turbine « fish friendly »
EDF va exploiter à nouveau les centrales hydrauliques du Rhin
pendant les 25 prochaines années (DNA-17 janvier) grâce au
renouvellement de sa concession.
Pas (encore) d’écologistes ici pour dire du mal de l’exploitant
hydraulique qui se comporte plutôt vertueusement à l’égard de la
faune et pour le maintien de l’écosystème.
Hier soir, de nombreux ornithologues déambulaient le long du
Rhin à Kembs pour y dénombrer les oiseaux migrateurs.
Pourtant, il reste un problème de taille: celui des anguilles en dévalaison qui ont tendance à ne
pas apprécier le passage dans les turbines d’EDF (image
ci-dessus) puisque la mortalité y est de de 15 à 20% par usine
(source colloque Beethovenhalle Bonn – 4
novembre 2005).
C’est dire qu’à la dixième centrale, l’anguille qui sort vivante
de l’épreuve est une miraculée!
La question ne manque pas d’inquiéter EDF qui s’interroge sur
« le coût sociétal acceptable » d’une telle hécatombe allant
même jusqu’à envisager d’arrêter ses turbines le temps que les
anguilles passent plutôt que de trépasser!…
Il reste la solution riche: capturer les anguilles avant la
centrale de Kembs et les conduire par bateau en aval…une sorte de
voyage organisé, en somme.
Une nouvelle concession qui va donc permettre à l’électricien de
libérer des crédits pour créer une nouvelle passe à poissons et à
castors, un réapprovisionnement de graviers pour la vie piscicole,
une restauration d’un bras du Rhin sur 7 km et…une nouvelle
tranche de production de 8,4 MW à Kembs.
cliché vélomaxou
Si la vocation d’EDF est de produire du courant sur le Rhin à
l’aide de ses 10 centrales (1400MW-8 milliards de kWh), il doit en outre assurer la
continuité du transit de la batellerie entre l’Allemagne et la
Suisse. C’est ainsi qu’EDF exploite 8 écluses avec l’aide d’une
cinquantaine d’employés.
crédits photos EDF
Et les cyclistes?
Même si l’esthétique des centrales est discutable, il n’en est
pas moins vrai que les ouvrages constitués alentour, pistes et
ponts notamment, permettent aux cyclistes et promeneurs de
pratiquer la randonnée des deux cotés du fleuve tout en profitant
d’un environnement préservé le long du « Rhin historique » auquel
nous tenons tant.