensif et trop peu inquiétant pour un contrôle d’identité.
Je dévale à Neufchâteau par Chermisey.à midi en guise de repas une banane dont j’ai pitié vu les sévices infligés
À Neuneu pas âme qui met le nez dehors, c’est le déluge.Neufchâteau est déjà dans la brume vaporeuse sur la route de Chatenois
Le boulanger de la rue de France est ouvert. Le pâté lorrain est emballé et un sac plastique sous le casque, je quitte Neufchâteau.
Il est 14h30.
Mon village d’enfance attendra.
Pas de détour !
Je file tout droit sur Chatenois et Mirecourt.je m’interroge…Mirecourt a t-il jamais eu une base aérienne ? Aidez-moi!
À Mirecourt, je me place sous la protection bienveillante de Jeanne.Jeanne, au secours !
Vent d’ouest, je file revêtu de la Burka étanche.
La 4 voies jusqu’à Epinal.
Sauf une indélicatesse d’Openrunner qui m’envoie dans un chemin de cailloux.
Des champs de céréales jusqu’à Ste Ménéhould soit 42 km.
La route monotone au milieu de ce désert agricole.
Rien d’autre à faire que de pédaler, pédaler, …
À Ste Ménéhould je fais mon shopping. Une pile 2450 pour mon compteur Sigma?
Oui, la maison de la presse en a une !
Un sandwich tout frais chez le boulanger .voitures, 🚘, impossible de faire un plan potable
Dans le petit square j’installe ma pile à côté de la statue de Don Perignon.
Et je repars.
La route est plus sinueuse et j’ai des admiratrices parmi les vaches étonnées de voir un cycliste agrémenter la monotonie des lieux.
Pour trouver un coin pique-nique je fais le difficile, il me faut un endroit confortable à l’ombre car il fait très chaud.
Le Chemin (image d’en-tête) et son église à pans de bois aurait pu convenir, mais rien pour s’asseoir.
Ce sera Nettancourt au km 75.mon coin pique-nique
Après Nettancourt, Sermaize les Bains, Cheminon, Troisfontaines l’Abbaye,…et Saint Dizier.privilège républicain, le sous-préfet de Saint-Dizier occupe un château